Commentaires de livres faits par josepina
Extraits de livres par josepina
Commentaires de livres appréciés par josepina
Extraits de livres appréciés par josepina
Son souffle caresse mon nez, ma joue, mes lèvres, comme s’il cherchait à me marquer ou qu’il ne savait pas où se poser.
Je m’empare de son visage, tandis qu’elle se rapproche un petit peu plus.
Dix centimètres…
Mon cœur s’alarme.
Cinq centimètres…
Mon cœur m’implore.
Un… centimètre…
Mon cœur cesse ses battements, laissant le son assourdissant des pulsations incrusté dans mes tempes. Il me donne un coup, comme pour redémarrer de plus belle, en mettant le turbo.
Je pousse un gémissement quand nos haleines se mêlent à l’orée de l’entrée de nos bouches. Je frémis au moment où ses lèvres effleurent les miennes. Le contact est à peine perceptible, à peine… Pourtant, il m’électrocute des pieds à la tête, chassant l’électricité vers elle, lui attribuant la chair de poule.
Je glisse ma main sur mon sexe et le place dans le creux de ma paume. Mes paupières se ferment tandis que j’entreprends des va-et-vient lents puis plus rapides.
Je veux savoir pour qui je bande.
Est-ce que finalement, j’éprouve des sentiments pour Haley, que j’ai rejetés au fond de mon cœur, comme je l’ai fait pour Roxane ? Ou seulement de la pitié pour une fille qui n’est jamais parvenue à trouver la vie qu’elle souhaite ? Alors qu’elle l’a choisie délibérément ?
Dès que l’image de Roxane remplace celle de Haley, je durcis sans effort, à un point intolérable, qui engendre une douleur intense. J’imagine son corps cambré sur moi, ses jambes fines que j’ai aperçues hier soir dans la cuisine s’enrouler autour de ma taille. Elle a la peau douce, sent bon la vanille, m’enivre et me rend fou. Mon cœur s’accélère. Puis à la seconde où le souffle de Roxane que je vois en songe flotte dans mon esprit, que sa bouche se colle à la mienne d’une manière virtuelle, je relâche tout. Sa gorge laisse s’évader des cris de jouissance virtuels se mêlant aux miens qui sont réels. Ma tête se pose sur la paroi vitrée. Malgré tout, ma main ne s’empêche pas de terminer le travail. Un râle profond sort de mes entrailles. Celui que je m’empresse de rejeter. Chasser cette image de ma cervelle devient mon seul objectif. Je suis un mauvais type qui ne lui apporterait que des emmerdes. Une fille comme elle est trop bien pour moi. Je refuse de réitérer mes erreurs comme je l’ai fait avec Haley. Peut-être que je conduirais Roxane droit vers la déchéance ? Elle est pure, c’est un ange. Je ne veux pas de tout ça pour elle.
— Pourquoi ? Ça changerait quoi à la situation ?
Nos échanges sont dissimulés par nos chuchotements, dans des tons éraillés qui traduisent la tension qui crépite entre nous. Les étincelles, qui jaillissent de toutes parts, prêtes à allumer un feu que je m’efforce d’éteindre. Et comme tous les feux, il produit de la chaleur, du désir, du besoin que j’ai de ce petit bout de femme devant moi. D’un truc délirant qui m’entraîne vers elle d’une manière irrationnelle. D’une nécessité indescriptible de me fondre en elle alors que ce n’est qu’une enfant.
— Je veux juste voir à quoi ressemble celle que tu dis ne pas aimer, mais que tu ne peux t’empêcher d’aller voir parce que ton cœur te souffle de le faire.
Je clos les paupières un instant, pour éviter les billes brillantes qui m’observent avec une intensité qui me donne envie de rester. D’étreindre Roxane jusqu’à l’étouffement, jusqu’à ce que son corps se confonde dans le mien. Pour lui avouer que je tiens à elle. Beaucoup. Énormément. D’une manière déraisonnée. À la place, j’opte pour une joute verbale que je regrette aussitôt.
— Écoute, ce ne sont pas tes affaires, OK ?
Ses yeux s’étrécissent, sa poitrine se gonfle et se baisse lentement. D’un doigt, elle me pointe. Tout en elle respire la haine envers Haley.
— Si, justement. Je veux que tu la traînes devant les tribunaux. Elle doit répondre de ses actes.
— Alors, verdict ? me dit-elle, le visage inexpressif.
Elle est si belle, même lorsque la colère s’empare d’elle.
J’ai envie de te prendre dans mes bras, de t’embarquer dans les coulisses, de m’emparer de ta bouche jusqu’à en perdre haleine et de m’enivrer de ton corps jusqu’à ce que je sois bon à enfermer. Parcourir le moindre centimètre de peau de ma langue, te caresser et te faire jouir à t’en rompre les cordes vocales, humm oui.
— Elle te correspond mieux, mens-je.
Car l’autre robe lui sied davantage. Eden a raison. Même s’il faut la rallonger légèrement. Ma sœur se plante devant moi, les poings sur ses hanches. Mes mains s’enfouissent dans mes poches pour éviter de faire des conneries, du style toucher celle qui m’observe avec des yeux de déesse qui illuminent mon cœur.
— Tu rigoles, là ? C’est un machin de grand-mère genre sac à patates ! me crache Eden.
— Elle est très bien, c’est le look de Roxy, lui répliqué-je sans me démonter.
John soupire tandis que je m’entête à lui faire enfiler une robe qui ne fait pas honneur à son corps.
— En réalité, tu as envie que je sois laide, intervient Roxane d’un air triste.
Il faut que j’arrête, tout de suite. Inutile qu’elle se berce d’illusions sur un éventuel « nous ».
— Tu veux montrer ton cul à tout le monde ? Non, attends, aux mecs qui baveront devant toi ici ? lui réponds-je, hors de moi dans mon cœur.
— Ne sois pas méchant, Morgan.
En moi, rien n’est calme.
L’intrus se marre tout bas à la seconde où ses yeux se posent sur moi, et ça m’agace. Ça me titille, me remue et me vexe à la fois. Lui ne porte qu’un tee-shirt et un boxer noirs mais ça ne semble absolument pas le gêner.
– C’est vrai que nonchalant est ton deuxième prénom… soufflé-je dans ma barbe.
– Pardon ?
– Non, rien.
Je lui souris faussement tandis que mon regard se perd sur la peau hâlée de son cou, sa pomme d’Adam marquée, ses avant-bras musculeux, ses épaules carrées, sa taille fine, ses longues jambes… Je l’étudie comme si je contemplais un modèle vivant en cours de dessin, mais sans être capable de maîtriser les picotements qui naissent sous ma peau.
Je le dévore du regard et ça n’a pas l’air de le perturber une seule seconde.
Tybalt m’observe l’observer, patiemment, insolemment, puis penche légèrement la tête sur le côté.
– Peut-être que je devrais me laisser convaincre de passer la nuit avec quelqu’un, finalement… Et pas avec ce malamute mal élevé.
Il y a dans sa voix grave autant de jeu que de sérieux, de légèreté que de gravité. Et c’est ce mélange indéchiffrable qui me trouble tant. Je me retourne pour mettre fin au massage et surtout pouvoir lire son regard. D’un vert kaki clair sous le soleil matinal, il brille, irradie, me défie et me met au tapis.
Mais pour la première fois depuis que je l’ai rencontré, lui aussi, il fuit.
Et quelque chose me dit que je ne suis pas la seule troublée. Tybalt ne peut pas ne pas percevoir cette tension qui n’a pas lieu d’être entre nous.
Il décide enfin de grimper à moto, je m’installe derrière lui presque sans me ridiculiser, il actionne son portail en bois automatique et lance enfin son bolide le long de Marina Boulevard. Je m’accroche aux poignées latérales de la moto pour ne pas avoir à le toucher et tente de réunir mes pensées.
Son souffle mentholé près de ma joue, son murmure grave à mon oreille et sa façon de s’en remettre à moi m’envoient une décharge.
Une envolée de frissons.
Pendant qu’il continue à blablater dans son jargon de publicitaire, je traîne mes satanés sabots jusqu’au paperboard, tourne une grande feuille vierge et me mets à dessiner au marqueur un corps d’homme nu, hyper musclé et archi sexy, comme j’en crée des dizaines dans mes mangas. J’ajoute des détails hot comme une serviette roulée très bas sur la taille, une peau huilée, une main étrangère partant du côté de la feuille et semblant vouloir, au choix, toucher ce corps hydraté, lui passer de la crème ou lui retirer cette serviette prête à glisser.
– C’est ça que je veux ! lance le ridé chaud bouillant. Qu’ils soient homos ou hétéros, les mecs aiment quoi dans la vie ? Le sexe ! Qu’on les désire et qu’on les envie ! Faites-moi une campagne là-dessus et je signe tout de suite. Donnez carte blanche à la petite.
Petit 1, ça m’effraie.
Petit 2, ce qui m’effraie encore plus, c’est que tout ce que j’apprends à connaître de lui me plaît.
Petit 3, il faut vraiment que j’arrête de faire des listes. Ranger mes pensées ne m’aide même plus à m’en libérer.
Et petit 4, non, il n’est pas question que je me mette à la méditation.
Son sourire franc me désarme. Son amusement me fait éclater de rire. Et son aisance, sa simplicité, son charisme naturel, sa façon d’être sûr de lui mais attentif à moi, de me faciliter les choses et d’apaiser mes craintes, tout ce cocktail explosif de sex-appeal et de charme me fait craquer pour lui, encore et encore.
Je tombe dans son piège : et c’est divin.
J’attrape l’une de ses mains pour la poser sur mon vrai sein. Tout petit, nageant dans ce soutien-gorge trop grand. Soudain, on échange un regard dans lequel il n’y a plus ni rire ni sourire. Et Tybalt tire sur ma lingerie noire sans douceur, fait claquer mes bretelles, écarte le tissu et fonce droit sur mon téton pour y coller sa bouche.
Ses lèvres et sa langue expertes me procurent un plaisir inouï. Ses doigts se faufilent dans mon dos et dégrafent mon soutien-gorge pour de bon ; il me voit presque nue et je n’ai même pas envie de disparaître. Il y a dans ses yeux brillants un désir qui me transcende. C’est moi qu’il veut, ni ma jumelle, ni sa doublure, ni son sosie, moi sans aucun artifice. Je crois que je n’ai jamais été voulue comme ça. Tout entière.
Et je n’avais pas la moindre idée que j’aimerais ça à ce point.
– Tes petits seins me rendent fou…
Je n’aurai jamais l’audace de lui enlever moi-même. Mais je peux lui envoyer des messages très clairs.
Son corps me répond avec la plus grande clarté : en bas, entre nous, une bosse de plus en plus dure se presse entre mes cuisses et c’est comme si nos sous-vêtements faisaient déjà l’amour entre eux, sans nous avoir attendus.
Ça m’électrise.
– Tybalt…
Son satané prénom s’est faufilé entre mes lèvres et ça le fait sourire.
– J’ai envie de toi depuis si longtemps, si tu savais…
Ses doigts glissent le long de mon ventre et s’invitent à l’intérieur de mon shorty. Ce simple contact me fait partir. Je m’entends gémir pendant qu’il touche mon sexe avec ce savant mélange d’empressement et de délicatesse parfaitement dosés, cette maîtrise qui fait de chacun de ses gestes des perfections de caresses.
Comme s’il connaissait déjà mon corps, devinait exactement ce qu’il lui fallait.
Un vrai soleil.
– Ça te ferait du bien, à toi aussi, tu ne crois pas ?
Et dans les vaguelettes fraîches, sur la pointe des pieds, je me dresse jusqu’à lui et… je l’embrasse à pleine bouche.
Mon faux mec se tend une seconde, puis il se rend. Sa langue glisse entre mes lèvres et m’arrache un gémissement d’extase. Ça chauffe. On s’embrasse comme deux affamés, nos doigts s’enlacent, nos mains s’empoignent, nos corps se serrent, nos souffles se mélangent, nos bouches se percutent, nos langues se caressent et ma tête tourne.
C’est encore meilleur que dans mes souvenirs les plus fous.
Mais ça s’arrête bien trop brusquement.
– Tout doux, chaton… Tu me fais quoi, là ?
S’il savait vraiment ce que j’ai envie de lui faire…
Sans réfléchir, je reviens à la charge, Tybalt grogne d’abord, mais répond avidement à ce nouveau baiser. Il m’étreint plus fort encore, je le sens durcir contre moi, mais il m’échappe tout à coup et me force à reculer.
Je gémis de frustration. Il gronde dans un souffle :
Malgré l’aversion que je lui porte, je ne peux m’empêcher de lorgner un instant ce corps impeccablement entretenu. Adossé contre l’embrasure de la porte, qui joint le couloir au séjour, il m’observe froidement, ses iris foncés me scrutant sans aucune pudeur. Ses cheveux noirs sont encore trempés, si bien que sa mèche rebelle, qui tombe inlassablement devant ses yeux, mouille son front. Je détaille malgré moi ses bras musclés ainsi que son torse, couvert d’un léger duvet, exactement comme je les aime. Mais ce qui me frappe le plus, chez lui (outre ses abdominaux qui, même s’ils ne sont pas proéminents, ont le mérite d’exister), c’est ce V, incroyablement marqué, souligné par les pans de sa serviette.
Je déglutis, ne sachant que dire. D’ordinaire, je serais déjà montée sur mes grands chevaux, l’aurais affublé de sobriquets très peu flatteurs, voire, dans ce cas précis, je l’aurais sommé de débarrasser le plancher, fissa, menaçant de passer ses valises par la fenêtre. Cependant, j’ignore pourquoi, je suis tellement abasourdie que je demeure figée, incapable d’émettre le moindre son. Non mais, c’est quoi cette journée pourrie, franchement ?
— Tu comptes me reluquer encore longtemps, Poupée ?
Ah. Ah. Ainsi, maintenant qu’il a compris que j’ai ôté les piles de tous les pantins et qu’ils ne fonctionnaient plus, monsieur veut récupérer sa chambre. Eh bien non ! Je vais rester là, juste pour le faire chier.
— Si tu me touches, j’appelle la police, énoncé-je d’une voix endormie.
Réalisant que je ne bougerai pas d’un pouce, Léon, bien loin de se formaliser de ma menace, s’engouffre sous la couette, avant de venir se coller à moi. Puis, l’air de rien, il me pousse petit à petit, doucement, mais sûrement. Ce n’est qu’au dernier moment que j’ouvre grand les yeux, réalisant qu’il souhaite me faire tomber du lit. Ni une, ni deux, je me retourne vivement et m’agrippe fermement à sa taille.
Tu veux jouer à ça ? Pas de souci, mais si je tombe, tu tombes.
Dans le noir, j’avais seulement omis un détail. Un tout petit détail. Mais qui, au vu des circonstances, a son importance : il est toujours torse nu. Et voilà que je suis collée contre lui, mes mains empoignant fermement les contours de son abdomen taillé au couteau. Je fais celle qui n’a rien remarqué (heureusement qu’il n’y a pas d’éclairage, sinon il remarquerait la teinte cramoisie de mes joues), alors que je n’ai qu’une envie, prendre mes jambes à mon cou tant cette situation est incommodante. Mais ce serait m’avouer vaincue, et qu’on se le dise, ça n’arrivera jamais.
Il dessine un arc-en-ciel de ses mains avec un air émerveillé juste devant mon nez, avant de reprendre :
— Tu dois étinceler pour que toutes les meufs bavent sur ta photo pendant un mois ! En imaginant ta queue leur procurer des…
Je le frappe d’un coup de poing sur l’épaule, coupant sa phrase à la con. Il s’esclaffe en piquant un véritable fou rire.
— Encore heureux que j’aie l’autorisation de garder mon pantalon ! lui réponds-je, un sourire flottant sur mon visage.
Ouais, parce qu’au début, je devais poser nu, avec mon casque pour cacher la bête qui se planque entre mes deux jambes ! Je n’ai pas honte de mon corps, cependant je déteste l’idée. J’ai le droit, non ?
— Léon, reprend-elle, légèrement paniquée, Léon, tu fais quoi, là ?
Sans prendre la peine de répondre, je poursuis mon effeuillage. Je défais ma ceinture, puis mon jean, et l’enlève le plus naturellement. Mes chaussettes connaissent le même sort. Au moment où je saisis chaque pan de mon caleçon, cette fois, Wendy devient cramoisie, si bien que les taches de rousseur qui pigmentent son nez disparaissent, se confondant avec cette nouvelle teinte. J’adore la voir si troublée. Si je m’écoutais, je la plaquerais contre le comptoir de la cuisine, jusqu’à l’entendre gémir de plaisir. Évidemment, je ne ferais jamais ça. Je la respecte trop pour tenter une approche aussi frontale. Tu voulais jouer, Poupée ? Ôter ton soutien-gorge pour me déstabiliser ? As-tu seulement oublié que, contrairement à toi, je ne suis pas pudique ? Prise à ton propre piège, chérie.
Un rictus sur les lèvres, je me penche pour voir ce qu’elle fabrique, et comment elle compte me battre. Cependant, et alors que ma tête dépasse à peine du sommet du bar, voilà que son soutien-gorge atterrit tout droit… sur mon crâne. Aussitôt, je m’en empare, effaré, avant de me cacher de nouveau, trop éberlué pour riposter. A-t-elle mis ses vêtements à sécher quelque part ? Cette idée me paraîtrait en effet cohérente, si le vêtement n’était pas chaud… Rien que d’y songer, je sens la chaleur m’envahir, tandis que je déglutis avec difficulté. Merde ! Elle l’a enlevé. Elle vient de l’enlever, là, tout de suite ! Ce qui veut dire qu’elle est seins nus sous son pull.
Le temps que je percute le pourquoi du comment, mais surtout que je comprenne ce qui aurait bien pu pousser Wendy à se dévêtir de la sorte, je l’aperçois, devant moi, un sourcil narquois arqué sur son joli visage de poupée. Et le pire, c’est que plutôt que de répliquer, mes yeux inquisiteurs glissent sur sa poitrine, couverte par son col roulé (à se demander par quel miracle elle a pu s’en délester si vite).
— J’en étais sûre, sale pervers !
Elle ouvre le feu, me criblant de balles pailletées, lesquelles me couvrent de la tête aux pieds. Je pourrais évidemment me défendre, je devrais me défendre, mais elle vise partout, aussi bien mon visage (m’obligeant de ce fait à fermer les yeux) et mon torse que mes jambes. Je crois même en avoir senti une ou deux sous mes pieds.
Kate : Tu veux parler de Brock ?
Directeur des elfes : Je me fiche de savoir son nom. Dis-moi pourquoi tu l’as choisi.
Je repensai à ce que j’avais ressenti quand j’avais observé la foule et que j’avais vu Brock.
Kate : Il est séduisant. Grand. Musclé. Ce n’est pas le genre d’homme que tu verrais dans un magazine, il a une carrure plutôt normale. Mais il a des yeux incroyables. On a l’impression de le connaître dès qu’on le regarde dans les yeux. Quand il sourit, tout son visage s’illumine et on ne peut pas s’empêcher de lui rendre son sourire.
Directeur des elfes : Ça n’est pas très sexy.
Kate : Je ne pensais pas qu’il l’était. Je le connais depuis longtemps et je n’ai jamais pensé à lui de cette manière.
Directeur des elfes : Mais ?
Kate : Je ne sais pas. C’est peut-être à cause des boules de geisha que tu m’as dit d’utiliser, mais j’ai failli rentrer avec lui. J’avais envie de voir ce qu’il y avait sous ses vêtements d’hiver. Et je l’aurais fait si je ne t’avais pas promis le contraire. Je ne sais pas ce qui est le plus fou : le fait que je t’écoute ou que je sois soudain prête à coucher avec un homme que j’ai connu pendant la moitié de ma vie, mais que je ne connais pas du tout. Je n’aime pas les relations sexuelles désinvoltes. Je n’ai couché qu’avec mon mari.
Directeur des elfes : Et moi.
Je roulai sur le côté.
Kate : Je ne suis pas vraiment avec toi. Ce n’est pas pour de vrai.
Directeur des elfes : Non ? J’avais l’impression que c’était réel quand j’ai éjaculé en t’entendant jouir.
Kate : Vraiment ?
Directeur des elfes : Oh, oui.
Kate : En fonction de qui tu es, c’est dégoûtant ou c’est la chose la plus sexy que j’ai jamais entendue. C’est vraiment déconcertant. Ça ne te dérange pas que j’étais en train de penser à Brock quand j’ai joui ?
Directeur des elfes : Tu réfléchis trop, Kate. Arrête de te demander qui je suis et profite des neuf prochains jours.
Kate : Que se passera-t-il ensuite ? Est-ce que ça va juste s’arrêter ?
Directeur des elfes : Non, Kate. Dans neuf jours, tu vas coucher avec MOI.
Contrairement à elle, j’avais quelqu’un en tête. Il n’y avait qu’une femme qui parvenait à m’exciter par la pensée. Il n’y avait qu’une femme que je désirais tellement que je ne pouvais songer à personne d’autre.
Cette nuit-là, je lus sept articles en ligne sur la manière de donner le meilleur orgasme de sa vie à une femme. Je regardai une vidéo pour apprendre à faire de meilleurs cunnilingus et, juste pour être sûr de ne rien laisser au hasard, je lus un roman d’amour. Mes amis avaient plaisanté en disant qu’il décrivait les fantasmes sexuels de toutes les femmes.
Tel Rocky se préparant pour un combat important, je me préparais pour ce défi. Il ne s’agissait plus seulement d’avoir Kate. Je devais la faire jouir jusqu’à ce qu’elle en oublie son propre nom. Ce ne serait pas facile.
Le lendemain matin, je souris à mon reflet dans le miroir. J’avais fait un rêve délicieux à propos de Kate et mon subconscient avait élaboré le plan parfait pour l’emmener au lit.
Tu es un type sympa, Brock, et les types sympas ont des relations sexuelles satisfaisantes.
Ce genre d’occasion n’arrive qu’une fois dans la vie.
Tout ce qu’il te faut, c’est un bon plan.
Tu sais ce qu’elle veut.
Fais de son fantasme une réalité.
Et elle sera tienne
Ces hommes ne coucheraient jamais avec une femme comme Kate. Les hommes qui étaient dirigés par leurs ego étaient faibles. J’en voyais tout le temps dans le monde de l’entreprise. Ils prenaient des décisions hâtives en fonction de ce qu’ils ressentaient au lieu de rester concentrés sur le gros lot.
Kate avait besoin d’un homme fort.
Un homme intelligent.
Quelqu’un qui considérait les défis comme les meilleurs des préliminaires.
Tu ne sais pas si tu es attirée par moi, Kate ? Alors, laisse-moi te montrer exactement pourquoi tu devrais l’être. Laisse monsieur l’Elfe t’impressionner avec ses connaissances sur les appareils et la domination sexuelle. J’ai entendu dire que mes yeux pouvaient faire fondre la culotte d’une grand-mère, humm pas juste une grand-mère.
Certes, ce n’est pas une image très agréable.
— Tu devrais voir le reste. Il fait trop froid pour que je te montre ma préférée maintenant. Elle ne ferait pas bonne impression.
Je lui jetai un coup d’œil et agitai mes sourcils.
Elle rit.
— Garde ton pantalon, mon pote.
J’écarquillai les yeux comme si son commentaire m’avait choqué.
— Je parlais de mes tablettes de chocolat qui sont blanches comme un linge en hiver. De quoi tu crois que je parlais ?
Kate secoua la tête et rit de nouveau.
— Je suppose que j’ai l’esprit mal tourné.
Je fis semblant d’être sérieux et dis :
— Je n’ai jamais considéré que c’était un défaut chez une femme.
— Merci d’être venu hier quand tu as su que j’étais triste.
— Je serai toujours là quand tu auras besoin de moi, Kate. Je tiens à toi.
En prononçant ces mots, je me rendis compte que c’était vrai.
Kate cueillit une feuille d’un buisson à côté d’elle et la plia soigneusement à plusieurs reprises.
— Je ne vois pas ce qu’il y a à aimer dernièrement.
— Je ne veux pas le trouver ailleurs. Je veux Kate.
— Tu veux que je sorte avec elle et que je me comporte comme un connard ? Comme ça, elle reviendra peut-être vers toi ?
Je me levai.
— Touche-la et je te tue.
— D’accord, alors, pas ça. Je propose juste des idées. Ne pète pas un câble.
Tyler se frotta le menton d’un air pensif.
— Tu as raison, si tu n’es pas prêt à passer à autre chose, tu ne peux pas faire grand-chose à part aller la voir et espérer que ça finisse bien.
Il se dirigea vers la porte.
— Un café ?
J’acquiesçai.
— D’accord.
J’étais en train de mettre mon manteau quand une sonnerie retentit dans mon tiroir. Au début, je pensai que c’était mon imagination. Puis, en comprenant de quoi il s’agissait, je sus que je perdrais la tête si je ne sortais pas le téléphone prépayé.
— Je viens de me souvenir que j’ai quelque chose à faire. Et si on déjeunait demain ? Je te rejoindrai.
Tyler haussa les épaules.
— Demain, ça me va. Eh, bonne chance avec Kate. Je suis sérieux.
— Je sais.
Dès que Tyler fut parti, j’ouvris le tiroir de mon bureau et sortis le portable. Il était allumé, ce qui était étrange, mais comme je l’avais consulté récemment, j’imaginai que j’avais dû oublier de l’éteindre. Il avait encore de la batterie.
Et il y avait un nouveau message.
Je m’écroulai sur ma chaise, le téléphone à la main.
Un nouveau message de Kate pour monsieur l’Elfe.
Pourquoi est-ce que Kate lui écrirait maintenant ?
J’ouvris le message et lus :
Kate : Monsieur l’Elfe, j’ai un problème et j’ai besoin de tes conseils.
Merde.
Le fait qu’il prononce mon prénom pour la première fois me procure une sensation étrange.
Très agréable.
Mais… étrange.
– Oh, euh… Jules, l’interpellé-je.
Il se stoppe dans sa lancée, puis me fixe de son regard noisette. Ses yeux transpercent les miens, et je sens quelque chose se liquéfier à l’intérieur de moi.
– Je… J’aimerais vous inviter à boire un café un de ces jours, pour vous remercier de vous être arrêté, et surtout pour me faire pardonner d’avoir été quelque peu… désagréable.
– Eh bien, avec plaisir, je n’ai pas de raisons de refuser. D’ailleurs, je ne vous ai pas demandé, mais vous avez pu trouver une solution pour votre voiture ?
– Oui, je l’ai déposée chez le garagiste le lendemain de mon arrivée ici, et je viens justement de recevoir le devis, la note est assez salée, l’informé-je en grimaçant.
– Si vous voulez, comme je m’y connais plutôt pas mal en mécanique, je peux vous faire tout ça pour moindre coup. Il faudra juste commander les pièces.
J’ouvre la bouche puis la referme, ne sachant quoi répondre à son aimable proposition.
Mes yeux se posent rapidement sur l’homme que je cherche. Il ne m’a pas encore vue, absorbé par je-ne-sais-quoi sur son téléphone. Je souris, heureuse de le revoir. Mais, aussi et surtout, parce que, plus je l’observe, plus je le trouve carrément craquant. Et là, c’est la première fois que je le découvre sans son manteau. Son pull couleur crème met vraiment en valeur son beau visage. Yeux marrons, barbe en voie de repousse, des cheveux dans un effet coiffés décoiffés, me coupent un instant le souffle. Je n’ai pas pour coutume d’avoir le cœur qui s’emballe comme ça quand je détaille un homme. J’avoue que je m’en trouve quelque peu perturbée. Lorsque Jules se rend compte de ma présence, il range aussitôt son portable dans la poche de son jean, puis se lève afin de venir à ma rencontre, une petite esquisse au coin des lèvres. C’est marrant quand même… dire qu’il y a à peine cinq jours de ça, il s’arrêtait au bord de la route pour me faire une vilaine remarque au sujet de l’entretien de ma voiture. Chose que j’ai mal prise, avant de lui décocher en pleine tête le mauvais côté de mon caractère.
– Merci de m’avoir fait faire cette visite, s’exclame-t-elle tout en récupérant ses affaires.
– C’est plutôt à moi de te remercier pour ton don.
– Y a pas de quoi, ça me fait plaisir, je te l’ai dit, me sourit-elle.
Ce sourire… Cette femme me charme sans en avoir une seule fois conscience.
Même si rien n’est possible entre nous, que Joachim m’ait trouvée charmante me réchauffe le cœur.
— Tu n’as aucune raison d’avoir peur, et tu le sais. Si j’avais quelque chose à cacher ou une quelconque arrière-pensée, je ne t’en aurais même pas parlé, fait remarquer, à juste titre, mon voisin.
C’est donc à ça que ressemble le grand amour ? Deux personnes qui se chamaillent, s’attirent, se font mutuellement confiance, se confient tout, sans tabou ni langue de bois ? Je les observe, désormais apaisée et émerveillée. À les voir si heureux, si complices, on a envie d’être à leur place.
— Je suis désolée de t’avoir affolé pour rien, dis-je à l’attention de Michael, à vrai dire, ton fiancé s’est fourvoyé. Joaquim ne m’attire pas du tout, il n’est même pas mon type d’homme.
— Tu mens très mal, Wendy, mais j’apprécie l’effort destiné à me rassurer.