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LA NUIT TOMBÉE, UNE ATMOSPHÈRE MYSTÉRIEUSE ENVELOPPAIT LE JARDIN. Dans l’air se mêlaient les senteurs de pin, de citron et de fleurs nocturnes. Lizzie n’avait jamais visité cette région de la France auparavant, ni séjourné dans une villa. Ce décor, nouveau pour elle et riche de promesses, électrisait tous ses sens.
Où était celui avec qui elle vivait désormais ? Lizzie ne s’était jamais sentie aussi proche de quelqu’un, même si cet homme aux nombreux secrets pouvait être, en quelque sorte, aussi mystérieux que ce jardin et son atmosphère.
Le sentier accidenté qui courait parmi les arbres était sombre, malgré la lanterne que Lizzie apercevait un peu plus loin. Contente de porter des sandales plates, elle progressait, nerveuse, le long du chemin. Son compagnon lui avait promis une surprise, mais, connaissant la perversité qui prédominait parfois son imagination, elle ne pouvait deviner ce dont il s’agissait, ni même si elle devait s’en réjouir ou en avoir peur, au moins légèrement.
Une brise douce et chaude soufflait à travers les branches et faisait danser les feuilles. Néanmoins, dans sa robe de coton fine et ample, la jeune femme frissonna. Ce n’était pas le style de vêtements qu’elle aurait choisi elle-même, et elle ne portait pas de sous-vêtements : une suggestion, ou plutôt une exigence de son amant, à laquelle elle s’était pliée. Complètement nue, elle ne se serait pas sentie aussi exposée. Elle avait l’impression que l’esprit espiègle du jardin s’insinuait par moments sous le mince vêtement pour parcourir son corps de caresses. Elle se serait arrêtée pour vérifier que son magnifique compagnon ne l’avait pas attendue plus loin.
Elle accéléra le pas le long du sentier. Elle devait le rejoindre coûte que coûte, au risque de trébucher. De toute façon, les seuls témoins d’une telle chute auraient été les insectes nocturnes virevoltants, ainsi que les éventuels serpents et grenouilles qui se cachaient dans le sous-bois. Raison de plus pour se dépêcher de le rejoindre !
La lampe qu’elle avait aperçue clignotait à présent. La lumière jaune qu’elle diffusait semblait danser. Intriguée, Lizzie pressa le pas et déboucha bientôt sur une petite clairière. Le destin semblait lier les clairières à leur couple. Par le passé, une clairière avait éveillé chez eux une passion bestiale, et Lizzie espérait sincèrement qu’il en irait de même ce soir-là.
La clairière avait en tout cas réveillé la bête qui sommeillait en son amant. À la vue de son sublime compagnon, elle s’arrêta net, le souffle coupé.
L’homme merveilleux avec qui elle vivait était assis à une longue table rustique, installée devant une sorte de maison de vacances. Tel le seigneur des ténèbres sur son trône, il était affalé sur un siège en bois à haut dossier qui épousait les formes de son corps svelte. Décontracté, il était appuyé sur un côté, ses longues jambes étendues devant lui. Malgré le respect mêlé de crainte qu’il lui inspirait, Lizzie dut se mordre la lèvre inférieure pour s’empêcher de sourire en voyant ses cuisses, magnifiques et puissantes, ainsi que ses genoux et ses mollets.
Il portait un jean noir et des bottines de toile noire. Il ne s’agissait pas exactement du pantalon en cuir et des bottes d’équitation dont elle lui avait parlé lorsqu’elle avait évoqué, peu de temps après leur rencontre, l’un de ses grands fantasmes, mais il y avait de l’idée. Elle faillit laisser échapper un rire lorsqu’elle l’imagina réellement vêtu d’un « futal en cuir », selon les propres termes de son compagnon. Vêtu de cuir, il aurait certainement un look d’enfer, même s’il ressemblerait plutôt à une rock star machiste des années quatre-vingt.
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