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David détestait aller au Nigeria.
Il était venu plusieurs fois avant la mort de Sani Abacha, le dernier dictateur. Il avait fait le voyage une fois pour la NSA. Les autres fois, il avait décidé d'aider des membres d'Amnesty International à s'échapper des prisons dans lesquelles l'ancien régime les avait envoyés. Le Nigeria était le sixième plus gros producteur mondial de pétrole, pourtant la pauvreté y atteignait des niveaux inimaginables et la violence était omniprésente."
Afficher en entierLa première fois, ça s'est passé comme ça...
-Tu es l'individu le plus borné que je connaisse.
La plus récente dispute à ce sujet débuta dans un petit salon de thé de la rue Sullivan, à New York. Sa réponse se voulut drôle.
-Dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi tu m'as épousé.
Elle se contenta de lui lancer un regard désapprobateur.
-Je n'y peux rien. C'est ce que je resens. A présent, je sais ce que je ressens, c'est déjà ça. Ca m'était impossible, autrefois .
Elle le regardait pousser les miettes sur la table et les aligner en un petit tas impeccable. Le serveur restait appuyé contre le mur vert vif ; il les observait. Ils étaient les seuls clients, et il était près de vingt-trois heures sur la côte est.
-Allons-nous-en, suggéra-t-il.
Ils se frayèrent un chemin entre les minuscules tables et retrouvèrent l'air glacé de la rue. C'était la première semaine de mars. Une fois à l'abri des regards, dans une allée sombre qui sentait vaguement l'urine, il passa ses bras autour d'elle et les jumpa, eux et leur dispute, un fuseau horaire plus à l'ouest, dans le deux- pièces qu'ils possédaient tout près de la clinique où elle travaillait avec deux autres psychothérapeutes, à Stillwater, dans l'Oklahoma.
Elle resentit une gêne au niveau de ses oreilles et avala machinalement sa salive ; elle était habituée à tout cela qu'elle n'y prêtait presque plus attention. Elle se sentait très contrariée. Comment peut-on aimer quelqu'un et vouloir lui botter les fesses en meme temps ?
-Est-ce que tu te soucies de ce que je peux ressentir , J'ai trente et un ans. J'aimerais avoir des enfants tant que je peux encore m'en occuper !
Il fit grise mine.
-Regarde ce que mon père... Je ne sais pas ce que c'est que d'être un bon père.
-On ne peut jamais être sûr avant d'avoir essayé.
-Et pense un peu au Repaire ! Ca ne me semble pas être un endroit très adapté pour élever un enfant.
-Nous pourrions vivre ici. Nous pourrions trouver un autre endroit, s'il le fallait. Ce n'est pas comme si nous n'en avions pas les moyens.
-Et quand les gamins iront à la maternelle ? Tu imagines ? "Es-tu venue en bus aujourd'hui, petite Millie ? -Non c'est mon papa qui m'a téléportée."
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