Juste une fois pour essayer
Auteur
- Élodie Garnier (Écrivain)
Classement en biblio - 87 lecteurs
extrait
Paris en été. Place des Abbesses, assise sur un banc près du manège, mon corps ne répond pas. Je suis déjà très en retard à mon rendez-vous, mais je reste comme paralysée. Des centaines de questions empêchent mes jambes d’exécuter l’ordre dicté par mon cerveau quelques minutes plus tôt.
Je le vois assis à une table derrière les grandes baies vitrées du café. Seul, au beau milieu de l’après-midi, avec une bière pour unique compagnie. Chaque fois que la porte s’ouvre, son regard cherche un visage familier. Je vois bien qu’il s’impatiente ; c’est la troisième fois qu’il regarde son téléphone. Sans doute pour s’assurer de l’heure.
J’expire un grand coup. Mon corps s’exécute enfin. Tandis que je me lève, un couple de Japonais me sollicite pour connaître le chemin vers le Sacré-Cœur. Décidément, même l’univers repousse le moment de cette rencontre. Je lance des coups d’œil furtifs par-dessus le plan de Paris tandis que j’oriente les touristes. Il m’attend toujours. Plus d’excuses. Les Japonais renseignés, je traverse la rue qui me sépare du café et j’entre.
En me rapprochant de lui, je le surprends à relire nos échanges sur son portable. Certainement veut-il se remémorer ce c’est que l’on s’est écrit pour affiner son interrogatoire. Je l’interpelle. Il lève les yeux.
— Je t’attendais.
Comme je reste debout, plantée face à lui, il me dit :
— Assieds-toi.
Je dépose la grande enveloppe kraft que je trimballe depuis ce matin sur la table et m’installe.
— C’est ton bouquin ? me demande-t-il.
Sans attendre ma réponse, il tire l’enveloppe par un angle jusqu’à lui. Il poursuit :
— Avant de lire ton manuscrit, je veux entendre l’histoire de vive voix. Toute l’histoire. Je veux tout savoir. Tout. Dans les moindres détails.
Le serveur nous interrompt :
— Qu’est-ce que je vous sers, mademoiselle ?
— Un thé, s’il vous plaît.
Il enchaîne :
— Earl grey ? Darjeeling ? Bergamote ? Thé…
Je le coupe net :
— Le premier, c’est parfait. Merci.
Le serveur à peine reparti, mon rendez-vous relance la discussion :
— Alors, vas-y, je t’écoute.
Par où commencer ? L’histoire qu’il veut entendre, c’est la mienne. Je suis comme une pelote de laine qu’on a laissée s’emmêler au fond d’un panier. Je cherche le fil à tirer, les premiers mots à dire. Pour comprendre qui je suis, il faut connaître mon passé. Nous ne sommes que la conséquence des expériences vécues et je ne déroge pas à la règle.
J’ai quitté la France à l’âge de cinq ans pour vivre une enfance aux quatre coins du monde. J’ai déménagé trois fois en sept ans et suivi mes parents à chaque mutation de mon père. De retour à mes douze ans, j’ai toujours voulu sortir de la masse et faire quelque chose de ma vie. Quand j’étais ado, je voulais « laisser une trace ». Aujourd’hui, je dirais « avoir un certain confort ». C’est fou comme les priorités changent avec l’âge.
À dix-huit ans, j’ai débarqué à Paris et y ai vécu presque dix ans. J’y ai fait mon école de marketing et mon stage de fin d’études dans l’une des plus grosses agences de communication. Mois après mois, je suis passée de stagiaire à chef de projet junior, puis senior avant de finir par diriger le pôle de la conception graphique et événementiel. À l’époque, je sortais beaucoup, et comme je gagnais bien ma vie, c’était restaurant tous les soirs de la semaine et sorties en clubs le week-end. Je dépensais sans compter. J’aurais pu m’acheter un appartement, mais j’ai préféré me payer une vie sociale.
Peut-être ma situation paraissait-elle enviable, mais je n’arrivais pas à être heureuse pour autant. J’avais besoin pour exister d’être la meilleure partout. La deuxième place ne m’intéressait pas.
Beaucoup de mes amis de l’époque ne me fréquentaient que pour ce que j’avais à leur offrir : des invitations aux soirées et des contacts influents. Rarement prenaient-ils la peine de savoir qui j’étais vraiment. Je les appelle les « étoiles filantes ». Excepté Jérémy, témoin fidèle de mon passage dans la capitale. Quand je l’ai rencontré, il travaillait déjà dans la mode. C’était une soirée à l’Alcazar pour le lancement d’un magazine.
Il s’est approché de moi et m’a balancé :
— J’adore ton style. Toi, t’es une fille qui a de la gueule.
Je n’étais pas de celles qu’on déstabilise facilement, mais sur le coup, j’avoue, je n’ai pas su comment le prendre, alors j’ai souri. À ce moment-là, mon apparence comptait beaucoup. J’arborais un look à la Agyness Deyn : perfecto cuir, cheveux courts blond platine…
Il a enchaîné :
— Tu bosses pour le magazine, c’est ça ?
Je lui ai répondu être en charge de la direction artistique.
— Donc, tu vends n’importe quoi à n’importe qui ?
— Oui, et toi, tu mords à l’hameçon. Tu fais quoi, toi ?
— Je bosse dans la mode. Je vends des sacs à trois mille balles.
J’ai ri.
— Tu fais dans l’humanitaire, je vois.
— Je vends du rêve, chérie.
— Comme moi, finalement. Ça nous fait un point commun.
On s’est revu quelques jours plus tard au bureau et, depuis, on ne s’est plus jamais quitté.
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[Abandon de ma lecture]
Il est extrêmement rare que je ne finisse pas une lecture, mais au bout de 150 pages il fallait me rendre à l'évidence : cette romance lesbienne n'était absolument pas faite pour moi.
Il y a beaucoup de choses à dire, mais par respect pour le travail de l'Autrice, je vais essayer d'edulcorer un peu.
Déjà, il faut parler de l'écriture, qui est pour moi un gros point noir de ce roman. On nous sert de longues phrases faites de métaphores sans vraiment d'intérêt, puis des discussions, des dialogues sont insérés tels quels au sein du livre, sans essayer de les travailler. C'est abrupt, maladroit, comme si elle ne savait pas trop comment faire.
Ensuite, les personnages. Dès le début, j'ai détesté Sara. Elle est manipulatrice, se sert d'Elodie pour "pétiller sa vie" sans prendre en considération ceux qui se trouvent autour d'elle. Elle respire l'égoïsme et dessert vraiment la cause lesbienne... Élodie sent dès le début que ça ne mène nul part mais tente quand même le coup.... Et c'est bien ça, le problème.
À la moitié du roman rien n'avait vraiment changé : toujours les mêmes questionnements, les mêmes "je t'aime moi non plus" et je n'avais vraiment pas la patience.
Très déçue de ce livre dont j'attendais énormément.
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Gros coup de cœur pour ce livre qui raconte une histoire d'amour lesbienne, mais aussi une relation toxique, d'emprise. Elodie, presque trentenaire parisienne à la vie trépidante, fait un burn out et part se ressourcer à la campagne. Elle y rencontre Sara qui va bientôt se marier et souhaite avoir une expérience avec une femme avant cette échéance, "juste une fois pour essayer". Entre les deux femmes naîtra une relation de "je t'aime, je te fuis", une passion sans commune mesure.
Cet amour est un désastre sublime, raconté avec une belle plume remplie de vérité et d'émotions. Le récit est très personnel et on suit l'évolution de la relation entre ces deux femmes et comme Elodie la vit, la survit devrais-je dire.
J'ai dévoré ce roman en une journée et j'enchaîne avec le suite !
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Je n’ai pas trop apprécié le style d’écriture de l’autrice, bien que j’ai relativement passé un bon moment à lire le roman.
Les 2 personnages principaux ne sont pas très attachant, il n’y a que peu de détails, de dialogue, seules les scènes de sexe sont relativement bien décrites. Je trouve ça un peu dommage, on a un peu de mal à entrer dans l’histoire, histoire que je connais portant…
Lu quand même en une après-midi seulement, mais j’ai vraiment eu du mal à entrer dans l’histoire.
D’un côté, il y a celle à qui on a envie de hurler « mais t’es c***e ou quoi ! », et de l’autre, celle qui se fou royalement du b*rdel qu’elle fou, mais qui revient quand même plus ou moins à la charge à chaque fois. Ceci dit, il n’y a que peu de description, la narration à la 1ere personne me dérange pas trop, mais sur ce roman la, je n’ai pas trouvé que l’autrice avait une plume fluide et portante. C’est dommage, aillant connu cette histoire, il y avait grandement de quoi narrer, autre que les scènes de sexe 🤭. La chute de l’histoire est brutale (peut-être à l’image de la relation?), et je la trouve un peu bâclée à mon goût.
Je tenterai tout de même de lire d’autre(s) roman(s) de cette autrice, peut-être est-ce seulement celui-ci pour lequel je me suis partiellement retrouvée, mais pour lequel du coup j’ai un peu été déçu.
Histoire qui mérite tout de même d’être lu :-)
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Je n'ai pas supporté cette histoire. J'ai fini le roman, plus pour ne pas avoir un sentiment d'inachevé mais je n'ai pas passé un bon moment de lecture, bien au contraire...
Peut-être ne suis-je pas le public pour ce genre d'histoire, mais ne n'ai vraiment pas apprécié la narratrice, elle m'est ressortie antipathique, pas autant que Sara, pas sur les mêmes choses, mais ça m'a tout de même frappé.
Je crois que ce roman est une autobiographie aussi? Je ne l'ai vu marquer nulle part, mais le fait que l'autrice et la narratrice aient le même nom complet le laissent à croire, ce que ni le résumé ni les commentaires que j'en ai lu ne faisaient remarquer. Et j'avoue, je ne suis pas fan des autobiographies, ce n'est pas un genre qui m'intéresse...
Au final, je suis juste déçu par cette lecture, je l'ai même plutôt trouvée frustrante
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Livre vraiment bon, plaisant à lire. Il se lit facilement (même pour les lecteurs occasionnels), il nous fait pas mal réfléchir sur notre existence et nos choix. De bons personnages où on s'attache (sauf pour par ma part une certaine Sara, ahahaha). Bravo à madame Garnier pour ce beau roman. J'ai tellement aimé ce livre que j'ai directement acheté la suite lorsque j'ai vu que j'étais vers la fin. JE le conseil vraiment.
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J'ai été happée par le témoignage émouvant d’Élodie Garnier concernant cette histoire d'amour qui lui a apporté autant de douleur que de bonheur.
J'ai ressentis beaucoup d'empathie pour elle et j'espère qu'aujourd'hui elle en est guérit ou en cours de guérison.
Je commence le deuxième livre ce soir, hâte de savoir la suite.
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out d’abord, j’ai trouvé que ce livre était très bien construit. Il dépeint bien la toxicité de la relation entre Sara et Elodie, comment elles l’entretiennent et les répercussions que ça a sur leur comportement et leur vie en générale. Il n’y a pas non plus d'acharnement sur l’une des deux protagonistes pour rejeter toute la faute sur elle.
Ensuite, même s’il peut y avoir une impression de répétitions/redondances, je trouve que c’est bien manié et que c’est cohérent avec l’histoire racontée puisque ça donne un peu le sentiment d’un cercle vicieux.
Je trouve vraiment que le roman était bien en lui-même, seulement je dois avouer que je ne l’ai pas forcément apprécié pour autant dans le sens où ce n'est pas le genre d'histoire que j'aime lire. C'était bien écrit, bien fait, ma lecture a été assez fluide et c'était intéressant mais je pense que ce n'était tout simplement pas un livre pour moi.
↪En bref, même si personnellement je n’ai pas accroché plus que ça, je vous le recommande s’il vous tente et que vous aimez ce genre d'histoire !
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histoire touchante, on s'identifie facilement a Elodie, elle a su nous transmettre chaque émotion, je ne peu que recommander ce roman.
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Juste une fois pour essayer
Elodie Garnier
Date de publication : 1/07/2020
304 pages
❤️ coup de coeur ❤️
Trés beau roman qui fût un trés beau coup de coeur.
Terminé en même pas 24heures, je n'ai pas pu me résoudre à poser ce livre.
L'auteur au travers de ce 1er roman nous fait ressentir les émotions, tous le monde peux imaginer un jour se retrouver à cette place.
Elle aborde de nombreux thèmes dans son livre...l'infidélité, le deuil, la sexualité, le burn out, le regard des autres, le jugement, la peur...
On s'attache à Elodie à sa tristesse, on vit au travers d'elle.
Des passages parfois érotiques mais sans vulgarité.
Ce roman es une pépite. Merci pour ce beau livre qui on peut le dire votre premier mais pas le dernier j'espère.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dates de sortie
Juste une fois pour essayer
- France : 2020-07-01 (Français)
- Canada : 2020-09-07 (Français)
- Canada : 2022-06-13 - Poche (Français)
Activité récente
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Évaluations
Résumé
Rien ne prédestinait Élodie et Sara à se rencontrer.
À Paris, Élodie mène une vie à cent à l’heure jusqu’au jour où elle plaque tout pour trouver refuge chez sa grand-mère, dans le centre de la France. Là, elle prend ses marques, se reconnecte à elle-même et fait la rencontre de Sara, une trentenaire à la vie bien rangée sur le point de se marier.
Un soir, alors que Sara n’avait jamais ressenti le moindre désir pour une femme, elle lui confie avoir envie d’elle.
Une fois, comme ça.
Juste une fois pour essayer.
Une passion universelle.
Un amour singulier.
(Source : Fnac)
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