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Une mère qui aime ses enfants sait toujours quand ils sont dans la peine.
Afficher en entierNous rions et devisons encore un moment de choses et d'autres, dans la quiétude des vieilles amitiés. Ces moments me sont précieux et j'ai le cœur qui se serre lorsque je songe au jour où Manuela accomplira son rêve et retournera pour toujours au pays, me laissant ici, seule et décrépite, sans compagne pour faire de moi, deux fois la semaine, une reine clandestine. Je me demande aussi avec appréhension ce qu'il adviendra lorsque la seule amie que j'aie jamais eue, la seule à tout savoir sans avoir jamais rien demandé, laissant derrière elle une femme méconnue de tous, l'ensevelira de cet abandon sous un linceul d'oubli.
Afficher en entierJe vais bientôt quitter l’enfance et malgré ma certitude que la vie est une farce, je ne crois pas que je pourrais résister jusqu’au bout.
Afficher en entierOui, c’est agréable car nous jouissons d’une double offrande, celle de voir consacrée par cette rupture dans l’ordre des choses de l’immuabilité d’un rituel que nous avons façonné ensemble, pour que d’après-midi en après-midi, il s’enkyste dans la réalité au point de lui donner sens et consistance et qui, d’être ce matin transgressé, prend soudain toute sa force – mais nous goûtons aussi comme nous l’eussions fait d’un nectar précieux le don merveilleux de cette matinée incongrue où les gestes machinaux prennent un nouvel essor, où humer, boire, reposer, servir encore, siroter revient à vivre une nouvelle naissance. Ces instants où se révèle à nous la trame de notre existence, par la force d’un rituel que nous reconduirons avec plus de plaisir encore de l’avoir enfreint, sont des parenthèses magiques qui mettent le cœur au bord de l’âme, parce que, fugitivement mais intensément, un peu d’éternité est soudain venue féconder le temps. Au-dehors, le monde rugit ou s’endort, les guerres s’embrasent, les hommes vivent et meurent, des nations périssent, d’autres surgissent qui seront bientôt englouties et, dans tout ce bruit et toute cette fureur, dans ces éruptions et ces ressacs, tandis que le monde va, s’enflamme, se déchire et renaît, s’agite la vie humaine.
Alors, buvons une tasse de thé.
Afficher en entierPrivant le sujet des guides sûrs auxquels toute bonne formation pourvoit, l’autodidactie lui fait néanmoins l’offrande d’une liberté et d’une synthèse dans la pensée là où les discours officiels posent des cloisons et interdisent l’aventure.
Afficher en entierQuand ai-je pour la première fois ressenti cet abandon exquis qui n’est possible qu’à deux ? La quiétude que nous éprouvons lorsque nous sommes seuls, cette certitude de nous-mêmes dans la sérénité de la solitude ne sont rien en comparaison du laisser-aller, laisser-venir et laisser-parler qui se vit avec l’autre, en compagnie complice…
Afficher en entierPour une raison inconnue, je suis hypersensible à tout ce qui est dissonant, comme si j’avais un genre d’oreille absolue pour les couacs, pour les contradictions. Et du coup, je ne me reconnais dans aucune croyance, dans aucune de ces cultures familiales incohérentes.
Afficher en entierLa Civilisation, c'est la violence maîtrisée, la victoire toujours inachevée sur l'agressivité du primate.
Afficher en entierCe qu’il faut vivre avant de mourir, je le sais à présent. Voilà : je peux vous le dire. Ce qu’il faut vivre avant de mourir, c’est une pluie battante qui se transforme en lumière.
Afficher en entierEt, de toutes mes forces, je lance une supplique pour que ta vie soit à la hauteur de ce que tu promets.
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