Jacques Prévert n'est pas un poète

Un roman graphique sur les années parisiennes de Jacques Prévert, ses rencontres, le cinéma...

L’album débute par une biographie de Jacques Prévert très agréable à parcourir. Elle est un peu un mini résumé, un condensé de ce que cet album présente.

Sur la forme, il se présente exactement comme une BD, claire et bien illustrée. Le nombre de planches correspond au nombre de pages et si certaines constituent un seul et grand dessin, d’autres font apparaître plusieurs bandes, comme c’est le cas dans toutes les BD.

Des vignettes occupent les planches, tantôt carrées, rectangles ou encore ovales.

La typographie est claire, bien lisible. Les caractères alternent entre lettres minuscules et majuscules.

Les couleurs peuvent être aussi bien claires que sombres, froides ou chaudes, vives ou pastel souvent en adéquation avec la période évoquée, le thème abordé ou encore l’humeur, l’ambiance.

Textes et dessins s’associent en bon équilibre, bonne harmonie.

Sur le fond, il retrace tout un pan de la vie de Jacques Prévert, une trentaine d’années. Pas de fil conducteur, n’est celui du récit chronologique.

Il s’articule autour de trois périodes de dix ans chacune : 1920 – 1930, 1930 – 1940, 1940 – 1950.

Première date évoquée 1921, alors que Jacques Prévert a tout juste 21 ans et qu’il fait partie des « appelés » en Turquie. L’album nous fait ensuite découvrir l’homme qu’il était, l’enfant qui a sauvé son père du suicide, l’homme marié plusieurs fois, le scénariste, parolier, poète, poète engagé aussi, sa fréquentation avec les surréalistes, ses activités littéraires, qu’il s’agisse de poésie, de chanson, de théâtre, de cinéma. On lui doit notamment le scénario de « Quai des brumes » et « Les Visiteurs du soir », « Les Enfants du Paradis ». On lui doit également « Paroles », recueil de poèmes qui obtint un grand succès.

On rencontre un homme au tempérament anarchiste et à la poésie populaire laquelle respire de fantaisie et de gouaille.

C’est également l’album de ses voyages en URSS, aux Etats-Unis, aux Baléares, celui des rencontres avec des noms célèbres du cinéma et de la chanson sans oublier les guerres qu’il a connues et son engagement politique.

Je lis peu de BD, je ne suis pas du tout une spécialiste, sans doute des détails que des spécialistes de BD apprécieront, m’auront échappé. En tout cas, j’ai bien aimé découvrir cet album qui, loin d’être exhaustif, est un super travail de synthèse, une biographie qui couvre 30 ans de la vie de Prévert et de cette époque.

La filmographie en fin d’ouvrage est une bonne idée, elle liste tous les films auxquels Prévert a collaboré et qui ne sont pas cités dans l’ouvrage. Il aurait fallu tripler, voire quadrupler le nombre de pages pour mieux nous rendre compte de la vie et de l’oeuvre artistique de Prévert… tel quel, l’album est un super aperçu, plus qu’un aperçu quand même.