Extraits

- [...] Je doute que tous les agents éprouvent l’envie d’embrasser leur coéquipier comme j’ai envie de le faire. Je ne le comprend pas, et ça me file une trouille bleue, mais c’est là.

- Tu as de la chance, je viens de me brosser les dents.

Angelo avait l'impression que son esprit tournait au ralenti. Qu'il aurait dû saisir où voulait en venir Guttierez. Ou bien, il refusait tout simplement de comprendre. Puis ce salaud le dit, et le doute ne subsista plus. Ne resta que la crudité de mots et de l'image qu'ils évoquaient.

Il se précipita pour prévenir Roshan, mais au moment où il déboula sur la coursive, il vit son compagnon agité de tressaillements violents tomber à genoux, les deux aiguillons d'un pistolet à impulsions électriques plantés dans le torse, avant de basculer en avant.

Et puis, Roshan était de chair, il était inévitable que la situation provoque chez lui des réactions physiques. Ce dernier était, comme lui, coincé sur cette île avec ses mains pour seule source de soulagement. Il ne pouvait pas lui en vouloir.

— Ouais… J’ai sauvé ton cul encore une fois, mec. Tu m’en dois deux, maintenant !

L’autre dut répondre, car Spock secoua sa tête cagoulée comme s’il s’amusait.

— Un peu, mon n’veu ! Non seulement, je vais en user, mais je vais en abuser, tu n’as pas idée… !

Spoiler(cliquez pour révéler) L'Italien se mordait les lèvres, partagé entre la culpabilité du : " Merde, c'est un mec qui te suce." et le pragmatisme du : "Profite à fond de la meilleure pipe de ta vie !"

Une main de mec sur sa queue. Si ça, ça ne le faisait pas débander dans la seconde, rien ne le pourrait. Tétanisé, il attendit le souffle court. Mais de son oeil unique, son traître d'organe ne voyait apparemment pas les choses de la même manière. Il resta pimpant, gonflé à bloc, surmontant toujours triomphalement ses deux copines de l'étage du dessous, qui menaçaient d'exploser.

- Montre-moi tes yeux... murmura-t-il, l'oeil droit verrouillé à la lunette de visée. Je veux y lire la surprise quand ma balle se logera entre les deux.

Comme s'il l'avait entendu, le type leva sa tête cagoulée en direction du toit du bâtiment. Le sniper sursauta quand le regard le plus clair qu'il eut jamais vu bloqua dans sa direction.

- Impossible... Il ne peut pas me voir, marmonna-t-il, troublé, en stabilisant à nouveau sa ligne de mire.

- Ce n'est pas toi qu'il regarde, indiqua posément une voix chaude près de lui, tandis que le contact froid et métallique d'un canon contre sa tempe le pétrifiait.

« Le premier pas.

Le plus important.

Et le plus difficile.

Avec un soupir, il se détendit et se laissa aller contre son partenaire. Il aspira délicatement sa lèvre inférieure, lui arrachant un gémissement. La langue chaude de Roshan vint à la rencontre de la sienne, la titillant, la caressant, l’emportant dans une valse sensuelle qui les laissa pantelants et à l’étroit dans leurs jeans.

— Huile essentielle de mandarine ? haleta Angelo, quand ils se séparèrent, tentant de se donner un semblant de contenance.

— Ouaip, confirma Roshan, le souffle court. Tu aimes ?

— Euh… Je crois. »

« La chaleur de la paume de Roshan qui avait migré sur sa joue fit frissonner l’Italien. Son regard fut attiré par les lèvres magnifiques de son coéquipier. Comment pouvait-il avoir envie de les sentir sous les siennes ? De les mordiller ? C’était un mec, bordel ! Et malgré ça, il ne recula pas quand la bouche ferme et douce effleura la sienne, provoquant une brusque flambée de chaleur au creux de ses reins. Il reconnut cette dernière immédiatement pour ce qu’elle était : du désir. Cela l’angoissa, mais il se domina. La fuite, le déni, c’était terminé. Il allait assumer comme un grand ce qui s’était passé entre eux. Pour l’instant, il ne pouvait pas mettre de nom sur ce qu’il ressentait à l’égard de son partenaire. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il ne voulait pas que ce dernier sorte de son écran radar. Il avait essayé de vivre loin de lui et il avait failli en crever. Il avait besoin de le voir, de lui parler, de savoir qu’il allait bien. Quant au reste, eh bien… qui vivrait verrait. Un chemin se dessinait devant lui. Où ce dernier pourrait-il le mener ? Il n’en avait aucune idée. »