Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 593
Membres
1 013 144

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par Chelito-19 2013-12-09T14:07:43+01:00

Rivière-Ouelle. Me raccrocher à ce nom de village, comme à une bouée. (Le dernier village avant Kamouraska.) Tenter de faire durer le temps (cinq ou six milles avant Kamouraska). Etirer le plus possible les premières syllabes fermées de ri-vi-, les laisser s'ouvrir en è-re. Essayer en vain de retenir Ouelle, ce nom liquide qui s'enroule et fuit, se perd dans la mousse, pareil à une source. Bientôt les sonorités rocailleuses et vertes de Kamouraska vont s'entrechoquer, les unes contre les autres. Ce vieux nom algonquin; il y a jonc au bord de l'eau. Kamouraska!

Je joue avec les syllabes. Je les frappe très fort, les unes contre les autres. Couvrir toutes les voix humaines qui pourraient monter et m'attaquer en foule. Dresser un fracas de syllabes rudes et sonores. M'en faire un bouclier de pierre. Une fronde élastique et dure. Kamouraska! Kamouraska! Il y a jonc au bord de l'eau!

Afficher en entier
Extrait ajouté par Chelito-19 2013-12-09T13:55:15+01:00

On entend un claquement de fouet dans l'air sonore. Il est cinq heure du matin. A l'autre bout de Sorel, un homme relève le col de son manteau d'habitant. Ajuste sa ceinture de laine autour de ses reins. S'installe dans un sleigh américain, monté sur de hauts patins. Il parle à mi-voix. Comme celui qui est seul au monde. Il dit qu'il sait maintenant à quoi il sert. Ceci est une affaire d'homme à régler entre hommes. Le temps des sorcières est révolu. Leurs poisons, leurs charmes et leurs chaudrons de fer sont relégués parmi les berceuses et les langes. Malfaisante Elisabeth, tu l'auras voulu.

Noir sur blanc. Barbe, cheveux, yeux, coeur(ah! surtout le coeur), noir, noir, noir, le cheval et le traineau. Et la neige blanche, aveuglante, sous tes pas, jusqu'au bout du chemin. De tous les chemins. Là où l'horizon bascule sur le vide. Tuer un homme à la limite de ce vide. Se maintenir en équilibre au bord du gouffre. le temps nécessaire pour ajuster son arme et tirer. Un gallon de sang, environ, pas beaucoup plus, à verser. Tu es médecin et connais ces choses. Ta familiarité avec la naissance et la mort n'a de comparable que celle des très vieilles femmes de campagne. Couseuses éternelles de langes et de linceuls.

Cinq heures du matin. Tu laisses tinter joyeusement les grelots au col de ton cheval. Tout comme si tu les avais toi-même autour du coup, ces clochettes exubérantes. Personne, à part toi, ne pourrait supporter l'incroyable légèreté de ton âme, ce matin.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Chelito-19 2013-12-09T13:45:44+01:00

Je pourrais encore m'échapper. Ne pas provoquer la suite. Reprendre pied rue du Parloir. Ouvrir les yeux, enfin. Hurler, les mains en porte-voix: je suis Mme Roland!

Trop tard. Il est trop tard. Le temps retrouvé s'ouvre les veines. Ma folle jeunesse s'ajuste sur mes os. Mes pas dans les siens. Comme on pose ses pieds dans ses propres pistes sur la grève mouillée. Le meurtre et la mort retraversés. Le fond du désespoir touché. Que m'importe. Pourvu que je retrouve mon amour. Bien portant. Eclatant de vie. Appuyant si doucement sa tête sur ma poitrine. Attentif à un si grand malheur en moi. Se récriant avec indignation: "mais vous êtes blessée!" Je joue avec la chaîne de montre qui barre la poitrine de George Nelson. Je respire l'odeur de son gilet. Plus que la pitié, je cherche la colère dans son coeur.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Chelito-19 2013-12-09T13:38:58+01:00

Un mari, deux maris, et l'amour qui m'a laissée pour compte un soir de février. C'était à Sorel. Après le malheur de Kamouraska. Au retour de mon amour de Kamouraska. Je n'avais jamais été aussi proche du bonheur. Et lui, l'homme unique, il a fui, les mains pleines de sang. Burlington. Burlington. Il me semble que ce nom sonne dans ma tête, comme une cloche grêle. Pour me narguer. Me faire mourir à petit feu. Ding, dong, ding.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Chelito-19 2013-12-09T13:29:12+01:00

Bientôt je serai libre à nouveau. Redevenir veuve. je voudrais déjà être couverte de crêpe fin et de voiles de qualité. Le noir bon marché ça verdit facilement. Essuyer mes yeux secs, flâner dans une ville inconnue, immense, sans fin, pleine d'hommes. Toutes voiles battantes. Sur la haute mer. La grande ville est comme la mer hautaine et folle. Partir, à la recherche de l'unique douceur de mon coeur. Amour perdu. Toute cette marmaille à porter et à mettre au monde, à élever au sein, à sevrer. Occupation de mes jours et de mes nuits. Cela me tue et me fait vivre tout à la fois. Je suis occupée à plein temps. Onze maternités en vingt-deux ans. Terre aveugle, tant de sang et de lait, de placenta en galettes brisées. Pauvre Elisabeth, prodigue Elisabeth. Mon petit Nicolas, fils unique de l'amour. le sacrifice célébré sur la neige. Dans l'anse de Kamouraska gelée comme un champ sec et poudreux. L'amour meurtrier. L'amour infâme. L'amour funeste. Amour. Amour. Unique vie de ce monde. La folie de l'amour. "Je vous en prie dites-moi l'état de votre santé et celle du pauvre petit enfant". Sa dernière lettre interceptée par les juges.

Afficher en entier
Extrait ajouté par paraty62 2013-09-28T11:35:17+02:00

Quand un homme et une femme ont ressenti cela, une seule fois, dans leur vie. Ce désir absolu. Comment peuvent-ils désormais vivre comme tout le monde : manger, dormir, se promener, travailler, être raisonnables ?

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode