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« Ma femme, mon premier amour et sans doute mon dernier, quoi qu’il advienne. »
Afficher en entier« Sage est perdue, c’est évident, mais je n’ai pas encore dit mon dernier mot. Le temps effacera sa peine et j’ai toute la vie pour lui prouver qu’elle peut aimer de nouveau. »
Afficher en entier— Alors de quoi veux-tu qu’on parle ? me demande-t-elle alors que je sors doucement de mes songes.
— Je ne sais pas, on pourrait commencer par se raconter ce qu’il s’est passé durant mon absence ?
Je suis conscient que je touche la corde sensible, cependant il faut bien crever l’abcès pour que nous puissions avancer. Je la vois souffler avant de répondre.
— Très bien, puisque nous devons en passer par là. Il n’y a rien de bien palpitant à raconter, juste la routine et toi ?
— Sage, je sais tout, je lui lance. Autant être honnête.
Ses yeux se ferment un instant, je peux à la fois sentir sa peine, sa peur et sa honte. Mon cœur se serre, mais je vais enfin savoir comment elle en est arrivée là.
— C’est Doris qui t’en a parlé ?
— Non, Doris est une tombe, je n’ai rien pu lui soutirer. Je me suis posé pas mal de questions quand on s’est vu chez elle, mais elle n’a rien lâché, tu la connais…
Un sourire se dessine sur nos deux visages tandis que nos pensées dérivent vers la femme que nous admirons tous les deux.
— Dans ce cas qui t’a vendu la mèche ? Je suis curieuse de savoir qui ma vie intéresse tant pour la raconter à qui veut bien l’entendre ?
— Ne le prends pas comme ça Sage…
— Ah oui et comment dois-je le prendre, Porter ? Tu t’enfuis pendant je ne sais combien d’années et je devrais te sauter au cou ?
— C’est ce que tu souhaites ? Me sauter dessus, dis-je conscient que je risque de l’énerver encore plus.
— Grrrr, tu m’agaces, tu joues toujours sur les mots !
— Et toi tu aimes toujours jouer avec moi.
— Tu te trompes, me rétorque-t-elle sûre d’elle, tout en se levant brusquement.
Je fais de même, nous voilà à nous fixer, des flingues à la place des yeux. Ses joues s’enflamment, de colère ou de désir, je n’en sais rien.
— Prouve-moi le contraire, dis-moi que tu me détestes et tu seras libre de repartir.
Inconsciemment nos corps se cherchent, se tendent, se désirent. Je contourne la table basse qui nous sépare et je glisse ma main dans sa longue crinière de feu. Ses yeux se ferment, sa joue se pose dans ma main.
— Porter, ce n’est pas bien, ce n’est pas ce que je veux.
Sa bouche dit une chose alors que son cœur pense le contraire. J’en suis certain, son corps me le confirme. Mes lèvres se posent sur son cou, je souffle là où je la sais sensible. Je l’entends pousser un léger gémissement alors que ses mains restent le long de son corps. Elle lutte contre son désir, elle ne veut pas lâcher prise car ce serait me prouver que j’ai raison. En ce qui me concerne, pour la première fois de ma vie, je prends les commandes. Avec elle, j’oublie ma timidité, j’oublie même qui et où je suis. Ce qui compte c’est l’instant présent, les minutes qu’elle voudra bien m’offrir pour entrer, ne serait-ce qu’un instant dans sa vie. Je suis à elle et que Dieu me condamne en enfer si c’est le prix à payer pour l’aimer toute une nuit
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