Extraits

Je ne savais pas que j’allais laisser mon cœur derrière moi à côté de lui, battant et frémissant dans la boue

— Dis-moi que tu me fais confiance, fit-il d’une voix à peine contrôlée alors qu’il martelait mon corps.

Mais je ne savais pas si c’était le cas. En réalité, ça n’avait aucune importance, si je lui faisais confiance ou pas.

— Je mourrais pour toi, lui dis-je à la place, parce que c’était vrai.

Peu importait la confiance. Il pourrait la briser une centaine de fois que je mourrais quand même pour lui.

— Est-ce que tu me fais confiance ? demanda-t-il.

— Oui, murmurai-je en espérant que ce soit vrai.

Mais je lui faisais sûrement confiance, sinon j’aurais déjà pris mes jambes à mon cou.

C’était la première fois qu’il évoquait son père et j’eus l’impression de décrocher le jackpot de la perche pour l’inciter à m’en dire plus. Je voulais plus particulièrement l’encourager à parler de lui.

— Pendant combien de temps ? demandai-je.

— Euh, je ne sais pas, admit-il. Je ne me souviens pas beaucoup de lui mais il portait toujours une veste de l’armée verte et nous dormions sous des couvertures de l’armée super rêches, que mon frère et moi détestions. Elles nous grattaient à mort mais parfois… ça me manque un peu.

— C’est trop cool, répondis-je en faisant mine de ne pas être à deux doigts de prétendre avoir une envie pressante pour aller pleurer.

Parce qu’il se posait là, le grand combattant musclé qui pouvait facilement vous botter le cul. Et puis il se transformait en petit garçon tout timide quand il parlait de ce père dont il se souvenait à peine. Je me dis qu’il fallait que j’apprécie mon père davantage et que je devrais appeler ma mère pour avoir de ses nouvelles puisque mon dernier coup de fil datait de plus d’une semaine.

— Arrête ! s’exclamat-il d’une voix rauque due à la panique et à la déshydratation avant de repousser doucement ma main. Désolé, c’est qu’il m’en faudrait peu pour exploser et je ne peux pas éjaculer à l’approche d’un combat. Ça porte malheur, tu sais ? L’excès de testostérone amplifie le côté compétitif d’un athlète. Si tu jouis la veille d’un combat, tu peux être sûr de perdre.

— Tu crois à cette vieille superstition ? Je suis un athlète et je n’y ai jamais cru.

Il me regarda avec exagération.

— Et tu n’as jamais excellé en sport, non plus.

— Eh !

— Je te dis ça le plus gentiment possible, affirmat-il. Tu es parfait comme tu es. Tu es mon étudiant intelligent qui peut traîner avec moi pendant l’exercice.

— Ton étudiant intelligent ?

— Oui, le mien. Avec tes lunettes sexy, tes petites fesses sexy et ton QI de quatre millions.

Jamie

Il y avait un balcon de l'autre côté mais il était à peine visible, fabriqué dans un matériau transparent. Kage me poussa sur le balcon qui était terrifiant. Il donnait l'impression de flotter au-dessus de la ville. L'air caressa ma peau et mon cœur fit un bond dans ma poitrine, une boule me montant à la gorge.

J'étais sur le balcon invisible, les mains attachées dans le dos. Pourquoi est-ce que j'avais tout à coup l'impression d'être dans une scène de thriller violent ?

- Tu n'as pas besoin de faire ça, chuchota-t-il. Tu peux me dire d'arrêter à n'importe quel moment et je m'arrêterai, d'accord ?

Je hochai la tête rapidement, me demandant si je ne devrais pas lui dire de s'arrêter maintenant.

- Est-ce que tu me fais confiance ? demanda-t-il.

- Oui, murmurai-je en espérant que ce soit vrai.

Mais je lui faisais sûrement confiance, sinon j'aurais déjà pris mes jambes à mon cou.

Il se plaça derrière moi et m'écarta les jambes d'un coup de son pied. Puis il me pénétra sans préambule de son énorme sexe dur et irrésistible.

J'eus l'impression de me fendre en deux et j'essayai de retenir un cri de douleur en me mordant la lèvre mais je n'y parvins pas et il sortit beaucoup plus bruyamment et déformé que je ne l'avais imaginé. Être à l'extérieur semblait tout amplifier.

Mon estomac se noua. J'étais terrifié mais je désirais tellement Kage. Je voulais le sentir me remplir et prendre le contrôle de moi. Et je voulais lui prouver que je risquerais ma vie pour lui. Parce que je le ferais. Je n'avais plus le choix maintenant.

Il enroula ses mains tièdes autour de mes poignets, juste au-dessus de la cravate avec laquelle ils étaient attachés, et commença ses mouvements de va-et-vient. Au début, ils étaient atrocement douloureux. J'étais contracté à cause de la peur, parce que j'étais penché en avant, les seules choses me maintenant en position étant mes pieds et les mains de Kage.

L'espace d'un instant, j'imaginai ce que ça ferait de mourir de cette façon. D'être baisé jusqu'à en perdre la tête, flottant sur la ville du péché pour un moment d'extase final.

ça ne semblait pas une si mauvaise manière de partir.

- Dis-moi que tu me fais confiance, fit-il d'une voix à peine contrôlée alors qu'il martelait mon corps.

Mais je ne savais pas si c'était le cas. En réalité, ça n'avait aucune importance, si je lui faisais confiance ou pas.

- Je mourrais pour toi, lui dis-je à la place, parce que c'était vrai.

Peu importait la confiance. Il pouvait la briser une centaine de fois que je mourrais quand même pour lui.

Il me fit avancer de quelques pas et me pencha sur la bordure du balcon, comme pour tester ce que j'avançais. Seuls le haut de mes épaules et ma tête dépassaient mais la quasi invisibilité du balcon donnait l'illusion de beaucoup plus.