Ajouter un extrait
Liste des extraits
Elles parlaient de tout et de rien afin d'oublier ce qui entre elles était toujours tu. Jeanne allait pourtant chercher les bras, le cou, la poitrine de sa mère, de sa mère qui riait pour cacher son émotion. Embrasse-moi, maman, serre-moi fort, aurait-elle voulu lui dire. Fais-toi chaude. Enroule-toi autour de moi. J'aimerais voir tes rides à nu, j'aimerais cueillir du bout de ma langue la larme qui tremble au bord de ta paupière. Tu te fais belle pour moi, et c'est nue que je te voudrai. Tant pis si tu n'es plus si jeune. J'aime les vieilles dames, j'aime les petites vieilles qui vous appellent leur enfant et qui vous réchauffent de leur haleine le bout des doigts parce qu'il fait froid dehors. Maman, veux-tu être pour quelques heures une maman ronde, rose et blanche, comme celles des contes pour enfants?
Afficher en entier"Il a cet air fragile des hommes qu'elle s'apprête à quitter. Jeanne se glisse hors du lit et tire le drap sur le corps de celui qui reposera bientôt au creux de sa mémoire. Il a épuisé en elle un instant de vie et déjà ses traits sont bus par l'oreiller. Où vas-tu ? demande -t-il. De sa main, il tâte le lit. Il ne sait pas encore qu'il est seul".
Afficher en entier"Elle a connu la brousse, le marais, et la prairie...., le sable, la roche et la boue..., les algues, les épineux et la mousse..., le bitume et la terre..., la terre meuble, la terre fendillée, la terre grouillante, la terre dans laquelle on s'enfonce comme un bœuf, la terre qu'on égratigne d'une patte échassière. Pour un peu, elle reconnaitrait un pays en le touchant du pied".
Afficher en entier