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C'est étrange tu ne trouves pas, la façon dont les gens passent dans nos vies alors que les choses restent? poursuivit-il sans lui laisser le temps de répondre. Je veux dire par là que si on aime le bleu par exemple ou David Bowie, il y a peu de chances pour que ça nous passe. Alors que les gens dont on tombe amoureux, eh bien, dans la plupart des cas on les désaime.
Afficher en entierArthur était en train de colorier la mer lorsqu'on toqua à sa porte.
Bérénice ne put s'empêcher de tressaillir.
- Ça doit être ton papa.
Elle essaya de faire taire son trac durant le très court trajet qui la séparait de l'entrée, mais ce fut peine perdue : la main qu'elle posa sur la poignée tremblait légèrement. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit, en espérant à moitié que sa mère avait accompagné Aurélien.
Mais celui-ci était seul.
- Entrez, entrez, dit Bérénice sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Arthur, ton papa est là !
L'enfant se leva à son tour et s'approcha de son père, son dessin à la main.
- Qu'est-ce que tu as fait de beau ? demanda ce dernier en se penchant vers le garçonnet.
Arthur lui tendit la feuille.
- Mais c'est...
- Notre navire pirate, expliqua Bérénice. Nous nous sommes rendu compte que nous avions une passion commune pour L'Île au trésor.
Une lueur d'espoir s'afficha sur le visage d'Aurélien.
- Comment vous vous en êtes rendu compte ? Il vous l'a dit ?
- Non, répliqua Bérénice, qui lut de la déception sur le visage d'Aurélien, dont les traits s'affaissèrent légèrement. Mais il me l'a fait comprendre grâce à l'aide du Capitaine Haddock, pas vrai, bonhomme ?
Arthur hocha la tête.
- Le Capitaine Haddock ? demande Aurélien, perplexe.
Bérénice fit un geste en direction de la cage.
- Mon perroquet.
Comme s'il avait compris qu'on parlait de lui, le volatile gonfla le jabot, s'agita d'une patte sur l'autre et cria :
- À l'aborrrdaaaage ! À l'aborrrdaaaage !
- Un perroquet de pirate, commenta Aurélien, et son sourire de guingois étira ses lèvres.- C'est un perroquet de tout, rectifia Bérénice. Il appartenait à ma tante, qui était une grande bavarde. J'en ai hérité à sa mort il y a deux ans et je pense que je n'ai pas encore fait le tour de l'étendue de son vocabulaire.
- Au feuuuu ! Au feuuuu ! cria l'oiseau comme pour lui donner raison.
- Ah, ça c'est nouveau. D'habitude, il est plus branché révolution et marine.
- Cela dit, ça sent un peu le brûlé, non ?
Bérénice renifla.
- Merde ! Mon tian !
Elle se précipita vers le coin cuisine et ouvrit le four, dans lequel le tian de légumes avait pris une délicieuse couleur caramel cramé. Elle saisit deux maniques, sortit le plat du four, le posa sur l'évier et ouvrit la fenêtre en grand.
- Pas trop de dégâts ? s'enquit Aurélien.
Bérénice se retourna et découvrit qu'il l'avait suivie. Il contemplait le plat par-dessus son épaule.
- Je pense que la poubelle va se régaler.
- On ne pense pas assez à l'estomac des poubelles. Encore merci d'avoir gardé mon fils, il a l'air de s'être bien amusé en votre compagnie.
- C'était un plaisir.
Aurélien la dévisagea une seconde de trop et Bérénice éprouva l'envie aussi ridicule que pressante qu'il la reconnaisse.
Afficher en entier" La vie est une succession de choix plus ou moins heureux et de hasards parfois désastreux."
Afficher en entier" Tu vois que tout peut tomber dans l'oubli, nous ne sommes rien d'autre que des comètes de passage."
Afficher en entier" - Je pourrais te servir toutes les conneries des magazines féminins, les papillons dans le ventre et tout le bordel. Mais comme j'ai l'habitude de le dire, si tu veux des papillons dans le ventre, fourre-toi des chenilles dans le cul. L'amour, ce n'est pas ça. Alors, c'est sûr que les phrases toutes faîtes du style ' L'amour c'est regarder dans le même direction" ne sont pas fausses. C'est vrai aussi qu'aimer quelqu'un c'est reconnaître son pas entre mille et se rappeler qu'il n'aime pas les endives cuits. Mais c'est aussi rire sincèrement même quand il fait la même blague pour la millième fois, nettoyer derrière lui quand il vomit, supporter ses manies horripilantes et ses ronflements. L'amour c'est une construction de tous les jours, un travail de longue haleine, c'est s'émerveiller tous les jours de l'avoir à ses côtés malgré tous ses défauts. Et c'est avoir un chagrin fou, tous les matins, quand on découvre au réveil qu'il n'est plus là."
Afficher en entier" La solitude n'était pour elle ni un choix ni un châtiment, mais plutôt un état de fait, une constituante de son caractère avec laquelle elle vivait et qu'elle avait fini par apprendre à aimer."
Afficher en entierParfois, j'en ai marre d'être une femme et de me faire des nœuds au cerveau.
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