Extraits

Je m'intéresse à ceux que la société dite "normale" considère comme des parias. Dans chacun des rôles que l'on joue, on met un peu de soi. C'est indispensable, faute de quoi ce ne serait plus de la comédie mais du mensonge. Non pas que je me sente différent des autres. Simplement, ils ont peut être plus de mal à dire leur exclusion ou leur manque de confiance en soi. Ces personnages sont passifs : ce sont des récepteurs. Je m'identifie à eux depuis mon plus jeune âge."

Il m'est arrivé tant de choses en vingt ans, depuis que je me suis assis et que j'ai lu pour la première fois le chef-d’œuvre de Kerouac. J'ai été ouvrier dans le bâtiment, employé de station- service, mécanicien (mauvais), sérigraphe, représentant, acteur, et j'ai été la cible des tabloïds. Cela a été à la fois passionnant et épuisant sur le plan émotif et psychologique.

Quand j'ai tourné Donnie Brasco, on a dit : "Il joue enfin un rôle d'homme". Je comprenais mal le sens de cette remarque. Qu'est-ce qui fait de moi un homme dans ce film ? Le fait de casser la gueule à deux types ?

Est- ce que je fais les choses juste parce que ce sont les plus bizarres qu'on puisse imaginer ? La réponse est non. Je fais simplement les choses qui me plaisent.

Au fil des ans, Johnny Depp a développé l'art d'accorder des interviews sympathiques où il ne révèle rigoureusement rien de plus que ce qu'il veut. J'ai découvert cette aptitude en brossant son portrait pour Vanity Fair en 2004. La nature très convenue de notre rencontre interdisait toute révélation fracassante, mais ce fut seulement après l'entretien que je me rendis compte combien je m'étais fait embobiner...

"Voici comment je vois les choses : on me verse des sommes d'argent déments pour faire des grimaces, dire des mensonges et me faire passer pour quelqu'un d’autre."

Johnny Depp.