Extraits

- Ecoute, a dit Michael. Je ne veux pas qu'on se batte à cause de ça.

J'ai levé les yeux vers lui très vite, étant donné que j'avais encore en tête la taille de ses mains. Sauf que je ne savais pas ce qu'il voulait dire exactement par ça ? Parlait-il de Lilly et de la présidence ? Ou parlait-il de...

- Tout ce que je veux savoir, a-t-il repris d'une voix lasse, c'est si on va le faire un jour.

OK. Il ne parlait pas de la présidence.

J'ai failli m'étouffer avec le minuscule morceau de pizza que je venais d'engouffrer, puis, après l'avoir avalé et bu une gorgée de Coca, j'ai trouvé la force de répondre :

- BIEN SÛR.

Mais Michael a paru méfiant.

- Avant dix ans ? a-t-il demandé.

- Evidemment, ai-je fait, d'un air peut-être un peu trop assuré.

Mais que voulez-vous que je réponde d'autre ? J'étais plus rouge que la sauce de ma pizza. Je le sais, parce que je voyais mon reflet dans le distributeur de serviettes en papier.

- Je m'en doutais que ce ne serait pas évident, Mia, a déclaré Michael. Car en plus de notre différence d'âge et du fait que tu es la meilleure amie de ma soeur, il y a aussi le fait que tu es princesse... ce qui signifie être constamment harcelée par les paparazzi et ne pas pouvoir te déplacer sans garde du corps. Un autre garçon aurait peut-être baissé les bras, mais moi, tu vois, j'aime relever les défis. Et puis, je t'aime, donc je trouve que cela en vaut la peine.

J'ai cru que j'allais fondre sur place. Je ne plaisante pas. Vous en connaissez, vous, des garçons qui disent des choses comme ça ?

- Comprends-moi bien. Je ne te pousse pas à le faire si tu ne te sens pas prête, a-t-il continué, comme s'il me parlait du prochain coup à jouer pour avancer dans Rebel Strike. Mais comme je sais qu'il te faut du temps avant de t'habituer à certaines choses, j'aimerais bien que tu commences à y réfléchir : tu es la fille que je veux et, un jour, TU SERAS A MOI.

A ce moment-là, mon visage est devenu encore plus rouge que la sauce de la pizza. Du moins, c'est l'impression que j'ai eue.

- OK, ai-je dit.

Qu'est-ce que j'aurais pu dire d'autre ??????

"Lilly s'est redressée et a répondu:""Je ne me propose pas, cette année. JE PROPOSE MIA THERMOPOLIS!!!" "

« L’histoire nous a montré que les hommes ont refusé diverses formes de gouvernement, dont la souveraineté de droit divin, que notre pays a abolie il y a des centaines d’années.

« Mais pour une raison ou pour une autre, ici, au lycée Albert-Einstein, il semble que la souveraineté de droit divin soit encore en vigueur. En effet, certains élèves estiment avoir hérité du droit de diriger, parce qu’ils sont plus beaux ou plus compétents en sport ou parce qu’ils sont invités à plus de fêtes que les autres. »

Tout en disant cela, j’ai regardé Lana, puis Ramon et Trisha. Je me suis ensuite tournée vers les autres pour poursuivre. Ils étaient tous bouche bée – mais pas comme Boris, qui a la cloison palatale déviée.

« Ces gens-là se trouvent en haut de l’échelle de l’évolution, ai-je donc continué. Ils ont une jolie peau, des corps sculptés comme ceux des mannequins des magazines, le sac à dos ou les lunettes de soleil à la dernière mode.

« Aujourd’hui, je me présente devant vous pour dire que j’ai fait partie de ces gens-là. Oui, c’est vrai. J’ai fait partie des gens populaires. Et vous savez quoi ? C’est de l’arnaque. Ces gens qui se comportent comme s’ils avaient le droit de vous gouverner ne sont absolument pas habilités à le faire tout simplement parce qu’ils ne croient pas à l’un des principes les plus fondamentaux de notre pays, à savoir que nous sommes tous nés ÉGAUX. Personne ici ne vaut mieux que les autres. Et j’inclus dans ce que je dis toutes les princesses qui pourraient se trouver dans la salle. »

J'étais dans un tel état de choc quand Mrs.Martinez nous a rendu nos copies que je suis restée bouche bée pendant un bon moment...suffisamment longtemps en tout cas pour que les élèves qui s'étaient empressés autour de son bureau se soient dispersés,et qu'elle me remarque et dise:

-Mia?J'ai l'impression que ça ne va pas.Tu as des questions à me poser?

-J'ai eu un B,suis-je seulement parvenue à articuler.

Première leçon de princesse de l'année et - dieu merci -, Grand-Mère est au téléphone. Elle vient de m'indiquer d'un claquement de doigts de jeter un coup d'œil a la table basse, au milieu de sa suite. Elle est couverte de fax et de lettres de récrimination de divers membres de la communauté scientifique française de l'institut océanographique de Monaco.

"Franchement, je vous le demande: pourquoi est-ce que je suis amie avec elle?"

Mais je reconnais que mon destin est assez semblable à celui d'Aragorn; dans Le Seigneur des Anneaux. C'est-à-dire que, du jour au lendemain, on s'est retrouvés tous les deux à la tête d'un royaume. J'aurais préféré rester anonyme à devenir l'héritière d'un trône. Et j'ai l'impression qu'il en va de même pour Aragorn.

"Chers élèves et parents,

Je vous souhaite à tous un bon retour après un été qui, j'espère, vous a été profitable, tant sur le plan du repos que de l'intellect."