Extraits

"Si je n'ai pas peur de mourir, je ne devrais pas avoir peur de vivre."

"C'est moi qui décide. Je crois que je n'ai pas décidé grand-chose dans ma vie, alors je voudrais au moins décider de ma mort. Je sais que cela peut paraître paradoxal, mais ça m'est d'un grand réconfort.

(Franck-le psy) : D'accord, alors si on fixait la date de votre suicide au 25 décembre ?

- Heu...oui, le 25, c'est bien.

- Quelle heure ?

- Heu... je ne sais pas...bonne question. Je n'y avais pas songé, peut-être après déjeuner, histoire de finir sur une dernière touche gustative ?

- 14 heures, Ou 16 heures ?

- Disons entre 14h30 et 16h30 ?

- D'accord. Ça nous laisse un peu plus de deux mois. Je vous propose de venir une fois par semaine et le 25 décembre, si tout va comme vous voulez, vous vous suicidez entre 14h30 et 16h30. Est-ce que cela vous convient, Sylvie ?"

La solitude c'est moche, c'est sale, c'est triste, ça pue et personne n'a envie de la voir

A force de ne pas les fréquenter, j’avais oublié à quel point les gens peuvent être bêtes.

" J'ai l'impression qu'on va ratiboiser la forêt d'Amazonie. Heureusement que la mienne est inhabitée. "

J'envie ses dents blanches et délicates comme des dragées. Instinctivement je cache les miennes trop grandes et chaotiques.

J'entends mais je ne l'écoute pas vraiment. J'ai vécu seule presque toute ma vie et je me rends compte ce sois que je ne veux pas mourir seule. Moi aussi je veux qu'on me tienne la main. Mourir seule sur un quai de métro ou au chaud dans sa baignoire, c'est pareil. C'est la même misère, la même solitude. Je ne veux pas de ça. Je n'avais pas réalisé à quel point mon suicide était sinistre.

Depuis cinq ans qu'elle est mon assistante, nos journées se sont succédé sans bruit ni fureur. Et voilà que je fais tout sauter à la dynamite. Un attentat sans revendication, si ce n'est celle de vivre, plus et ailleurs. Surtout ailleurs.