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Commentaires de livres faits par Julien-Gabriels

Extraits de livres par Julien-Gabriels

Commentaires de livres appréciés par Julien-Gabriels

Extraits de livres appréciés par Julien-Gabriels

(début du roman)

I

Les peaux de bêtes sauvages, dont elle avait entouré ses brodequins, laissaient sur la neige immaculée et dense les traces d’une chimère, tandis que les flocons tombaient drus, balayés par un vent cinglant qui les amoncelait en congères. Sa progression était lente mais plus que jamais déterminée. Nulle réunion secrète de la cellule locale ne pouvait être ajournée, même par temps de chien et météo apocalyptique ! Et Acilie s’y rendait…

Alors qu’elle cheminait difficilement dans des bourrasques dignes des blizzards, son laser d’autodéfense – trouvé par hasard dans un champ – pendant à une ceinture de cuir mise par-dessus ses habits, une meute de loups aux abois hurlait dans le lointain. Quiconque, qu’il fût humain, animal sauvage ou domestique, avait un jour gouté à ce laser, ne s’en approchait plus de sitôt ! ; beaucoup le portaient par le fait de manière ostentatoire quand cela s’avérait crucial… C’était le cas d’Acilie aujourd’hui qui, ainsi parée, ne craignait personne : ni bandits de grand chemin qui hantaient les parages, ni bêtes hostiles et carnassières, ni démons de toutes sortes. C’était bien le seul luxe qu’elle possédait encore – d’une extraordinaire efficacité pour dégoter l’aléatoire pitance de tout exilé en forêt –, hormis le « luxe » du dénuement le plus total ; lequel dénuement avait un jour conduit sa mère à émigrer d’un quartier sordide jusqu’en lisière de forêt, d’où on l’avait délogée bien des fois ; jusqu’au jour bénit où Acilie eut l’idée qui leur permit de rester définitivement sur place…

*

Acilie était l’unique fille d’Adalinde de Myrenthrée d’Isicourt, arrivée en forêt avec sa mère à l’âge de quinze ans, sous le Républicat de Solis III, troisième du nom, et, toujours, démocratiquement élu ; grâce au lobbying de suprêmes collèges électoraux à la solde du pouvoir en place, plus qu’enraciné.

Adalinde était à cette époque désœuvrée, en dépit de son bagage et de son éducation ; car elle avait renvoyé dans leurs lubriques fiefs des hardes de fifrelets[1], qui avaient bien des vues sur elle et son allure éminemment féminine. Or, sous les derniers Républicats, nul « bâtard[2] » n’avait l’envie de protester s’il voulait garder un peu de dignité, voire un quelconque travail. Alors peu rechignaient à être les vassaux d’asociaux, et beaucoup se complaisaient dans cet esclavage nouveau, faute de se relever les tripes à l’armagnac[3] !

Adalinde avait donc élevé seule sa fille, dans un environnement si hostile qu’elle avait fait de la demoiselle un roc de détermination, de courage et de bravade. Nul enseignement officiel ou pernicieux ne l’avait dès lors atteinte. Adalinde avait transmis à Acilie tout ce qu’elle savait, et rien que ce qu’elle savait, mais elle en savait beaucoup !… Acilie était devenue, au fil du temps, aussi douée que sa mère, aussi révoltée par le cours de la vie, aussi féroce et dure que la nature peut l’être en bien des circonstances…

La bise lui gerçait à présent les lèvres, mais, pas à pas, Acilie traçait son sillon. Elle progressait avec difficultés dans la neige immaculée, avec la détermination d’un être croyant en un avenir meilleur qui lui serait, un jour, assurément concédé. Dans quel état arriverait-elle à destination ? se demandait-elle ; épuisée, éreintée, gelée, ou encore dynamisée par ce cadre grandiose, opale, qui, tel un linceul, l’enveloppait et allait porter son âme vers des horizons nouveaux. Les croassements (kraa, kraa) des corbeaux dans le ciel l’accompagnaient dans son cheminement. Cela la rassurait de n’être pas seule à se démener dans cet environnement magique et inquiétant, tant par sa densité visuelle que par l’assourdissement de toute vie !

Encore quelques centaines de mètres à découvert, et elle rentrerait en forêt. Entretemps, les flocons de neige s’étaient dissipés ; ils voltigeaient de-ci de-là, selon l’humeur fantasque de bourrasques qui subsistaient de temps à autre, car le vent s’apaisait enfin. Certains d’entre eux s’étaient agglutinés sur les sourcils d’Acilie, sur ses pommettes saillantes, sur son nez délicat rougi par le froid. Il en était de même sur ses vêtements épais et son bonnet de laine.

Dès qu’elle eut atteint le couvert des grands arbres, la morsure du froid l’abandonna pour un temps. Parfois, un animal l’avait précédé, ivre de cette beauté immaculée. Ses traces serpentaient dans la poudreuse en se démarquant de cheminements rectilignes.

Un bruissement attira soudain son attention. Une forme sortit de dessous les fourrés. Au même moment, visible à travers une trouée parmi les arbres dépouillés, une volée de corbeaux surplomba la zone, très haut dans le ciel chargé et cotonneux. Acilie leva son arme devant l’individu qui, de loin, l’observait de ses yeux étranges. Elle visa. Aussitôt, l’un des volatiles vint s’abattre aux pieds du gars.

— Mi-a[4] ! Mi-a ! s’exclama-t-il.

Acilie le rejoignit peu après, tout en le fixant dans les orbites et en ne relâchant plus son regard. Il s’était tu, tandis qu’elle avançait dans la neige molle à quelques pas de lui.

— Il est à toi ! dit-elle. Pourti !

— Cimer[5], cimer, trop cimer !

— Ne me remercie pas ! C’était pour te montrer que ce qui pend à ma ceinture n’est pas factice !

Elle ne savait s’il avait compris sa dernière phrase. L’homme, à sa stature, à son vocable étonnamment réducteur, n’était qu’un descendant de lignées nées à la fin du vingtième siècle, qui s’étaient pris de passion pour une concaténation des mots, afin de véhiculer leurs états d’âme, d’ondes porteuses en ondes porteuses.

Acilie se retourna quelque peu et vit l’homme ramasser le gros oiseau encore chaud, estourbi à tout jamais par la chute vertigineuse qu’il avait eu à subir, paralysé par le rayon laser. Sans doute figurerait-il à un prochain menu.

Elle ne croisa ensuite plus personne sur sa route. Elle arriva à destination quelque peu exténuée. Aux abords du lieu de la réunion, elle distingua un premier androïde qui semblait faire le guet. Il l’accueillit avec un sourire de compassion pour sa hardiesse et son endurance. Dès qu’il l’eut reconnue sous ses habits chauds et épais, il entama la conversation :

— Bonjour, Acilie. Quel courage tu as de sortir par ce temps à ne pas mettre un chien dehors !

— Bonjour, Kildor, répondit-elle. Du courage, oui, il en faut un peu. Comment vas-tu ?

— Bien. Et toi ?

— Ça ira mieux dès que je me serais un peu réchauffée ! Je suis gelée !… Mais j’arrive enfin !…



[1] fifrelet : jeune homme séducteur

[2] bâtard : personne dans la précarité

[3] se relever les tripes à l’armagnac : avoir un peu de courage

[4] mi-a : ami

[5] cimer : merci
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I

Une main aussi pure qu’un diamant tourna la vingt-cinq-millionième page du « Grand livre de la connaissance universelle ».

Par transparence, six doigts complexes laissaient entrapercevoir leur mécanique intrinsèque, et semblaient déchiffrer le texte inscrit dans le livre d’or.

On y relatait qu’au cœur de l’univers en expansion, dans une fort lointaine galaxie, allait avoir lieu un évènement exceptionnel. En réalité cosmique se conjuguaient passé, présent et futur, et seuls quelques « grands prêtres » ou sommités pouvaient les consulter et savaient les décrypter.

Du reste, sur Crusadée et des millénaires durant, avait été entretenue la légende d’une expédition perdue sur une planète de la Voie lactée, expédition que l’on imaginait avoir disparu à tout jamais. Ou peut-être avoir été mise en sommeil… ; jusqu’à ce jour…



*



Nous étions, ce jour-là, en pleine guerre, dite du Vietnam, sur cette lointaine planète, que ses habitants avaient appelée Terre, mais que l’on nommait ici Hydroxy-26 ou encore Imohé-8, car cette planète avait été découverte par l’illustre astronome Imohé, Pantarque, Nazurkien, de la lignée des Nepty, parmi sept autres astres en gravitation autour d’une même étoile. D’où la terminaison de cette dénomination Imohé par : tiret 8.

C’était au beau milieu du vingtième siècle, du calendrier grégorien.



5 h 7. Michael, aux commandes de l’un des bombardiers, un Boeing B-52G, osa un regard vers David qui venait de jeter les yeux sur sa montre. Alors qu’approchait l’heure H, leurs cœurs s’étaient mis à battre la chamade. Derrière eux, préparés et armés jusqu’aux dents, nombre de soldats étaient prêts à sauter. Personne ne se serait imaginé que ces G.I. avaient une quelconque peur. Car pour beaucoup ils étaient des héros… et un héros, par essence, n’a point les foies !

On allait sous peu les larguer…

Maintenant, en s’amplifiant, se propageait un drôle de murmure… Go ! Go ! Go ! À la queue leu leu, les paras quittaient la carlingue et s’égaillaient dans un air surchargé de poudre et de sang. Dans un ballet sans fin surgissaient des entrailles des monstres volants toutes sortes de silhouettes, bientôt nappées par une brume montant du sol.



Il s’agissait de l’opération « Nimbus ». Quant à la portion de terre vietnamienne préalablement dorée au napalm, elle avait comme douce appellation : Sam-shong.

Les objectifs s’étaient avérés fort clairs pour l’État-major, mais quelque peu obscurs pour les participants, y compris pour les pilotes des avions ainsi qu’une partie de leurs équipages.

À l’époque, beaucoup luttaient pour une certaine forme de démocratie… En réalité, certains allaient respirer là leurs derniers effluves de leur existence de mortels. Demain, viendra, qui sait ?, le temps de les glorifier : tantôt avec des fleurs, tantôt des louanges, des souvenirs, voire des larmes… ; tombés au champ d’honneur, selon l’expression consacrée.

Soudain, alors que les soldats de ce B-52 ont déjà tous quitté le bord, l’avion est touché par la défense ennemie. Il est en flammes à présent, et guère contrôlable. Il ne reste plus à l’équipage qu’à sauter lui aussi, et rapidement !

Quatre parachutes s’ouvrent à nouveau dans le ciel, en l’occurrence ceux de Michael, David, John et Jeff.

Maintenant, l’air fouette le visage de ces derniers hommes et, sur eux, a l’effet d’un élixir, grisant, enivrant parfois.

Michael avait franchi la porte le dernier. Il se préparait déjà à se réceptionner quelques centaines de mètres plus bas. D’un doigt furtif, il avait esquissé comme une figure, comme un signe de croix…

Façon Oncle Sam, la guerre du Vietnam touchait à sa fin… Mais ils ne le savaient pas encore, ces courageux G.I. ! ; au reste, le plus souvent, G.I. pour l’éternité… ; d’autant plus que la DCA Viet jouait à ce moment avec leurs nerfs à fleur de peau… Il en était de même pour ces quatre autres parachutistes, mais occasionnels, ceux-là… En effet, ce jour-là, les balles traçantes n’atteignirent ni Michael, ni David, ni John, encore moins Jeff ; en revanche, elles en fauchèrent d’autres qui y gagnèrent du galon post-mortem en devenant soudain héros pour la vie, cette vie qu’ils auraient dû sagement égrener sur Terre. Mais tel n’était pas leur destin !



Depuis l’aube Michael avait eu un terrible pressentiment. Quelque chose le tracassait. Assurément, ce jour ne lui semblait pas comme les autres, et la perte de leur avion en était déjà un signe. Ce saut, inhabituel pour eux, l’avait d’ailleurs effrayé au plus haut point… Il jeta donc les yeux alentour afin de tenter, sous les harnachements, de reconnaitre tel ou tel de ses camarades d’équipage. Il aurait voulu, en cet instant, croiser un regard ; ou bien, au tréfonds d’autres prunelles, y lire un quelconque réconfort ; comme si ces longues minutes allaient être les dernières de son existence ! ; comme s’il était sur son « ciel de mort » comme d’autres sont sur leur lit de mort… Dans peu de temps, vraisemblablement, il reprendrait une toute nouvelle ascension vers de vertigineux lointains, en « tenue de lumière »… Aïe, aïe, aïe…, que de soucis en perspective !… Et ce sol qui se rapprochait à présent… Ainsi, son inquiétude grandissait et progressait à tout va. Alentour, les balles signaient un terrible feu d’artifice. De temps à autre fendait l’air un cri bien rauque, celui d’une âme qui en avait fini : un camarade d’infortune qui vous disait de la sorte au revoir en exprimant à sa façon son ultime angoisse. Sans doute allait arriver son tour, car son cœur n’avait pas encore connu pareille alarme, paraissant déjà se dérober aux lois physiques et physiologiques qui étaient les siennes.

Naturellement, en venant au monde, comme tout un chacun, il avait émis un premier cri, une première plainte, éructé un premier juron. C’était donc le moment de boucler la boucle…

— Mais quel est le fils de pute qu’a planté ça ici ? ! vomit-il.

Car il venait d’apercevoir comme une sorte de pieu ou de roc acéré, taillé en biseau, et, comme par hasard, juste ici, sous ses pieds… S’il ne tentait rien, il risquait de s’écraser dessus. C’était donc ça, ce bizarre sentiment qui l’avait tant miné aujourd’hui ! ; la fin d’un monde, la fin de son monde, dans lequel il n’avait jamais demandé à entrer, mais encore moins à en sortir de si cruelle manière… Acéré d’ailleurs plus qu’il ne le fallait, le roc, pour le transformer sous peu en épouvantail.

Il tira désespérément sur les suspentes… Or, inexorablement, une brise le rabattait vers l’incroyable et bien funeste cible. En plein dans le mille !… Sous peu, l’on pourra applaudir à cette fantastique précision… Maintenant, il ne restait plus qu’à fermer les yeux et se recueillir un ultime moment, s’apprêter enfin à faire le grand saut… Suprême sacrifice !… Il n’y avait plus rien à faire d’autre qu’à attendre l’épilogue en se rongeant les sangs ; serrer les dents, serrer les fesses, serrer une dernière fois ses bijoux de famille !…

Mais, heureusement, seul son sac à dos heurta la pierre…

Et en lieu et place d’une triste et fort pénible fin de vie, qu’une terrible et terrifiante glissade alors que s’ouvraient soudain les entrailles de la Terre. À croire que c’était cela, ce long tunnel qui vous attendait après la mort, cette prodigieuse glisse vers un monde nouveau que l’on vous faisait tant miroiter… Michael n’en finissait d’ailleurs pas de se rétablir…

Quant à David, il s’était précipité dans le vide avant Michael. Il s’était assez vite retrouvé sur la terre ferme et avait eu juste le temps d’apercevoir ce dernier se farcir une sorte de rocher qui dépassait de la verdure environnante.



Au même moment, John et Jeff touchaient le sol, eux aussi. Ils avaient du reste tous sauté quasi simultanément, tant avait pressé le départ de leur avion en flammes !… Et ces deux-là s’apprêtaient déjà à courir pour se mettre à couvert quand, également, le terrain se déroba soudain sous leurs pieds. Dans quel traquenard étaient-ils tombés ? Ou quel inimaginable piège ?… Ils dévalèrent malgré eux une forte déclivité. Bien entrainés, afin de pouvoir toujours faire face à d’inédites situations, ils ne perdirent nullement connaissance… ; à peine quelque peu étourdis en touchant un nouveau sol qui, cette fois, ne se soustrayait plus. Dans un noir de jais, John se palpa aussitôt. Rien de cassé ! ; juste une infime déchirure, semblait-il, sur son uniforme…

Formé à réagir aux plus extravagantes conjonctures, le cerveau de John se mit daredare au travail ; l’homme devait se tirer au plus vite de ce mauvais pas… Aussi se cala-t-il dans une anfractuosité de la roche qu’il sentit tout près de lui. Puis il profita de ce moment de répit pour remettre de l’ordre dans son esprit. Il lui semblait encore faire partie du monde des vivants, mais désormais relégué à quelques pieds sous terre. Par quels sortilèges ! Que s’était-il passé ?…



John entreprit bientôt l’exploration de l’endroit dans lequel il avait dévalé. Il alluma son briquet, lequel lui renvoya une lueur ténue sur une roche peu banale… Mais la faible clarté n’en était, ma foi, guère suffisante. Il tâta la poche droite de son uniforme d’aviateur, en sortit une torche puis, prudemment, en promena la lumière. La zone lui parut fort tranquille. Il s’agissait d’un long tunnel qui descendait en pente douce. Il en éclaira la voute. Mais rien ne lui permettait de discerner dans le roc par où il était entré ; de ce côté, donc, guère de salut !… Dirigeant le faisceau vers le sol, il fit sagement quelques pas en tentant par avance de déjouer tout piège. Il parcourut ainsi une bonne centaine de mètres, s’enfonçant peu à peu dans les entrailles de la Terre. Le terrain glissait par endroits, aussi avançait-il avec maintes précautions…

À présent, John se sentait irrésistiblement attiré par le mystérieux, pittoresque et singulier aspect de l’aventure. Car une telle chute n’était sans doute pas anodine… Il avait eu ouï-dire de nombre de découvertes dues ainsi au plus grand des hasards…
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4e de couverture :

Quel était le mystère contenu dans la jambe d’Alex, prélevée au petit matin par Philippe Chouteau, jeune médecin, conséquence d’une soirée copieusement arrosée ? Mystère que cherchaient à percer quelques malfrats… Bien plus tard, son fils, Hubert, découvrira dans cette jambe naturalisée un code, qui l’entrainera dans de rocambolesques et fantastiques aventures, parmi de singuliers personnages et nos précédents forbans, et bien au-delà du Parallèle A, où avaient survécu quelques survivants au grand cataclysme de ces dernières années. Et qu’allaient désormais entreprendre ces rescapés, errant dans une région que l’on croyait à présent inhabitée, pour regagner leur place dans la société ?…
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À première vue, la gare paraissait classique. Pourtant, l’œil y était attiré par toutes sortes d’infrastructures peu habituelles. Des trains étaient au départ. D’autres arrivaient. Une foule se pressait, tant pour les prendre, tant pour les quitter.
Les hautparleurs distillaient leur flux d’informations. Sur les convois. Sur leur destination. Sur les services inhérents ou attachés…
Une annonce retint tout particulièrement l’attention de deux personnes assises sur un banc moulé mais néanmoins confortable : Raïssa et sa fille, Nadja.
« Les voyageurs en partance, devant voyager à bord des deux trains spéciaux à bouclier et enveloppe thermoactifs, sont priés de se présenter au contrôle : porte A, pour le sud et porte B, pour l’ouest. »
L’annonce était aussitôt reprise en anglais :
« Passengers departing on board the two specially shielded and thermo-actively sheathed trains are requested to present themselves for security checks at gate A for southbound destinations and gate B for westbound destinations. »
« Attention, les trains 10001 et 10002, en provenance de Marseille et de Bayonne, entrent en gare, zones 10 et 11. Les passagers se présenteront respectivement aux portes 18 et 19 pour les contrôles. »
Doublure de l’annonce en anglais, à nouveau :
« Attention, trains 10001 and 10002 from Marseille and Bayonne are entering the station. Passengers are requested to present themselves at gates 18 and 19 for a security check. »
*
— Où sont partis papa et Hubert ? demandait Nadja à sa mère.
— Tu le sais bien ! Ils sont partis faire embarquer la voiture !…
— Mais c’est long ! Ça fait déjà une demi-heure qu’ils sont partis !
— Nous ne sommes pas les seuls, ma chérie… Il faut ranger chaque automobile dans les transbordeurs. On te donne un ticket et, quand apparait ton numéro, tu files sur la passerelle… Tu places ensuite ta voiture où l’on t’indique de le faire, tu la fermes à clé puis tu redescends.
» Une fois arrivés, c’est le processus inverse. Car les autos sont rangées, tu sais, les unes derrière les autres. Si tu n’es pas là à temps, les autres véhicules de la même rangée ne peuvent alors quitter le wagon… Mais c’est relativement bien organisé ; il ne faut pas se plaindre !…
— Tiens, les voilà ! dit Nadja, apercevant au loin son frère et son père, Philippe.
— Alors ?… C’est fait ?…, s’enquit Raïssa auprès de son fils, Hubert, âgé aujourd’hui de dix-sept ans.
— Oui. On a le numéro 255. J’ai pris le bracelet.
— Fais voir !…, lui demanda sa sœur.
Il lui montrait à présent une chainette avec une médaille dont il avait entouré son poignet.
— Je crois qu’on peut y aller maintenant ! déclara Philippe.
— Oui, l’annonce a déjà été faite par hautparleurs de se diriger vers les portes d’embarquement, ajouta sa femme.
— À quelle heure on part ? interrogea Nadja.
— Oh ! pas avant trois quarts d’heure, car sur ces trains spéciaux le départ est toujours long ! lui répondit son père. Mais on n’a pas le choix, si ce n’est de prendre son mal en patience !… Allons-y !…
Ils se mouvaient maintenant tous les quatre vers les portes annoncées et les écrans de départ. Nadja demanda à sa mère si c’était bien la première fois qu’elle prenait ce train. Laquelle lui répondit que c’était déjà la deuxième mais que, la première fois, elle était trop petite pour se le remémorer…, encore un bébé, à l’époque !… « Tu avais d’ailleurs dormi tout au long du parcours ! »
— Pour vous, c’est la deuxième aussi ? reprit Nadja.
— Non, la troisième ! La dernière fois, il y a quatre ans, tu étais restée chez mamie, tu t’en souviens ?… Ton père avait un congrès…
Elle se tourna alors vers son mari et lui demanda :
— Un congrès de quoi déjà, chéri ?…
— De chirurgie plastique, répondit-il. Cela avait duré cinq jours, et on en avait profité pour prendre quelques jours de repos sur la côte. C’était encore plus difficile d’y accéder que maintenant ! Ton frère était en pension, cette fois-là… Mais la première fois, il avait été très impressionné !…
— Qu’est-ce que t’as vu ? Dis-moi ? ! questionnait aussitôt, Nadja, en s’adressant à son frère.
— Tu verras par toi-même…, si le temps est clair ! lui répondit-il, d’un air amusé et quelque peu taquin, ne voulant guère en dévoiler plus.
*
Toute la famille avait maintenant pris place dans un compartiment familial de quatre places relativement spacieuses.
Par les fenêtres hermétiquement closes défilait la campagne ensoleillée. Tous étaient plongés dans des lectures fort disparates, reflétant la personnalité des uns et des autres : Hubert, dans un polar, Philippe, dans un roman historique, Raïssa, dans une revue féminine. Enfin, presque tous, car Nadja jouait avec un jeu électronique, un dernier-né qui faisait fureur ! Le début du voyage se déroula dans la bonne humeur générale et la dégustation de quelques encas, dans l’attente, pour la jeune fille, du grand moment…
Ce dernier eut lieu une heure plus tard quand se déclencha une sonnerie et que se fit entendre une voix dans les enceintes acoustiques :
« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, nous arriverons dans quelques minutes dans la zone interdite que nous traverserons à la vitesse de quatre-cents kilomètres à l’heure. En cas d’arrêt accidentel du convoi dans cette zone, nous vous prions formellement de ne point quitter votre compartiment.
» Au cas où, pour des raisons indépendantes de notre volonté, il serait toutefois nécessaire de quitter le train, vous devriez alors revêtir la combinaison contre la radioactivité, que vous trouverez au-dessus de votre tête, dans son logement spécifique indiqué par une lumière verte qui doit maintenant se mettre à clignoter. En cas de déficience de cette dernière, vous êtes priés d’aviser sur-le-champ, par le microphone de votre compartiment, le chef de train qui procèdera aussitôt aux vérifications utiles.
» Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, la Direction des transports rapides protégés vous remercie de votre attention et vous souhaite à tous un bon voyage. »
L’annonce fut de nouveau retransmise en anglais :
« Ladies and Gentlemen, in a few minutes we will be entering the restricted zone, through which we will travel at a speed of four hundred km an hour. In the event of an accidental stop of the train in this zone, we ask for you not leave your compartment.
» In the event or an emergency which necessitates evacuation of the train, you must put on the anti-radioactive jumpsuit which is located in a compartment above your heads, indicated by a green light which should now begin to flash. In the event of a defect, please notify the guard using the microphone in your compartment, so he may take the necessary action. »
» Ladies and Gentlemen, we at the rapid railway protected transport thank you for your attention and wish you a pleasant journey. »
*
— C’est comment, une combinaison contre la radioactivité ? interrogea Nadja.
— Je n’en sais rien. Celles-ci, je ne les ai jamais vues ! lui répondit son père. C’est une sorte de tunique, avec un masque bien entendu, et un compteur Geiger.
— C’est comme quand tu jouais, petite, au fantôme avec un drap !…, la renseigna Hubert.
— Ah bon ! dit-elle, perplexe.
*
À l’instant même, venait de s’allumer un panonceau : « Traversée de la zone interdite ». Maintenant, la lumière verte s’était arrêtée de clignoter.
Par la fenêtre, Nadja scrutait l’horizon. Hubert s’était levé et dirigé vers le couloir. Il souhaitait en effet observer les alentours depuis ce dernier…
— Tu viens ? demanda-t-il à sa sœur.
— Non. Je vois aussi bien d’ici !… Je préfère rester assise !
— Et toi, papa ?… Maman ?…
— Oh, ce n’est pas la première fois que nous faisons le voyage !… Nous avons déjà vu ! lui répondirent-ils en chœur.
L’étroit passage desservant les compartiments était empli de gens curieux, avides de sensationnel, disséquant à présent ruines et paysage désertique à travers d’épaisses vitres protégeant des radiations nocives.
— C’est impressionnant ! s’exclama une femme, tout près d’Hubert. C’est la première fois que je le vois ! On m’en avait parlé, mais je ne pouvais le croire !…
— C’était un village, ça ? interrogeait une autre femme, portant des lunettes en écaille.
— Sans doute…, répondait une personne, parmi les curieux. Qu’est-ce que vous voulez que ce soit ? !… Je ne pense pas que ce soient des ruines gallo-romaines !…
Des rires quelque peu retenus traversèrent l’assistance. C’est à ce moment-là qu’émirent de nouveau les enceintes acoustiques ; c’était une nouvelle annonce. Cette fois, elle émanait du conducteur du train :
« Mesdames, Messieurs, nos radars viennent de repérer l’un des deux engins de dépollution et de réhabilitation de cette zone, mis récemment en service. Pour la circonstance, nous ralentirons le convoi au maximum afin de permettre aux personnes qui le désirent de l’observer et de prendre des photos. Une fois que nous l’aurons dépassé, nous reprendrons très rapidement notre vitesse de croisière. »
Cette fois-ci, l’annonce ne fut pas réitérée en anglais.
Le train ralentissait déjà quand reprit la même voix :
« Vous le découvrirez à droite, dans le sens de la marche du train, dans deux minutes environ… »
Les visages se collaient aux fenêtres. Cette fois, Nadja et ses parents s’étaient eux aussi pressés hors du compartiment.
Le convoi arrivait maintenant en vue d’un énorme engin sur chenilles baptisé : « Le Paisible », véritable forteresse roulante dont émergeaient quelques surprenantes antennes ainsi que deux radars. Sur le dessus, les bouches béantes de colossaux canons et plusieurs mitrailleuses. À l’avant, une lame démesurée de bulldozer. Dans son axe, une sorte de lance-flammes. À l’arrière, sur l’un des ponts, une singulière pelleteuse, sur chenilles également. Il y avait encore des rampes de débarquement en acier et tout le matériel adéquat pour sortir, des soutes, de plus légers engins.
À environ quinze kilomètres à l’heure, progressait lentement le mastodonte, précédé d’une étonnante lueur, telle une aurore boréale, le devançant de quelques dizaines de mètres ; laquelle lueur constituait l’essentiel du traitement de décontamination à la pointe de la recherche.
« Le Paisible » dépassé, le train reprit de la vitesse. Presque tous les voyageurs avaient regagné leur place, y compris partie de la famille Chouteau. Les commentaires allaient bon train… Hubert était resté dans le couloir. Il discutait avec un homme d’une quarantaine d’années :
— J’ai entendu dire que c’était efficace, ce nouveau traitement, à l’avant-garde de la technologie et des découvertes actuelles, parait-il…
— Oui. J’ai, à ce sujet, récemment lu un article dans une revue scientifique où l’on disait que la radioactivité, après le passage de cet engin, avait diminué de dix pour cent. Certes, la partie non encore traitée contamine de nouveau les alentours. Mais on constate dans l’ensemble un grand changement et une nette amélioration. Dans les régions traitées, la radioactivité a été réduite de dix-huit pour cent, ce qui est déjà un gain exceptionnel.
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date : 18-02-2017
I

(pages 11 à 13)

Paul venait de pousser la porte à tambour d’un rade si branché qu’il n’accéda au bar que difficilement !… Tant il y avait de monde !… Il avait envie de s’évader… Dès le premier coup d’œil, le lieu lui plut, à la fois par la fantaisie du décor et ses dimensions hors du commun : on y respirait en dépit de la foule !

Aucune femme fatale en vue !… Tant mieux ! songea-t-il. Il pourrait boire plus que de raison, pour oublier les turpitudes de la journée. Il commanda une Adelscott. Trois balles, lui dit-on. En bon français, on aurait parlé d’euros, mais, ici, c’étaient des balles !… Pourquoi ?… C’était sans doute « chébran » !

Les yeux vagues, rivés sur des bulles qui s’épanchaient, il méditait, insouciant de l’agitation des noctambules. Il jeta subrepticement un regard vers un halo fade sur le mur, y représentant la pendule : minuit dix ! À quelle heure était-il entré ?… Peut-être aux douze coups de minuit, comme dans un conte singulier !…

Tandis qu’il observait la promptitude des barmaids et barmans, une blonde était arrivée auprès de lui. Devait-il lui faire la causette, ou passer pour un goujat ?… À cette heure, il n’avait nullement envie de pérorer ! Il la regarda néanmoins par politesse. Elle lui sourit. Il lui rendit sa marque de courtoisie.

— Alors, poupée, tu baises ? !…, entendit-il soudain à proximité, fortement et bien clairement exprimé…

La fille ne broncha point. Cette question lui était pourtant adressée ; et par un gus qui avait visiblement, ce soir, pété les plombs !… Lequel réitéra son offre ! Elle ne sourcilla guère. Après tout…, quelques banalités…, projetait déjà Paul…, et il pourrait, qui sait ?, l’inviter… Or il se fit souffler le joyau. Il replongea donc dans sa mousse et ses pensées. Mais soudain étonné du silence à son côté, il leva les yeux pour voir la jeune femme se singulariser comme sourde et muette… Et lui qui ne connaissait rien de la langue des signes !

Pourquoi son colis n’était-il pas encore arrivé ?…, se demandait-il. Il tentait d’y trouver maintes explications. Se serait-on trompé d’adresse ? Le lui aurait-on volé dans sa boite aux lettres ? Impossible !… Il ne pouvait pas même y glisser sa fine main !… Y aurait-il des grèves larvées ?… On n’en entendait toujours pas parler !… Aurait-on oublié d’y faire figurer le pays ? Mais qui ne connaissait pas Paris ? Quoique… Allez savoir !…, un original qui ne prendrait pas la tour Eiffel pour le centre du Monde !… En attendant, son contenu lui était primordial, autant ce soir que quelques mousses qui le feraient, d’ici quelques heures, planer !…

Il redemanda une Adelscott, et, ce faisant, dut se tourner vers sa voisine. Elle semblait dans quelque rêverie, sirotait un cocktail. Putain, qu’elle était bien roulée !… La bière arriva. Il tendit un billet.

Bon, ce colis…, qui occupait malgré lui son esprit !… Après tout, s’il était ici, c’était pour ne plus penser…, oublier… Mais on lui tapait à l’instant sur l’épaule pour lui suggérer…, et par signes…, de faire attention à quelques effets personnels, le temps de faire un tour aux toilettes… Force fut de s’intéresser à la « poupée ». Tiens, un roman ouvert, et en russe, apparemment ! Au jugé, vu le physique et l’habillement, elle aurait pu sans conteste venir du froid !… Quasi rien sur le dos par une température avoisinant le zéro !… Il dut « se battre » deux fois pour protéger les affaires de la demoiselle, dont on faisait fi ! Elle reparut sous peu, le remerciant d’un sourire. Il lui offrit un verre. Elle refusa gentiment, elle devait partir.

Une heure plus tard, elle était toujours ici, entourée de guignols et de gugusses !… Pour lui, il était temps de s’échapper, de prendre quelques minutes le frais, avant de rallier son gite, à pied ou en taxi ; à cette heure, le dernier métro était passé depuis belle lurette !… Comme il s’en allait, il sentit son regard… Il lui adressa un salut discret. Une qui resterait ce soir en filigrane !…

Dehors, il hésita : rentrer chez lui ou faire la foire ?… Le froid le saisit, le faisant d’ores et déjà greloter. Se mettre au chaud l’emporta.
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pages 168 et 169…

L’Irak n’étant pas si loin, on profita de l’équipement encore sur place, en cette seconde décennie du vingt-et-unième siècle, pour se faire aider. On achemina par le fait une jeep singulière, issue de la conquête spatiale, véhicule électrique tout-terrain à énergie solaire. Car l’ensoleillement, ce n’était pas ce qui manquait dans le Rub’al-Khali !

Un hélicoptère Sikorsky UH-60 Black Hawk déposa bientôt sur les lieux une petite équipe et son matériel, ainsi que la jeep solaire.

Mais dans ce cadre délaissé par les humains – selon la légende, un endroit abandonné à des êtres d’autres espèces, des sortes de « djinns », qui étaient dans les croyances musulmanes, des esprits bienfaisants ou des démons –, la mission devrait crapahuter jusqu’au voisinage des coordonnées géographiques indiquées par le médium.

Tandis que des membres de l’expédition devaient attendre, sous des tentes, dans un camp de base sommairement aménagé, Kevin et Andrew grimpaient à l’instant même dans la jeep insolite, capable d’escalader les plus hautes dunes de ce désert impitoyable.


Était-ce déjà le soleil qui leur jouait des tours ?… Du sommet d’un monticule impressionnant, une sorte de message de bienvenue leur apparut sur le versant opposé. Mais ce ne pouvait être en ces parages qu’un mirage… : « Ici commence le califat d’Hélios, terre interdite aux non-bédouins. »
Diable, qu’était-ce donc que cela ?… Sinon un effet d’optique faisant ondoyer le sable jusqu’à en délivrer cet avertissement ?… Ou d’ores et déjà les djinns qui, ainsi, se manifestaient… Ce n’était guère rassurant…

Heureusement approchait le point suggéré par le médium. Tandis que Kevin, avec son allure de boyscout, conduisait la jeep, Andrew, jeune ingénieur officiant depuis peu dans les services parallèles, était aux instruments. À proximité dudit endroit, ils s’arrêtèrent soudain. Et scrutèrent les environs avec de puissantes jumelles ; du sable, rien que du sable à perte de vue, et pas même dans ce coin la moindre flore si ce n’était parfois un brin d’herbe rabougri qui, désespérément, s’accrochait ; et, naturellement, comme on devait s’en douter, pas la moindre piste nouvelle en relation avec les occupants de la cassette. À moins que ces derniers ne sortissent la nuit, et de dessous les sables, pour venger ceux qui, ici, n’étaient pas Bédouins, comme on semblait les avoir prévenus…

Légende…, légende assurément que tout cela, pensaient les deux Américains. D’ailleurs, l’inscription sur les sables chauffés à blanc, à peine lue, ne s’était-elle pas effacée d’elle-même, maintenant que les visiteurs avaient été avisés des dangers qui les guettaient… Et la première menace, c’était bel et bien ce soleil de plomb, qui plombait jusqu’à leur conscience.
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pages 148 et 149…

— Vous pouvez disposer, Peter… Je vous remercie… Ah si ! on n’en a pas encore parlé…, que pensez-vous de mademoiselle Lénaïs, la petite amie de Jesse ?…
— Si vous voulez mon avis, Monsieur…, bien jolie, et avec beaucoup d’éducation et, semble-t-il, bien plus jeune que monsieur Jesse… Il a beaucoup de chance !…
— Ne soyez pas jaloux, Peter, parce que Jesse a trouvé jeune escarpin à son pied… L’amour n’a plus de limites aujourd’hui.
— Quand même…, je trouve qu’il a bien de la chance !
— Alors, qu’en pensez-vous ?
— Comme je vous l’ai dit, beaucoup de bien.
— Elle ne vous a pas semblé un peu étrange. Avez-vous pu la surveiller, comme je vous l’avais demandé ?…
— Autant que mes devoirs le permettaient… Non, non, rien de suspect, rassurez-vous…, qu’une charmante personne parlant merveilleusement anglais, et sans accent frenchi. Mais peut-être qu’elle n’est pas Française ?…
— Si ! si !…, mais de parents diplomates qui ont beaucoup voyagé de par le monde… C’est ainsi qu’elle a vécu ses premières années parmi nous, et la raison pour laquelle elle s’exprime parfaitement dans notre langue.

Olson aimait ainsi tester l’impression que faisaient les agents dont il avait la charge. Jamais, à Peter, il ne disait qui était qui… Et entre les touristes qui s’arrêtaient aux abords du château, croyant que celui-ci se visitait, les gens du cru, et les fort nombreuses relations de Ralph, il ne pouvait savoir qui, parmi ces personnes, était agent, si ce n’était, parfois, au détour d’une conversation.

Lénaïs avait donc eu la mission d’avoir à l’œil Jesse Mole. C’est pourquoi, suivant Jesse à la trace, elle s’était retrouvée dans cet hôtel, dans lequel Jesse était entré au petit bonheur la chance. Par contre, elle, était connue de l’agence Lipovicci, car elle avait été peu à peu repérée, son visage ou de similaires traits apparaissant bien trop souvent là où il n’aurait pas fallu qu’ils fussent localisés… ; si bien que, de fil en aiguille, on en avait déduit qu’elle n’était nullement ici par hasard, mais plutôt à dessein et en pleine connaissance de cause, et qu’elle ne pouvait être qu’une sorte d’agent trouble dont il faudrait à l’extrême se méfier et, par là même, surveiller de près… Des sbires de l’agence Lipovicci informèrent donc leur patron, qui donna aussitôt l’ordre de ne plus la perdre de vue…
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Isotop 400
– Mais regarde-moi un peu cette gueule de con !…

Le policier
– Cette fois, j’ai bien entendu… Qui me traite de con ? !… Aucunes lèvres n’ont bougé… Qui parmi vous est ventriloque ?…

Harry
– Mais personne, monsieur… Je vous le jure…

Le policier
– Vous vous foutez de moi !… Pas de papiers… Descendez !…

Isotop 400
– Il est furieux, le pépé !… Il aime pas qu’on parle de sa gueule !… Je le vois dans son regard, et j’entends sa voix courroucée… (Un temps) Et moi, je dis… Que personne ne sorte !

Isotop verrouille sur-le-champ toutes les portières.

Le policier
– Quelqu’un est ventriloque parmi vous, ça c’est sûr !… Ou cette voiture est diabolique !…

Isotop 400
– Diabolique ! Diabolique ! Regarde-toi, face de rat !

Le policier
– Mais on m’a traité
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Jean crut à un effet pyrotechnique de cinéma… pour épater la galerie !… Olson était vraiment un personnage unique ! Mais Pierre avait disparu. L’espace était nu. Sacré farceur ! pensa-t-il. Où était donc passé l’homme en jogging ?!…
— Étonnant, hein ?!… annonça Olson.
— Tout à fait. Votre tour de magie est remarquable.
— Je crois que l’on ne s’est pas compris, monsieur Piernet… Ce n’est pas du tout de la magie. L’homme s’est sublimé. Il s’est désintégré si vous préférez… monsieur Noilou… inspecteur André Noilou !…
À ces derniers mots, Jean se tourna vers lui, ébahi, littéralement interdit. Ralph Olson, quant à lui, continuait sur sa lancée :
— Parfait, le déguisement ! Très bien, le coup de votre étude sur les châteaux !
— Mais…
— Intéressant, mon petit feu d’artifices…
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— Au fait, ces nouvelles ?… interrogea-t-il.
— Elles sont relativement bonnes… William loge chez une inconnue, comme on le lui avait demandé. Nous avons d’ores et déjà pris quelques renseignements sur elle… Elle est blonde, élancée, jolie, un peu vamp peut-être… Voulez-vous voir sa photo ? On me l’a envoyée par mail.
Olson proposa d’y jeter les yeux plus tard : cela ne pressait pas. En revanche, il semblait impatient de savoir ce que les autres protagonistes étaient devenus. Ted lui communiqua que Pierre se trouvait bien dans l’appartement de la 46th Street, et que Barbara logeait chez Olga Kenneth à Santa Monica. Ils étaient désormais bien intégrés à la vie américaine.
— Un beau réseau que nous avons là ! s’exclama-t-il. Au fait, quelle heure se fait-il, Ted ?


Il revint quelques minutes plus tard, portant une tasse et une soucoupe. Il avait pris place à côté de Ralph, et caressait la chienne à rebrousse-poil.
— Quelle belle journée qui s’annonce ! dit Olson entre deux bouchées. Regardez déjà ce beau soleil, et il est à peine dix heures !
— Oui. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, le temps se gâte !… répondit Ted.
Avait-il des nouvelles ?!… Est-ce que les deux femmes avaient été contentes de leur soirée hollywoodienne ?… À vrai dire, Ted n’en savait rien, mais il informa néanmoins Olson que la petite s’était dégottée un ringard ! Alors, le maître voulut en savoir plus…
— Un artiste quelconque, ajouta-t-il.
C’était pourtant un bien noble métier, estimait Olson, les artistes faisaient rêver le monde.
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date : 13-10-2013
mais rien ne se passa ; qu’un long discours en arabe auquel, forcément, je ne compris rien.
Et quand la chose cessa enfin, j’eus un profond soupir de soulagement. Décidément, on avait toujours besoin d’un authentique secours féminin.

*

Ce jour-là, et pour la première fois de ma vie, je passai ma nuit dans une geôle. Bahira n’avait pas été garce… à peine femme…
Séance tenante, l’on m’arrêta, me mit les fers, me conduisit dans un trou à rats !
Et ses yeux maquillés, d’habitude si grands, si bons, n’exprimaient plus rien ; des yeux vides et lointains, si différents du regard que j’avais jusqu’à présent connu.
Bien plus tard, l’on vint me chercher pour me soumettre à la question. Rituel insensé, rappelant des époques qu’on aimerait à jamais révolues.
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date : 13-10-2013
et j’appris en cet endroit, assis à l’ombre des arbres sur ce banc de chêne, ce qu’était la Terre de raison. Il s’agissait d’une sorte de lieu mythique, créé par les nations en l’absence de guerre sérieuse. Là, l’homme – au plus large sens du terme –, animal intelligent s’il en est, pouvait enfin exprimer dans cet “eldorado” toute sa haine de l’autre – races, religions et cultures, confondues. La plupart savaient qu’ils ne reviendraient pas… mais qu’importe ! Une multitude de gens rêvaient néanmoins de partir là-bas... si loin…
Je trouvai cela très étrange. L’homme était ainsi fait d’ambiguïté et de déraison. Pourquoi, des années durant, une telle information ne m’était pas parvenue ?!… Je n’en savais rien, car certains événements vous …
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