Khalil

Au départ, j'appréciais l'auteur peut-être par naïveté, en ayant lu un seul de ses livres, je n'avais pas vu de problème. J'étais aussi trop jeune.

Pourtant bien vite s'impose à mes yeux ce problème, quand j'y repense, qui est le même dans chacun de ses livres : l'image erronée de l'Islam.

À chaque fois qu'il se lance dans l'écriture d'un livre, le sujet central est l'islam : l'oppression des peuples, le "terrorisme", la violence, des femmes dans une situation plus que déplorable, réduites au silence, des personnages masculins mus par une haine et s'apprêtant à une attaque, bref, on croirait que tous les malheurs du monde proviennent de l'Islam. Et surtout, on ne pense l'Islam que par la violence.

Je suppose que l'effet de ses livres, lui aussi, est catastrophique. Le lecteur n'ayant souvent aucune connaissance de l'islam, va penser que ce serait effectivement une religion qui "opprime" les peuples et les femmes, qui fait dominer les hommes et la violence, qui développe des caractères sévères, et une haine de l'autre, souvent, de celui qui ne serait pas musulman.

Et, le lecteur, toujours lui, adopterait alors la vision de Yasmina Khadra sur l'islam, parce qu'il serait à ses yeux un argument d'autorité : un algérien fils d'un résistant, qui a lui même servit en Algérie, et qui est possiblement musulman. On penserait sûrement alors "Il est musulman lui-même et porte un regard critique sur l'Islam. Il a du recul sur la situation, alors il doit sûrement avoir raison."

Je ne comprends pas quel en est l'objectif, à terme. À force de le lire, on pense l'islam comme synonyme de terrorisme (et la langue française le montre bien, dès qu'on évoque "terrorisme", on pense aussitôt '"islam").

J'y lis un mépris de l'islam et une réduction de l'islam. Je ne recommande pas du tout.

(+ style poétique trop lourd)

C'est le premier livre que je lis de Khadra et je dois dire que je ne suis absolument pas déçue. En effet, j'ai trouvé ce roman extrêmement puissant et bouleversant.

Cela faisait longtemps que je voulais lire du Yasmina Khadra et je ne suis pas déçue !

On suit l’histoire d’un kamikaze, Khalil, qui participe aux attentats du 13 novembre. C’est un livre assez original car on est dans la tête du kamikaze (ce qui le rend intéressant). Néanmoins l’auteur n’excuse jamais l’acte terroriste et remet même des vérités en place, telles que l’amalgame musulman-terroriste (musulman n’est pas égal à islamiste). Je trouve aussi très intéressant d’être dans la tête de Khalil pour comprendre comment on peut en arriver à mourir pour une idéologie, mais aussi quelles sont ses pensées au moment de l’acte, et après.

Le livre est très bien écrit et se lit très facilement (il est très fluide).

J’ai beaucoup aimé cette lecture.

Si j’avais juste un commentaire negatif à faire, ce serait que le résumé est un peu mensonger. Pour moi l’histoire est plus que la remise en question du kamikaze, plus que comment il en est arrivé là (même si on a son histoire)

Yasmina Khadra m'a encore une fois bouleversée. Tant par le sujet traité, que par sa plume. L'auteur a su, malgré le sujet délicat, poser les bons mots afin de nous plonger dans la tête d'un terroriste. Ce livre, loin d'être une prise de position, nous apporte une réflexion sur ce que peuvent être les motivations d'un terroriste. Ici, il s'agit finalement d'un besoin d'appartenance, de reconnaissance ressenti par le protagoniste s'étant toujours senti exclu et en décalage avec la société. Cependant, l'auteur n'a pas souhaité trouver une "excuse" au terrorisme, il ne souhaite pas excuser ces idéologies par des généralités, mais il tente seulement de plonger dans la tête d'une personne radicalisée s'étant laissée emporter par la tentation émise par l'un de ses plus proches amis, et guidée par un besoin d'appartenance.

Un livre avec une histoire particulière qui nous plonge dans la tête d'un kamikaze.

Je dois avouer qu'une fois de plus, avec cette histoire, Yasmina Khadra a remué quelque chose au fond de moi. J'en suis sortie les larmes aux yeux, tant les mots étaient forts et vibrants.

Avec Khalil, on se met dans la tête d'un kamikaze, ou plus exactement de quelqu'un qui a tellement été dans l'impossibilité de s'intégrer, qui a tellement été perdu et sans soutien qu'il a trouvé refuge dans la religion. Il y entré pour suivre un ami qui l'avait sauvé, a écouté et s'est enfin senti respecté.

Et c'est ce dont il avait besoin. Devenir quelqu'un, être quelqu'un.

Sa rencontre avec le groupe extrêmiste vont lui apporter la famille dont il manque, tout en l'isolant et il va choisir de se faire "sauter".

Mais il va y survivre, par hasard.

Et alors, commence tout un parcours de retour, de découvertes aussi où il voit l'avis des autres, des siens, de ces belges musulmans sur les attentats, n'étant pas d'accord. Le regard de sa famille et de ses amis également. Il voit l'acceuil que ses frères du groupe extrêmiste lui font également. La manière dont les choses sont faites.

On assiste là à toutes cette réflexion et on rentre dans l'histoire, dans ses pensées. Malgré nous, on comprend et on voit les points qui le font basculer. Les événements marquants.

La fin est belle d'un côté, triste mais belle.

Ce livre m'aura marqué et je ne peux que le recommander.

Premier livre de l'auteur que j'ai beaucoup aimé. Un livre passionnant mais surtout dérangeant vu le sujet traité, les attentats du 13/11. Se lit rapidement et difficile à lâcher une fois pris en moins. Ecris à la première personne donc roman où le lecteur se trouve dans la tête du terroriste.

Khalil est une jeune homme vivant à Mollenbeck de père et de mère immigrés. Les fréquentations de son enfance l'ont mené à se tourner vers une foi extrémiste en l'islam, portée par une association et un nouvel environnement amical (qui se font appeler ses frères) qui ont conditionné son envie de mourir en martyr. Sur le point de commettre l'irréparable, le destin décida de le mettre l'épreuve et de lui laisser une chance de comprendre le monde dans lequel il a grandi et les pièges tendues par ceux qui s'enorgueillissent d'être sa nouvelle famille.

J'ai toujours adoré la plume de Yasmina Khadra. Ses écrits sont majoritairement emprunts d'une poésie et d'un humanisme qui font que le lecteur plonge dans une ode à la vie et au respect de chacun. Il incite à appréhender les choses différemment, à se poser des questions qu'on ne se serait peut-être jamais posé ou qu'on n'aurait jamais osé se poser. Faire de son héros un kamikaze était osé, très osé. Et pourtant, Yasmina Khadra a dépeint son personnage avec brio et recul, proposant à son lectorat une vision plus large de tout ce qui est susceptible de mener un homme à vouloir devenir un martyr. Il expose les dangers qui entourent les âmes esseulés, ces âmes que la société délaisse un temps, se disant qu'elles parviendront à sortir la tête de l'eau. Mais comment s'en sortir quand les parents eux-mêmes restent ancrés dans des traditions, sans oser regarder ni accepter le progrès. Ce roman propose deux personnages que tout oppose et qui ont pourtant grandit ensemble : Khalil et Rayan. Khalil c'est celui qui est rejeté par son père, qui grandit au sein d'une famille désunie et traditionaliste. Rayan, lui, est vénéré par sa mère, une mère prête à tout pour que son fils réussisse et sorte de l'emprise de la religion extrémiste. Encore une fois, les familles qui sont au coeur des drames n'ont pas vu l'extrémisme se forger une place au sein du cocon familial et se retrouvent à tenter (ou non) de convaincre le (futur ?) terroriste de reprendre la voix de la raison.

Bien que le récit soit ponctué de passages un peu redondants, le fond de l'histoire met en exergue les rouages de la montée de l'extrémisme, retraçant avec Khalil le parcours d'un martyr, ces hommes prêts à tout pour prouver leur foi en la charia même s'ils doivent en payer de leur vie et de celles des autres. Mais les quelques deux cents pages décrivent avec subtilité les limites de cet extrémisme en replaçant l'humain au coeur des interrogations du héros, qui n'a de cesse d'entamer des conversations et des argumentations parfois vaines avec des personnages clés et lambda qui estiment que les femmes doivent être libres ou encore que le sacrifice de millions d'âmes au nom de la religion est justement contraire à cette dernière. Les conversations engagées par les protagonistes sont un véritable plaidoyer au respect même si davantage de détails sur l'embrigadement orchestré par les extrémiste aurait apporté encore plus de profondeur.

En conclusion, Yasmina Khadra nous présente un roman puissant et porté par une argumentation subtile et poétique contre le terrorisme. Loin de lui l'idée de défendre l'indéfendable, l'auteur nous propose davantage l'image d'un homme perdu par la vie, délaissé par la société, qui trouve refuge dans un environnement délétère qui va lui faire perdre la raison et le vrai goût de la vie.

Un sujet brûlant, difficile à aborder tant il rappelle des horreurs, qu’on aurait aimé ne jamais avoir à connaitre.

Mais c’est ainsi, malheureusement, et nous ne pouvons rien y faire car nous ne pouvons avoir le contrôle sur ces événements immondes.

Malgré le thème plus que délicat de ce roman (qui est le terrorisme), l’auteur s’en ai sorti avec brio et nous a fait ressentir un panel d’émotions.

Je ne sais pas si à un moment j’ai réussi à avoir de la compassion pour Khalil, se serait quand même un peu gros de dire ça. Mais ce qui est certain c’est que malgré l’horreur, j’ai réussi à m’attacher à ce personnage qui, comme on le ressent bien, est complètement désorienté et s’est fait retourner le cerveau.

Le mec malgré l’horreur qu’il compte commettre, se remet en question à un certain moment (même si ça arrive tard) et là, tu te dis « putain mais enfin ! réveille toi ! Tu fais ça pour rien, c’est ridicule » et t’espère qu’il change d’avis.

J’ai accroché des les premières pages et j’ai été prise dans le suspens qui ne te lâche seulement à la toute fin. C’est très prenant bien que ce soit dur à lire. Je répète, c’est pas le sujet le plus facile à lire ..... Il n’empêche que c’était bien écrit, bien amené, et que ça fait réfléchir.

Je vais éviter de trop en dire car je ne voudrai pas spoiler le roman pour ceux qui voudraient le lire. Mais les dernières pages, m’ont fait passer par tout les états. Je les ai relues plusieurs fois, pour être sûre d’avoir bien compris. Et là j’ai ressenti un goût amer. C’est tout ce que je peux dire.

Ce livre m'a beaucoup plu et il se termine bien tout en donnant un reflet d'une preparation à un attentat. Heureusement tout se termine bien pour le personnage principal. L'écriture est bonne.