Jacaranda

Je suis encore une fois admirative du talent de Gael Faye pour mettre de la sensibilité , de l'humour et de la beauté dans un roman qui traite de l'horreur du génocide rwandais . À travers les récits de la vieille Rosalie par la voix de la jeune Stella, on apprend les faits bruts et sanglants qui ont décimé sa famille. Idem pour, le récit d'Eusébie sur Venancia. La jeune génération ( Milan , Claude , Alfred, Sartre ) , accèdent petit à petit à une improbable résilience , après s'être heurtés pendant des années aux non-dits familaux , à la culpabilité intergénérationnelle et à la difficile procédure de réconciliation mise en oeuvre par les autorités . Tout le monde ne peut faire son chemin intérieur de la même façon ,les personnes qui ont vécu les événements ne pouvant verbaliser l'indicible pour le partager , faute d'être condamnés à revivre perpétuellement le traumatisme. Grâce à la poésie de son écriture, l'auteur place la beauté et la majesté de ce magnifique jacaranda , apaisant et protecteur comme gardien et protecteur de la jeune Stella et de tous les souvenirs douloureux de sa famille. C'est une lumière dans la noirceur du récit des faits bruts . De la résilience , de la reconstruction , de la mémoire , mais point de misérabilisme : Gael Faye place ses personnages dans la vie , si difficile soit elle, avec des fêtes, des confidences alcoolisées, des dialogues drôles et émouvants. J'ai eu beaucoup d'attachement pour le personnage de Stella, complexe , qui symbolise à elle seule la volonté de faire du lien entre la mémoire traumatique des générations précédentes et l'absolue nécessité de revivre de sa génération. Un gros coup de coeur pour ce livre.

J'ai lu ce roman après avoir découvert le premier récit de l'auteur, et je l'ai trouvé tout aussi sensible et intelligent, alors qu'il porte également sur un sujet complexe. Gaël Faye fait preuve d'un talent indéniable pour introduire des personnages profonds et touchants, ainsi que pour tisser entre eux des relations qui lui permettent de développer sur le passé de chacun d'entre eux.

C'est un récit plein d'humanité et d'émotion, une ode aux survivants, et je sais d'ores et déjà que je le relirai un jour.

On retrouve la très belle écriture de Gaël Faye avec beaucoup de plaisir, qui cette fois nous emporte sur les conséquences de ce génocide sur les générations d'après. Passionnant et crucial

Je vais être honnête avec vous. En 1994, j’étais ado et je suis passée complètement à côté des événements de cette année-là. Je me souviens davantage des 10 paras belges assassinés que des massacres eux-mêmes. L’adolescence n’est pas réputée pour son empathie... Ce n’est que des années plus tard, en congé maternité et un bébé accroché au sein, que j’ai pris la pleine mesure de ce qui était arrivé en regardant « Hotel Rwanda ». Mon compagnon de l’époque a retrouvé une loque hoquetante sur le canapé. Moralité: être jeune parent se marie assez peu avec le visionnage de films tragiques, fussent-ils inexacts historiquement.

J’ai le coeur mieux accroché désormais et je m’aventure donc parfois dans des lectures éprouvantes. Il faut régulièrement se confronter à la noirceur des âmes pour comprendre les erreurs à ne plus commettre! J’avais lu et aimé « Petit Pays », j’étais donc curieuse de découvrir « Jacaranda ». Davantage encore que dans son précédent roman, Gaël Faye dresse le portrait d’un pays fracturé, à jamais endeuillé par une tragédie dont les répercussions teintent encore la vie des Rwandais d’aujourd’hui. A travers les yeux de Milan, jeune garçon puis homme connectant avec ses racines au pays des milles collines, il raconte les traumatismes qui hantent les familles, séparent les amis et montent les voisins les uns contre les autres.

Un roman qui interroge sur la possibilité du pardon, de l’oubli et de la rédemption dans un pays à l’histoire tourmentée. Une très belle plume aussi et un récit empreint d’humanité que se lit le coeur serré...

Dans Petit Pays, Gaël Faye nous racontait son histoire. Cette fois-ci, il nous raconte celle de son pays.

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Lorsque l'histoire débute, Milan a 11 ans et vit à Versailles. D'origine rwandaise par sa mère, il ne sait pas grand chose sur son pays. Sa mère n'en parle jamais. Lorsque le génocide de 1994 éclate à la télévision française, il tente d'en savoir plus, sans succès. Un jour, par contre, apparait Claude, son cousin rescapé. Mutique, ce dernier ne parle pas ; il ne dit pas un mot sur le massacre dont il a été témoin, ni de la blessure qui lui barre la tête. "Il va rester vivre avec nous" sera la seule explication donné à notre narrateur. Immédiatement, Milan le considère comme son petit frère à protéger. La nuit, il le prend dans ses bras quand il fait des cauchemars, le jour, il tente de le faire rire en jouant sur une guitare électrique invisible. Il fait tout pour rendre l'envie de vivre à cet enfant qui semble avoir vécu une horreur telle, qu'il en a perdu la parole. Mais un jour, sans plus de justification, la mère de Milan renvoie Claude au Rwanda.

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Quelques années plus tard, sa mère l'emmènera dans ce pays dont elle ne lui a jamais rien dit. Il en reviendra avec encore plus de questions. Comment accéder au passé familial ?

À la fin de ses études, il y fera plusieurs allers-retours et finira, avec l'aide de la jeune Stella, par tracer l'histoire douloureuse de leurs familles sur quatre générations.

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Jacaranda, c'est l'histoire de Milan, de Claude, de Stella, d'Eusebie, de Rosalie et de bien d'autres. C'est l'histoire d'un peuple massacré. Comment aller de l'avant et tourner la page quand le silence pèse toujours? Quand la haine et la vengeance continuent de gronder ? Ce sont les témoignages terribles de ceux qui ont survécu et qui ont mis plus de 10 ans à parler, notamment lors des Gacaca.

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Gaël Faye nous livre un texte magnifique. Encore plus émouvant que son précédent. J'en ai eu la gorge nouée. Un magnifique hommage sur une histoire que nous ne devons pas oublier.

Gaël Faye revient à la littérature avec son roman Jacaranda pour décrire les conséquences du génocide Rwandais sur les populations. À l'occasion de cette année de commémoration, Jacaranda est un roman indispensable pour comprendre les retentissements d'une guerre, et encore plus si elle est civile, sur un peuple et ses descendants en reprenant l'histoire d'un pays grâce aux quatre générations qu'il convoque.

Brins d'histoire

Jacaranda est l'arbre à l'inflorescence d'un mauve merveilleux, mais pour Stella, née bien après le génocide, c'est l'arbre des disparus. Il bruisse de milles voix qui, quelque temps plus tard, deviendront essentielles pour elle.

Le narrateur, Milan, est fils unique. Il redouble sa sixième par manque de travail manifeste. Issu d'un couple dit mixte, il ne s'est jamais vraiment posé la question des origines, côté maternel. À aucun moment, la famille aborde leurs origines, même les informations télévisées rapportent des situations dramatiques !

À l'été 1984, ils partent rejoindre ses grands-parents paternels sur l'île d'Oléron. À leur retour, Claude, un garçon de là-bas débarque chez Milan. Sa mère explique que c'est un neveu qui a besoin de soin. L'enfant essaye de l'apprivoiser, lui, le mutique blessé.

Puis, Claude repart sans explication. Le lecteur comprend plus loin qu'aucune parole ne peut se prononcer. Lorsqu'à 16 ans, sa mère lui propose de l'accompagner dans son premier voyage de retour au pays, il accepte. En revoyant Claude, il découvre une grand-mère, une tante et une cousine, petit bébé aux yeux verts étranges, la petite Stella. Sa mère le laissera encore seul pendant des jours et reviendra encore sans explication.

De cette absence de mots, Gaël Faye va faire le moteur de son personnage principal, Milan, afin d'essayer de meubler ce silence. Il lui faudra du temps, le lecteur le retrouve à plusieurs périodes, pour appréhender la complexité de cet héritage mortuaire.

Gaël Faye choisit de laisser des petits cailloux sur le chemin de l'histoire du Rwanda pour découvrir le passé du pays d'origine de sa mère qui deviendra, au fil des pages, le sien.

Avec Claude, ancien muet devenu son véritable frère, se tient Sartre, aux yeux louches mais passionné par la littérature. Ensuite, se présente la tante Eusébie, impliquée dans la réconciliation des mémoires, et bien sûr Stella, gardienne de la voix de Rosalie, son arrière-grand-mère, que Milan suit sur le chemin de l'histoire familiale. Rosalie, morte à plus de cent ans est la métaphore trouvée par Gaël Faye pour raconter l'histoire du Rwanda. Stella elle, est « l'enfant de l'après fin du monde, la lueur dans la nuit, la promesse d'un soleil nouveau », même si celle-ci est dure à porter.

Gaël Faye documente aussi cette relation impossible entre l'enfant né de celui ou celle qui choisit l'exil. « Toujours ce mur de dureté et l'impossibilité de se parler sans conflit ». C'est ce que vit le fils avec sa mère. Évidemment, ce qu'il découvrira bien après, ouvrira une plaie qu'il aura du mal à refermer.

En conclusion

Jacaranda est un roman exceptionnel. Il illustre plutôt qu'expliquer. La reconstruction d'un pays est à ce prix : faire émerger les émotions pour qu'après elles puissent être dépassées.

Seulement, les souffrances des générations d'après sont des béances qu'il fallait documenter. Gaël Faye le fait d'une magistrale façon, permettant à son roman d'être lu avec plusieurs strates : la reconstruction d'un jeune avec ses deux cultures jusqu'à la renaissance pour qu'un pays puisse se relever.

Trente ans ont passé après ce trimestre de massacres, du 7 avril au mois de juillet 1994. En fait c'est la suite logique d'une politique raciale, introduite par la domination colonialiste du début du XXè siècle. Le spectre des 800 000 à 1 million de Tutsis morts hante chaque page de ce roman, presque un quart de la population Tutsi.

Les survivants ont un tel devoir de vie, coûte que coûte, qu'ils développent des comportements difficilement compréhensibles par leurs enfants. Là, est le départ de leurs quêtes pour faire reconnaître leur propre volonté, forcément différente de celle des aînés blessés, magnifiquement mis en scène par Gaël Faye.

Tel un historien, Gaël Faye documente les mayibobo, gamins des rues orphelins constituant la » République des enfants sauvages ». Mais, aussi, il donne vie à la particularité des tribunaux gacaca, tribunaux populaires et communautaires qui avec leurs quarante-cinq millions d'archives documentent l'effort populaire de reconstruction.

Cette fresque est écrite comme une réponse, un devoir de mémoire en fait, mais aussi un combat contre les spectres que le passé laisse aux survivants et leurs descendants. Un événement littéraire !

Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2024/08/13/gael-faye-jacaranda-rl2024/

Milan est un adolescent heureux. Né d’un père français et d’une mère rwandaise, le jeune garçon aimerait en savoir plus sur les origines de sa maman. Pourtant, celle-ci est taiseuse, et ne semble pas ouverte à en parler à son fils. Lorsque suite au terrible génocide qu’a subi le Rwanda en 1994, ses parents recueillent Claude, qui a subi de graves blessures, le jeune Milan se fera un devoir de le protéger.

Je préfère ne pas trop en dire quant au déroulé de ce roman et que vous découvriez ainsi par vous-mêmes cette histoire. Ce roman a été pour ma part un véritable coup de cœur. J’en ressors bouleversée et profondément touchée.

Gaël Faye nous propose ici une histoire de résilience, d’amitié, et de recherche de ses origines au travers de Milan, mais également au travers des ancêtres de ce dernier et d’autres personnages qui vont constituer ce roman.

Dès le début, j’ai été bouleversée. Le personnage de Milan est remarquablement esquissé, subissant une véritable évolution au fil des chapitres. L’auteur va ainsi dérouler l’histoire personnelle de son personnage principal.

Au travers des récits des autres personnages, c’est l’histoire du Rwanda qui est abordée. Les personnages devront faire part de résilience et l’amitié qui en lie certains les aideront à traverser les terribles traumatismes.

La plume de l’auteur m’a énormément plu. Avec un style sensible et juste du début à la fin, il réussit à dépeindre les sentiments des divers personnages avec beaucoup de réalisme. Les chapitres sont courts et le roman se déroule sur plusieurs années, pour ainsi suivre l’évolution des personnages.

Un roman d’une grande sensibilité, touchant et émouvant. J’en ressors bouleversée. À découvrir.

Il y a certains romans que l'on a tellement aimé qu'il est impossible de donner un avis construit dessus. Sachez juste que ce récit est une pure merveille d'émotions. Vous aurez mal, vous risquer fort de pleurer, mais bon sang ce que vous aller aimer ce livre !

Gaël Faye : l'art et la manière d'écrire sur des sujets atroces avec une poésie et une délicatesse stupéfiantes !

Un texte beau et fort. Très émouvant. Un personnage en quête de l’histoire de sa mère et de sa famille pour combler le silence qu’elle lui impose.