Jane Austen contre le Loup-garou
Auteur
- Marianne Ciaudo (Écrivain)
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extrait
Devant eux, se dévoilent les ruines d’une bâtisse avec une roue à aubes vermoulue.
— Il doit y avoir un chemin plus direct depuis la pâture, maugrée Sir Shepherd en mettant le pied à terre. Si quelque chose s’y réfugie, la battue aura coupé sa retraite.
Samuel l’imite, les sens aux aguets, il flatte le chanfrein de sa monture et lui murmure des mots rassurants. Sir Shepherd a déjà attaché la sienne et vérifie le fonctionnement de son arme.
Trois chiens fusent du bâtiment au toit éventré. Samuel vise et tire, un animal s’effondre. Henry fonce vers le danger sans sourciller. Samuel a juste le temps de réarmer qu’un quatrième molosse court vers son cheval. Le hongre rue et expédie cette menace dans les fourrés. Sir Shepherd se débat avec deux furies, un cadavre à ses pieds. Samuel se précipite pour l’aider, mais déjà le baronnet en égorge un d’un mouvement rapide du poignet alors que l’autre, suspendu à son manteau, est projeté contre un piquet. Le bois casse et la bête s’empale. Samuel l’achève avec dégoût, puis il s’occupe de l’animal blessé par le cheval. Sir Shepherd a ramassé son fusil, tombé dans la mêlée. Il abat une bête qui tentait de fuir puis s’engage, arme en joue, dans les ruines. Samuel achève sa sinistre besogne. Il reconnaît des molosses de pure race, en bonne santé, malgré leur fourrure maculée, des animaux probablement élevés pour des combats clandestins et échappés d’un chenil. Les pauvres.
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Résumé
Rythmé par les sermons dominicaux de son père, le quotidien de Jane a l’aspect bien réglé d’une feuille à musique, entre les visites de la gentry et les célébrations saisonnières.
Quand les moissons s’achèvent, la petite ville de Steventon se préparerait à s’endormir pour l’hiver si la découverte d’une enfant à demi dévorée ne bouleversait pas la population. Un veuf éploré reprenant pied en société, une bonne muette qui aurait des choses à dire, l’arrivée d’un étranger, des chiens errants et une sorcière dans les bois, les détails s’accumulent hors de l’ordinaire et bousculent les habitudes épistolaires de l’écrivaine. Un deuxième cadavre rongé l’obligera à quitter sa plume pour agir.
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