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— Viens là, lui dis-je en ôtant mes baskets et en me couchant sur mon lit. Que je te fasse le câlin promis avant qu’on aille manger.
Jody eut un sourire timide et fourragea dans sa tignasse teinte, avant d’ôter ses propres baskets. Il se coula contre moi, et je fus comme aspiré dans la chaleur de son corps et le parfum de gel douche, mêlée à son odeur intime. Mon bras fit le tour de son dos tandis que ses doigts agrippaient mon t-shirt au niveau de ma hanche.
— Tu n’es pas hétéro, murmura Jody, sans bouger.
— Hein ?
— Tu as dit que tu ne savais pas trop ce que tu étais, précisa Jody. Tu n’es pas hétéro. Les hétéros ne font pas de câlins comme ça à leurs potes.
— Bien sûr que si, protestai-je. Certains hétéros. Ceux qui se foutent des putains de codes sociaux qui disent qu’un mec ne doit pas serrer un autre mec contre lui. Ceux qui sont en voyage, aussi, parce que ça rapproche, les voyages.
— Tu parles de toi ? Tu te veux hétéro ?
— Non. Jody, je suis juste moi. L’important, c’est que je sois là et que ça te fasse du bien, non ?
— Ouais, ronronna-t-il de contentement.
Le silence retomba, pour que seule la tendresse règne. J’ignore combien de temps s’écoula. Je profitais de cette proximité. Je comprenais aussi son besoin que j’en dise plus. C’était un moyen pour lui de m’inciter à dévoiler ce que je ressentais.
Pour l’instant, je voulais juste profiter de sa présence, de ma chance de l’avoir. La nuit était tombée quand nous nous redressâmes, un peu hébétés, pour aller dîner. Je flottais, j’étais bien.
Afficher en entier« Était-ce l’instinct de celui qui veille ? Je me redressai et Jody souleva les paupières. Il paraissait encore fatigué mais la crise était manifestement passée. Il me sourit. Un sourire très doux, très tendre. Avec encore autre chose, que je pouvais nommer depuis la nuit. De l’amour.
— Comment tu te sens, Jody ? le questionnai-je.
— Bien. Encore un peu crevé, c’est tout.
— On a juste quatre heures de route à peu près pour rallier Denver et le Colorado, exposai-je. Ça va aller ?
— Ouais, ça va aller, m’assura Jody. Ce n’est pas moi qui conduis, rigola-t-il, les yeux pétillants.
— Tu es fort, de toute façon, repris-je. Prêt à aller manger tes pancakes aux myrtilles, champion ?
— Et pas qu’un peu ! s’exclama-t-il en s’asseyant, puis en se levant du lit.
— Alors c’est parti, à la douche !
Il se déshabilla sous mes yeux, comme tous les matins. J’avais à nouveau très chaud dans le bas-ventre et je l’examinai avec intérêt. Jody était beau, remarquai-je encore une fois. »
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