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La narratrice, Paloma, regarde un match de rugby en famille...
« J'ai compris quand les joueurs néo-zélandais ont commencé leur haka. Parmi eux, il y avait un très grand joueur maori, un tout jeune. C'est lui que mon oeil avait accroché depuis le début, sans doute à cause de sa taille au départ mais ensuite à cause de sa manière de bouger.
[...]
Mais aucun n'arrivait à la perfection du grand joueur maori. Quand il a marqué le premier essai néo-zélandais, papa est resté tout bête, la bouche ouverte, en oubliant sa bière. Il aurait dû être fâché parce qu'il soutenait l'équipe française mais au lieu de ça, il a dit : "Quel joueur !" en se passant une main sur le front. »
p. 36 et 38
Afficher en entierJe me mets à pleurer doucement, lentement, avec dans la poitrine un camélia frémissant.
Afficher en entierEst ce celà l'amour maternel, cette intuition au coeur du désastre, cette étincelle d'empathie qui demaure même quand l'homme en est réduit à vivre comme une bête ?
Afficher en entierLa musique ce n’est pas qu’un plaisir pour l’oreille comme la gastronomie pour le palais ou la peinture pour les yeux. Si je mets de la musique le matin, ce n’est pas très original : c’est parce que ça donne le ton de la journée. C’est très simple et en même temps, c’est un peu compliqué à exprimer : je crois que nous pouvons choisir nos humeurs, parce que nous avons une conscience qui a plusieurs strates et qu’on a un moyen d’y accéder.
Afficher en entierPeut-être que je suis le symptôme de la contradiction familiale et donc celle qui doit disparaître pour que la famille aille bien.
Afficher en entierLa langue, cette richesse de l'homme, et ses usages, cette élaboration de la communauté sociale, sont des oeuvres sacrées. Qu'elles évoluent avec le temps, se transforment, s'oublient et renaissent tandis que, parfois, leur transgression devient la source d'une plus grande fécondité, ne change rien au fait que pour prendre avec elles ce droit du jeu et du changement, il faut au préalable leur avoir déclaré pleine sujétion.
Afficher en entierLes faveurs du sort ont un prix. Pour qui bénéficie des indulgences de la vie, l'obligation de rigueur dans la considération de la beauté n'est pas négociable.
Afficher en entierLa politique, me dit-elle. Un jouer pour les petits riches qu'ils ne prêtent à personne.
Afficher en entierComme je suis rarement aimable, quoique toujours polie, on ne m'aime pas mais on me tolère tout de même parce que je corresponds si bien à ce que la croyance sociale a aggloméré en paradigme de la concierge d'immeuble que je suis un des multiples rouages qui font tourner la grande illusion universelle selon laquelle la vie a un sens qui peut être aisément déchiffré.
Afficher en entierRenée. Il s'agissait de moi. Pour la première fois, quelqu'un s'adressait à moi en disant mon prénom. Là où mes parents usaient du geste ou du grondement, une femme, dont je considérais à présent les yeux clairs et la bouche souriante, se frayait un chemin vers mon coeur et, prononçant mon nom, entrait avec moi dans une proximité dont je n'avais pas idée jusqu'alors.
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