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Ichirô, bouleversé par la détresse intérieure de son maître, avait gardé un goût amer sur les lèvres. La belle Aiko semblait prête à le réconforter. Elle s'était approchée de lui et le couvait du regard, effleurant son bras à la moindre occasion, n'hésitant pas, emportée par un éclat de rire, à poser la tête sur son épaule.
Onô les surveillait avec attention. Les yeux noirs du samouraï observaient les gestes, les sourires, les attitudes... Rien ne leur échappait.
Buta riait fort, tout l'amusait. Il avait beaucoup bu et tanguait aux limites de la conscience.
Jotarô, de son côté avait invité deux geishas et succombait sans remords à leurs charmes.
Afficher en entierExtrait du prologue
Le soleil était déjà haut dans le ciel. Quelques nuages ventrus et sombres paressaient, comme pour profiter du spectacle à venir. La neige tombait encore. D'épais flocons tourbillonnaient dans la brise légère avant de se fondre dans le tapis laiteux couvrant les collines, ou de venir alourdir les branches des arbres. Au loin, un couple de grues dansait une parade nuptiale. Les oiseaux gracieux se livraient à un délicat ballet de séduction, sans accorder d'intérêt à l'effroyable drame qui se préparait sous leurs ailes...
Sakura Hidenori tapa du talon pour se réchauffer. Les troupes attendaient depuis des heures, dans un froid glacial. Si le daimyo tardait encore à donner l'ordre d'attaquer, il ne disposerait bientôt plus que d'une armée de statues ! Un regard circulaire lui suffit pour jauger la situation : les soldats patientaient, en parfait ordre de bataille. Chaque peloton se tenait au garde-à-vous, les hommes roides en dépit de la température. Les armures brillaient. Les lances, parfaitement affûtées, accrochaient parfois un rayon de soleil. Bien arrimés aux cuirasses, les drapeaux claquaient au-dessus de chaque casque. On pouvait y voir, couleur de sang, le mon du daimyo commandant suprême des troupes.
Pivotant lentement sur lui-même, Sakura Hidenori poursuivit son inspection. La cavalerie attendait elle aussi le signal. Les chevaux, excités par les parfums acres de la transpiration et des huiles d'entretien des armures, savaient la charge imminente. Ils piaffaient, foulant la neige de leurs redoutables sabots. Le souffle brûlant des bêtes faisait naître des diablotins de vapeur à leurs naseaux. Ainsi libérées, les créatures cotonneuses virevoltaient avant de s'échapper en lambeaux de brume vers le ciel. Sakura Hidenori termina son examen de la situation par une étude silencieuse de la vallée. En contrebas des collines où ses troupes avaient pris position, on pouvait admirer le château.
Admirer était le mot juste, tant cette bâtisse était somptueuse. Il fronça les sourcils. Le château n'avait pas été conçu pour la guerre, mais de nombreux samouraïs se tenaient sur ses remparts. Us considéraient avec calme les collines alentour. Sans doute devaient-ils évaluer les forces en présence ?
Il s'imagina une seconde à leurs côtés. La puissance des assaillants ne faisait aucun doute. Les samouraïs ne se berçaient pas d'illusion, ils savaient la bataille perdue et se préparaient à mourir avec dignité et honneur. Leurs chefs devaient déambuler parmi eux, en cet instant. Les officiers haranguaient probablement leurs hommes, récitant d'une voix sourde les préceptes du bushido, que nul ne devait oublier à l'approche du combat.
Source : http://www.amazon.fr/Katana-1-rouge-Jean-Luc-Bizien/dp/2842285093/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1373306312&sr=1-1&keywords=katana
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