JEU IMMORAL

Si j'ai acheté le premier tome, La faute exquise, en imaginant que c'était un thriller, j'ai acheté Jeu immoral en toute conscience :-)

Et ma curiosité n'a pas été déçue. Ce roman est un mix de psychologie humaine et de romantisme, pimenté par de l'érotisme pur et parfois dur. Bien qu'étant un homme, j'avoue que j'ai découvert des pratiques qui, sorties de l'intimité du couple, auraient pu choquer, mais Arielle Franck a su les transmettre avec beaucoup de délicatesse. De nouveau, j'ai pu apprécier le style direct et néanmoins édulcoré de l'écrivaine. Je réitère mon avis avec ce 2e tome : c'est une belle découverte.

Jeu Immoral est la suite de « La faute exquise ». Ce sont des romances érotiques. Si la fin du premier opus m’avait laissé sur ma fin, j’avais aimé la plume de l’auteure. Je suis donc ravie d’avoir pu connaître la suite des aventures de Stéphanie. La cinquantaine est-elle la nouvelle quarantaine ? Au regard de la vie de Stéphanie, j’ai eu ce sentiment. Divorcée, elle habite dorénavant Paris. Jamais cette femme n’aura été aussi épanouie qu’à ce moment dans sa vie. Libérée de ses carcans, attachante et fatale, la belle profite de la vie et s’offre une vie libertine qui lui convient parfaitement. L’évolution de ce personnage par rapport ce qu’elle était dans le premier tome est magistrale.

Pour autant a-t-elle oublié son aventure passionnée avec Mathieu ? Pas vraiment...Entre eux l’histoire n’est pas vraiment terminée. Un jeu tordu va s’installer entre ces deux là, flirtant toujours entre les frontières de l’amour et de la perversité. Mathieu est ambivalent, puis tour à tour manipulateur et possessif. Leur relation est passionnelle, érotique, sensuelle. Entre eux, c’est le feu qui domine, entre complicité et intimité.

La réflexion sur cette relation apportée par l’auteure est tout à fait intéressante. Le sentiment amoureux peut-il mener à toutes les perversités ? Plus généralement, jusqu’où peut-on aller par amour ? On se pose les mêmes questions que Stéphanie, ce qui fait que je me suis beaucoup attachée à elle, bien davantage que dans « La Faute exquise ».

Arielle Frank maîtrise parfaitement sa trame et sa plume. Le personnage féminin n’est pas une jeune femme comme on a souvent l’habitude d’en lire dans la romance. C’est audacieux et très rafraîchissant. Ici Stéphanie a un passé, elle a été une épouse, elle est une mère,une amante, une amie et une libertine. Preuve en est que les femmes endossent bien des rôles, tout en s’assumant parfaitement. Cela fait vraiment du bien de lire ce genre de personnage.

Le dernier tiers du roman est très érotique, voire parfois hard, mais jamais vulgaire. L’auteure maîtrise bien les codes des scènes de sexe et sait les amener avec délicatesse. Elles ne surchargent absolument pas le récit. C’est donc une histoire peu conventionnelle, qui a le mérite d’exister et qui change. Arielle Frank, à travers ce beau portrait de femme, nous pousse dans nos retranchements et nous met face à ce questionnement : A sa place, quelles décisions aurais-je prises, me serais-je moi aussi, laissée entraîner dans la spirale du jeu et du plaisir ?

J'attendais cette suite de "la faute exquise" avec beaucoup d'impatience. Presque un an après le premier tome, le voici ! Je mentirais si je disais que je n'ai pas été surprise par ces nouvelles aventures : Stéphanie a beaucoup évolué, c'est le moins qu'on puisse dire. Et la fin, surprenante, de "la faute exquise" prend tout son sens dès la première page !

Habituée aux romances crues, je n'ai pas été déçue. Mais parfois surprise par certaines pratiques et situations sexuelles. Par curiosité, j'en ai parlé à mon conjoint et il n'a pas pu résister : il s'est mis à la lecture de ce "jeu immoral" qu'il me dit beaucoup apprécier ! :-)

Finalement, cette suite, qui est la suite logique de "la faute exquise" est surprenante. Elle nous emmène dans des contrées érotiques peu ou pas connues. Mais le style d'écriture de l'auteur reste très érotique, jamais vulgaire. Sans vouloir révéler la fin, je dirais que la boucle est bouclée de manière très romantique.