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Commentaires de livres faits par Julitlesmots

Extraits de livres par Julitlesmots

Commentaires de livres appréciés par Julitlesmots

Extraits de livres appréciés par Julitlesmots

« De chaque citron naîtra un enfant, et les citrons ne mourront jamais ». Un vers tiré du poème de Nizar Qabbani, lu par l’héroïne lors de la manifestation marquant l’anniversaire de la révolution

La Syrie n’aura jamais été aussi proche, malgré les réseaux sociaux, les informations, beaucoup se sentent bien éloignés de ce conflit et ne se sentent pas concernés. Ce qui se passe là-bas ne les concerne pas. Ne nous concerne pas… Pourtant, en tant qu’être humain, nous devrions toujours être concernés par le malheur des autres et ne pas fermer les yeux…

Et même si, je me sens éloignée, moi-même, l’autrice Zoulfa Katouh a réussi à m’y emmener, à vivre les bombes, la peur. A sentir l’odeur métallique du sang, à entendre les cris de peurs, de douleurs.

J’ai été très émue de vivre ces moments, très descriptifs et palpables. L’atmosphère poisseuse, irrespirable m’a parfois fait suffoquer, comme les personnages qui survivent et s’accrochent à la vie, malgré tout. Le cerveau de l’être humain se met en mode automatique pour préserver le peu de santé mentale qu’il peut rester. Mais à quel prix…


Homs et son hôpital ont beau être à plus de 4 000km de nous, l’horreur est palpable et ce livre permet de se rendre compte de notre quotidien, paisible en comparaison.

Il n’est jamais facile de vivre dans un pays en guerre et le quitter est toujours un déchirement et jamais un choix délibéré. C’est un exil pour survivre et c’est ce que l’autrice explore.

Partir ne sera pas facile. Je sèmerai des morceaux de mon cœur brisé derrière moi sur les côtes syriennes, et les cris de mon peuple me hanteront jusqu’à là fin de mes jours

Entre le moment où la décision est prise et les premières pensées d’un possible exil, se passent généralement un temps infini, jusqu’au moment où partir est une question de vie ou de mort. Ce livre, montre avant tout comment on devient réfugié, comment on fait ce choix. On ne devient pas réfugié volontairement et je trouve très intéressant que ce genre de livre soit accessible à des jeunes lecteurs.

La romance, même si elle peut surprendre, dans un contexte de guerre, montre à quel point le moindre signe d’espoir permet de survivre. Et en toute sincérité, elle vient apporter un peu de répit au milieu du chaos. Des moment de calme avant l’effondrement Nous ne sommes pas ici dans une romance ordinaire, l’autrice elle-même parle de romance s’inspirant de celles du 19ème siècle où l’amour, les sentiments prennent le pas sur le corps. C’est émouvant, beau , sans jamais tomber dans la mièvrerie. Elle n’est qu’un prétexte pour explorer les dégâts d’une guerre intestine, bien loin de nos préoccupations.
https://julitlesmots.com/2024/04/12/tant-que-fleuriront-les-citronniers-de-zoulfa-katouh/

Un livre émouvant, poignant, à découvrir, pour comprendre une réalité que l’on ne connaît pas et avoir une réflexion sur l’exil, la guerre et ses conséquences, mais aussi se rendre compte de ce qui se passe ailleurs, de la capacité de résilience de l’être humain, mais surtout passer un moment aux côtés de personnages forts, face à des choix qui n’en sont pas.
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Je ne lis que très rarement des biographies, surtout contemporaines ! Si j'en lis une, en général, la personne n'est plus de ce monde… Enfin, vous comprenez mon idée, je pense. Pourtant , Beyrouth-sur-Seine m'a tout de suite donné envie de plonger dans la vie de Sabyl Ghoussoub, enfin surtout celle de ses parents !

Et puis franchement, ce titre est tellement bien trouvé, évocateur, que je ne pouvais pas passer à côté.

Sabyl Ghoussoub donne la parole à ses parents, à ces hommes et ces femmes, tiraillés entre deux pays. L'exil au péril de sa vie. Un pied en France, un pied dans leur pays. Comment se sentir épanoui, heureux, lorsque la moitié de son coeur est ailleurs.

L'auteur, nous fait découvrir à la fois ses parents, leur humilité, leurs peurs, mais aussi tout un pan historique que ce soit du Liban ou de la France sur plusieurs décennies. On apprend, beaucoup de choses sur la politique qu'elle soit libanaise, ou française et j'ai trouvé ça excellent !

J'ai retrouvé quelques parallèles entre ce que j'ai pu vivre, ressentir mais aussi ce qui a parsemé ces années où la guerre au Liban touchait tout Paris. le monde intellectuel était largement influencé par la culture libanaise avec une sensation de fusion entre le Liban et Paris.

L'auteur décortique les évènements libanais, et leur influence sur la capitale française tout en analysant les réactions, les peurs de ses parents, mais aussi, chose complètement folle, il met en exergue les attentats qui ont eu lieu à Paris, et les combats qui ont lieu au Liban. Les scènes de combats versus les images sanglantes des rues de Paris. C'est franchement fou et diablement bien construit, on est saisie d'effroi et en même temps c'est une illumination.

Un texte court, dense, triste et beau à la fois. Un hymne à ses parents, un livre plein d'amour, tout en retenu, car l'auteur n'omet rien. Il y parle de ses oncles, impliqués dans la politique libanaise, pas forcément dans le même camp qui font l'Histoire de son pays.

A travers ce récit, il raconte l'exil mais aussi le deuil d'un pays déchiré par la guerre et les luttes fratricides.

C'est un histoire d'une rare finesse, tout en profondeur, qui évoque à la fois des sujets politiques, géopolitiques, qui malgré leurs complexités, sont rendus accessibles par les descriptions et la vulgarisation que l'auteur apporte. Un livre nécessaire sur l'identité, l'exil, l'appartenance, l'enracinement.

« Mes références viennent d'ailleurs et beaucoup du monde arabe, pourtant j'ai grandi en France. J'ai alors l'impression bancale d'avoir grandi ailleurs tout en ayant grandi ici. »

A lire si vous voulez tenter de comprendre le déracinement. Si j'osais, je dirais que ce livre devrait faire partie des oeuvres obligatoires du cursus scolaire au lycée.
https://julitlesmots.com/2024/03/19/beyrouth-sur-seine-de-sabyl-ghoussoub/
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date : 20-04
Une petite nouvelle assez courte, dont j'ai savouré chaque mot. Trois ans après Frère d'âme, j'ai retrouvé cette musicalité particulière dans la plume imagée de l'auteur parfois fantasmée, mais qui me touche particulièrement.

La plume de David Diop a un côté hypnotique et j'étais donc curieuse de découvrir ce qu'il allait proposer dans ce conte initiatique destiné à un public plus jeune.

En abordant des sujets aussi forts que la guerre, la mort, la misère et l'injustice, l'auteur redonne au conte pour enfant, sa place centrale. En effet, en découvrant ce type de récit, on revient aux contes de notre enfance et à l'essentiel. Les héros, surmontent toutes les pires difficultés et malgré toute la noirceur que cela peut avoir, je pense que cela développe l'imagination des enfants. A force de leur lire des contes aseptisés, leurs rêves le deviennent aussi.
La manière dont l'auteur use de la langue française, nous fait redécouvrir toute sa poésie, au point parfois de perdre toute sensation et de se perdre dans l'espace-temps.

Diop est à la fois un conteur, mais aussi un poète qui joue avec les mots pour mieux nous les faire apprécier. On se laisse porter par la plume, et malgré des sujets graves, on ne retient que cet état de grâce dans lequel l'auteur souhaite nous entraîner. Cela ne retire rien à la gravité, bien au contraire, elle devient palpable, elle devient notre, pour mieux la vivre et s'en imprégner.

L'auteur confirme tout l'amour qu'il porte à l'être humain, mais surtout met en lumière les oubliés, les incompris, les pauvres, ceux qui se battent, mais aussi, ceux qui espèrent et continuent de rêver pour mieux se réveiller et sortir du pays de rêve.
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date : 20-04
C'est en lisant de cendres et de larmes, un thriller aux accents fantastiques que j'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Sophie Loubière. Lorsque j'ai découvert qu'Obsolète sortait, je me souviens avoir ressenti cette pointe d'impatience face à l'attente.

L'intrigue promettait un bon moment de lecture et je n'ai pas été déçue !

L'intrigue a beau se situer dans 200 ans après l'effondrement de la civilisation moderne, certaines thématiques sont déjà bien présentes et actuelles et n'ont rien du récit d'anticipation.

En partant de thématiques très actuelles, l'écologie, l'épuisement des ressources, la baisse de la natalité, tout en explorant en profondeur la place de la femme, Sophie Loubière crée un futur à la fois éloigné, mais très proche de nos préoccupations actuelles. le postulat étant que les solutions existent bien avant l'effondrement et pourtant, l'Homme dans toute sa capacité à fermer les yeux n'a pas anticipé cette fin annoncée.

C'est à la fois un thriller d'anticipation noir, une étude sociétale mais aussi une exploration de l'âme humaine avec ce qu'elle a de plus complexe, notamment avec l'éducation des enfants. La place de la femme mise au rebut, arrivant en fin de vie, à cinquante ans, doit se retirer. Enfin, elle est retirée de son foyer, déclarée obsolète, car elle ne peut plus procréer. Son rôle premier étant dévolu à la procréation, elle doit laisser sa place et permettre à l'homme de créer une seconde famille, car lui n'a aucun souci pour engendrer.

Outre cette thématique principale, Sophie Loubière, décortique l'impact du retrait de la femme sur sa famille,, tout en se penchant sur la revisite de certains faits historiques, balayés pour mieux déconstruire les idées afin d'en imposer d'autres.

Les sentiments sont tempérés par des implants qui permettent de ne plus ressentir ce qui pourrait perturber. Mais le fait de bannir les sentiments n'est pas toujours ce qui rend l'être humain plus humain. La complexité des sentiments, n'est-elle pas, malgré les horreurs, ce qui rend l'être humain plus empathique ? C'est une des questions que l'on se posera à plusieurs reprises. Sophie Loubière, se pose comme une visionnaire, en s'attaquant à la place de la femme dans le futur en observant ce qui se passe aujourd'hui. le fait est qu'il est difficile pour la femme de disposer librement de son corps, dans certains endroits du globe et ce qui aujourd'hui nous fait réagir, ne le fera certainement plus dans un futur où la terre compte davantage de femmes que d'hommes et où la diminution de la natalité implique la disparition de l'humanité.

L'auteure, pousse le lecteur à la réflexion à travers le portrait de plusieurs femmes, arrivées au moment du « Grand recyclage » et sa normalisation. Elle décortique les usages de cette nouvelle société, son évolution, mais aussi son mode de pensée.

Deux intrigues en une, chacune se construisant en parallèle de l'autre, et même si elles ne se rejoignent pas, elles mettent en exergue ce qui ne fonctionne pas dans ce 2224.

Sophie Loubière ne pouvait construire ce type d'intrigue, sans glisser une enquête sur la disparition de trois fillettes… Même si au paradis, il ne peut pas y avoir de mort, celle-ci amène une enquête particulière, tout en explorant les limites d'un tel système.

C'est assez compliqué de parler de ce livre sans divulguer l'intrigue, car tout est intéressant, tout est transposable à notre époque, tout fait froid dans le dos, malgré le tableau idyllique qu'on veut nous dépeindre…

En s'aventurant vers l'anticipation, avec une pointe de thriller, et un zest de polar, Sophie Loubière prend une certaine hauteur avec un univers dense réfléchi et plausible, puisqu'à travers des recherches très poussées, elle utilise ce qui existe en 2024, pour enfin le rendre aboutit en 2224. le grand recyclage ne concerne pas que les femmes, c'est toute une société qui se recycle, parfois au détriment de son humanité la plus profonde où le rôle premier de l'être humain est la procréation.

L'être humain n'étant plus maître de ses choix, sous l'égide d'un grand chef d'orchestre serait-il capable de discernement ? de faire la différence entre le bien et le mal lorsque tous les sentiments sont annihilés ? le fait de passer sous silence, ou d'arranger certains pans historiques, permet-il de gommer ce qui ne va pas chez l'Homme ?

Pour le savoir, il vous faudra découvrir ce livre truffé de bonnes idées, mais aussi diablement construit, où le talent de conteur frise la perfection. Je ne me suis pas ennuyée tout au long de ce récit dense et d'une grande intensité.

https://julitlesmots.com/2024/04/09/obsolete-de-sophie-loubiere/
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Selon Machiavel, l'homme, cherche toujours à conquérir le monde et cette conquête constituerait le fondement de la société…

" Tout n'est pas politique, mais la politique s'intéresse à tout."
Nicolas Machiavel

D'or et de jungle, n'est pas un simple livre d'aventure. C'est à la fois un livre qui nous fait voyager, puisqu'on se prend parfois pour des touristes qui découvrent un beau pays, tout en apprenant que la façade cache bien des travers. Mais c'est aussi une étude géopolitique très intéressante, puisque les pages défilent ente les paysages, la politique, son placement géographique et l'intérêt qu'aurait un géant du numérique à s'en emparer ! Car une grande partie du récit tourne autour de l'organisation d'un coup d'état….

Si ici l'idée principale est de permettre à une multinationale d'avoir son propre Etat pour ne plus être dépendante de politiques qui vont à l'encontre de son expansion et bloquent ses intérêts, l'auteur va plus loin que la simple organisation que peut mettre en place une société privée pour déstabiliser un Etat et en faire ce que bon lui semble.

Les intérêts privés sont couplés aux intérêts humains, tout en gardant une certaine humanité tout le long du récit, au point que parfois, on aurait tendance à oublier le sujet principal.

Son expérience de diplomate a certainement permis à l'auteur de construire un récit plausible et captivant de bout en bout, dans lequel le Brunei ne sera plus un secret pour vous.

J'ai parfois eu le sentiment de faire partie de l'intrigue aux côtés de personnages tous aussi intéressants les uns que les autres et j'ai pris un plaisir fou à découvrir le plan qui se met en place tout au long du récit ! C'est parfois machiavélique, incroyable de raisonnement, et cela nous garde sous tensions jusqu'au point final !

Un livre très humain, pour un sujet qui peut sembler loufoque, où les arcanes du pouvoir et ses dérives sont décortiquées, pour notre plus grand plaisir. Jean-Christophe Rufin construit un scénario brillant, porté par une plume accessible, visuelle, réaliste, où la dimension sociale ne peut s'affranchir de la dimension économique, et politique.

Le pouvoir étant entre les mains de multinationales, parfois peu scrupuleuses, l'humain n'est plus qu'un tout petit rouage d'une mécanique dont il ne maîtrise rien.
Ce n'est pas moins qu'un coup d'état clé en main que nous livre Jean-Christophe Rufin et je me suis régalée ! Alors n'hésitez pas. C'est brillant, brillamment écrit, réaliste et amoral puisque cela fait froid dans le dos, car reflet du monde actuel.

https://julitlesmots.com/2024/02/09/dor-et-de-jungle-de-jean-christophe-rufin/
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En s'inspirant de la célèbre photo de Robert Cappa “La tondue de Chartres” prise en août 1944 à Chartres Julie Héraclès signe une fiction historique, avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond et prête vie à cette femme tondue portant son bébé.

Simone, fascinée par la langue et la puissance de l'Allemagne, est prête à tout pour sortir de sa condition sociale, quitte à y brûler ses ailes.

Je suis très partagée quant à cette lecture.

J'ai apprécié la plume sans fioriture de l'auteure, la gouaille de Simone qui malgré son instruction, manque cruellement d'éducation, d'empathie pour les autres. On peut d'ailleurs se dire que le manque d'amour de ses parents la pousse à l'extrême. Toutefois, ce serait minimiser le fait qu'elle n'ait eu aucune compassion même pour sa meilleure amie, juive qui doit fuir. Elle vit son départ, comme un abandon… Comme si tout ne devait tourner qu'autour d'elle, de ses désirs et ses choix.

J'ai parfois eu de la compassion pour cette jeune fille, et même si j'ai parfois été tentée de me focaliser sur son histoire d'amour et ses sentiments, je n'ai pu, ni voulu, oblitérer ce qui se passe en périphérie de sa vie. Simone, écrase, broie, ignore et regarde de haut, ceux qui ne pensent pas comme elle, ceux qui l'empêcheraient d'obtenir ce qu'elle veut. Elle rêve sa vie, comme si le moule dans lequel elle est n'était pas le sien. Elle se jure d'être libre, d'être aimée, tout cela sans un regard pour les dommages collatéraux.

Mais il m'est impossible de comprendre que l'on puisse, par soif d'élévation sociale, ne pas voir ce qui se passe autour de soi. J'ai voulu la croire naïve, mais quelques phrases me font dire qu'elle ne l'était pas tant que ça.

J'ai à la fois détesté Simone et à la fois eu beaucoup de compassion pour elle, pour sa vie, son amour. Mais je ne peux cautionner sa collaboration. Sa jeunesse n'excuse pas tout.

Simone Grivise, personnage fictif de Simone Touseau, 23 ans, connue pour ses affinités affichées avec les soldats nazis pendant l'Occupation, et pour avoir entretenu une liaison avec Erich Göz, dont elle a eu un enfant. En 1943, Simone Touseau adhère au Parti populaire français (PPF), parti collaborationniste fondé par Jacques Doriot. Ce qui lui vaudra une peine de dix ans d'indignité nationale, prononcée par la chambre civique ainsi que deux ans et dix mois de prison.

On découvre, donc, la vie romancée d'une jeune femme reconnue coupable de collaboration pendant la guerre. J'ai parfois eu le sentiment que l'auteure lui trouvait des excuses, mais peut-on en trouver ? L'âge, est-il une excuse ? Je ne crois pas. du moins, j'ose espérer que non. Je suis déjà révoltée par toutes ces femmes et ces hommes qui ont retourné leur veste pendant cette sombre période, alors je ne peux pas excuser ce manque d'empathie, ni de compréhension.

Je peux comprendre que l'on puisse tomber amoureux d'une personne de l'autre camp, mais il ne faut pas minimiser les choses. Surtout qu'ici, Julie Héraclès, prête plus d'empathie à l'homme aimé qu'à Simone elle-même.

Les tondues ont servi d'exutoire et ce n'est effectivement pas glorieux, sachant que certains, étaient du côté de l'occupant…

Julie Héraclès assume l'histoire romancée : « Ce que j'ai fait, ce ne sont pas des recherches d'historien, ce sont plutôt des recherches pour m'imprégner d'une époque, de la manière dont on vivait, dont on parlait. J'ai lu des ouvrages d'historiens, mais très peu. » « J'ai ajouté des épisodes aux événements qu'on connaît déjà, c'est pour ça que c'est un roman. J'ai pris beaucoup de libertés avec la vérité historique. »

L'histoire de la vraie Simone a été largement décortiquée dans La Tondue de Gérard Leray et Pierre Frétigné et ce n'est certainement pas la victime qu'en fait l'auteure.

Même si je n'oublie pas que ce sont deux histoires différentes, je ne peux me détacher de la grande Histoire.

« Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil… » – Philippe Claudel : Les Âmes grises

Je reconnais pourtant de belles qualités dans le récit, des réflexions intéressantes sur le bien et le mal, une plume très visuelle et rythmée, même si parfois, j'ai trouvé que la narratrice avait plus de la jeune fille actuelle que de celle des années 40.

Je suis par ailleurs, assez surprise car ce livre ressemble étrangement à "Des jours et des nuits à Chartres" de Henning Mankell....

https://julitlesmots.com/2024/03/27/vous-ne-connaissez-rien-de-moi-de-julie-heracles/
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Un livre très sympathique pour découvrir l'univers des mangas.

On comprendra que c'est un monde beaucoup plus vaste qu'une simple BD qui se lit à l'envers !

La partie historique du manga à travers les siècles est très intéressante, ludique et très instructif, notamment avec l'arrivée en France des animés, avec le club Dorothée et tous les raccourcis qui ont été fait à l'époque et qui n'ont pas spécialement donné une bonne image du manga.

Le fait que ce soit raconté par deux ados passionnés, rend la lecture actuelle, avec un langage dont ils se sentiront proches, sans pour autant tomber dans un langage incompréhensible pour les plus vieux, nos ados aimeront y lire leurs mots pour comprendre un thème enfin rendu accessible aux néophytes.

L'univers du manga est beaucoup plus large qu'on en le penserait et ce livre parsemé de références, donnera envie de lire à nos chers têtes "blondes".

Une lecture parsemée d'humour, de références, accessible et très intéressante. Je recommande vivement à partir de 9 ans.
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Une lecture jeunesse, rondement menée, qui donne envie, même à nous adulte d'en découvrir plus. le suspens est bien présent, ce qui fait qu'on enchaîne les pages, sans jamais s'ennuyer.
Un livre assez ludique, pour donner envie aux jeunes lecteurs. Indiqué pour les 6-9 ans, je trouve ça un peu jeune. Une lecture plus adaptée pour les 9-11 ans, à mon sens. Mais tout dépend du lecteur et de son appétence.
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date : 28-10-2022
J’ai savouré cette lecture du début à la fin, sans aucune pause tellement j’étais immergée dans l’intrigue, par les descriptions très visuelles, mais surtout, j’ai complètement été entraînée par le rythme fou que nous impose l’auteur. Il y a une sensation d’urgence à comprendre, résoudre et trouver le fin mot de ces histoires…

La construction narrative, même si elle est assez classique, avec toutes ces enquêtes qui sont menées en parallèle pour au final n’en former qu’une, pourtant, ce type de construction a fait ses preuves, du moins chez certains auteurs, et lorsque c’est bien fait, c’est franchement un régal !

C’est un peu une construction en entonnoir, où nous avons plusieurs crimes, dont je vous laisse découvrir l’étendue, plusieurs enquêtes très différentes, mais qui vont peu à peu faire émerger les coupables. Ici, l’auteur va plus loin, en explorant la manipulation construite comme une toile d’araignée autour des plus vils instincts humains. Et c’est peu dire…

Fan de thrillers et romans policiers, cela faisait un moment que je n’avais pas lu un livre de cette qualité. Tout y est ! L’intrigue, la plume vive et incisive, avec ce qu’il faut d’empathie pour rendre les personnages attachants, les descriptions très visuelles que ce soit des paysages ou des personnages, et surtout cette urgence palpable où tout s’accélère jusqu’au final. Il n’y a pas de temps morts, on est happé, on souffre, on souffle et on essaie de sortir la tête des pages pour espérer ne pas y perdre son âme. On nage et surnage dans l’horreur absolue et on essaie de ne pas se noyer dans la crasse, on aspire quelques bribes d’air pour ne pas être asphyxié tellement, c’est nauséabond.

Un page-turner à la construction implacable, qu’il est difficile de poser, dont j’ai savouré chaque mot, chaque ligne au risque de me perdre entre les pages et être asphyxiée par l’aigle noir…

https://julitlesmots.com/2022/10/07/laigle-noir-de-jacques-saussey/
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J’étais très emballée à la réception de ce livre… Pour autant, je n’ai pas du tout accroché.

Je dirais que la faute revient à plusieurs facteurs qui ne tiennent pas nécessairement à l’intrigue, dont le ressenti reste subjectif.

En effet, l’univers est assez plausible et bien construit, basé sur une organisation sociale inégalitaire, il est assez cohérent, bien exploité, et largement inspiré de la Rome antique.

Peut-être m’a-t-il manqué la lecture du premier livre dans le même univers, mais il est présenté comme pouvant se lire indépendamment de Chromotopia, sauf que l’un des personnages revient très largement sur la ville d’où il vient, Chromotopia, donc le premier livre ! Et je n’ai donc pas compris toutes les allusions qu’il faisait et il m’a manqué un pan entier de l’univers construit par l’auteur, ce qui est franchement frustrant et dommage.

Certains personnages manquent de profondeur et leur psychologie aurait pu être plus nuancée. Ils sont soit méchants soient gentils ! Ce qui rend la lecture assez plate et ennuyeuse au fil des pages.

Au-delà de ces aspects liés à l’intrigue et l’univers, j’ai trouvé qu’il manquait un bon travail de correction. Cela aurait pu éviter certaines erreurs ou contresens bien dommage pour une maison d’édition de cette envergure. Le texte est parsemé de répétitions, qui auraient pu être évitées, pour alléger le texte.

https://julitlesmots.com/2022/10/09/robustia-de-betty-piccioli/
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L’un des rares auteurs auto-édités dont je lis tous les livres. Chaque parution est une nouvelle dégustation que l’on prend le temps d’apprécier.

Frédéric Soulier, ne déroge pas à sa règle avec son nouveau livre tout en profondeur, noir, glauque mais tellement humain.

Les histoires s’imbriquent, s’entrelacent pour finalement nous envahir et nous toucher, pour finir en apothéose.

Au-delà de la construction narrative, il y a la plume et quelle plume ! Travaillée avec minutie, avec recherche et on sent tout le plaisir de l’auteur à manier les mots. Certains diront qu’elle n’est pas accessible, d’autres comme moi diront qu’elle rend hommage à la langue française.

Les personnages sont d’une rare finesse, avec une construction psychologique ciselée. Chacun d’eux laissera son empreinte sur le lecteur, qui ne peut rester indifférent au parcours de chacun.

La petite cerise sur le gâteau, ce sont les mots de Patrice Quélard que l’auteur a judicieusement placé à la fin du livre.

Un auteur de talent dont les maisons d’édition tardent à reconnaître le potentiel et c’est bien dommage.

Un auteur à découvrir, un livre à lire.

C’est sombre, glauque parfois, sans nuance de gris, comme la vie finalement…

https://julitlesmots.com/2022/09/28/ainsi-tuent-les-hyenes-de-frederic-soulierainsi-tuent-les-hyenes-de/
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Je ne vous présente plus la collection « Les futurs de Liu Cixin » que vous avez déjà pu découvrir à travers plusieurs adaptations en bande dessinées, sur le blog.

Le postulat de départ ici est un peu plus conventionnel, même si la moral de l’histoire est un bon rappel. La science-fiction et le thriller se croisent avec Hua Tang, tueur à gages de son état, à qui on demande une chose bien curieuse en ces temps troubles.

Pour comprendre l’intrigue, on retourne un peu dans le passé et on assiste à l’arrivée des extraterrestres et ses conséquences pour l’être humain.

Ce 4ème tome est beaucoup plus complexe, j’y ai retrouvé le thriller que j’apprécie particulièrement et je trouve que les deux genres se marient à la perfection.

Au-delà de la construction narrative, le récit, comme les autres, nous pousse à la réflexion avec notamment la question de savoir si l’argent résout tous les problèmes, permet-il de nous protéger ?… Mais pas seulement, puisque sont abordées, des thématiques qui nous touchent particulièrement, comme la surpopulation et le devenir de l’humanité.

Sous les dessins de Miki Montllò, l’ambiance se veut plus sombre, et même si on peut ne pas cautionner les actes de Hua Tang, on ne peut que reconnaître que l’intrigue se veut résolument mafieuse et on ne peut qu’admirer le travail au niveau du graphisme et également l’intrigue résolument moderne et ancrée dans notre quotidien.

https://julitlesmots.com/2022/10/24/les-futurs-de-liu-cixin-nourrir-lhumanite/
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date : 27-10-2022
Le docteur Stockmann découvre que les eaux de la station thermale de son village sont contaminées. Il se met donc en devoir de prévenir le public. Mais pour remédier au mal, des travaux dispendieux seraient nécessaires. Aussi la municipalité, dont le maire n’est autre que le propre frère du docteur, tente de le faire taire.

Il s’attendait à ce que les gens du village lui témoignent gratitude et reconnaissance, mais voit plutôt les villageois se liguer contre lui. Il perd peu à peu sa clientèle, sa maison est assiégée ; il est devenu un « ennemi du peuple » qui enfin déclare que « l’homme le plus fort du monde est aussi celui qui est le plus isolé » contre la tyrannie de la majorité.

Un ennemi du peuple est une pièce dramatique de l’auteur norvégien Henrik Ibsen. Avec Hedda Gabler et Une maison de poupée, il s’agit de l’une des œuvres les plus célèbres du dramaturge. Publiée en 1882, elle est jouée pour la première fois en janvier 1883 à Oslo. Avec pas moins de deux adaptations cinématographiques :

En 1978, la pièce est portée à l’écran par le réalisateur américain George Schaefer. Le rôle principal est interprété par Steve McQueen.
Le film indien (Ganashatru), du réalisateur Satyajit Ray, est une adaptation dont l’action est transposée en Inde. En 1989, le film est présenté hors-compétition au festival de Cannes.
Javi Rey, à travers les planches colorées et très vivantes, avec un côté assez classique, redonne vie à cette pièce de théâtre dont l’intrigue demeure toujours d’actualité. L’accent est mis sur les enjeux du pouvoir lorsque viennent se télescoper les intérêts personnels. Mais surtout sur la démocratie, la manipulation et la corruption des représentants du peuple.

Même si on retrouve tous les travers d’une société moderne avec le mensonge, la manipulation des masses et la corruption, on y retrouve aussi, l’honnêteté, et la foi en des valeurs profondes de vérités pour le bien commun.

Javi Rey s’approprie l’œuvre originelle pour la mettre au goût du jour et lui redonner ses titres de noblesse, même s’il s’en affranchit quelque peu, il n’a pas besoin de trop s’écarter du message, il met au contraire en parallèle une société de 1882, décrite dans la pièce, et nos sociétés modernes où l’être humain se laisse mener par le bout du nez. Pas besoin d’aller bien loin pour trouver le terreau fertile que Henrik Ibsen avait déjà bien visualisé.

L’intrigue a beau se dérouler en 1882, on peut facilement la transposer à notre époque avec le même état d’esprit.

Javi Rey, nous parle de son inspiration sur Arte.

Cette adaptation très réussie, actuelle m’a donné envie de découvrir le film avec Steve McQueen. Jamais sorti en salles, en France, il a été projeté au Festival de Deauville en 1978 et c’est tout. Il n’a apparemment jamais été diffusé à la tv (en France).

https://julitlesmots.com/2022/10/15/un-ennemi-du-peuple-de-javi-rey/
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date : 27-10-2022
Après son premier livre « La fille d’avant » que j’avais beaucoup aimé, j’étais impatiente de lire son second opus. La fille d’avant, m’a laissé un excellent souvenir, avec cette maison connectée…
J’attendais donc de lire Mensonge avec impatience et j’avais de grosses attentes. Et dès les premières pages, j’ai retrouvé ce que j’avais apprécié, la tension psychologique, que l’auteur arrive à distillé avec précision.

Un livre, à l’atmosphère malsaine, oppressante, dans lequel l’auteur multiplie les fausses pistes, pour mieux brouiller notre cerveau et je dois dire que ça fonctionne bien !

Baudelaire devient un personnage à part entière avec son recueil « Les fleurs du mal » auquel le tueur ne cesse de penser. C’était une manière très intéressante de redécouvrir ces magnifiques poèmes mais aussi certains aspects de la vie de l’auteur. Un bel hommage que J. P. Delanay rend à Baudelaire, condamné pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs.

A travers ce titre, l’auteur apporte une réflexion très intéressante sur le mensonge et la place qu’il peut prendre dans notre vie quotidienne, les limites parfois assez floues qu’il peut y avoir entre le mensonge et la vérité. Au point que même le lecteur n’arrive plus à savoir si ce que vit Claire est réelle ou non…

Malgré le fait que ce soit un bon thriller psychologique, dans lequel on perd facilement la notion de vérité et mensonge, au final inattendu, il m’a manqué une je ne sais quoi, pour qu’il soit à la hauteur du premier. Peut-être qu’à force de brouiller les pistes, de mélanger trop les genres, cela a retiré la substance même du polar que j’attendais.

https://julitlesmots.com/2022/10/27/mensonge-aime-moi-confie-toi-mais-ne-me-crois-pas-de-j-p-delaney/
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La romancière et chroniqueuse judiciaire au Monde Pascale Robert-Diard, nous plonge avec talent dans les atermoiements d’Alice, avocate, qui décide de soutenir Lisa, la petite menteuse.
C’est un roman sur le fonctionnement de la justice, mais aussi sur ses dérives, sur la parole des victimes et sa prise en compte, mais surtout sur le courage d’aller à contre-courant des taboues de notre société.
L’auteure pousse le lecteur à réfléchir sur la figure de la victime, et parvient, à nous faire comprendre le choix de Lisa. La vérité n’est jamais celle que l’on imagine, les institutions sont dénigrées pour leur indifférence, les adultes remplis de bonnes intentions sont mis au pilori tout en douceur, pour démontrer les travers que cela occasionne.
Le mensonge devient le fil conducteur de ce roman, avec ses conséquences ainsi que ses raisons dont l’auteure tente de disséquer l’engrenage.
C'est un livre à lire pour la somme des connaissances du système judiciaire, pour les dérives de #metoo, pour la plume ciselée, la plaidoirie à couper le souffle. Mais surtout pour la réflexion qu’il apporte sur les implications des uns et des autres, les réseaux sociaux, le regard sur notre société.

https://julitlesmots.com/2022/10/26/la-petite-menteuse-de-pascale-robert-diard/
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date : 04-03-2022
Lauréat du Prix 2021 du Polar non publié, organisé par les éditions Novice, j’ai eu le plaisir de découvrir ce livre, grâce au journal 20 minutes, que je remercie sincèrement.

Ce qui m’a attiré en premier lieu, c’est l’idée d’un prix littéraire décerné à un auteur non publié dont le livre a été refusé par plusieurs maisons d’édition. Et je dois dire que ce fut une excellente lecture que j’avais du mal à lâcher. 240 pages dévorées en un après-midi, tellement l’intrigue est bien ficelée, bien dosée avec une plume nerveuse, tout en vivacité.

Imaginez d’un côté, être au cœur d’une enquête sordide aux meurtres barbares, (le meurtrier ne fait pas dans la dentelle), aux côtés de deux enquêtrices aux profils atypiques, ce qui donne du piquant à l’enquête, et de l’autre se retrouver dans la tête du tueur que l’on pourrait presque excuser…

Remonter le temps et se dire que ce qui a été fait il y a quelques années, peut avoir des conséquences dans le futur, réaliser que le passé, les actes conditionnent le futur…

L’auteur a une formation scientifique et cela se ressent dans sa manière d’aborder l’enquête et sa résolution, mais aussi dans la plume, les descriptions et c’est parfois déroutant, pour un esprit littéraire, mais j’ai trouvé que cela donnait une certaine poésie.

La plume est nerveuse, vive, ce qui donne un rythme soutenu au récit, que l’on retrouve aussi avec les chapitres courts, de deux ou trois pages, alternant les points de vue et les personnages. J’aime particulièrement ce type de construction.

Même si je suis friande de ce genre, celui-ci se démarque nettement et apporte une certaine fraîcheur dans le monde du polar.

Il aurait vraiment été dommage que ce manuscrit reste au fond d’un tiroir, le monde du polar peut compter sur un nouvel auteur dont je serais heureuse de lire le prochain surtout s’il est de cette qualité.

https://julitlesmots.com/2022/02/28/prix-du-polar-non-publie-2021-le-chatiment-du-sang-de-celine-picard/
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date : 04-03-2022
Adaptée du roman éponyme de Françoise Sagan, cette BD m’a attiré par curiosité. En effet, je n’avais pas apprécié ma lecture du roman, faite il y a plusieurs années. J’étais donc curieuse de savoir si le format BD pouvait me faire changer d’avis.

L’auteur prend certaines libertés avec les personnages, tout en ne modifiant pas l’intrigue, et même si je n’ai pas aimé le livre, j’ai apprécié de ne pas y retrouver les mêmes sensations avec cette BD.

Même si cette BD ne m’a pas réconciliée avec l’œuvre ni l’auteure, cela reste une belle réussite, qui reste assez fidèle.

J’ai été assez déstabilisée par les dessins au scalpel, même s’ils reflètent très bien la froideur et la distanciation déjà représentées par Françoise Sagan. On ressent très bien cette froideur, qui met en exergue toute la dimension psychologique et l’ambiance assez glauque de cette villa en cet été 1954.

https://julitlesmots.com/2022/03/04/bonjour-tristesse-bd-de-frederic-rebena-et-francoise-sagan/
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date : 07-02-2022
Plonger dans un roman de Luca Di Filvio, c’est partir à la découverte, c’est vivre aux côtés de personnages tous aussi touchants les uns que les autres. Après New York, Venise ou encore Buenos Aires, il embarque ses lecteurs au cœur de Rome en 1870, l’année où l’Histoire de l’Italie est en route, avec des personnages dont les destins s’entrecroisent, se perdent, pour enfin se retrouver pour notre plus grand bonheur.

L’Italie est en cours d’unification, mais le Pape, à Rome, continue de régner en souverain temporel, protégé par des troupes françaises, alors que résonne les complots visant à abolir cette pesante tutelle.

Dès les premières pages, la magie opère, la plume nous captive, les mots nous enlacent pour prendre le chemin de notre cœur, sans jamais tomber dans la facilité, ou ennuyer malgré le nombre de pages. Chaque mot est à sa place.

Une galerie de personnages attachants et émouvants à la une construction d’une rare finesse avec une psychologie qui démontre le talent de conteur. L’immersion est totale, grâce aux descriptions très visuelles, les sentiments sont exacerbés par des thématiques touchants ce qu’il y a de plus profondément ancré en nous. Une ode à la liberté, l’amour, l’amitié aux femmes, mais aussi la conquête et la construction d’une nation. Le tout porté par une plume à la musicalité touchante et tranchante, transcendant toute la noirceur de l’être humain pour porter au firmament la beauté de l’humanité que chacun porte au plus profond de lui.

Une grande fresque historique, riche, dense, au cœur de Rome, de l’Italie, pays natal de l’auteur, à la veille d’une révolution. Une lecture qui fait du bien, qui met du baume sur nos cœurs, où l’espoir transpire et transfigure les destins.

Un roman d’une grande intensité où l’émotion est à son paroxysme avec au premier plan la naissance d’une nation, la découverte du patriotisme et tout ce qu’il peut révéler. Un roman que Victor Hugo ne pourrait renier. Un roman historique, politique, qui porte en lui tous les ingrédients dignes des grands auteurs. 

https://julitlesmots.com/2021/10/08/mamma-roma-de-luca-di-fulvio-la-naissance-de-la-famille-italienne/
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date : 07-02-2022
On se laisse facilement embarquer dans ce premier tome, qui laisse présager une belle série.

Au début, cela commence comme un conte classique, du genre la belle au bois dormant, puis l’intrigue évolue. 

On fait connaissance avec Arzhur, chevalier mis aux bans, aucune explication n’est donnée, mais sa quête de réhabilitation lui fait accepter une mission différente de celles qu’il prend en temps normal. Trois vieilles femmes lui promettent de retrouver son honneur s’il récupère une princesse, prisonnière dans un château…

Accompagné de Youenn, son compagnon, son aventure le conduira vers Islen, qui porte un lourd secret et dont l’héritage familial la conduite à s’isoler…

Un premier tome dense, des personnages, inspiré de la mythologie gauloise, très bien dessinés et dont les caractères sont bien retranscrits, doublé d’une narration énergique. Les planches sont superbes, la noirceur du récit émerge au gré des scènes et des révélations. Une pointe de romance se profil, sans prendre le pas sur l’intrigue pleine de féerie dans un monde de fantasy médiévale. L’aspect gothique, sombre et cruel rend la BD captivante.

Hubert, laisse un bel héritage, assez différent de « Peau d’Homme » mais tout aussi magnifique.
https://julitlesmots.com/2021/10/18/tenebreuse-tome-1-de-hubert-et-vincent-mallie/
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date : 07-02-2022
Un premier roman intéressant, l’auteure ne révolutionne pas le genre avec cette intrigue classique, dont on comprend dès le titre de quoi il est question.

Pourtant, avec une plume agréable, perfectible, mais c’est, parfois le défaut des premiers romans, un choix parfois déroutant dans la construction narrative, et à défaut d’avoir passé une douce nuit, j’ai passé un bon moment de lecture, malgré certaines longueurs qui alourdissent le récit et des clichés parfois un peu lourds.

Certaines réflexions sont assez étranges, lourdes, de la part d’une mère, surtout lors de la perte d’un enfant, mais c’est aussi, intéressant de voir que le cerveau, digresse, peut-être pour se protéger et ne pas souffrir. Je ne sais pas, ce que l’auteure a voulu mettre en exergue, mais c’est un flop de ce côté là.

L’auteure a, certainement, voulu marquer une différence entre les différentes manières d’enquêter, en Europe. Malheureusement, elle ne fait que les effleurer.

Une lecture somme toutes agréable mais pas inoubliable.
https://julitlesmots.com/2021/10/26/la-famille-parfaite-nexiste-pas-bonne-nuit-ma-douce-de-julie-garcia/
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date : 07-02-2022
Clyde Morton, 19 ans, débarqué à New-York du fin fond de l’Alabama, la tête pleine de rêves de gloire, persuadé d’être un grand trompettiste de jazz. Pourtant, son rêve va s’écrouler dès la première audition dans un club de Harlem. À la place, il va devenir le maitre incontesté de la marijuana. La « viper », ainsi surnommée à Harlem, se répand à toute vitesse, que Clyde va renaître en un dealer de marijuana, en un gangster le plus puissant de Harlem.

On découvre, le destin d’un homme, d’une communauté, sur une période allant de 1936 à 1961, à travers un récit au rythme effréné, d’une densité incroyable, empli de meurtres, de drogue, de flics ripoux et d’avocats véreux.

L’axe narratif, tourne autour des trois vœux les plus chers de Viper, que la Baronne Pannonica, lui demande de consigner dans un carnet, alors que par cette nuit de fin novembre 1961, il vient de tuer pour la troisième fois. Son esprit se brouille, s’égare au gré des souvenirs, pour enfin révéler l’identité de sa victime.

La confession de Viper, emprunte de mélancolie, révèle, ces grands musiciens qui jouent avec la mort, mais aussi ceux qui succomberont à une consommation excessive de drogue ou de marijuana.

C’est un roman dense, au goût âpre, à la plume rugueuse, qui met en exergue le milieu du jazz, la naissance du Be-bop, avec en toile de fond la Seconde Guerre mondiale, la place des afro-américains, mais surtout la société américaine en pleine évolution, c’est Harlem, ses boites de nuits, ses artistes, les jazzmen, ces filles offertes, jusqu’au bout de la nuit, au rythme du jazz.

Jusqu’à la fin, Jake Lamar brouille les pistes, pour finalement terminer en apothéose avec un excellent double rebondissement, dont on ne se doute pas, révélant un drame digne des plus grandes tragédies grecques.

C’est un roman trop court, dont j’aurais souhaité lire encore une bonne centaine de pages.

Au milieu d’une centaine de chats, on croise, Duke Ellington, Thelonious Monk et Charlie Parker, chez la baronne Pannonica De Koenigswater (baptisée Cathouse par les habitués), qui soutient les jazzmen et les accueille sur les bords de l’Hudson.

Jake Lamar, le plus Français des auteurs américains, inaugure avec ce livre, la série « New York Made in France » qui a connu une version radiophonique, réalisée par Laurence Courtois et diffusée sur France-Culture, que je vous invite à découvrir, tellement c’est immersif. 

https://julitlesmots.com/2021/11/01/vipers-dream-de-jake-lamar-un-roman-noir-au-coeur-de-harlem-au-rythme-du-jazz/
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Je connaissais l’actrice, la réalisatrice Laura Morante, j’étais donc curieuse de découvrir s’il y avait une plume derrière l’artiste, avec « Quelques indélicatesses du destin » (Brividi immorali), un recueil de quinze nouvelles parues en septembre aux éditions Rivages.

Pour la petite histoire, Laura Morante est la nièce d’Elsa Morante, auteure de la « Storia », dont l’action se déroule entre 1941 et 1947 et qui a suscité un vrai débat national à sa sortie.

Le titre « Quelques indélicatesses du destin » ne fait pas référence à une nouvelle en particulier, ce qui est assez différent pour le souligner, mais c’est un fil conducteur intéressant, puisque chaque histoire promet de saisir l’instant où chaque personnage vacille, l’instant où LE faux pas, va les entraîner vers LA chute irrémédiable. Le point de non-retour, de bascule où la vie prend un virage à 180°…
Bref, j’étais franchement emballée.

La première nouvelle, sur le mensonge, la paralysie face à l’autre, la culpabilité met le doigt sur ces interrogations que l’on pourrait avoir face à la situation de la bonne copine et l’engrenage infernal dans lequel un simple mensonge, une simple omission, peut nous embraquer. Avec des réflexions qui vont influer sur les destins, marqués par une mélancolie, une frustration propre aux personnes qui ruminent leur inaction, leur promettant une vie faite de remords et de frustrations…

Certaines nouvelles font une ou deux pages, comme un interlude entre chaque nouvelle plus importante, à la thématique plus forte. Ce qui aurait pu se révéler intéressant, mais qui malheureusement ne m’a pas emballé. J’ai trouvé que cela faisait retomber la ronde psychologique dans laquelle le lecteur pouvait se trouver, faisant perdre le rythme de lecture. Cela était peut-être voulu par l’auteure, pour apporter des respirations, d’ailleurs, elles sont clairement identifiées comme des interludes.

Aucune nouvelle ne m’a laissé un souvenir impérissable, c’est dommage, mais malheureusement, l’auteure use d’un style parfois pompeux, hachuré.

L’art de la nouvelle est compliqué, car il faut que l’auteur plante le décor, les personnages en peu de pages, pour arriver à extraire l’essence même de son intrigue et de ce qu’il a voulu en dire.

https://julitlesmots.com/2021/11/03/linstant-ou-tout-vascille-quelques-indelicatesses-du-destin-de-laura-morante/
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date : 07-02-2022
Autant j’avais apprécié la série avec Ragdoll et son flic borderline, autant ici, je suis restée sur ma faim.

L’auteur, avait construit une intrigue autour de cadavres recomposés à partir des membres de six victimes. Cette fois, c’est un tueur en série qui copie les plus célèbres statues à partir des corps de ses victimes…

On reste donc dans le même registre et même si l’idée me plaisait, je dois dire que je me suis vite lassée.

Il y a un cruel manque de supplément d’âme à ce livre, qui ne fait qu’effleurer ce qui était un bon point de départ.

Je n’ai pas retrouvé ce que j’aimais le plus dans ces précédents romans, notamment cette plume visuelle, cinématographique à laquelle il nous avait habitué. Je trouve dommage que l’auteur ait abandonné ses personnages, alors même qu’ils commençaient à prendre une certaine épaisseur.

Tout est effleurer sans jamais entrer en profondeur, notamment sur les descriptions des victimes statufiées, qui auraient été l’occasion d’exploiter autant le visuel que l’historique.

On a une sensation de lire un scripte, qui compte sur les images pour en mettre plein la vue, sauf que c’est un roman.

C’est malheureusement plat, sans saveur et vite oublié. L’aspect artistique est sous exploité, alors que même que l’idée a déjà été servie de base à d’autres auteurs qui tirent leurs ficelles du jeu et exploitent jusqu’à la dernière goutte ce qui peut donner un excellent polar. Dommage, Pietà reste en surface.

https://julitlesmots.com/2021/11/30/pieta-daniel-cole-vous-ne-verrez-plus-lart-de-la-meme-maniere/
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Un superbe récit, très documenté sur le compositeur Michel Magne et son château, vrai monument dédié à la musique. 

Le château d’Hérouville est l’un des premiers studios d’enregistrement proposant la résidence des artistes sur places, avec toutes les commodités, et la technique de pointe permettant aux plus grands artistes de la scène musicale française et internationale de l’époque, d’enregistrer dans des conditions aussi proches, si ce n’est meilleures, que les autres studios, reflétant toute la culture des années 70.

J’aime beaucoup ce type de BD documentaire, elle permet d’aborder des sujets, qu’ils pourraient être fastidieux de lire en format livre. Michel Magne, semble être un personnage fantasque, à la limite de l’hyper actif, à la fois musicien, homme d’affaires, c’est à se demander comment il a pu faire tout ce qui est décrit dans la BD. 

Un bel hommage, avec une structure narrative très intéressante, de superbes planches, auxquelles s’ajoutent des photos de l’époque. 

Ce qui est incroyable, c’est que l’on arrive très bien à s’immerger dans le récit, mais aussi dans cette atmosphère de liberté, de tous les possibles. Une BD qui fleure bon les années 70 et qui nous embarque aux côtés des plus grands artistes, avec Michel Magne pour guide, qui, malgré toutes les vicissitudes de la vie, ne perdra jamais l’envie d’innover, de réussir, démontrer que la musique passe avant tout… Avant son propre bien être…

https://julitlesmots.com/2021/12/01/les-amants-dherouville-une-histoire-vraie-yann-le-quellec/
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En 2122, après la destruction du monde, une communauté tente de survivre à Redsalt Canyon, entre le manque d’eau et des attaques de monstres…

Il y a un côté Mad Max assez intéressant, notamment à travers le fond de l’intrigue et cette puissante famille, en s’imposant par la force, la peur et la soumission. Une thématique assez récurrente dans l’univers post apocalyptique, où règne la loi du plus fort… Sur la forme, même si j’ai été surprise par les graphismes, je dois dire qu’ils sont magnifiques, avec des planches somptueuses, une colorisation dans les tons ocres, sombres qui vient sublimer les dessins, aux multiples détails.

Dommage que ces qualités graphiques, n’aient pas été portées par une intrigue à la hauteur, pour un album d’une soixantaine de page, donc assez court, il y a beaucoup trop de sous-intrigues, qui font partir le récit dans tous les sens et qui donnent un aspect brouillon à l’ensemble, même si on sent qu’il y a un enjeu bien plus important que la vie de cette communauté, on a du mal à lier les événements entre eux.

Je suis passée complètement à côté de cette histoire, alors que je suis férue du genre, je n’ai pas trouvé ce que l’on me proposait sur le papier, même si tous les ingrédients y étaient. Pour autant, je suis curieuse de lire le second tome, pour essayer de démêler l’imbroglio dans lequel j’ai été embarquée.

https://julitlesmots.com/2021/12/02/la-bd-post-apocalyptique-elecboy-tome-1-de-jaouen-salaun/
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Véritable outil pédagogique, ces petites BD de Fabrice Erre, à destination des plus jeunes permettent d’appréhender l’Histoire aux côtés d’Ariane et Nino, pour comprendre un peu mieux les grandes périodes historiques, parfois concept assez flou pour les enfants. 

Même si elles sont destinées aux plus jeunes, je trouve qu’elles sont aussi très bien pour les plus grands, qui souhaiteraient comprendre cette période, sans pour autant plonger dans un cours d’Histoire trop long ou rébarbatif… Pour les férue d’Histoire, comme mon fils et moi, cela a été l’occasion de lire une bonne BD documentaire et de débattre sur cette période.

C’est en partant du quotidien de nos deux personnages principaux que l’album aborde l’Allemagne nazie, sous une forme chronologique. Nino n’a pas envie d’affronter Léo et sa bande au Laser Game, qui sont certains de gagner… Ariane lui fait alors remarquer que l’Allemagne nazie, se sentait, elle aussi très puissante, a fini par perdre la Seconde Guerre mondiale…

C’est vraiment pas mal et pour peu que le jeune lecteur soit curieux, cela répondra à ses attentes. Il apprendra pas mal de choses, avec des mots simples et de manière ludique, sur la Seconde Guerre mondiale, de l’attaque de la Pologne par l’Allemagne en 1939 à la chute du mur de Berlin en 1989.

À la fin de la BD, des fiches sur le nazisme, la Shoah et les personnages historiques les plus importants permettent de conceptualiser cette immersion historique.

Les dessins sont toujours aussi épurés, simples, sans être simplistes, permettant de planter le décor avec crédibilité, mais surtout un accès facile aux jeunes lecteurs, cible prioritaire de ces petits albums.

Une manière ludique d’apprendre certains événements historiques, avec deux personnages qui peuvent avoir l’âge des lecteurs, auxquels ils peuvent s’identifier facilement. Ce documentaire, sous forme de BD, accessible à un jeune public est très intéressant, par la somme d’informations contenues. 

https://julitlesmots.com/2021/12/03/le-fil-de-lhistoire-raconte-par-ariane-nino-1939-1945-lallemagne-nazie-de-fabrice-erre-et-sylvain-savoia/
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