Ajouter un extrait
Liste des extraits
Plus tard, alors que nous étions allongés dans son lit, Kage contre mon dos, il se mit à jouer avec mon collier Claddagh. Je souris en rêvassant, à deux doigts de m’endormir. Il passa ses doigts dessus à plusieurs reprises avant de parler.
— C’est ça que je veux, dit-il d’une voix si basse que je faillis ne pas l’entendre.
— Mon collier ? lui demandai-je, vaseux.
— Non. Il hésita suffisamment longtemps pour que je me retourne afin de le regarder.
— Qu’est-ce que tu veux ?
— Ça.
Il attrapa mon collier à nouveau et mit le symbole Claddagh dans l’autre sens. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors qu'un sourire niais se dessina sur mon visage. Puis lorsque je me rendis compte de ce qu’il demandait et de ce que ça impliquait, je devins timide. Je levai les yeux vers lui en me mordillant la lèvre, me surprenant moi-même de lui faire les yeux doux. Ça me foutait une trouille bleue mais c'était ce que je voulais moi aussi. — Vas-y, lui dis-je. Fais-le. Il détacha le cordon, mit le collier dans l'autre sens puis le rattacha autour de mon cou. Il l’admira pendant un long moment, l’esquisse d’un sourire sur sa bouche tentante. Finalement, je m’avançai vers lui et l'embrassai.
Afficher en entier"— Vous me dites quelque chose. On ne s'est pas déjà rencontrés ?
Si, dans tes rêves, salope.
Ça commençait vraiment à m'énerver la façon dont certaines femmes le regardaient. C'était un être humain, bordel, pas un objet. Elles se prenaient pour qui ? Elles ne le connaissaient même pas. Tout du moins pas comme moi. Il aurait tout aussi bien pu être un tueur en série.
Kage remarqua ma grimace avant que je ne m'en rende compte moi-même.
— Y a un problème, Jamie ?
— Non rien, soupirai-je en croisant les bras comme un gamin mal élevé.
Je faisais en sorte de ne pas regarder la réceptionniste. Kage semblait confus mais reporta son attention vers elle.
— Non, madame, je ne crois pas qu'on se soit déjà rencontrés, lui répondit-il avec un de ces sourires à la Michael Kage capables de mettre le feu aux petites culottes. Je suis sûr que je m'en souviendrais si c'était le cas.
Bah oui, Kage, rajoutes-en et fais en sorte qu'elle tombe amoureuse de toi. Comme si tu avais besoin de faire grand-chose.
— J'ai vraiment l'impression de vous avoir vu quelque part, continua-t-elle en souriant. Je n'oublie jamais un visage. C'est une des raisons pour lesquelles j'excelle dans mon travail.
Kage haussa les épaules, ce petit jeu l'ennuyait déjà.
— Bref, mon pote et moi cherchons une chambre pour la nuit, si ça ne vous dérange pas. Vous avez quelque chose ?
— Oh, en effet. Deux lits doubles ? Fumeurs ou non-fumeurs ?
Elle avait commencé à taper sur le clavier de son ordinateur et affichait le professionnalisme dont elle aurait dû faire preuve dès le départ.
— Quel type de suites avez-vous ? demanda-t-il. Quelque chose avec des équipements genre mini bar ou jacuzzi ? Qu'est-ce que vous avez de mieux ?
— Kage…
Personne ne répondit à ma protestation et j’arborai un regard noir pendant que la réceptionniste consultait son ordinateur.
— Nous avons une suite disponible avec bain à remous et mini bar plein.
Elle fronça les sourcils.
— Oh mais il n'y a qu'un lit king size et le canapé n’est pas convertible.
— On la prend, dit Kage en poussant sa carte bancaire vers elle.
— Vous êtes sûr ? demanda-t-elle en continuant à taper sur son clavier. Je peux appeler notre partenaire, ils sont situés à proximité et ils auront peut-être des suites à deux chambres de disponibles.
Je choquai tout le monde, y compris moi-même lorsque j’ouvris la bouche à nouveau.
— On aime se câliner, d'accord, madame ? Maintenant donnez-nous les clefs.
Afficher en entier— Tu t'appelles comment ? me demanda-t-il.
Mes yeux s'écarquillèrent et je le regardai comme s’il m'avait demandé mon numéro de sécurité sociale.
Afficher en entier— Donne-moi la manette, lançai-je à Braden. Laisse faire les pros, je vais te prouver que ça ne plante pas.
— Tu l'auras voulu, me répondit-il en me passant la manette et en se dirigeant vers la cuisine. Quelqu'un veut un sandwich ?
Trey leva la main comme s’il était en cours.
— Beurre de cacahuètes et confiture pour moi.
— Je recommence, rectifia Braden. Est-ce que quelqu'un qui s'appelle Miranda veut un sandwich ?
Afficher en entierÀ cet instant précis, nos corps entrelacés, nos visages ouverts et nos cœurs exposés, je vis enfin le signe que j’avais raté. Je vis que Kage voulait vraiment me faire mal. Désespérément. Il avait besoin d'extirper cette peine de son cœur et de la faire déferler sur moi.
Parce qu'il était brisé. Je ne savais pas exactement quels étaient les dommages ou leur degré mais ils faisaient partie intégrante de lui. Et je devais être prêt à accepter sa peine et être assez fort pour la supporter.
Alors seulement je serais capable de l’aimer.
Afficher en entierMon reflet paraissait bizarrement fade après la nuit extraordinaire qu’on avait passée. Ce devait être parce que je m'étais réveillé sans Kage à mes côtés, ce qui me troublait. Layla et moi nous étions fréquentés pendant des mois et je n'avais jamais passé la nuit avec elle.
Kage se barre le lendemain matin et je flippe ma race.
Afficher en entierJe me trouvais dans le ventre d’un requin blanc, en route vers je-ne-sais-où dans la banlieue de la cité du péché, laissant les lumières et l’agitation derrière. D’une certaine façon, c'était terrifiant de quitter ces artifices bizarrement rassurants, les casinos, les enterrements de vie de garçon, les Ce qui arrive à Vegas, reste à Vegas. Ce n'était qu’une grosse façade coûteuse au final. Une attraction touristique construite autour d’un business douteux.
Afficher en entier— Et toi alors, qu'est-ce que tu aimes, puisque tu penses que je devrais être si ouvert.
— Ouvert, répéta-t-il dans un rire. Tu me fais délirer, l'étudiant. D'accord, si tu veux tout savoir, j'aime les cheveux foncés.
Il sourit et ferma les yeux puis s'allongea sur le lit, comme s'il invoquait une image tout droit sortie de son imagination.
— … et des yeux marron qui te font fondre à chaque fois que tu y plonges ton regard.
J'avalai ma salive en ayant d'un seul coup du mal à respirer.
— … un corps athlétique, des longues jambes enroulées autour de ma taille, continua-t-il en bafouillant. Intelligent, drôle, sexy… des lunettes. Où sont passées tes lunettes ?
Afficher en entierÇa peut paraître étrange mais quand il s’avança vers moi, je sentis une vague de chaleur envahir mon visage. Ça me rappelait le lycée, quand les beaux gosses de terminale parlaient aux filles de seconde, les faisant glousser et rougir lorsqu’ils ne faisaient ne serait-ce que les effleurer. En d'autres termes, ce mec, Kage, devait être fait à 100% de testostérone, parce qu’il avait réussir à me faire rougir comme une écolière.
Afficher en entier- Tu n'as aucune idée de ce dans quoi tu t'embarques Jamie. Tu dis vouloir me connaître? Tu sauras tout ce qu'il y a à savoir bien assez tôt, parce que tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour que ton travail soit fait correctement. C'est dans ta nature. Tu sauras mes secrets les mieux gardés, mes peurs. Toutes ces choses dégueulasses que tu vas avoir du mal à cacher au public. Parce que je peux te garantir une chose, et écoute-moi bien, Jamie, c'est que je suis à gerber. Je suis sombre, je suis mauvais, je suis pourri jusqu'à la moelle. Et si tu penses, qu'être mon publicitaire va être une partie de plaisir, tu vas bientôt aller pleurer dans les jupons de ta mère. Parce que ça ne va pas être facile.
Afficher en entier