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"Attendre quoi ? Je ne sais pas. Mais je la regarde toujours, Liv Sawyer l’étrangère, la familière, ma fausse demi-sœur, mon vrai grand amour, mon encore plus grande blessure. Sawyer la peste, Liv au grand cœur, la fille à papa et le garçon manqué, la peureuse et la déterminée, la féministe avant l’heure, l’anti-romantique par principe, la farouche que j’ai apprivoisée, sans savoir qu’elle était en train de me dompter."
Afficher en entier"Un premier amour, même aussi fort que le nôtre, c’est déjà fragile."
Afficher en entierLiv Sawyer, tu es enfin de retour dans ma vie...
Afficher en entier– Tu devrais lui laisser un peu de temps…
– À qui ? À Liv ?
– Non, à cette vieille chouette habillée en noir, là-bas, qui pleure sur le cercueil de mon fils qu’elle ne connaissait même pas, et qui n’est venue que parce que ça lui fait une petite sortie dans sa misérable vie. Bien sûr que je te parle de Liv !
– Je ne veux pas lui donner de temps ou quoi que ce soit d’autre, Betty-Sue…
– Raconte ça à ton palmier, à la tombe de ton père ou à qui tu veux, mais pas à moi !
Elle fait « non » de son index un peu crochu et m’arrache un demi-sourire.
– Même si je le voulais, je ne crois pas qu’on puisse revenir en arrière, après tout ça…, dis-je dans un soupir.
– Non, mais on peut aller de l’avant, si on le veut vraiment.
Sa main qui a quitté ma joue revient, et sa caresse affectueuse se transforme en petite claque sèche censée me revigorer.
– Son père vient de mourir et je lui ai sorti les pires phrases que je pouvais lui dire, avoué-je en passant la main sur ma nuque tendue.
– Et devine quoi ? C’est exactement ce que Liv attendait de toi !
– On n’a peut-être pas tant changé que ça…, murmuré-je en repensant à notre petite joute verbale.
– Même les jours les plus tristes apportent leur petit lot de joies, se met à philosopher la hippie en robe noire. Et même ce qui ressemble à un adieu peut cacher un nouveau départ. C’est la magie du printemps.
Betty-Sue me sourit une dernière fois et s’éloigne doucement. Presque en dansant.
Liv Sawyer, tu es enfin de retour dans ma vie…
Afficher en entierLiv et moi, on a été brisés. D’abord par ces accusations débiles, ces rumeurs d’inceste, toute une ville liguée contre deux ados rebelles. Puis par la disparition de mon frère, une nuit où l’on s’aimait tellement qu’on a oublié de le surveiller. Ce n’est pas une excuse, ça n’en sera jamais. C’est moi qui ai merdé, ce soir-là. Et je ne suis pas près de me le pardonner. Mais Liv et moi, depuis le début, on n’avait aucune chance. Un premier amour, même aussi fort que le nôtre, c’est déjà fragile. Mais surmonter un tel drame, c’était au-dessus de nos forces. Au-dessus des miennes, en tout cas. Même si je l’avais écoutée, si elle était restée, si on avait continué à essayer, je n’aurais jamais pu aimer Liv comme elle le méritait. Je l’aurais abîmée, elle aussi. Il valait mieux que je ne fasse du mal qu’à moi.
Afficher en entierLiv Sawyer l’étrangère, la familière, ma fausse demi-sœur, mon vrai grand amour, mon encore plus grande blessure. Sawyer la peste, Liv au grand cœur, la fille à papa et le garçon manqué, la peureuse et la déterminée, la féministe avant l’heure, l’anti-romantique par principe, la farouche que j’ai apprivoisée, sans savoir qu’elle était en train de me dompter. Je pense à toutes les filles qui se cachent dans cette femme jusqu’à ce que mon regard percute le sien. Ses yeux bleus transparents se plissent et ses lèvres s’entrouvrent, comme si elle avait du mal à respirer. À y croire. Elle ne pensait pas me trouver là. Elle ne pensait pas me retrouver ici, comme ça. Je croise les bras sur mon torse, histoire de faire quelque chose, quelque chose d’autre que me frotter bêtement les cheveux. J’ai le souffle court, moi aussi, et je sens mes pectoraux se soulever un peu trop vite. J’ai envie de lui dire quelque chose, juste avec les yeux, de sourire pour l’apaiser, mais ça ne ferait que l’énerver. Et elle pourrait croire que je suis toujours le petit con insolent d’il y a six ans.
Je ne suis sans doute pas mieux qu’avant, mais j’ai changé, je n’ai plus 18 ans.
Afficher en entierElle est là. Elle a l’air d’avoir mal. Bordel, elle est belle. Mais cette fille, je ne la connais pas vraiment. Cette femme. Moi, j’ai connu la gamine de 15 ans au sale caractère, qu’on m’a imposée comme « demi-sœur ». Puis c’est la fille de 18 ans, bornée, sexy, audacieuse, fragile, qui m’a rendu fou. Fou d’amour, de bonheur, de colère et de douleur. Et puis qui est partie. Mais la femme de presque 25 ans qu’elle est devenue, qui se tient face à moi, non, je ne la connais pas.
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