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Il n’était pas encore 21 heures lorsque l’homme passa à côté du poste de police de Nihonbashi. L’agent qui en était sorti quelques instants plus tôt pour surveiller les environs l’aperçut de dos.

Déjà fin soûl à cette heure-ci, pensa-t-il, car l’homme titubait. Comme il n’avait pas vu son visage, il était incapable de deviner son âge, mais d’après sa coupe de cheveux, l’inconnu de taille et de corpulence moyennes devait avoir la cinquantaine. Et même de loin, son costume marron semblait de bonne qualité. Il en tira la conclusion qu’il était inutile de lui adresser la parole.

D’un pas chancelant, l’homme continua vers le pont, celui de Nihonbashi, construit en Meiji 44, c’est-à-dire en 1911, classé bien culturel important. Il voulait apparemment passer du côté du grand magasin Nihonbashi Mitsukoshi.

Le policier se désintéressa de l’inconnu et observa les alentours. Il y avait un peu moins de piétons que dans la journée, mais la circulation automobile demeurait intense. Dans une période de récession, il faut travailler encore plus. La nuit était tombée, mais le flot de camions et de fourgonnettes était ininterrompu. Les seules différences avec l’époque d’avant la récession étaient qu’ils étaient moins chargés et transportaient des marchandises de moindre valeur. Et le pont était le point d’origine des routes du Japon sur lesquelles les commerçants suaient sang et eau.

Un groupe d’une dizaine de touristes, des Chinois à en juger par leur apparence, le traversèrent, les yeux levés vers les autoroutes urbaines qui passaient au-dessus. L’agent de police n’eut aucun mal à imaginer de quoi ils parlaient. Pourquoi avoir construit une structure aussi laide au-dessus d’un pont aussi beau, se demandaient-ils sans doute. Que pouvaient éveiller en eux qui venaient d’un pays immense les explications du guide – Tokyo avait besoin d’un réseau d’autoroutes urbaines pour les Jeux olympiques de 1964, mais acquérir les terrains nécessaires était impossible ?

Le policier balaya de nouveau le pont des yeux et quelque chose retint son attention. L’homme de tout à l’heure s’appuyait au socle des statues de qilin* qui ornent le pont.

Le policier l’observa pendant quelques secondes. L’individu était immobile.

“Il m’embête, celui-là. Il ne va quand même pas s’endormir là à cette heure-ci...”

Il émit un “tss” désapprobateur et se dirigea à grandes enjambées vers le pont.

Il croisa d’autres passants, mais aucun d’entre eux ne paraissait avoir remarqué l’homme. À Tokyo, voir un sans-abri ivre, assis ou couché sur un trottoir, n’a rien d’exceptionnel.

Le policier était tout près maintenant. Les qilin, ces animaux mythiques qui ressemblent beaucoup aux dragons de l’Occident, avaient l’air de baisser les yeux vers l’individu qui courbait le dos devant eux comme pour leur adresser une prière.

— Qu’est-ce qui vous arrive ? demanda l’agent de police en posant la main sur son épaule. Vous dormez ? Allez, réveillez-vous !

Il le secoua légèrement et l’homme commença à s’écrouler. Le policier le retint, surpris. Il y va fort, celui-là, il est complètement soûl, se dit-il. Au même moment, il se rendit compte que quelque chose ne collait pas. Il ne percevait aucune odeur d’alcool. Ah, il n’est pas soûl, pensa-t-il. Il aurait eu un malaise ? Non, ce n’est pas ça, continua-t-il intérieurement.

Ses yeux se posèrent sur le torse de l’inconnu. Quelque chose était planté dedans. Et sa chemise était rouge sombre.

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