Commentaires de livres faits par Khryz
Extraits de livres par Khryz
Commentaires de livres appréciés par Khryz
Extraits de livres appréciés par Khryz
Clotaire se trouvait de la sorte délivré d'un de ses deux ennemis. Mais d'un seul seulement ; qui lui avait, certes, tendu la main ; mais pour une alliance purement tactique. Il lui en restait encore un ; car la neutralité qu'il avait observée à son égard, loin de constituer une alliance, avait pris le même sens : il avait été, cette fois encore, écarté pour laisser l'un des deux frères triompher de l'autre. Et maintenant que le triomphe était advenu ?
Pour l'instant, la seule politique, pour Clotaire, était de tirer les marrons du feu. D'une façon purement légitime d'ailleurs : pour acheter sa neutralité, Thierry lui avait promis, une fois Thibert abattu, de lui rendre le duché du Dentelin. Thibert était abattu : Clotaire n'avait plus qu'à s'emparer du duché du Dentelin. Sans attendre que Thierry se souvînt de sa promesse, il envoya donc ses leudes occuper le Dentelin.
Très turbulents et assez colériques pendant leur enfance, le seul moyen qu’elle a trouvé pour évacuer cette colère et remplir leur vide affectif, fut le sport.
Cela a été salvateur pour Solario qui s’est tourné vers les arts martiaux. Cela lui a permis de se construire une carapace et appris à canaliser sa colère.
En revanche pour Sandro qui a choisi les sports de combats. Cela lui a simplement permis de se défouler et de se calmer physiquement, car la colère qui l’habite est un puits sans fond.
L'acteur tenta un instant de démêler l'écheveau de raisons qui le maintenaient aux côtés de cette femme austère mais la lassitude le gagna et il perdit le fil.
"Mais comment font les autres pour se traîner de semaine en semaine jusqu'à la fin de l'année ?" songea-t-il en soufflant.
Tout à coup, l'épisode de la nuit passée lui revint à l'esprit.
Il avait fait un rêve curieux. Une grosse femme nue aux odeurs fortes tenant son sexe ouvert de manière à en laisser apparaître la chair rose, s'asseyait sur son visage. Bien sûr, il étouffait, mais ça n'avait pas été comme quand il faisait de l'apnée du sommeil. Il s'était réveillé en sursaut, cherchant son air avec la même panique primale qu'à l'accoutumée... et Mireille l'avait réconforté comme elle le faisait toujours, en lui collant un masque à oxygène sur le visage avec cette ponctualité administrative qui la caractérisait... mais cette fois il n'avait pas eu peur de mourir et ça, c'était nouveau !
Cette révélation serait son secret. Une aventure intime qu'il cacherait à sa femme comme un mauvais élève. Cette idée le fit sourire. De toute façon qu'est-ce qu'elle pourrait bien y comprendre, elle, son infirmière, sa secrétaire, celle dont toute la presse disait qu'elle lui avait sauvé la vie.
Mireille à qui il avait remis, après son cataclysmique accident cardiaque, les clefs de toute son existence.
Mireille, qui s'occupait de tout, qui pensait pour deux et qui l'aimait comme on aime un meuble coûteux, avec une vigilance soigneuse de propriétaire.
La bonne vint poser son plateau sur la table près du lac.
Mireille raccrocha son téléphone et se remit à sa comptabilité. Comme Marsant ne venait pas, elle se tourna vers la fenêtre et lui fit un petit signe de sa main impeccablement manucurée pour lui signifier que le déjeuner était servi.
Il descendit en traînant les pieds et s'installa.
- Tu as besoin de quelque chose ? finit-elle par lui demander tandis qu'il restait figé sur sa chaise, les yeux fixés sur son assiette : des asperges sans sauce... avec du persil.
- J'ai besoin de parler.
- De parler ? De parler de quoi ? Là, je dois terminer mes comptes. Le comptable est un incapable. D'ailleurs je l'attends.
- Tu m'énerves. Range ces papiers.
Elle referma son livre-journal et resta silencieuse, le buste raide, les bras croisés, appliquée dans son écoute comme elle s'appliquait dans tout.
- Eh bien ? fit la petite bouche rouge et pointue que surmontaient les grandes lunettes noires.
Brrr... Brrr... fit le BlackBerry posé sur la table de jardin.
Mireille s'inclina légèrement vers son portable pour prendre connaissance du message puis reprit sa position initiale.
Il est remarquable que, quels que fussent les emplacements des quatre royaumes, leurs capitales, Reims, Orléans, Paris, Soissons, étaient proches les unes des autres, et permettaient aux quatre frères de communiquer rapidement, et, pourquoi pas, de se surveiller mutuellement. Mais Thierry, constatant que Reims était trop excentrique, préféra résider plus habituellement à Metz.
Fait digne d'être noté : Clovis laissait à sa fille Clotilde, à titre de dot, un domaine comprenant la moyenne vallée de la Garonne, avec pour centre Toulouse, la capitale des rois wisigoths. Certes, elle ne régnait pas, mais elle le recevait en pleine possession, préludant à un type de succession qui s'exercerait durant tout le Moyen Âge, et par lequel, à défaut de fils, un duc ou un comte avait pour héritier légitime sa fille aînée ; on disait que la terre tombait de lance en quenouille.