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Plaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu’on gomme tout ce qui relève de la puissance. Pendant ce temps, les hommes, en tout cas ceux de mon âge et plus, n’ont pas de corps. Pas d’âge, pas de corpulence. N’importe quel connard rougi à l’alcool, chauve à gros bide et look pourri, pourra se permettre des réflexions sur le physique des filles, des réflexions désagréables s’il ne les trouve pas assez pimpantes, ou des remarques dégueulasses s’il est mécontent de ne pas pouvoir les sauter. Ce sont les avantages de son sexe. La chaudasserie la plus pathétique, les hommes veulent nous la refiler comme sympathique et pulsionnelle. Mais c’est rare d’être Bukowski, la plupart du temps, c’est juste des tocards lambda. Comme si moi, parce que j’ai un vagin, je me croyais bonne comme Greta Garbo. Etre complexée, voilà qui est féminin. Effacée. Bien écouter. Ne pas trop briller intellectuellement. Juste assez cultivée pour comprendre ce qu’un bellâtre a à raconter.
Afficher en entierLe féminisme est une révolution, pas un réaménagement des consignes marketing, pas une vague promotion de la fellation ou de l'échangisme, il n'est pas seulement question d'améliorer les salaires d'appoint.
Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Une révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l'air.
Afficher en entierCe n'est pas aux hommes de se sentir responsables quand ils se mettent à trois pour violer une fille. Ça n'est pas aux hommes de se sentir responsables quand ils vont aux putes sans faire voter les lois pour qu'elles puissent bosser tranquillement. (...) C'est à nous de nous sentir responsables. De ce qui nous arrive, de refuser d'en crever, de vouloir faire avec. De l'ouvrir. On la connaît bien, cette rengaine, celle qui fait qu'on devrait se sentir responsables de ce qui arrive. (...) Cachez vos plaies, mesdames, elles pourraient gêner le tortionnaire.
Afficher en entier(...) quand on affirme que la prostitution est une "violence faite aux femmes", on veut nous faire oublier que c'est le mariage qui est une violence faite aux femmes, et d'une manière générale, les choses telles que nous les endurons. (...) C'est le contrôle exercé sur nous qui est violent, cette faculté de décider à notre place ce qui est digne et ce qui ne l'est pas.
Afficher en entierPourtant sur la question, il n'y a que du silence, car ce qui est indiscible peut saper sans entraves.
Afficher en entierPlaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu’on gomme tout ce qui relève de la puissance. Pendant ce temps, les hommes, en tout cas ceux de mon âge et plus, n’ont pas de corps. Pas d’âge, pas de corpulence. N’importe quel connard rougi à l’alcool, chauve à gros bide et look pourri, pourra se permettre des réflexions sur le physique des filles, des réflexions désagréables s’il ne les trouve pas assez pimpantes, ou des remarques dégueulasses s’il est mécontent de ne pas pouvoir les sauter. Ce sont les avantages de son sexe. La chaudasserie la plus pathétique, les hommes veulent nous la refiler comme sympathique et pulsionnelle.
Afficher en entierJe ne suis pas furieuse contre moi de ne pas avoir osé en tuer un. Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de force, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je ne devais pas me remettre.
Afficher en entierLa belle n'a pas choisi de tuer la bête. La belle a refusé de participer au spectacle, elle est venue à sa rencontre dès qu'elle a su qu'elle se libérait, elle s'est amusée dans sa main quand il fallait glisser sur les eaux glacées du parc, elle l'a suivie jusqu'aux sommets où elle s'est fait massacrer. Ensuite, alors, la belle a suivi son beau. La belle n'a pas pu empêcher les hommes ni de ramener la bête, ni de la tuer. Elle se met sous la protection du plus désirant, du plus fort, du plus adapté. Elle est coupée de sa puissance fondamentale.
C'est notre monde moderne.
Afficher en entierDans ces trois films, on voit donc comment les hommes réagiraient, à la place des femmes, face au viol. Bain de sang, d'une impitoyable violence. Le message qu'ils nous font passer est clair : comment ça se fait que vous vous défendez pas plus brutalement ? Ce qui est étant effectivement c'est qu'on ne réagisse pas comme ça. Une entreprise politique ancestrale, implacable, apprend aux femmes à ne pas se défendre, ni se venger. Souffrir et ne rien pouvoir faire d'autres. (...) J'aurais préféré cette nuit là être capable de sortir de ce qu'on inculqué à mon sexe, et les égorger tous, un par un. Plutôt que de vivre en étant cette personne qui n'ose pas se défendre.
Afficher en entier"Post-viol, la seule attitude tolérée consiste à retourner la violence contre soi. Prendre vingt kilos, par exemple. Sortir du marché sexuel puisqu'on a été abîmée, se soustraire de soi-même au désir. En France, on ne tue pas les femmes à qui s'est arrivé, mais on attend d'elles qu'elles aient la décence de se signaler en tant que marchandise endommagée, polluée."
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