Commentaires de livres faits par jOOh
Extraits de livres par jOOh
Commentaires de livres appréciés par jOOh
Extraits de livres appréciés par jOOh
La plus connue, la plus spectaculaire, la plus récente également, s'était produite il y avait environs soixante-cinq millions d'années, entraînant la disparition de plus de la moitié des espèces marines et terrestres, dont celle de la totalité des dinosaures.
Quatre autres événements d'une ampleur comparable s'étaient produits auparavant, anéantissant chaque fois une énorme proportion des êtres vivants sur cette planète.
Et, chaque fois, la vie s'était ranimée, l'évolution avait repris son oeuvre, de nouvelles espèces étaient apparues, colonisant de nouveau l'intégralité des terres et des mers.
-
De sa voix d'outre tombe, qu'accompagnaient les accords pathétiques de l'orgue électronique , OT annonçait ce qu'il appelait la Sixième.
Jusqu'alors, affirmait-il, toutes les extinctions massives avaient avaient été causées par des phénomènes naturels ou des accidents cosmique comme la glaciation, le volcanisme ou la chute d'astéroïdes. L'homme qui n'existait pas encore, n'y était évidemment pour rien.
Il en allait tout autrement pour la Sixième.
Car, il en était convaincu, la Sixième était en marche. Pour la première fois dans l'histoire de la terre, longue de quatre milliards et demi d'années, et dans l'histoire de la vie sur terre, un peu plus récente, les conditions à la surface de la planète étaient modifiées par l'activité humaine.
Pendant longtemps, cette activité n'avait pas provoqué beaucoup de dégâts, même si la chasse intensive avait fini par exterminer un certain nombre d'espèces animales.
Tout avait changé quand l'homme était entré dans une nouvelle civilisation, marquée par l'usage du charbon, de l'électricité, du pétrole, etc.
Oui, avec ses obsessions morbides. Voilà qu'il parlait de nouveau du Trumpénien qui , selon lui, était "l'ultime manifestation de l'Anthropocène".
- C'est quoi, comme bête, le Trumpénien ? demanda Liz, à plat ventre sur sa couchette exiguë .
Vous ne devinerez jamais. L'iceberg .
Ouais ouais, celui qui a coulé le Titanic.
Pathétique. Sans blague, il m'a fait de la peine.
Figurez vous qu'il n'est pas beaucoup plus gros qu'un glaçon, le teint blafard en plus de ça. Vous pourriez presque le mettre dans votre coca.
Voilà où nous en sommes, chères soeurs et chers frères.
Le spectacle commence tout de suite.
Les glaces reculent comme si on tirait la nappe avec toute la vaisselle dessus. Wouf ! Fini, le blanc.
Vous regardez maintenant de la grisaille et de la verdaille avec juste ici et là de gros rochers glacés. Tout s'effondre tout se disloque. Ce fracas, mes enfants !
Vous avez des gorges qui se creusent , de vrais canyons et des rivières coulent au fond. Des rivières d'eau !
Ne riez pas. Cette eau là, vous allez la retrouver dans les mers et les océans. Et, quand on ajoute de l'eau dans les mers et les océans, le niveau monte. Pour info, si toutes les glaces du Groenland fondaient, le niveau en question s'élèverait de sept mètres.
Et voilà qu'ils disparaissent à cause d'un gros caillou.
Un très gros caillou, d'accord. Tombé du ciel, le caillou.
Alors, ce matin , avant de sortir de chez vous, regardez par la fenêtre . On ne sait jamais. Une météorite est vite arrivée.
Je plaisante.
Nous ne sommes pas des grands sauriens, nous. La créature la plus ingénieuse, la plus industrieuse, la plus extraordinaire qui ait jamais paru sur cette planète.
Celle à quoi rien ne peut résister.
Non.
Même pas la planète. Donc, pas la peine de regarder par la fenêtre. Vous n'avez rien a craindre des cailloux tombés du ciel.
L'homme se charge de tout. La sixième, il n'a besoin de personne pour se la fabriquer.
Ah ! oui, j'avais oublié de vous dire.
L'homme est aussi la créature la plus destructrice, la plus malfaisante, la plus ignoble qui ait jamais paru sur cette planète. Et ça, c'est con, pas vrai ?
- Oui. Je préfère m'exercer sur moi que sur quelqu'un d'autre.
- Tu peux essayer sur moi.
- Quand tu auras dix-huit ans.
Je lui donne une petite tape sur l'épaule.
- Arrête c'est dans sept mois !
- Les tatouages sont permanents. Il faut y réfléchir.
- Dit le mec avec un grille pain sur le bras.
Il hausse un sourcil et ça me fait rire.
- Qu'est-ce qui te prend ? je pensais qu'on avait fait la paix.
- On Avait, souligne Warner d'un ton glacial. Jusqu'à ce que tu touches à mes cheveux.
- Tu m'as demandé de te les couper...
- Je n'ai jamais dit ça ! Je t'ai demandé de les Rafraîchir !
- Et c'est ce que j'ai fait.
- Ça ! s'offusque Warner en se retournant pour que je puisse constater les dégâts, ça ne s'appelle pas rafraîchir, espèce de sagouin...
Je suis sans voix : l'arrière de la tête de Warner est un massacre capillaire, entre mèches tailladées et zones entièrement ratiboisées.
Kenji contemple son oeuvre d'un air contrit. s'éclaircit la voix.
- Bon... dit-il en plongeant les mains dans ses poches, disons que...la beauté,c'est subjectif...
Warner pointe sur lui un nouveau pistolet.
- Hé ! s'exclame Kenji, je ne suis pas venu ici pour me faire maltraiter, hein ?
- Pourquoi faut-il toujours que je me mêle des problèmes des autres ? Pourquoi je ne me contente pas des miens ?
Pourquoi je n'arrive pas a fermer ma gueule ?
- Eh bien, tu vois, lui avoué-je en penchant légèrement la tête , je me suis toujours posé les mêmes questions.
- Ferme-la !
Je lui adresse un sourire, immense. Étincelant. Kenji ouvre de grands yeux étonnés et éclate de rire . Il hoche la tête devant mon visage et déclare :
- Tiens, tu as des fossettes. Je n'avais pas remarqué. C'est chou.
- Ta gueule ! Dégage !
Son rire redouble.
Je le haïssais avec une violence que je n'ai plus jamais éprouvée depuis.
Mais je me rends compte que le feu de la haine véritable ne peut exister sans l'oxygène de l'affection.
- Ah exact, dit-il d'une traite. Bonsoir. Bonsoir... Oui, bonsoir, hum, désolé pour le dîner.
Elle hausse un sourcil.
Et pour la première fois depuis que je le connais, je vois Kenji rougir. Rougir.
-Non, en fait, bredouille t-il, je, euh, je trouve votre... foulard... hum, très sympa !
- Entendu...
- Il est en quoi ? demande t-il en avançant la main pour lui toucher la tête. Ca a l'air tellement doux...
D'une tape , elle interrompt son geste avec un mouvement de recul visible, même dans cette pénombre.
- Non mais ! Vous vous croyez où ?
- Ben quoi ? s'étonne Kenji en clignant des yeux. Qu'est ce que j'ai fait ?
Nazeera éclate de rire avec une expression où se mêlent incompréhension et vague dégoût.
- Non mais vous vous croyez tout permis !
Kenji se fige sur place, bouche bée.
- Je ne, euh... Je ne possède pas tous les ... les codes, hein, c'est ça ? Je peux vous appeler un de ces jours ou ...
Soudain, je pars à mon tour d'un rire sonore et gêné et pinçant le bras de Kenji.
Il jure comme un charretier. Me décoche un regard venimeux.
Notre exploration ne prend que quelques minutes.
- Ca doit être ça, dit Sevro devant une double porte dorée à l'or fin.
- On devrait attendre apollonius. Il aura sûrement des Entachés avec lui.
- Tu veux qu'il t'essuie les fesses, pendant qu"on y est ?
(D'un coup de pied, il ouvre les portes.)
C'est l'heure de payer l'addition, Cendrillon.
- Deux ?
- Darrow et Virginia. Je pense qu'il faut être bien étroit d'esprit pour croire que l'homme puisse exister sans la femme, dit-elle en souriant.
Un choc, sur ma poitrine, me projette à terre. Je dégringole de notre point d'observation. Allongé sur le dos, sonné , je fixe le ciel.
- Un sniper ! crie Sevro. ( il se précipite près de moi.)
Fauch' , tu es touché ? Fauch' !
- Oh bordel, il est mort ! beugle Clown.
Sevro le repousse.
- La ferme , couillon !
Caillou s'agenouille et m'examine.
- Darrow, tu m'entends ? Darrow ?
- Ouille.
Sevro ébouriffe sa crête iroquoise, rasée de frais.
-C'est ça, notre armée ? On dirait les restes d'un pique-nique Obsidiens.
- Ils feront l'affaire, dis-je.
- Ah ouais ? Tu te bases sur quoi ? Apollonius ? Il est fou à lier. On court droit au suicide. Ils vont se faire réduire en miettes et nous, on va se retrouver comme des cons, le froc baissé. On avait pas prévu ça.
- On ne prévoit jamais de se faire frapper dans les couilles. On serre les dents , et on encaisse.
Le faucheur se détourne de la baie, le visage ravagé par le chagrin. j'ai l'impression d'entendre son coeur battre à travers le temps et l'espace.
Soudain, je comprends à quel point il est devenu différent de l'homme qu'il espérait être.
Il me rappelle mon parrain, le Seigneur Cendré.
Alors que l'arène explose dans un déchaînement de furie, je m'émerveille de son audace, de sa sagacité cruelle. Déjà victorieux, il a trouvé le moyen de gagner une autre guerre, qui , elle, n'avait même pas commencé.
Mon respect et mon horreur s'effacent pour laisser place à une profonde certitude. Telle est la vraie nature de l'homme que j'idolâtrais autrefois : celle d'un parieur, imprévisible, brillant, capable des pires violences. J'admire son intellect, mais je ne respecte plus l'homme. Et, baigné par cette destruction, je comprends soudain que, pour sauver l'humanité, le Faucheur doit mourir.
Il y a bien longtemps, Vénus n'était que la soeur sinistre, démoniaque, de la terre. Malgré leurs tailles comparables, elle ne possédait ni l'eau, ni l'atmosphère, ,ni la température de sa bienveillante jumelle.
Sur sa surface cruelle, le plomb fondait ; les nuits duraient deux cent quarante-trois jours.
Rien ne pouvait y vivre, rien ne pouvait y pousser, rien ne pouvait s'y mouvoir à l'exception des vents de dioxyde de carbone et des nuages d'acide apathiques.
Puis l'homme surgit des ténèbres, apportant avec lui l'hydrogène des géantes gazeuses du système, et les relâcha dans ses cieux. Les pluies qui s'ensuivirent recouvrirent plus de quatre-vingts pour cent de sa surface.
A l'aide de catapultes électromagnétiques, l'homme façonna son atmosphère cinglante. Arrachant des astéroïdes de la ceinture lointaine, il accéléra sa course jusqu'à ce que, enfin vivante, Vénus calque ses journées sur sa soeur.
Il l'habilla de vert et de bleu afin que, fraîche et accueillante , elle fût prête à inviter les humains dans sa danse.
Quatre milliards et demi d'années s'étaient écoulées depuis sa naissance ; quatre-vingt-dix depuis le début de sa transformation.
- Tu n'as pas vu la guerre. (il les mitraille tous du regard.)
Vous pensez être des élus ? Les gardiens d'une fichue flamme éternelle ? Vous croyez être les premiers ? Pitié.
Vous êtes trop prétentieux pour comprendre que la flamme est éteinte, que le rêve des Ors était mort avant notre naissance.
Vous croyez avoir une chance de gagner ? Parce que le Soulèvement s'affaiblit ? Parce que la guerre règne dans le Noyau ?
Vous ne connaissez ni Darrow ni ses soldats.
Attaquez-les, et vous perdrez absolument tout.
<< Laisse la tempête t'envahir, me disait-elle, mais ne la laisse s'exprimer que quand tu seras certain de ton but.>>
Quel dommage que Darrow et Fitchner au Barca aient mieux compris la leçon que la dernière génération d'Ors...
Sevro dévoile ses babines.
- Ecoute, Thraxa, les mioches, c'est comme des chiens.
Il y en a qui couinent, d'autres qui aboient, d'autres qui grognent.
Il faut juste savoir comment leur répondre.
- Tu sais parler aux chiens ? se moque Alexandar .
- Ben, je te parle bien, à toi.
- Si je me rappelle bien, tu aimes te rincer l'oeil, toi aussi. Je t'ai vu me regarder dans l'infirmerie.
- Tu étais blessée. Je vérifiais tes...
- Seins ?
- Tes plaies. Surtout celle sur ton ...
- Nichon ?
- Sur ton estomac. Visiblement tu as encore des séquelles. Tu as reçu un choc sur le crâne ? Ou est ce que tous les Ioniens parlent comme des mécanos bassesCouleurs ?
Parfois, j'aime imaginer ce dont serait capable l'humanité si elle ne se battait pas pour survivre. Si tout existait en abondance.
Alors, nous aurions le temps d'explorer cette immensité , d'en nommer les merveilles, de la remplir d'art et de vie.
Je souris devant ce doux fantasme.
Un homme a le droit de rêver.
- Si Bigorneau se trompe et qu'ils nous repèrent...
- La ferme , marmonne Sevro.
- C'est juste que je n'avais jamais pensé mourir à des centaines de kilomètres sous la mer, écrasé par une pression de plusieurs tonnes.
- Ah oui ? Tu pensais mourir comment ?
- Etouffé entre deux seins, pour être honnête.
- Thraxa, je suis trop loin pour atteindre mon mari. Tu veux bien le frapper pour moi ? demande Caillou.
Clown agite la main.
- Je plaisante ma chérie ! C'est le cercueil flottant qui me rend nerveux...
-Tu sais, caillou, si Sevro est le père des Hurleurs, je pense que c'est toi leur mère.
- C'est la chose la plus gentille qu'on m'ait dite cette année, chef.
C'est une progéniture intéressante que nous avons là.
Plissant le nez, elle me montre Clown et Sevro perchés sur le bastingage, gloussants, en plein concours pour voir qui urinera le plus loin dans la mer.
une blessure ancienne peut causer la mort de l'âme. >>
Je n'ai plus rien à faire ici. Ce n'est pas mon monde.
Inconsciemment, je le savais déjà. Danseur n'a fait que me le rappeler. D'après lui, je ne connais que la guerre.
Il a raison.
Au fond de mon coeur, je sais qui est mon ennemi. J'ai étudié son audace, sa cruauté. Ce ne sont pas des politiciens , en se faisant des courbettes de part et d'autre d'une table, qui mettrons fin a cette guerre.
Elle s'achèvera comme elle a commencé : dans le sang.
- Non, Sevro. Convoque les hurleurs.
Norma écarta vivement les doigts de la tige qu'elle venait de saisir. Le petit plant ne mesurait guère plus de dix centimètres.
- Qu'est ce qu'il y a ? Il t'a mordue ?
- Pour l'instant , il n'est pas méchant. Mais quand il portera des fruits, il faudra faire attention.
- Les fruits sont méchants ?
- très. Si tu y touches et que tu frottes les yeux après , tu n'y verras plus clair pendant huit jours.
Tu auras une boule de feu dans chaque oeil, tu saisis ? Et si tu en manges un ...
- Quoi ?
- Eh bien, quand on en a mangé un, on peut mettre les feu à la forêt rien qu'en pétant. Allez, viens, on s'y met.