Extraits

Il fit glisser son maillot de bain encore mouillé sur ses hanches étroites et dévoila son sexe et ses boules sans la moindre gêne. Son intimité était rasée de près. Il s’agenouilla d’un geste souple devant son maître, tendant son cou, mais gardant les yeux baissés. Nick lui mit un collier de cuir noir autour du cou, le bouclant à l’aide d’un petit cadenas. C’était naturellement un jeu. En cas d’urgence, le collier pouvait être enlevé par une simple pression. Mais le cadenas avait sa symbolique et Nick aimait ce moment où il affirmait sa domination sur l’autre homme.

─ Relève-toi et couche-toi sur le lit, sur le ventre, ordonna ensuite Nick.

Jonathan bandait déjà. Nick n’était pas étonné. Rien que le fait de mettre le collier émoustillait le soumis. Jonathan se coula sur le lit recouvert d’un couvre-lit couleur crème. Nick prit des menottes en cuir dans le placard et attacha soigneusement son soumis, étalé comme une étoile de mer sur le lit, glissant un petit coussin sous ses hanches. Le tissu du coussin était très rêche, presque désagréable au toucher. Lorsque son sexe frotterait dessus, cela augmenterait les sensations du jeune homme. Une fois bien attaché, Jonathan signala d’un hochement de tête qu’il était confortablement installé. Le but n’était pas de lui donner un torticolis, mais de le faire sentir vulnérable.

Nick avait eu l’impression de vieillir avant l’âge. La fac était censée être une époque glorieuse où les étudiants passaient de soirée en soirée plus ou moins abreuvées entre deux examens. Nick avait dû très vite reconsidérer ses priorités et rester plus souvent qu’à son tour à étudier parce que la journée, il s’occupait de sa famille et de son job de capitaine.

─ J’aimerais juste, une fois, pouvoir m’appuyer sur quelqu’un, soupira Nick. J’étais très bien avant que Mark ne décide de me nommer chef de produits.

─ Pauvre Nick, contraint d’accepter un meilleur salaire, sourit Reeve. Mais je te comprends.

─ Tu fais comment, toi ? demanda Nick en se relevant pour aller se passer de l’eau sur le visage.

Reeve regretta de ne plus avoir ces épaules musclées sous son bras. Il se releva à son tour. Pour lui, diriger une équipe n’était pas un souci. C’était une responsabilité et du stress, mais il le vivait bien. Il revenait frais et détendu de ses week-ends, prêt à relever de nouveaux défis.

─ Je passe la plupart de mes week-ends dans un endroit un peu spécial, dit-il finalement.

Il n’avait jamais parlé à Nick de ses préférences BDSM. Il savait que beaucoup de gens étaient choqués par ce style de vie, et il ne voulait pas voir la déception dans les beaux yeux de Nick.

─ Je parie que c’est lié au cul, dit crument Nick en se retournant, un petit sourire au coin des lèvres. Le lundi matin, tu reviens avec la tête d’un gars qui s’est éclaté le week-end !

─ C’est un peu ça, admit Reeve.

En quelques phrases, il lui parla de la Résidence, sans nommer le lieu ni le situer, lui parlant juste des Maîtres et des esclaves, des soirées dans les lounges et de la verdure à l’extérieur qui permettait de bronzer et se détendre. Il avait parlé à toute vitesse et à voix basse, comme s’il redoutait d’être entendu, guettant la moindre réaction de Nick. Mais celui-ci s’était contenté de sourire.

─ On partage plus que je ne le pensais, dit-il finalement. J’aime bien le fouet et les menottes, moi aussi.

Reeve en resta bouche bée. Il n’aurait jamais pensé que Nick puisse partager ces goûts en la matière. C’était presque trop beau pour être vrai ! Il s’imagina déjà l’amenant à la Résidence, lui laissant le temps de s’accoutumer puis lui proposant de devenir son esclave. Il lui apprendrait à se détendre, il le mènerait aux plaisirs les plus intenses et Nick pourrait enfin relâcher toute cette pression qui était en train de le dévorer de l’intérieur. Et qui sait, peut être qu’un jour Nick partagerait ses sentiments ? Peut-être qu’un jour ils seraient ensemble, pas seulement à la Résidence, mais dans la vie ?