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Commentaires de livres faits par JeremieLebrunet

Extraits de livres par JeremieLebrunet

Commentaires de livres appréciés par JeremieLebrunet

Extraits de livres appréciés par JeremieLebrunet

date : 06-10-2014
Extrait :

Tandis qu’il reculait pas à pas pour s’enfoncer dans une grande pièce sombre, ses agresseurs s’approchaient, menaçants et pas du tout pressés. Leur proie ne s’enfuirait plus.
Ethan pouvait sentir son sang bouillir dans ses veines, son pouls battre dans ses tempes. Il imaginait très bien ses yeux exorbités tant par la colère que par la peur, ses pupilles dilatées et sa mâchoire serrée. Un sentiment de résignation l’envahit. Il s’était fait avoir. Mais ils ne l’auraient pas si facilement. S’il devait y passer alors les salauds prendraient quelques coups. Il était prêt à en découdre.
Dans l’encadrure de la porte qui dégageait une infime clarté, il vit les silhouettes entrer une à une. Quatre hommes. Il leva les poings.
Là, dans l’obscurité la plus totale, un sentiment d’apaisement vint se coupler à la rage qui seule l’animait jusqu’alors. En expirant profondément, il ferma les yeux et pensa à Morgane, à sa robe blanche du jour de leur rencontre, à la pureté de son visage, à ses mots : « Être à l’écoute ! »
Il accepta toutes les informations que son état de conscience lui offrait et, les yeux toujours clos, commença à décrire un arc de cercle dans le fond de la pièce. Il les entendait. Leurs pas, leurs respirations, il pouvait les sentir. La masse de leurs corps déplaçait de l’air, l’odeur de leur transpiration les trahissait, la pression exercée par leurs mains sur les matraques grinçait dans l’air. Ethan, sur la pointe des pieds, se faisait aussi discret que possible.
Sur sa gauche, un peu trop près, il le voyait. Sans trop savoir comment, un peu à la façon d’un sonar, comme en plein jour. Le gars était grand, il lui fit face, jaugea sa vitesse de déplacement et, en ancrant son pied d’appui bien solidement au sol, fit rapidement pivoter ses épaules. Il décocha un direct qui vint écraser la trachée de son assaillant. Ce dernier, qui ne s’attendait pas à une attaque aussi fulgurante, tomba aussitôt dans des suffocations bruyantes et finit par s’immobiliser.
En sentant les quelque cent kilos s’effondrer à ses pieds, Ethan prit conscience que ce n’était plus lui le gibier. Eux étaient aveugles, il avait l’avantage désormais. Il se détendit encore un peu, sa respiration était lente et régulière.
Les pas lourds des autres gorilles présents dans la pièce résonnaient sur le béton et se diffusaient en ondes circulaires. Ethan les entendait d’abord, puis ressentait leurs vibrations heurtant ses pieds et parcourant les os de ses jambes. Là, à trois mètres devant lui, à mesure qu’il se rapprochait il distinguait plus précisément ses pulsations cardiaques, ses formes et sa taille. La chaussure du géant heurta quelque chose qui tomba au sol, un bruit métallique, une sorte de tuyau en acier. Ethan contourna la silhouette qui tâtonnait dans le noir, s’accroupit pour ramasser l’objet et le brandit comme une batte de baseball. Il réfléchit brièvement.

Où taper ? J’ai déjà tué le premier, je ne voulais pas. L’immobiliser, qu’il me laisse tranquille.

Il attendit que l’homme, hésitant, pose son pied au sol et transfert tout son poids sur cette jambe pour armer ses bras et asséner un coup sec sur le côté du genou. L’os explosa véritablement sous l’impact et le deuxième homme s’écroula en hurlant de douleur.
Au suivant.
Celui-là avançait les bras levés, comme pour se prémunir d’un éventuel obstacle. La barre en métal vint s’abattre sur son flanc, lui cassant quelques côtes au passage. Plié en deux par cette blessure, il offrit son dos vouté à un deuxième coup asséné sur l’échine qui le paralysa aussitôt et le fit tomber sur le côté.
Ethan glissait dans la pièce comme un fantôme, ne laissant rien trahir sa position. Il perçut le bruit d’une main fouillant dans une poche, de la monnaie contre du plastique.

Qu’est-ce que celui-là peut bien chercher ? Son portable pour lui apporter un peu de lumière ?

Peu importe, il ne lui en laisserait pas le temps. Les expirations rapides qui sortaient de sa bouche désignèrent à Ethan l’emplacement de sa tête et en tendant le bras d’un geste rapide à la façon d’un escrimeur, il écrasa le nez de son dernier assaillant avec l’extrémité du tuyau métallique. Il avait son compte, ce genre de douleur perturbait sévèrement tout le système ORL – le jeune homme l’avait appris à ses cours de boxe – et il mettrait un moment à reprendre ses esprits.
Continuant dans la direction de la sortie, Ethan garda son arme à la main au cas où d’autres gorilles l’attendraient encore et ferma discrètement la porte, abandonnant ses assaillants devenus victimes à leurs souffrances.

En sortant de la pénombre où il laissait un mort et trois hommes bien amochés, en s’avançant sur la plate-forme qui précédait le grand escalier, il en aperçut un cinquième à l’autre bout du hangar. Celui-là était différent, ni grand ni costaud mais plutôt calme et surtout immobile. Vêtue d’un long manteau noir et d’un chapeau assorti, la silhouette se tenait droite et ne laissait pas voir son visage. Quelques secondes s’écoulèrent et avant qu’Ethan n’ait le temps de réagir, l’individu poussa la porte de service devant laquelle il se trouvait et s’enfuit sans courir.

Qu’est-ce que c’est que ce type encore ?

Il dévala les escaliers et s’empressa de quitter le bâtiment au cas où les trois hommes encore vivants là-haut se relèveraient de leurs blessures. À peine eut-il mis le pied dehors et contrôlé qu’il était bien seul qu’Ethan regagna le nord des quais. Il quitta les lieux à grandes enjambées en direction d’un lieu plus éclairé.

[...]

Il avait un peu ralenti l’allure, laissant du temps à sa réflexion.
Le phénomène incompréhensible qui venait de se dérouler en lui, au sein de ses propres sens, prit progressivement le pas sur les motivations de ses agresseurs. S’il avait compris ce qui se passait au niveau de son ouïe pour avoir entendu Morgane lui décrire cette sensation à maintes reprises, le reste de sa perception l’avait fait sortir de lui-même, comme s’il avait une vue d’ensemble de la scène. Un état de relaxation étonnant – compte tenu des circonstances – s’était imposé à lui et il n’avait eu qu’à se laisser porter par cette sensation rassurante de conscience exacerbée.
Le stress, la colère et la peur avaient pour ainsi dire libéré certaines tensions et levé les barrières qui entravaient l’ampleur de ses capacités. Pendant la durée de cette bagarre, il s’était senti infiniment libre.
Arrivé rue de Lausanne, Ethan jeta un coup d’œil de chaque côté et entra au numéro 9.

Le même soir, à l’autre bout de la ville, un type sinistre coiffé d’un chapeau noir se tenait dans le salon de l’hôtel Carlton. L’inexpressivité de son visage faisait froid dans le dos. Son nez mince et aiguisé ajoutait à l’aspect longiligne de sa silhouette. La sobriété obscure de son imperméable et son teint livide n’étaient pas faits pour rassurer le réceptionniste qui l’observait à l’autre bout du hall. Assis dans un fauteuil en simili cuir, l’individu tenait un téléphone portable à son oreille. Après de longues sonneries, son interlocuteur finit par décrocher. D’une voix tout aussi dénuée d’émotion, il prononça :
« Nous l’avons trouvé. Oui. Entendu. »
Il raccrocha, se leva en glissant le mobile dans la poche de son manteau et salua le réceptionniste d’un hochement de tête en prenant la direction des ascenseurs.
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Sommaire

Duplicate Corporation : page 4
Le processus de création de la nouvelle : page 22
A propos de l'auteur : page 28
Du même auteur : page 29
Remerciements : page 31
Mentions légales : page 32


Duplicate Corporation

Par les hautes fenêtres encadrées de rideaux en velours bleu sombre, des flots de lumière se déversaient dans la pièce. L’enfant blond en costume gris avait fini son fromage. Deux domestiques venaient de desservir la table de banquet et de la redresser en vue du dessert.
Le cœur battant sous son uniforme blanc, Suliac déposa le gâteau sur la nappe brodée recouvrant la table. Malgré la tension qui l’habitait, le jeune pâtissier ne renoncerait pour rien au monde à son projet. Il avait mis des mois à le préparer et l’avenir de sa mère en dépendait. De plus, c’était l’unique manière de payer les services des bio-trafiquants.
Il s’éclaircit la gorge :
— Monsieur Bonnefoy, bavarois à la vanille Bourbon et aux framboises Arpeggio, annonça-t-il avec mesure.
Muni d’une pelle à tarte en argent, il entreprit de couper une part de sa main gantée. Puis, il la servit dans une petite assiette en porcelaine de Sèvres, décorée de fleurs.
Le gamin le dévisageait et Suliac se demanda si celui-ci avait remarqué sa nervosité. Le petit costume et la cravate lie-de-vin portée sur une chemise blanche donnaient à l’enfant un air sévère qui tranchait avec ses sept ans. Pour Suliac, ce contraste avait quelque chose de grotesque, comme une blague de mauvais goût.
— Magnifique gâteau, Puilmanac’h… commenta le blondinet de sa voix fluette. Vous parvenez chaque fois à me surprendre. Cela fait une éternité que je n’en ai pas dégusté ! La dernière fois remonte à la réception de Duplicate Corporation pour leur bicentenaire. Vous veniez à peine de naître… Il était excellent. J’espère que je pourrai en dire autant du vôtre.
Les réflexions du petit l’irritaient, mais le jeune homme s’appliqua à respirer avec régularité pour ne rien laisser transparaître. Il posa l’assiette devant son employeur et fit un pas en arrière. Il se redressa bien droit, mains croisées derrière le dos, avec le maintien élégant exigé chez Maître Perquier, le restaurant où il avait fait son apprentissage.
— Vous pouvez disposer… dit l’enfant avec un geste négligent.
— Bien, Monsieur Bonnefoy. Bonne dégustation.
Le pâtissier partit à reculons, lentement, fixant la petite main qui s’emparait de la fourchette à dessert… coupait un bout du gâteau… la portait à sa bouche… Suliac ferma les yeux une seconde. Le responsable des problèmes de sa mère était désormais à sa merci. Enfin, un corps sur deux.
Dès qu’il eut franchi les lourdes portes de la salle à manger, gardées par deux colosses de chez Sentinel, le jeune homme se rendit dans les vestiaires pour se changer. Il vérifia machinalement que le sachet plastique et l’objet protégé dans un étui n’avaient pas quitté la poche de son blouson et prit la direction de la sortie.
Il se composa une figure souffrante pour passer le portail réservé au personnel. Depuis leur guérite, les deux gardes, assis à une petite table pour jouer aux cartes, lui jetèrent des regards étonnés : le service n’était pas encore fini en cuisine.
— Ça va, Suliac ? s’enquit l’un d’eux en s’approchant dans l’embrasure de la porte.
— Non, pas trop, j’ai mal au ventre… Je viens de voir avec l’intendante pour partir plus tôt et aller chez le médecin.
Le malade fictif les salua et continua son chemin. Les hommes lui répondirent d’un signe de main, puis reprirent leur partie. Peu importe ce que l’on penserait de lui par la suite, car, si tout se passait selon son plan, Suliac ne remettrait jamais les pieds ici.
Il se dirigea d’un pas rapide vers la gare toute proche. Le train pour la capitale partait dans vingt minutes. Maintenant que le petit clone avait mangé le gâteau, le jeune homme allait rendre visite au vieil exemplaire malade de Dominique Bonnefoy. Si les deux corps de son employeur étaient menacés de mort en même temps, il accéderait à ses requêtes.

ᴥ ᴥ ᴥ

Suliac sortit de la bouche du métro et leva les yeux sur l’énorme bâtisse de verre et de béton gris, à l’image du ciel d’automne. À droite, un bâtiment plus petit mais d’apparence plus moderne arborait sur sa façade le D et le C entrelacés, logo de Duplicate Corporation, la multinationale du clonage.
Une ambulance passa non loin de là, sirène hurlante. Elles défilaient comme ça toute la journée, sans discontinuer. Suliac le savait pour être venu ici de nombreuses fois. Le service des soins palliatifs occupait les trois étages du haut de l’immeuble au toit hérissé d’antennes. Là, dans une chambre du huitième, le Delta de Dominique Bonnefoy reposait, rongé précocement par un cancer des os en phase terminale : il avait à peine cinquante-cinq ans.
La lettre grecque delta indiquait qu’il s’agissait du quatrième corps. L’Alpha, l’exemplaire d’origine, était mort depuis bien longtemps, comme les deux suivants. La conscience du millionnaire prenait possession des enveloppes charnelles les unes après les autres, mais jamais plus de deux ne coexistaient à la fois. Il fallait attendre que l’un des doubles meure ou soit euthanasié, avant de cloner l’autre. Posséder trois corps en même temps s’avérait au-delà des aptitudes humaines. On racontait qu’à la naissance d’un troisième clone simultané, les gens sombraient dans un état végétatif, comme si cela faisait surchauffer leur esprit jusqu’à la rupture.
« Translocation » était le nom du processus permettant à la conscience de s’approprier le nouvel organisme, de l’englober lui aussi dans le champ de sa perception. Pour réussir à se coordonner, les néo-clonés qui venaient de réaliser leur première duplication devaient suivre une formation spéciale dispensée par Duplicate Corporation. Écrire avec un corps et manger avec l’autre ou bien mener deux conversations en même temps demandait une certaine maîtrise.
Peu après son embauche dans les cuisines du manoir, un commis avait expliqué au nouveau pâtissier que le cinquième clone de Bonnefoy était mort dans un accident d’avion huit ans auparavant, alors qu’on venait de diagnostiquer la maladie du Delta. Il s’était fait dupliquer encore une fois en espérant que le nouveau, intitulé Zêta, l’exemplaire qui logeait au manoir, atteindrait l’âge de la majorité clonale avant que la vie n’abandonne le vieux corps.
Le gamin serait majeur dans un an aux yeux de la loi, quand son organisme aurait huit années d’existence. Bonnefoy acquerrait alors le droit de mener officiellement ses affaires avec ce jeune clone et d’assurer sa charge au Parlement européen, bien qu’il s’agisse en réalité d’une seule et même personne.
Suliac chassa ces pensées en franchissant les portes vitrées du sas de l’hôpital et se dirigea vers le couloir des ascenseurs, sur la gauche. En ce milieu d’après-midi, le hall grouillait comme une ruche, des gens parlaient et marchaient en tout sens. Pendus au plafond, de multiples panneaux indiquaient les directions des différents services du bâtiment. À droite, de l’autre côté d’une paroi transparente, une salle d’attente et une cafétéria étaient à moitié pleines.
— Bonjour Monsieur Puilmanac’h, l’interpella soudain une voix derrière lui. Vous allez bien ?
Il pivota pour découvrir l’une des infirmières du neuvième étage. Elle avait une drôle de tête aujourd’hui, un sourire forcé plaqué sur le visage. Il la salua et confirma brièvement, sans lui retourner la politesse.
— Vous venez voir votre mère ? continua-t-elle.
Suliac acquiesça de nouveau, impatient qu’elle s’en aille.
— Bon, alors je vous verrai là-haut. Je vous laisse, j’ai à faire.
C’est au moment où elle tournait les talons qu’il comprit ce qui le dérangeait : elle venait de se faire lifter. Ça expliquait les lèvres et les coins des yeux étirés. Cette vaine tentative de lutter contre les effets du temps indiquait clairement qu’elle ne disposait pas des moyens nécessaires pour se faire dupliquer. Retendre les chairs n’était qu’un succédané de rajeunissement. La cure de jouvence des pauvres…
Suliac reprit sa marche jusqu’aux portes des cabines.



FIN DE L’EXTRAIT
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Chapitre 5 - Les 7 mensonges du succès

Croyance n°2 : L'échec n'existe pas. Seuls existent les résultats.

[...]

Les gens qui croient à l'échec s'assurent presque toujours un existence médiocre. En revanche, ceux qui réalisent de grandes choses ne perçoivent pas l'échec. Ils ne comptent pas avec. Ils n'associent pas de sentiments négatifs aux entreprises qui n'aboutissent pas.
Laissez-moi vous raconter l'histoire d'un homme. Il s'agit d'un individu qui :

fit faillite à l'âge de 31 ans,
fut battu aux élections législatives à 32 ans,
fit de nouveau faillite à 34 ans,
vit mourir sa petite amie à 35 ans,
eut une dépression nerveuse à 36 ans,
fut battu aux élections locales à 38 ans,
fut battu aux élections au Congrès à 43 ans,
fut battu aux élections au Congrès à 46 ans,
fut battu aux élections au Congrès à 48 ans,
fut battu aux élections au Sénat à 55 ans,
ne put s'inscrire aux élections à la vice-présidence à 56 ans,
fut battu aux élections au Sénat à 58 ans,
fut élu président des Etats-Unis à l'âge de 60 ans.

Cet homme s'appelait Abraham Lincoln. Aurait-il pu devenir président s'il avait considéré ses 23 défaites aux élections comme des échecs ?
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Préface

Introduction

I - Les personnalités

1. la personnalité histrionique
• l'arc dramatique d'une personnage histrionique
• Récapitulatif de la personnalité histrionique
• Principales caractéristiques de la personnalité histrionique
• Clichés couramment associés aux histrioniques
• Types de personnalité similaires à la personnalité histrionique
• Quelques exemples de films illustrant la personnalité

2. La personnalité antisociale
• L'arc dramatique d'un personnages antisocial
• Récapitulatif de la personnalité antisociale
• Principales caractéristiques de la personnalité antisociale
• Clichés couramment associés aux antisociaux
• Types de personnalité similaire à la personnalité antisociale
• Quelques exemples de films illustrant la personnalité antisociale

3. La personnalité paranoïaque
• L'arc dramatique d'un personnage paranoïaque
• Récapitulatif de la personnalité paranoïaque
• Principales caractéristiques d'un personnage paranoïaque
• Clichés couramment associés aux personnages paranoïaques
• Types de personnalité similaires à la personnalité paranoïaque
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité paranoïaque

4. La personnalité narcissique
• L'arc dramatique d'un personnage narcissique
• Récapitulatif de la personnalité narcissique
• Principales caractéristiques d'un personnage narcissique
• Clichés couramment associés aux personnages narcissiques
• Types de personnalité similaires à la personnalité narcissique
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité narcissique

5. La personnalité borderline
• L'arc dramatique d'un personnage borderline
• Récapitulatif de la personnalité borderline
• Principales caractéristiques de la personnalité borderline
• Clichés couramment associés aux personnages borderlines
• Types de personnalité similaires à la personnalité borderline
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité borderline

6. La personnalité obsessionnelle-compulsive
• L'arc dramatique d'un personnage obsessionnel-compulsif
• Récapitulatif de la personnalité obsessionnel-compulsif
• Principales caractéristiques de la personnalité obsessionnelle-compulsive
• Clichés couramment associés aux personnages obsessionnels-compulsifs
• Types de personnalité similaires à la personnalité obsessionnelle-compulsive
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité obsessionnelle-compulsive

7. La personnalité schizoïde
• L'arc dramatique d'un personnage schizoïde
• Récapitulatif de la personnalité schizoïde
• Principales caractéristiques de la personnalité schizoïde
• Clichés couramment associés aux personnages schizoïdes
• Types de personnalité similaires à la personnalité schizoïde
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité schizoïde

8. La personnalité masochiste
• L'arc dramatique d'un personnage masochiste
• Récapitulatif de la personnalité masochiste
• Principales caractéristiques de la personnalité masochiste
• Clichés couramment associés aux personnages masochistes
• Types de personnalité similaires à la personnalité masochiste
• Quelques exemples de films illustrants la personnalité masochiste

II - Les troubles mentaux

• Trouble de l'adaptation
• Trouble anxieux
• Trouble de l'enfance
• Trouble cognitif
• Trouble de convertion
• Trouble somatoformes
• Trouble des conduites alimentaires
• Trouble de l'humeur
• Trouble de la personnalité
• Schizophrénie et autres troubles psychologiques
• Troubles dissociatifs
• Troubles du sommeil
• Troubles sexuels
• Troubles de l'identité sexuelle
• Dysfonctions sexuelles
• Troubles liés à une sustrance

III - Les outils

Les outils historiques
• Définir les bases
• Définir le physique
• Définir le passé
• Définir le présent
• Définir l'éducation
• Définir le travail
• Définir la santé
• Définir le langage
• Définir le fonctionnement cognitif

Les outils psychologiques
• Définir le type de personnalité
• Définir le comportement
• Définir un sentiment d'identité
• Définir un sens de soi
• Définir les espoirs et les aspirations
• Définir les émotions
• Définir l'habitabilité sociale
• Définir l'expression des sentiments
• Définir la confiance en soi
• Définir la façon dont un personnage résout les problèmes
• Définir la colère du personnages
• Définir la santé mentale
• Définir la relation à l'alcool et aux drogues

Les outils relationnels
Définir les relations du personnages

A propos des auteurs
Remerciements
Les traducteurs
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Sommaire

Les Enfants d’Aapep : page 4
1 – Onirisme : page 4
2 – Enveloppes : page 5
3 – Sixième sens : page 7
4 – Crépuscule : page 8
Le processus de création de la nouvelle : page 13
À propos de l’auteur : page 19
Du même auteur : page 20
Remerciements : page 20
Mentions légales : pages 21



Les Enfants d’Aapep

PARTIE 1 – ONIRISME
— Seras-tu capable de retranscrire ce rituel avec exactitude ? demanda le dieu Seth d’une voix assourdissante. Si tu commets la moindre erreur, la Sainte Ennéade ne pourra pas être rassemblée et l’âme de ce démon ne sera pas détruite !
— Oui maître, répondit docilement Alphonse Montaigue. Je n’oublierai rien, vous pouvez compter sur moi. Mais puis-je soulever une humble question ?
La divinité braqua son regard sur le malheureux professeur qui baissa la tête et la rentra entre ses épaules.
— De quoi s’agit-il ? tonna Seth.
Dans les rêves d’Alphonse, ce dieu des temps anciens brillait de toute sa splendeur : il avait l’apparence d’un puissant guerrier avec une tête de chacal noir, grand comme plusieurs hommes et armé d’une longue lance. Ses yeux brillaient d’un éclat aveuglant et sa voix avait la puissance du tonnerre… Les visites nocturnes de Seth étaient pour Alphonse des expériences intenses et éprouvantes émotionnellement. En journée, le monde ordinaire semblait bien tranquille en comparaison.
Derrière ses paupières closes, les yeux du vieil homme s’agitaient frénétiquement.
— Eh bien… commença-t-il. Du temps où j’enseignais l’Égypte antique à l’université, j’ai pu consulter de nombreuses sources bibliographiques sur le mythe où vous vous opposez au dieu Aapep quand il attaque Râ. Dans toutes les versions que j’ai pu trouver, les membres de la très Sainte Ennéade vous assistent pour lui trancher la tête. Cependant, selon les lieux et les époques, il y a des divergences quant aux divinités mineures qui vous aident. Tantôt il s’agit de Bastet qui coupe lui-même la tête d’Aapep, tantôt c’est Horus, et parfois les deux. Or, le rituel que vous venez de m’expliquer exclut Bastet. Alors… je me demandais ce qu’il adviendrait de l’âme de notre première cible si…
— Tu outrepasses ton statut de mortel ! rugit Seth. Insinuerais-tu que tes livres savent mieux que moi comment anéantir les descendants d’Aapep ?
— Non maître… je ne… heu… pensais rien de tel…
Dans son lit, le vieux professeur se retourna nerveusement.
— Alors ne m’importune plus avec tes doutes futiles !
— Bien maître, vous avez toute ma confiance.
— Il ne te reste plus qu’à prendre contact avec notre futur collaborateur pour lui transmettre ses ordres. Et dessine soigneusement le hiéroglyphe !
— Bien sûr maître.
— Nous allons enfin être en mesure de débarrasser l’humanité de ces démons !


FIN DE L’EXTRAIT
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date : 26-05-2014
Sommaire

Grain de Sable : page 4
Le processus de création de la nouvelle : page 11
À propos de l’auteur : page 15
Du même auteur : page 16
Remerciements : page 17
Mentions légales : page 18



Grain de Sable

« Éléments issus de réactions biochimiques détectés dans l’atmosphère. Probabilité de présence d’êtres vivants complexes estimée à 92,3 %. Lancement de la mission approuvé.
Ouverture de la soute. Mise en route des propulseurs. »
Piloté par l’Unité Décisionnelle 23, le module de bioconception sortit du ventre du transporteur interstellaire et s’éloigna dans le vide spatial en direction de la petite planète tellurique. Il ne tarderait pas à se faire happer par le champ de gravité.
UD-23 était toute excitée : cette mission s’annonçait prometteuse. Heureusement qu’elle avait insisté pour venir explorer cette zone périphérique de la galaxie sinon cette grincheuse d’Unité Navigatrice du transporteur l’aurait négligée.

* * *

À quelques centimètres du sol, UD-23 avançait en frôlant les herbes sèches. Ses propulseurs soulevaient un panache de poussière ocre dans l’air immobile. Une fine pellicule de terre recouvrait le fût cylindrique de son corps et en atténuait l’éclat argenté. La sphère sensorielle qui le surmontait était frappée de son numéro de série en chiffres bleus. UD-23 était satisfaite car, dans les caissons de son corps, elle transportait deux échantillons intéressants, fraîchement capturés.
Des affleurements géologiques rougeâtres couraient sur l’horizon. La chaleur de l’astre troublait l’air et les environs étaient silencieux. À ce moment de la journée, la plupart des formes de vie animales suspendaient leurs activités pour limiter leurs pertes en eau.
UD-23 arriva à un groupe d’arbres aux troncs énormes, surmontés d’une couronne de minuscules feuilles vertes. À leurs pieds reposait le module de bioconception. Le poste de pilotage, un cône de métal noir percé d’une baie panoramique, se trouvait à une extrémité. De l’autre, près de la large masse du bloc moteur et des stabilisateurs arrière, une porte s’ouvrait dans le flanc du vaisseau spatial. L’ensemble avait l’apparence d’une ogive abandonnée.
La machine pénétra à l’intérieur et, dans le sas, tourna à gauche pour entrer dans la pièce toute en longueur qui constituait la partie principale du module : le laboratoire. Elle entreprit de remonter l’allée centrale qui séparait des rangées de cages de toutes tailles contenant les centaines d’échantillons collectés. Certaines étaient en fait des bacs hermétiques climatisés ou remplis d’eau pour accueillir leurs occupants dans les meilleures conditions. Sur son passage, des animaux, petits ou gros, unicolores ou bigarrés, à pattes, tentacules, palpes, nageoires, ailes ou dépourvus du moindre appendice, s’agitèrent, crièrent ou cognèrent contre leurs barreaux. D’autres, au contraire, restaient impassibles. UD-23 avait rassemblé en ce lieu une large gamme des formes de vie les plus évoluées de cette planète.
Des plans de travail s’étalaient contre les deux parois les plus longues du laboratoire. Divers appareils électroniques, de la verrerie et des produits chimiques y étaient rangés, nécessaires au travail qu’UD-23 allait entreprendre.
Arrivée à l’extrémité de l’allée, la machine s’arrêta devant un panneau de contrôle. Avec les digitations de son bras articulé, elle appuya sur plusieurs touches pour déverrouiller les deux dernières cages vides, au bout de la rangée la plus proche. Les couvercles se soulevèrent.
UD-23 s’en approcha, se posa au sol sur ses cinq stabilisateurs répartis en étoile autour d’elle, puis déploya son préhenseur. Elle ouvrit un caisson dans son corps et en extirpa un quadrupède mâle, couvert d’une fine fourrure et d’une crinière brun foncé. L’animal gémissait faiblement dans la tenaille du préhenseur, toujours assommé par la dose de tranquillisant qu’il avait reçue à l’issue de sa brève prise en chasse par la machine. Le bras télescopique l’amena au-dessus d’une cellule et l’y déposa doucement. La porte métallique se referma dans un claquement sec.
C’était la deuxième planète sur laquelle l’entité artificielle intervenait. Ses créateurs l’avaient chargée, elle et ses consoeurs, de leur façonner des compagnons pacifiques dans l’immensité du désert cosmique, des interlocuteurs nouveaux pour repousser encore plus loin les limites du connu et du divertissement.
Au fil des millénaires…

FIN DE L’EXTRAIT
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date : 26-05-2014
Sommaire

Un Fils Inattendu : page 4
Bonus sur le processus de création de la nouvelle : page 12
À propos de l’auteur : page 17
Du même auteur : page 18
Remerciements : page 20
Mentions légales : page 21



Un Fils Inattendu

Le brouillard, cotonneux et immobile. Il ne s’y passait rien. David Stein n’aurait su dire depuis combien de temps il se trouvait là – une éternité ? –, mais cette simple pensée induisait déjà en lui une sensation de durée. Il eut alors l’impression que les choses se précisaient, gagnaient peu à peu en densité.
Il éprouva une lourdeur un peu gênante, et devina plus qu’il ne sentit les contours flous de son corps. Il lui semblait émerger d’un long sommeil. Il resta un moment dans cet état de torpeur à attendre, ne souhaitant pas vraiment se réveiller. Le brouillard était tellement plus léger et confortable…
David entendit soudain des cris lui parvenir d’une direction indéterminée et eut la certitude d’être allongé. Il se dit qu’il pourrait ouvrir les yeux et mit quelques instants à localiser ses paupières collées et à leur intimer l’ordre de s’entrouvrir.
Ce geste acheva de lui faire intégrer son corps. Il ne distingua d’abord que l’obscurité, aussi, il rassembla ses forces pour relever la tête. Ce fut pénible, mais il put regarder autour de lui avant de se laisser retomber. Il était dans une pièce sombre qu’il ne connaissait pas. Une évidence surgit : il aurait dû se réveiller dans son lit aux côtés de sa femme – comment s’appelait-elle déjà ? – avec un réveil digital bleu à sa droite, dans sa maison de München. La toiture était d’ailleurs à refaire avant l’hiver, ils allaient devoir emprunter. C’était fou de se rappeler de pareils détails alors que les choses d’importance restaient inaccessibles… Il n’avait aucun souvenir de ce qu’il avait fait juste avant de s’endormir.
Il reposait sur un lit inconfortable dans un angle, avec le mur à gauche. À sa droite, une faible lumière filtrait à travers ce qui devait être des volets. Il réussit à identifier les bruits qui venaient de l’autre côté du mur qui lui faisait face : il s’agissait de cris de bébé, auxquels se mêlaient les gémissements d’une femme. Mais où se trouvait-il ?
Il se sentait ankylosé. En essayant de se redresser complètement, seul son bras gauche prit appui sur le matelas. La couverture glissa un peu de son buste nu et David constata avec horreur que le droit était absent, coupé juste en dessous de l’épaule. Un vide lui creusa le ventre et il hoqueta de surprise. La blessure était guérie, la cicatrice propre et nette comme si elle datait de plusieurs mois. Ça ne pouvait pas être vrai ! Il beugla pour refuser ce qu’il voyait. Une longue plainte sans mot. Qui lui avait fait ça ?! Le membre manquant commença alors à l’élancer, comme si un sadique le transperçait de centaines d’aiguilles effilées.
Des pas précipités résonnèrent sur le plancher de la pièce voisine. Une porte s’ouvrit en face de lui et livra passage à une femme corpulente, sans doute alertée par ses cris. David ne put la distinguer clairement, car elle tournait le dos à la lumière qui régnait à côté.
— Guten Morgen ! Madame wird froh sein Sie endlich wach zu sehen. Sie hat Ihnen Jemanden vorzustellen!
— Mon bras ! glapit David en essayant de se relever maladroitement, pris de panique, répondant à une impulsion pour tenter de s’échapper de cette réalité impossible.
La femme allait déjà ouvrir la fenêtre et les volets, inondant la pièce d’un jour gris. Elle portait un large tablier tâché de sombre par-dessus une robe noire toute simple qui lui descendait sous les genoux, et une coiffe blanche retenait son chignon. L’ensemble lui donnait
l’apparence d’une domestique. Blonde, les yeux bleus, elle semblait avoir une quarantaine d’années.
David réalisa qu’elle lui avait parlé en allemand, la langue de sa mère. Il avait grandi entre deux cultures et deux pays : la France et l’Allemagne. Il mit une seconde à comprendre ses propos : une dame allait être contente de lui présenter quelqu’un.
Le centre de la pièce était occupé par un grand bureau, encombré de papiers et de flacons en verre évoquant du matériel de chimie. David se demanda s’il était mort et avait rejoint l’au-delà. Le Shéol se résumait-il à un grand délire dans lequel il allait errer pour l’éternité ?
— Was haben Sie gesagt ? lui demanda la femme.
David répéta les deux mots en allemand.
— Oh, votre bras vous fait encore souffrir ?
Cette fois, il avait compris immédiatement.
— Il n’est plus là ! dit-il.
Sa voix lui parut hystérique.
— Vous ne vous rappelez pas de l’amputation, en juillet dernier ? C’est qu’il vous a fait une vilaine blessure, ce sanglier. Et la gangrène, ça pardonne pas…
Il ferma les yeux en secouant la tête. Que lui racontait cette folle ?

FIN DE L’EXTRAIT
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Sommaire

Partie 1 : page 4
Partie 2 : page 9
Partie 3 : page 16
Partie 4 : page 20
Partie 5 : page 22
Partie 6 : page 24
Le processus de création de la nouvelle : page 27
Un mot de l’auteur : page 31
Bibliographie : page 32
Remerciements : page 35
Mentions légales : page 36



Alice et le Crédit Solidaire - PARTIE 1

Alice Ardois se gara dans une rue adjacente à l’avenue où siégeait Eco-War, l’ONG pour laquelle elle travaillait. Son sac à main sous le bras, elle sortit de sa voiture et la verrouilla. La jeune femme resserra les pans de son trench pour faire face au vent automnal qui soufflait sur la capitale.
Après avoir remonté la rue sur une dizaine de mètres, elle s’arrêta net et siffla de mépris : un énorme 4x4 noir était stationné de travers, monté sur le trottoir, le nez dépassant sur la chaussée.
— Il y en a qui se croient vraiment tout permis !
Elle hésita. Depuis deux semaines, elle s’interdisait d’écrire avec ses clés à même la carrosserie, suite à des démêlés avec un propriétaire furieux. Elle opta pour un vieux ticket de caisse trouvé dans son sac, au dos duquel elle griffonna :
Tu rendrais service à tout le monde si tu apprenais à faire les créneaux. Et troque ton usine à pollution contre une voiture à énergie solaire, tes enfants et petits-enfants te remercieront. :-) PS : si je te revois mal garé, je te raye !
Satisfaite, elle glissa le papier sous l’essuie-glace du véhicule, puis reprit sa marche vers les bureaux d’Eco-War en imaginant des messages caustiques à graver sur la tôle du 4x4 s’il récidivait. La semaine commençait bien. La jeune femme se sentait d’humeur joyeuse, de celle où l’on redresse les torts, où l’on rend le monde plus droit.
Pour parfaire le tableau, il manquait juste Chris, son mari journaliste parti quelques jours en Bulgarie pour tirer les vers du nez d’une source potentielle. Un certain Gerovič, un politicien corrompu dans une affaire de lobbying. On cherchait manifestement à appuyer la demande maintes fois renouvelée de la Russie de lever le statut de réserve protégeant l’Antarctique. L’enjeu : les richesses du sous-sol, convoitées par des compagnies minières telles que la Barner Mineral Resources. L’ONG menait une campagne d’information sur le sujet depuis des mois. Les investigations de Chris, fer de lance de l’équipe, s’avéreraient capitales pour empêcher un désastre.
Alice et son mari s’étaient rencontrés chez Eco-War, un an et demi auparavant. Un vrai coup de foudre. Ses études en communication fraîchement finies, Alice n’était alors qu’une stagiaire admirative de Chris et des photographies qu’il avait ramenées de Sierra Leone sur les conséquences sociales et écologiques du trafic de diamants. Travailleurs miséreux et enfants malades, villages détruits et familles expulsées, cours d’eau et terres pollués… Chris et l’un de ses amis d’Amnesty International soupçonnaient une banque française, le Crédit Solidaire, d’investir l’argent de ses clients dans le commerce de pierres, en Sierra Leone mais aussi au Mozambique. Les truands devaient ensuite blanchir les revenus générés via des entreprises parfaitement légales – exploitation minière, industries chimiques et pharmaceutiques, etc.
En dépit de l’aide fournie par un cadre travaillant chez The Earth Fund, une banque concurrente, Chris et son ami n’avaient pas réussi à établir de liens entre les différents maillons du trafic, ni à estimer les sommes transférées. Cette affaire de diamants impliquait au moins deux hauts dirigeants du Crédit Solidaire, dont le PDG, Hector Aynard, qui provenait du secteur pétrochimique. Eco-War avait publié les photographies sur son site internet, assorties d’un article lapidaire de Chris.
Quelques semaines après cette parution, celui qui était devenu le mari d’Alice au début de l’été 2026 recevait un coup de fil anonyme. On le menaçait de mort s’il poursuivait ses investigations. À l’évidence, les dirigeants du Crédit Solidaire n’appréciaient guère les fouineurs. Pour évacuer les inquiétudes de sa jeune épouse, Chris avait conclu : « Manquerait plus qu’ils m’empêchent de faire mon travail ! Ces gars ont juste la trouille, ne t’en fais pas… »
Les portes coulissantes du bâtiment s’ouvrirent devant Alice. Elle salua Marta, la secrétaire d’accueil, toujours en place derrière son comptoir avant l’heure d’ouverture officielle. Cette dernière année, l’ONG avait pratiquement doublé son nombre d’adhérents, principalement grâce au buzz créé par les photos de Chris. Cela avait permis d’embaucher du personnel. Alice elle-même avait vu les deux courts contrats succédant à son stage se convertir en CDI, une récompense de son implication. Elle était désormais responsable des campagnes internet de communication.
Le travail lui plaisait, l’équipe d’Eco-War aussi, et elle s’entendait particulièrement bien avec Déborah, la graphiste qui partageait son bureau. Jeudi, dans trois jours, Alice fêterait son vingt-sixième anniversaire. Chris rentrerait peut-être le week-end prochain. La jeune femme projetait d’inviter pour l’occasion sa collègue et son nouveau chéri. Un certain Alberto, ou Ernesto, ça changeait souvent…
Alice emprunta les escaliers jusqu’au premier étage, puis s’engagea dans le couloir, longeant les cloisons en verre dépoli de la salle de réunion où quelques matinaux préparaient déjà le briefing du lundi matin. À travers la paroi, des éclats de voix intenses filtraient. Consternation, indignation. « La routine, pensa la jeune femme. Quand on voit la gravité des problèmes environnementaux et la cupidité de nos dirigeants… »
Une fois dans son bureau, elle alluma l’ordinateur et, pendant que l’appareil démarrait, alla dans la pièce voisine ranger le Tupperware qu’elle avait sorti de son sac à main. Au vu des étages vides du frigo du personnel, aucun autre employé n’était encore arrivé. Personne avec qui bavarder en prenant une boisson à la machine à café. « Tant pis », se dit-elle.
De retour dans son bureau, l’ordinateur était opérationnel. Alice commença à consulter les actualités. Elle recoupait les informations de plusieurs articles consacrés aux problèmes de prise en charge des réfugiés climatiques des Philippines, quand on attira son attention en frappant à la porte restée grande ouverte. C’était le grand patron. Il arborait un air sombre :
— Bonjour Alice, c’est bien que tu sois déjà là. Je peux te voir en salle de réunion, s’il te plaît ?
— Bonjour, bien sûr Monsieur Pèlerin. Mais le plan de comm’ sur l’Antarctique pour 2028 n’est pas encore finalisé, je dois encore…
— Ce n’est pas à ce sujet, coupa-t-il. J’aimerais que tu viennes maintenant.
Avec appréhension, Alice le suivit jusqu’à la salle vitrée où trois autres personnes l’attendaient autour de la table : Nathalie la DRH, Nate le nouveau gestionnaire du parc informatique et Gaëtan, un militant de terrain, un vieux de la vieille à l’origine de la fondation de l’ONG. Le visage de ce dernier était défait, et les deux autres n’avaient pas meilleure mine. La DRH venait manifestement de pleurer.
La jeune femme prit un fauteuil.
— Alice, ce qu’on a à t’annoncer n’est pas facile à entendre, d’autant que nous n’avons aucune confirmation officielle.
« Quoi ? Des scientifiques leur ont annoncé la date où l’Antarctique aura fini de fondre ? » pensa-t-elle. Les quatre personnes se regardaient, embarrassées. C’est finalement Gaëtan qui se lança :
— Les flics nous ont appelés, tôt ce matin, pour relayer un appel de la police bulgare. La voiture de location de Chris a été retrouvée dans un fossé, incendiée. Il y avait un corps dedans, mais il n’est pas identifiable. Ils vont faire des analyses ADN pour savoir si c’est vraiment ton mari.
Alice fronça les sourcils, ferma les yeux une seconde, ouvrit la bouche pour protester, mais aucun mot ne sortit. Les paroles de Gaëtan s’insinuaient lentement dans son esprit. Un courant glacé qui paralysait son cerveau et lui fit bourdonner les oreilles. Horrifiée, elle s’agrippa aux accoudoirs du fauteuil tandis qu’elle se rappelait les menaces de mort.
— Ils l’ont… tué… ? articula-t-elle.
À travers les larmes qui s’échappaient de ses yeux, la jeune femme observa ses interlocuteurs : la DRH avait détourné la tête pour se tamponner les yeux, Gaëtan et Monsieur Pèlerin arboraient des visages graves, et Nate la scrutait d’un regard intense.
Malgré ses jambes tremblantes, Alice quitta la salle en courant.

* * *

— Oui, c’est bien sa montre… confirma Alice en reniflant.
L’inspecteur fit signe à son jeune collègue de ranger les photos étalées sur la table basse du salon, parmi lesquelles un cliché de l’objet, partiellement fondu mais reconnaissable, qu’elle lui avait offert pour Noël. Fort heureusement, on l’avait détaché du poignet de l’occupant de la voiture.
— Je suis navré de vous apporter de si tristes nouvelles, Madame Ardois, dit l’inspecteur. Il faudra vingt-quatre heures pour avoir le résultat de la comparaison ADN avec les cheveux que nous venons de prélever ici. Alors, nous pourrons peut-être confirmer l’identité de la victime de cet accident.
— Je vous répète que ce n’est pas un accident, c’est criminel !
La voix d’Alice se brisa, usée par une matinée de pleurs et de cris. Exténuée, elle se pencha vers la table basse pour attraper un mouchoir dans la boîte presque vide et se tamponna le coin des yeux. La pitié dans le regard que l’inspecteur posait sur elle l’irritait encore davantage que sa moue sceptique.
— J’ai bien pris note de votre opinion, Madame. Mais je suis désolé, nous utiliserons le mot accident tant qu’on n’aura pas la preuve qu’il y a quelque chose de criminel là-dedans. Une trace d’effraction, un témoin oculaire…
Du fond de son fauteuil, l’autre agent approuva de la tête. Ce dernier semblait embarrassé par la situation. Depuis qu’il avait rangé dans sa mallette un échantillon des cheveux de Chris, il évitait de regarder Alice, préférant fixer ses pieds, ses ongles ou les photos accrochées au mur du salon de l’appartement. Sur les tirages, le couple vivait des instants heureux. La jeune femme avait failli les décrocher, car elles ravivaient sa douleur à chaque fois qu’elle les voyait. Mais les faire disparaître aurait eu quelque chose de trop définitif.
— Mais enfin ! s’emporta-t-elle. Les preuves sont là, il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser ! Vous êtes aveugles, sourds ou débiles ?
— Je vous prie de garder votre calme, s’il vous plaît, Madame. Nous sommes là pour vous aider, mais un coffre vide dans votre chambre et des boîtes courriel inaccessibles ne constituent pas des preuves…
— Boîtes mail et espace de stockage en ligne piratés ! Et des dossiers sensibles ont disparu des tiroirs de son bureau chez Eco-War dans le week-end. On les a forcément volés !
— Mais là non plus, malgré vos dires, on n’a relevé aucune trace d’effraction au siège de votre ONG, rétorqua l’agent. Rien ne prouve le moindre vol, ou alors quelqu’un leur a ouvert la porte ? Quant à votre suspicion de sabotage pour la voiture, comme je vous l’ai dit, seule l’analyse de l’épave pourra l’attester. On doit attendre que l’expert bulgare nous livre ses résultats.
— C’est ça, attendez les bras croisés. Je parie qu’on ne retrouvera pas de trace de son ordi portable dans la voiture… Mais comme il n’y aura pas d’effraction, vous conclurez qu’il ne s’est rien passé !
Un silence gêné s’étira pendant de longues secondes. L’inspecteur allait reprendre la parole, mais Alice le devança :
— Et vous en faites quoi des menaces anonymes ?
— Comme vous le dites : elles étaient anonymes. Rien ne prouve qu’il y ait un lien, cela date d’il y a plus d’un an.
— Un an et deux mois, juste après notre mariage ! Demandez donc à l’opérateur de vous dire qui a appelé Chris… À l’époque, ils nous ont répondu que la communication était impossible à tracer. Vous ne trouvez pas ça bizarre ?
— Madame Ardois, je comprends votre douleur. Aussi, soyez assurée que…
— Oh vraiment, vous comprenez ? coupa Alice. Je crois que vous comprenez que dalle, sinon vous ne resteriez pas là à douter de tout ce que je vous raconte. Vous iriez arrêter les fumiers du Crédit Solidaire, Hector Aynard et toute sa clique ! C’est eux qui ont fait ça, mais bien sûr, on ne lève pas le petit doigt contre eux, ils sont trop riches et trop puissants ! Maintenant, je n’ai plus rien à vous dire sur Chris, sortez de chez moi !
Le flic se leva, contrarié, suivi de son collègue qui faisait une tête d’enterrement et n’avait toujours pas ouvert la bouche. Alice les raccompagna jusqu’à la porte d’entrée. En serrant la main de la jeune femme, l’inspecteur conclut :
— Nous vous tiendrons informée des progrès de l’enquête.
— Seulement pour m’apprendre que vous avez coincé ces salauds et vous excuser !
Il lui sourit, navré, puis Alice referma la porte d’un geste rageur.
Elle retourna à petits pas dans son salon, le regard coulant sur les photos accrochées au mur. Chris et elle à son anniversaire ; un dîner avec Déborah et un de ses ex ; Chris avec son ami d’Amnesty International sous le soleil de la Sierra Leone…
La jeune femme se laissa tomber dans le fauteuil qu’occupait l’agent apathique quelques instants plus tôt. Posant la tête dans ses mains, elle pleura ; et les pleurs se transformèrent en violents sanglots.
Quand la crise fut passée, quand son corps eut cessé de trembler, Alice se redressa et attrapa un mouchoir sur la table basse. Son visage était trempé. Elle promena ses yeux encore une fois sur les cadres contenant son ancienne vie. Tout cela n’existait plus que dans son esprit et sur papier désormais.
Les larmes débordèrent de nouveau. Il ne fallait plus qu’elle voie ces photos, mais elle n’avait pas le cœur ni le courage de les décrocher. De toute façon, l’appartement tout entier ravivait son chagrin : chaque pièce était imprégnée de la présence de Chris, de leur année de vie commune depuis leur mariage.
Toutefois, le plus dérangeant était de se dire que des hommes mal intentionnés avaient pénétré par effraction chez elle, dans cette intimité, pour forcer le coffre où Chris rangeait ses documents sensibles sur l’Antarctique et sur ses précédents dossiers. Ainsi que les coordonnées de ses sources… Un vol catastrophique. Ces malfaiteurs étaient venus là, passant devant ces photos, sans scrupules. « Peut-être même se trouvaient-ils ici pendant que je laissais ce mot sur le pare-brise du 4x4… » pensa-t-elle.
Elle frissonna à la perspective que rien ne les empêchait de revenir. Dès ce soir.
— Je dois aller chez ma sœur, murmura-t-elle en se levant.
Pendant qu’elle rassemblait le strict nécessaire dans une valise, une idée germa en elle.
Alice alluma son ordinateur portable pour googliser un nom. Le seul nom mentionné par Chris dont elle se rappelait : « Stanimir Nikolov », un Bulgare qui travaillait à Sofia. Après quelques minutes à éplucher le Net, elle composa un numéro sur son téléphone fixe.
Deux longues sonneries, puis une voix lui répondit dans une langue incompréhensible :
— Ministerstvoto na ekologiyata, dobro utro.
— Hello, I’m calling from France. Could I speak to Mister Nikolov, please?
— Yes, who is calling?
— My name is Alice Ardois.
La secrétaire la mit en attente. Alice écouta de la musique classique pendant une bonne minute, triturant le cordon du combiné, avant qu’on la reprenne :
— He is not available for now, he is going to call you back, good bye.
Et la communication fut coupée. Alice resta figée avec le téléphone dans les mains, à se demander si la source de Chris ferait l’effort de rechercher son numéro dans le journal d’appel pour la recontacter. De rage, elle claqua le combiné sur sa base. L’appareil rebondit du meuble pour atterrir sur le carrelage.
Elle le ramassa et le porta à son oreille pour écouter la tonalité : le téléphone fonctionnait encore.
Elle appela sa sœur.



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