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C’est un souvenir, dis-je. Très coûteux. Et tu as raison : c’est un endroit stupide pour le ranger. Mais c’est la seule vitrine de la maison qui ferme à clé et Mrs. Hodges amène souvent ses petits-enfants quand elle me rend visite...
Afficher en entier« Ce soir-là, je suis retourné à mon baraquement couvert de sang et d’excréments. Durant la nuit, j’ai pensé à me laisser mourir, mais j’ai fini par décider de vivre. Vivre en dépit de tout, vivre au sein de cette horreur, vivre pour vivre. Vivre en dépit de tout. »
Afficher en entier- C'est donc là-dessus que nous fondons nos jugements et notre avenir ? Les yeux d'une personne ?
Afficher en entierGentry était retourné dans le Sud, avait enseigné pendant deux ans au Morehouse College d'Atlanta, puis avait pris un poste de veilleur de nuit pour travailler à son livre sur le rôle du Bureau des affranchis pendant la Reconstruction. Il n'avait jamais achevé son livre, mais s'était surpris à apprécier son travail bien qu'ayant d'énormes problèmes à conserver un poids conforme au règlement. En 1976, il s'était établi à Charleston et y avait été engagé comme officier de patrouille. Un an plus tard, il refusait un poste de maître assistant en histoire à l'université de Duke. Gentry appréciait le caractère routinier du travail de police, les contacts quotidiens avec les ivrognes et les fous, et l'impression qu'aucune journée de flic ne ressemblait à la précédente. Un an plus tard, il se surprit lui-même en se présentant au poste de shérif du comté de Charleston. Il en surprit beaucoup d'autres en remportant l'élection haut la main. A en croire un journaliste local, Charleston était une ville étrange, amoureuse de sa propre histoire, et l'idée d'avoir un historien comme shérif avait séduit l'imagination des électeurs.
Afficher en entierMr Thorne m'aurait apporté le journal du matin sur le plateau, mais j'avais appris depuis longtemps que la lecture des folies et des scandales de ce monde ne sert qu'à profaner le lever du jour.
Afficher en entierChaque être humain se nourrit de violence, de la démonstration de son pouvoir sur son prochain, mais rares sont ceux qui - comme nous - ont goûté l'ultime pouvoir.
Afficher en entierJe connaissais bien ce type de femme vaincue par la vie [...] C'était un satellite en quête d'un monde autour duquel orbiter. N'importe quel monde ferait l'affaire, à condition qu'il lui épargne la longue ellipse glacée de l'indépendance. Un frère paraplégique était un don de Dieu pour une telle femme; elle aurait pu se consacrer à un mari et à des enfants, mais un frère impotent lui offrait beaucoup plus d'excuses pour éviter les tracas et les obligations inhérentes à une vie normale.
Toujours prévenantes, toujours effacées, ces femmes sont en fait des monstres d'égoïsme. Pendait qu'elle se répandait en éloges sur son frère disparu, je percevais le fétichisme pervers que lui inspiraient bassinet et chaise roulante, l'admiration qu'elle se vouait à elle-même, qui avait sacrifié pendant plus de trente ans sa vocation d'épouse et de mère pour soigner avec amour un cadavre à peine mobile et constamment puant.
Je connaissais bien Anne Bishop : sa vie était un long suicide masturbatoire. En y pensant, j'eus honte d'être du même sexe qu'elle. Souvent lorsque je rencontre des loques dans son genre, j'ai envie de les forcer à s'enfoncer les deux mains dans la bouche jusqu'à ce qu'elles s'étouffent dans leurs vomissures, et que c'en soit fini.
Afficher en entierLa violence moderne me désespère. Sa nature impersonnelle, son caractère routinier qui l'a rendue accessible au plus grand nombre, me désespèrent. J'avais un poste de télévision, mais je l'ai revendu au plus fort de la guerre du Viet-Nâm. Ces tranches de mort aseptisées- que l'oeil de la caméra rendait encore plus distantes-ne signifiaient rien à mes yeux.
Mais je pense qu'elles signifiaient quelque chose pour les veaux qui m'entourent.
Lorsque la guerre a pris fin, ainsi que la comptabilité macabre détaillée chaque soir sur les écrans, ils en ont redemandé encore et encore, et les écrans de cinéma et les rues de cette chère nation mourante leur ont fourni une provende médiocre. C'est une dépendance que je connais bien.
Ils ne comprennent rien.
Lorsqu'on se contente de l'observer, la mort violente est une tapisserie de souillure, de tristesse et de confusion. Mais pour ceux d'entre nous qui goûtent au Festin, la mort peut être un sacrement
Afficher en entierL'amour de la violence est un aspect de notre humanité. Même les faibles rêvent d'être forts afin de pouvoir manier le fouet.
Afficher en entierVous considérez la violence comme une aberration, [...] alors qu'il s'agit en fait de la norme. C'est l'essence même de la condition humaine.
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