Commentaires de livres faits par Leomaster
Extraits de livres par Leomaster
Commentaires de livres appréciés par Leomaster
Extraits de livres appréciés par Leomaster
On change les contextes (ici, quelque chose de vaguement persan, mais dans un climat froid ; et il faut reconnaître quelques bonnes descriptions, bien que trop rares, pour nous immerger dans ce paysage exotique) mais les mécanismes restent les mêmes. Tout comme les caractères de nos protagonistes, entre une écorchée vive et un type censé ne rien ressentir (on ne sait pas pourquoi, et au final il est tout de même très émotif). Il se contente d'être odieux sans raison, mais bon il a de qui tenir entre sa mère psychotique et son grand-père qui le rabaisse...
De Saxus nous abreuve aussi de CW, sans doute pour donner l'impression que ce sera un livre bien construit destiné à un public adulte : raté ! Le pire qui advienne est une tentative de suicide résumée en une phrase, pour le reste ça ne va pas plus loin qu'une baffe.
Ayons bien conscience que ce livre de 500 pages se déroule en réalité sur trois jours. Conserver un scénario trépidant sur une si courte durée demande un talent dont l'auteure est (pour le moment) dépourvue, elle se contente de nous abrutir de dialogues creux qui tournent en rond pour gonfler son récit.
Arrive enfin la romance, qui sera sans doute trop envahissante dans les tomes à venir. Eh bien ici, c'est le seul passage digne d'un minimum d'intérêt ! Deux chapitres, la confrontation d'Alizeh et de Kamran, sans faux semblants. Dommage que ce coup de foudre ne soit justifié par rien, arrive comme un cheveu sur la soupe sans nous faire languir avant dans sa mise en place.
L'ouvrage reste assez court, ponctué de nombreuses notes explicatives ("il s'agit en fait de l'île de...", "les arabes de ce temps connaissaient déjà...", "les musulmans avaient atteint le Japon", etc.)
Le style manque encore un peu d'efficacité. Il m'a aussi fallu un peu de temps pour m'habituer à cet univers (on vous sort des noms de personnages arthuriens et de dieux irlandais placés dans un tout autre contexte, c'est assez perturbant de prime abord, pourtant cela reste cohérent et justifié) mais pas autant que je le craignais.
J'ai cependant un problème avec la fin qui, elle, n'est pas très logique.
La reprise est trop brusque, sans recontextualisation, donc vous avez intérêt à relire le tome 1. L'histoire approfondit l'univers, son histoire et notamment les liens avec entre les dieux mais le rythme reste plus faible, on s'attache moins, c'est la fameuse "malédiction du tome 2".
A l'image de son héroïne, l'histoire est dynamique, drôle, toujours agréable. Néanmoins, contrairement au reste de l'oeuvre de Roxane, le supernaturel est quasiment absent (à peine des brides de SF), de fait j'ai moins accroché que sur les autres séries.
Certains lecteurs se fâchent à cause de Maminou et de son Alzheimer, utilisé avec humour. J'applaudis la démarche, car il faut dédramatiser les choses, mais ayant perdu ma grand-mère à cause de cela il y a peu, j'admets que jd n'avais pas trop le coeur à rire, ça a remué des choses douloureuses. C'était un choix risqué...
Les pages défilent bien mais ce scénario est moins riche que lors du premier volet, avec beaucoup de phases statiques où les atermoiements des protagonistes remplaçent les séquences d'action, on en ressort sans en garder un souvenir impérissable.
On apprécie la fin très heureuse, tendre, peut-être un peu trop. C'est bien la première fois que je dis ça, mais dans un YA assumé, c'est dommage qu'il n'y ait même pas eu un mort parmi les personnages secondaires (Silas, Rhien...) afin de donner de la profondeur à l'histoire.
L'auteure s'est mise dans une drôle de position avec son voyage dans le temps, mais c'est bien traité (en l'occurrence elle choisit une solution sans trop creuser les conséquences). Attention à la reprise un peu abrupte, il aurait fallu mieux recontextualiser les personnages. La fin est assez frustrante et laisse beaucoup de questions en suspens.
Une bêta-lecture aurait été nécessaire car je pense avoir repéré deux incohérences, en outre il reste des fautes inexcusables pour un éditeur qui se veut sérieux comme Hachette dans les premiers chapitres ("un allier", "un long soupire"...)
A côté de cela, le "Marchand de Sable" est un peu décevant, trop fade, mais l'histoire se suffit même sans un méchant convainquant. Il y a de vraies questions sur l'identité de chacun, à (re)trouver, sur les aspirations, sur le courage ; une complexité qui s'est construire au fil des tomes (le premier n'en laissait rien présager).
La conclusion douce-amère est prévisible mais inéluctable, l'important est de savoir rebondir, comme l'illustre très bien Niamh.
Salvatore a plusieurs fois été accusé de plagier Tolkien, et c'est assez net sur la scène du dragon (avec le nabot aux pieds poilus qui le flatte tandis que Luthien est rendu invisible). Mais, dans l'ensemble, on peut plutôt dire qu'il s'en inspire - comme beaucoup d'autres l'ont fait : un magicien assez peu doué de prime abord et très manipulateur, des forces infernales manichéennes (même si cela change un peu dans les tomes à venir), une race monstrueuse (les cyclopes pour remplacer les orcs), etc.
On peut déplorer tout de même que Ruby soit aussi immature, et toujours présentée en position de faiblesse (il suffit d'un rien pour neutraliser son feu, tous les hommes de son entourage sont plus forts/plus malins/plus charismatiques, etc.) Et elle n'a pas la moindre crébilité : alors qu'elle se trouve deux fois dans le noir total, elle n'a jamais l'intelligence d'allumer une flamme pour y voir clair...
Le registre de langue est au mieux familier (je n'ai jamais lu autant de fois le mot "zizi", sinon chez Pierre Perret) mais le plus souvent très vulgaire. Je ne sais si la faute en incombe à l'auteur (américain) ou au traducteur. C'est franchement gênant. De manière générale, l'omniprésence de la sexualité (notamment via certains fétichismes plus ou moins moraux indiquant que l'auteur a besoin d'un sérieux suivi psychologique) chez un protagoniste de DOUZE ANS est tout à fait inadapté. Bien sûr, ça se justifie par le contexte, aux temps préhistoriques on se mariait vers douze ou treize ans, avec tout ce que cela implique. Mais détailler à ce point sa sexualité, c'est sans doute illégal.
A part cela, il y a des informations très intéressantes sur ce que pouvait être la vie à cette époque : les camps, les rites, aussi la vie en pleine nature, les longues marches... Pour le coup, et c'est dommage, difficile de savoir ce qui est prouvé et ce qui naît juste de l'imagination de l'auteur. Dans une oeuvre historique (même de fiction), il est toujours bien de citer ces sources à la fin. Je peux néanmoins affirmer que l'auteur a transposé certaines choses propres aux Premières Nations à ce récit dont le théâtre est l'Ardèche, par facilité, quitte à créer quelques erreurs.
Aussi une impressionnante liste de TW (très exagérée), qu'on voit comme toujours APRES avoir acheté le livre : pour qu'ils soient vraiment efficaces, il faudrait réfléchir à les placer ailleurs que la deuxième page...
Petite originalité tout de même, sur le contexte, à savoir une grande ville d'Extrême-Orient du siècle dernier. Hélas, le bornage est mal défini : certains détails me faisaient penser aux années 20 (et me rappelaient avec nostalgie Legend of Korra), d'autres à l'après-guerre. C'est le lot d'un monde fictif, on peut mélanger les époques, mais sur du contemporain et pour franchir à peine quelques décennies... ça fait bizarre.
Le style se cherche encore (ce qui est excusable) ; certains éléments sont trop peu plausibles ; la fin est bien menée en termes d'action (quoiqu'un peu romanesque) mais ses conséquences sont traitées à la va-vite et de façon partielle ; il reste quelques incohérences (par exemple : dans les premiers chapitres, Kylian alterne plusieurs fois entre la certitude d'être confronté à un Djinn et la question "Qu'arrive-t-il à mon frère ?" Il parle aussi du Djinn comme d'une entité féminine sans pouvoir connaître cette information, qui finit éclipsée par la suite). A titre personnel, je déplore aussi une débauche de cruauté inutile.
Quelques soucis de mise en page enfin, assez surprenant chez Plume Blanche.
C'est dommage car l'histoire est, elle, de qualité. Pas spécialement originale, sinon qu'elle est revue à la sauce F/F, mais menée par une belle plume. Le personnage de Kiena, chasseresse un peu sauvageonne, est attachant (notamment dans son lien à son chien Albus et son cheval Brande, des persos à part entière).
L'univers donne envie d'en savoir plus (l'histoire de la guerre ayant abouti au stade présent est détaillée en annexe, elle aurait mérité d'être en préambule ou intégrée dans le texte). Vilain cliffhanger à la fin, la tentation est forte d'aller chercher directement le tome 2 !
J'entends les critiques au fond de la salle souligner que Harper est handicapée, ce qui est inhabituel. Seulement, elle ne l'est pas vraiment ! Elle boîte un peu, on le dit, mais à aucun moment cela ne l'empêche de marcher, de danser, de chevaucher... et cela ne lui apporte rien de positif non plus. Donc c'est typiquement le genre de détails qui ne sert à rien, sinon à se donner un vernis "J'inclus les minorités" (comme la romance gay de Jake). Oui, dans la réalité, c'est cool de voir qu'une personne s'affranchit de son handicap pour vivre normalement. Mais dans un roman, rien ne peut "ne servir à rien".
Il y a aussi le fait qu'elle vienne d'un milieu défavorisé, ce qui est rarement le cas dans les versions de ce conte. Sans grand intérêt non plus : au début, elle s'exprime mal, puis cela finit par disparaître. Elle s'inquiète pour sa famille, mais on ne doute jamais du fait qu'elle retourne ensuite à Emberfall. Cette "Belle" là ne sera jamais séduite à coups de bibliothèques, c'est tout ce qu'on peut en conclure.
Petite originalité sur le fait qu'il n'y a pas de réelle romance, puisqu'a priori elle n'est toujours pas amoureuse à la fin du livre et ce n'est pas cela qui brise le sort. Mais puisque l'auteure a finalement décidé d'étirer sa trame sur trois tomes, on sait qu'elle va vite le devenir. Et pour meubler derrière, je crains le pathos.
Le problème principal ne vient pas de l'afflux d'informations, mais plutôt des personnages (et il suffit de voir l'annexe pour comprendre que même l'auteure s'y perd) : surabondance de noms inutiles car ils n'ont, pour la plupart, aucun impact sur l'histoire.
La progression est en effet originale, à sa manière : le protagoniste avance toujours encore et toujours, de façon linéaire. Ca se faisait dans les années 70 mais voilà longtemps que nous n'avions plus vu cela... La mode va-t-elle revenir ? Pas sûr.
Le scénario en lui-même, à côté de cela, est véritablement innovant : au lieu d'avoir un personnage qui apprend son destin et ses compétences, nous avons un amnésique qui doit tout réapprendre ! L'effet est le même, concrètement, une recette qui a déjà fait ses preuves, mais les questions sur son passé donnent un peu de mystère à l'histoire.
Cela ne suffit pas toujours à redynamiser un récit qui s'empâte, hélas, maintenant gardons en tête que c'est un tome 1 et il est donc très introductif ; si vous tentez la suite, on peut espérer une progression moins lisse et une narration plus vivante.
De bonnes idées qui auraient mérité un approfondissement (background historique, on aurait pu aussi engager un débat sociétal quant à la façon dont le riche Drömlik abuse de ses biens sans fournir le moindre effort vis-à-vis de Tulag et ses travailleurs pauvres)
De la même manière, ses personnages restent un peu trop lisses et manichéens, tandis qu'une fin extrêmement ouverte ne prend pas du tout en considération les conséquences de toute cette aventure.
Et aussi quasiment absente la description des personnages, ce qui me gêne toujours beaucoup (mais c'est personnel).
Aussi, comme toujours, une vision centrée sur l'Europe, qui occupe 130 pages dont la moitié pour la mythologie grecque. Des informations faciles à trouver, qui n'apprennent rien de neuf et sont souvent dépourvues d'intérêt. Inversement, pour les cultures moins connues, on se contente de brosser des images d'Epinal et des stéréotypes sans comprendre l'âme de ces peuples.
Qu'il existe plusieurs versions d'un même mythe, c'est un fait. L'éditeur admet lui-même n'en mentionner qu'une (façon de dire "Je n'ai pas cherché les autres, pas voulu m'ennuyer à les comparer ou à faire une synthèse). Mais il y a aussi des fautes, des vraies, bien flagrantes (ex : dire que Zeus est le frère d'Héphaïstos, et non son père). S'y ajoutent quelques fautes d'orthographes, comme si Larousse n'avait pas les moyens de financer un correcteur.
En soi, le livre n'est pas mauvais pour les néophytes (au contraire des experts comme moi), il leur faudra juster aller vérifier les informations avancées et creuser un peu plus loin pour en tirer quelque chose d'utile. C'est hélas une manie chez les gros éditeurs, ces derniers temps, de brader ainsi une sous-culture facile à comprendre sans tenir compte de la rigueur qui soit normalement accompagner les travaux documentaires.
Effectivement, Birdalone est une femme travailleuse et autonome. Elle maîtrise les travaux domestiques, mais peut aussi chasser et cultiver ses champs, c'est un personnage intéressant par ce qu'il représente (bien qu'elle soit aussi la caricature de l'héroïne romantique : d'une vertu sans tâche et d'une beauté surnaturelle, sur laquelle on ne cesse de revenir, au point qu'elle est confondue avec une fée ou une déesse par les ignorants).
Ca se gâte avec la partie 3, où Morris retombe dans ses mauvaises habitudes : en plus des dialogues surchargés de tournures inutiles, la sauvageonne indépendante devient la demoiselle médiévale lambda, qui soupire sans rien faire durant des mois en l'attente du retour de son preux chevalier. Son seul haut-fait est d'apprendre à écrire, compétence qu'elle mettra en application (c'est dit, mais jamais démontré) quand elle reprendra son autonomie avec la partie 6.
Un autre point fait parler tous les lecteurs : la nudité, fréquente chez Birdalone dans les deux premières parties. J'y vois trois raisons. La première, pour embêter la bonne société victorienne qui a lu le livre (Morris était connu pour ses discours provocateurs). La deuxième est plus symbolique : en fuyant sa prison pour s'exposer au monde, c'est comme si Birdalone naissait une seconde fois, d'où le dénuement qui est le propre de la naissance. Enfin, il y un rapport mystique. Quand elle est jeune et vit dans les bois, appréciant la caresse du vent et de l'herbe sur sa peau nue, cela évoque presque l'Eden (oui, la sorcière la maltraite, tout n'est pas parfait ; mais le jardin d'Eden est aussi le lieu où l'humanité ne connaissait ni le bien et le mal, ni la sexualité, des choses auxquelles Birdalone sera exposée après son départ). Mais surtout, cette nudité dans le bois pose les bases d'un rapport à la terre que Morris semble promouvoir pour toutes les femmes et qui est en effet mentionné dans de nombreuses croyances, manifesté par l'aide d'Habonde (une sorte de déesse paienne). De manière générale, Morris soumet bien peu ses personnages à la foi chrétienne, juste le minimum nécessaire pour planter son décor moyen-ageux.
En conclusion, c'est un roman porteur d'idées tout à fait pertinentes, plombé cependant par un milieu lourd et gnan-gnan. Il contient d'ailleurs le seul péril que Birdalone ne pourra vaincre sans l'aide des hommes, comme un pied de nez à son autonomie (mais légitime, car réaliste : un chevalier colossal en armure et arme, alors qu'elle en était dépourvue).
Attention toutefois à ne pas tomber dans la facilité : deux des contes (au moins) étaient déjà présents dans d'autres recueils de cette même collection...
De la même manière, bien qu'il existe des liens réels entre toutes ces cultures, le côté redondant des termes employés et des descriptions conduit à penser qu'il s'agit de la synthèse d'un seul esprit, qui a fait des raccourcis, ou de redites volontaires par détachement indifférent. Cela manque un peu de soins. En bref : il aurait été possible, et souhaitable, de davantage souligner ce qui rend chaque culture unique.
Parmi les points positifs que je retiens : s'attarder sur ce que les films boudent, à savoir l'avant (le caractère des époux Darling et l'enfance des personnages) ainsi que l'après (quand Peter revient, ou pas, voir Wendy) ; insister sur le vrai caractère antihéroïque de Peter ; découvrir les métaphores entourant Crochet, même s'il est moins intéressant sur le papier.
Néanmoins, obnubilé par des questions de mise en page (chaque texte doit faire une longueur précise), l'éditeur en a coupé des morceaux... conduisant parfois à des incohérences regrettables.