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Cet homme et cette femme sont dans une voiture
étrangère. Cette voiture a coûté trois cent vingt mille francs et, bizarrement, c’est surtout le prix de la vignette qui a fait hésiter l’homme chez le concessionnaire.
Afficher en entierJe croise des gens. Je les regarde. Je leur demande à quelle heure ils se lèvent le matin, comment ils font pour vivre et ce qu'ils préfèrent comme dessert par exemple. Ensuite je pense à eux. J'y pense tout le temps. Je revois leur visage, leurs mains et même la couleur de leurs chaussettes. Je pense à eux pendant des heures voire des années et puis un jour, j'essaye d'écrire sur eux.
Afficher en entierMême la plus moche, il y a toujours quelque chose. Au moins l'envie d'être jolie.
Afficher en entierJe lui dis que mon cœur est comme un grand sac vide, le sac, il est costaud, y pourrait contenir un souk pas possible et pourtant, y’a rien dedans.
Je dis un sac, je ne parle pas des petits pochons minables de supermarché qui craquent tout le temps, non. Mon sac… enfin comme je l’imagine… y ressemblerait plutôt à ces gros machins carrés, rayés blanc et bleu que les Grosses Mamas noires portent sur leur tête du côté de Barbès…
Afficher en entierDepuis le président de la République jusqu’au dernier des trous du cul, tous, ils me disent « tu » comme si on avait gardé les cochons ensemble.
Afficher en entierUn des rares trucs que j’ai retenus de l’école c’est la théorie d’un grand philosophe de l’Antiquité qui disait que l’important, ce n’est pas le lieu où on se trouve, c’est l’état d’esprit dans lequel on est.
Je me souviens qu’il écrivait ça à un de ses copains qui avait le bourdon et qui voulait voyager. L’autre lui disait grosso modo que c’était pas la peine étant donné qu’il allait se trimballer son paquet d’emmerdements avec lui.
Afficher en entierLes années qui ont suivi ne m’ont fait aucun effet. Certains jours je me surprenais à penser :
— Tiens ?… c’est bizarre… je crois que je n’ai pas pensé à elle hier… Et au lieu de m’en féliciter, je me demandais comment c’était possible, comment j’avais réussi à vivre une journée entière sans penser à elle.
Afficher en entierCombien de fois me suis-je retourné dans la rue, le cœur en vrille parce que j’avais cru apercevoir un bout de silhouette qui… ou une voix que… ou une chevelure comme… ?
Combien de fois ?
Je croyais que je n’y pensais plus mais il me suffisait d’être un moment seul dans un endroit à peu près calme pour la laisser venir.
Afficher en entierIl sait parfaitement qu’il n’a aimé qu’elle et qu’il n’a jamais été aimé que par elle. Qu’elle a été son seul amour et que rien ne pourra changer tout ça. Qu’elle l’a laissé tomber comme un truc encombrant et inutile. Qu’elle ne lui a jamais tendu la main ou écrit un petit mot pour lui dire de se relever. Pour lui avouer qu’elle n’était pas si bien que ça. Qu’il se trompait. Qu’il valait mieux qu’elle. Ou bien qu’elle avait fait l’erreur de sa vie et qu’elle l’avait regretté en secret. Il savait combien elle était orgueilleuse. Lui dire que pendant douze ans elle avait morflé elle aussi et que maintenant elle allait mourir.
Afficher en entierUn garçon trop maigre avec une pomme d’Adam proéminente et un petit bouc savamment entretenu, tout ce que j’aime, s’approche de mes seins et cherche à entrer en contact avec eux.
Le mec : On s’est pas déjà vu quelque part ?
Mes seins : …
Le mec : Mais si ! Je m’en rappelle maintenant, t’étais pas au Garage le soir d’Halloween ?
Mes seins: …
Le mec qui ne se décourage pas : T’es française ? Do you understand mi ?
Mes seins: …
Du coup, Buffalo relève la tête. Oh, tiens, t’as vu ?.. J’ai un visage. Il se gratte le bouc en signe de déconfiture (scritch scritch scritch) et semble plongé dans un abîme de réflexion.
– From where are you from?
Wwwouaaaa Buffalo ! Mais tu speak le grand canyon !
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