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Du vallonnement que couvraient les parterres de tulipes, ils montèrent tous les cinq par un escalier de pierre.
De part et d'autre de l'escalier, à peine encore des haies vives, des massifs de rhododendrons de Kirishima s'enflaient et montaient comme des digues. Ce n'était pas l'époque de la floraison, et pourtant la masse en dilatation que formaient leurs feuilles, jeunes et menues, faisaient ressortir les couleurs fusant de toutes parts des tulipes.
Afficher en entier"[...] De nos jours, on ne parle que d'« idea », de « sense ». Même pour les couleurs, on se réfère aux modes occidentales.
- Tout ça n'est pas de grande qualité, non ?
- Moi, en tout cas, j'ai en horreur tout ce qu'on affuble de mots occidentaux. Est-ce que par hasard, au Japon, depuis les règnes des temps anciens, nous n'avons pas eu des couleurs d'une indicible délicatesse ?"
Afficher en entier""Sur le tronc du vieil érable les violettes avaient éclos, Chieko le découvrait (...) A la hauteur des hanches de Chieko, le tronc s'incline légèrement vers la droite; un peu plus haut que sa tête, il penche fortement à droite. Après ce mouvement, les branches surgissent, s'étendent, et prennent possession du jardin. Les longues branches, pesantes à leur extrémité, ploient légèrement.
A l'endroit où l'arbre penche fortement, un peu en dessous, on devine deux petites cavités dans le tronc; dans chacune de ces cavités, ont poussé des violettes. Et, à chaque printemps, apparaissent les fleurs. D'aussi loin que Chieko se souvienne, il y a toujours eu ces deux souches de violettes sur l'arbre."
Afficher en entier"Les papillons, eux, les connaissent. Quand Chieko découvrit les fleurs, voletait au ras du jardin un essaim de petits papillons blancs que leur danse éleva le long du tronc jusqu'aux violettes. Les bourgeons de l'érable, petits et légèrement rouges, étaient sur le point de s'ouvrir, et, blanche, la danse des papillons se détachait comme une tache claire. Fleurs et feuilles des deux souches de violettes jetaient, sur la mousse verte tendre du tronc, un reflet léger.
C'était une journée de printemps tout en douceur, où le ciel s'embrume comme arbre en fleur."
Afficher en entier"Des fleurs, il y en avait, chaque printemps, trois, cinq, ou plus, c'était à peu près le compte. Pas d'avantage, et pourtant, dans les petites cavités du haut de l'arbre, à chaque printemps, surgissaient des boutons et s'épanouissaient les fleurs. Chieko les contemplait de la galerie, ou, au pied de l'arbre, levant la tête; s'il lui arrivait d'être frappée par la "vie" de ces violettes sur le tronc, parfois leur "solitude" l'envahissait".
Afficher en entier"A l'endroit où l'arbre penche fortement, un peu en dessous, on devine deux petites cavités dans le tronc; dans chacune des cavités, ont poussé des violettes. Et, à chaque printemps, apparaissent les fleurs. D'aussi loin que Chieko se souvienne, il y a toujours eu ces deux souches de violette sur l'arbre.
Trente centimètres environ séparent les violettes du haut de celles du bas. la jeune fille qu'était Chieko en venait à se demander :
"Arrive-t-il que les violettes du haut et celles du bas se recontrent , Se connaissent-elles ? Que signifie pour des fleurs "se rencontrer", "se connaître" ? "
Afficher en entier"Trois ou quatre jours plus tôt, Sata Takichirô, le père de Chieko, avait trouvé refuge dans un monastère de religieuses, caché au fond des collines de Saga. [...]
Dans ce monastère, Takichirô avait loué une pièce, et, à ce point de son existence, qui sait s'il ne ressemblait pas à ce monastère... ?
Enfin, quoi qu'il en soit, commerce en gros de tissus de kimono qui font la célébrité de Kyôto, la maison Sata était située dans le quartier de Nagagyô, dans le centre. Comme les magasins voisins devenus généralement des sociétés anonymes, celui des Sata était, par la forme, une société. [...] Survivaient, néanmoins, la plupart des usages des « boutiques » à l'ancienne mode.
Takichirô, depuis son plus jeune âge, avait le comportement d'un homme hors du commun. Au demeurant, misanthrope. Exposer, par exemple, les étoffes tissées et teintes à partir de ses maquettes, était une ambition qu'il n'eut jamais. D'ailleurs, il aurait eu beau les exposer, ses créations trop originales pour l'époque eussent été difficiles à vendre."
Afficher en entier"Chieko, agrippée à la porte ocre de la claire-voie, la suivit longtemps du regard. Naeko ne se retourna pas. Sur les cheveux de Chieko tomba, légère, un peu de neige qui aussitôt disparut. La ville , évidemment, baignait encore dans le sommeil."
Afficher en entier"- Quand je demandai d'entrer à l'Université, mon père se récria : "L'Université pour notre fille, celle qui héritera de nos biens, ça n'a aucun intérêt. Regarde plutôt comment se traitent les affaires..."
Afficher en entier" Oui mais j’y pensais encore aujourd’hui, prends les fabricants de ceintures de kimono, et une maison comme Izukura. C’est un bâtiment à l’occidentale, trois étages, une véritable industrie moderne. Nishijin deviendra comme ça. En un jour, ils font cinq cents ceintures; bientôt, les employés vont participer à la direction, alors que la moyenne d’âge est, paraît-il, dans les vingt ans… Un travail comme celui que nous faisons chez nous à domicile, sur des métiers à main, dans vingt ans, trente ans, est-ce que ça existera encore ?
- Ne dis pas des choses stupides !
- Et si je subsistais, ce serait en tant que " trésor national vivant ", ou quelque chose dans ce goût-là ".
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