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Ce n'est pas parce que tes parents t'aiment et veulent ce qu'il y a de mieux pour toi que leur projet pour ta vie est ce qu'il te faut.
Afficher en entierJ'ai envie de lui rappeler que la féminité ne se limite pas à être cute ou girl crush.
Afficher en entier" À présent, alors que je suis regroupée dans cette salle avec vingt-quatre autres apprenties – qui s’entraînent toutes depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps que moi –, mon reflet me ressemble, mais la fille dans le miroir, c’est moi à travers un filtre Snapchat. "
Afficher en entier« À présent, alors que je suis regroupée dans cette salle avec vingt-quatre autres apprenties – qui s’entraînent toutes depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps que moi –, mon reflet me ressemble, mais la fille dans le miroir, c’est moi à travers un filtre Snapchat. »
Afficher en entierPROLOGUE
Une fille dans le miroir
Je parie que j’ai regardé mon reflet dans des miroirs de salles de répétition, exactement semblables à celui-ci, pendant des centaines et des centaines d’heures.
Le plus souvent trempée de sueur et priant pour que mes orteils se détachent et tombent à cause des innombrables ampoules et des ongles déchirés. Ou bien occupée à m’observer tenter de cligner de l’œil, secouer mes cheveux et sourire pile au bon moment pendant que notre coach – La Générale – me hurle dessus parce que j’ai toujours un demi-temps de retard.
À présent, alors que je suis regroupée dans cette salle avec vingt-quatre autres apprenties – qui s’entraînent toutes depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps que moi –, mon reflet me ressemble, mais la fille dans le miroir, c’est moi à travers un filtre Snapchat. On pourrait croire que de longues mèches de cheveux violet argenté ont poussé naturellement sur sa tête toute sa vie. On pourrait croire qu’elle est née avec ces yeux bleus d’outre-monde, capables de transpercer votre âme. On
PROLOGUE
Une fille dans le miroir
Je parie que j’ai regardé mon reflet dans des miroirs de salles de répétition, exactement semblables à celui-ci, pendant des centaines et des centaines d’heures.
Le plus souvent trempée de sueur et priant pour que mes orteils se détachent et tombent à cause des innombrables ampoules et des ongles déchirés. Ou bien occupée à m’observer tenter de cligner de l’œil, secouer mes cheveux et sourire pile au bon moment pendant que notre coach – La Générale – me hurle dessus parce que j’ai toujours un demi-temps de retard.
À présent, alors que je suis regroupée dans cette salle avec vingt-quatre autres apprenties – qui s’entraînent toutes depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps que moi –, mon reflet me ressemble, mais la fille dans le miroir, c’est moi à travers un filtre Snapchat. On pourrait croire que de longues mèches de cheveux violet argenté ont poussé naturellement sur sa tête toute sa vie. On pourrait croire qu’elle est née avec ces yeux bleus d’outre-monde, capables de transpercer votre âme. On pourrait croire qu’aucun bouton n’a jamais entaché sa peau fraîche et immaculée.
Elle ne révélerait jamais que son cuir chevelu la brûle à cause du décolorant, que ses yeux sont irrités par les lentilles de contact et que, sous les couches de maquillage K-beauty « effet naturel » elle a l’air de n’avoir pas dormi depuis des semaines – parce que c’est le cas.
Cette fille, c’est moi, mais pas tout à fait. Je suis toujours Candace, du New Jersey. Mais cette version de moi sait comment surmonter la douleur, les bleus et les pieds ensanglantés, le mal du pays et les régimes inhumains. Elle sait dépasser les critiques et les insultes, concentrée sur le but ultime. Elle a laissé derrière elle des amis, elle a dit au revoir à sa famille, elle a volé jusqu’à Séoul. Elle a été disséquée par des salles entières de cadres plus âgés que son père.
Et en plus, je n’ai pas touché à mon téléphone depuis trois mois. J’ai surmonté tout ça.
Derrière une porte fermée, le P.-D.G. de SAY Entertainment, les cadres supérieurs et des investisseurs décident de la composition finale de leur nouveau groupe de filles super-hype, la version féminine du plus célèbre boys band de K-pop au monde, SLK. Les filles prient et font les cent pas. D’autres se balancent d’avant en arrière, se parlant à elles-mêmes. La plupart pleurent déjà.
Bizarrement, je me sens parfaitement calme. Je m’approche du miroir pour mieux voir mon visage, familier mais étranger. Ça me tombe dessus : à quel point j’ai envie de ça. Je l’ai combattu à la sueur de mon front. J’ai tout abandonné pour ça.
Je le mérite.
Je crois de tout mon cœur que je suis sur le point de devenir une idole de la K-pop. Et quelles que soient les autres filles choisies, on va tout déchirer. Pas seulement en Corée ou en Asie, mais dans le monde entier. C’est mon destin. Je peux le sentir jusque dans les racines de mes cheveux violet-licorne.
Source : kobo.com
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