L'équation du chat
Auteur
- Christine Adamo (Écrivain)
Classement en biblio - 7 lecteurs
extrait
« Eh, m’dame! T’as un problème? »
Interloquée, Martha se retourne, aperçoit la mine barbouillée de chocolat du chouchou dont la grand-mère s’est endormie à deux banquettes de là (…), rétorque :
« Un problème ? Pourquoi est-ce que j’aurais un problème ?
– Ben, t’es sur Internet, non? (Il se rapproche à son tour vers l’écran.). Papa, chez nous, y va sur Internet que quand y a un problème. Un truc à déboucher ou à démonter. Mamie, elle… (Il a un mouvement du menton vers sa grand-mère)… c’est quand elle veut une recette. »
Retenant un rire, la jeune femme embrasse d’un coup d’œil la chemisette froissée du gamin, son gilet taché (...).
« Eh bien moi, je veux seulement comprendre certaines choses. »
Stupéfait, l’enfant s’immobilise. Et, avant qu’elle ait eut le temps de réagir, se glisse sur la banquette en face d’elle.
« Tu sais, t’es pas belle mais t’es marrante! Pas comme mamie!»
Après avoir hésité quant à la façon de réagir au compliment, Martha se contente de hausser les sourcils – depuis le temps qu’elle trimballe ce physique, elle est blindée.
« Je suis sûre que ta mamie fait ce qu’elle peut. »
Puis elle revient vers son ordinateur. Si elle veut comprendre ce que ce Young a apporté au quantique, elle a intérêt à ignorer l’enfant. Qui, pourtant, ne lâche pas l’affaire.
« Elle joue jamais! Elle fait qu’la cuisine! Elle nous emmène pas au foot! »
En dépit de l’indignation du gamin, Martha s’efforce de rester concentrée sur son écran. D’autant que le cadet se joint à la partie.
« Et en plus, elle veut toujours nous donner des bains! »
Avec un soupir, la jeune femme marmonne.
« Et tu n’aimes pas prendre des bains?
– Ça mouille! »
Cette fois, Martha éclate de rire et, relevant le nez vers le petit visage outré, réplique.
« Évidemment ! Mais dans l’eau, tu peux aussi faire des vagues, comme il y en a en ce moment dans la mer en face de nous.
– Ça, pas besoin d’lui dire! fait alors le cadet. Parce qu’avec le pétard qu’il a, Matthew, il en fait des vagues quand il entre dans la baignoire!
– Eh! Tu m’traites, là! Tu m’traites! » s’écrie l’aîné en bombant le torse.
Martha intervient illico.
« Et toi. Euh… C’est quoi, déjà, ton prénom?
– Duncan, répond le petit, la lippe boudeuse.
– Eh bien, Duncan, ton pétard à toi, il ne fait pas de vagues? »
Un sourire édenté illumine le visage poupin.
« Oh si! C’est même un sumimi!
– Un sumimi? (La jeune femme fronce les sourcils.) Ah, un tsunami! Eh bien, tu vois, quand la bosse de la vague de ton tsunami rencontre celle du tsunami de ton frère, elle s’y ajoute…
– Comme quand on ajoute 1+1? » s’enquiert Duncan.
Martha vérifie sur son écran, puis acquiesce.
« Oui. Ça fait une grosse bosse de vagues. Et à chaque fois que le creux d’une vague rencontre le creux d’une autre vague, ça fait…
– Un plus gros creux de 1+1 creux, intervient alors l’aîné.
– Exactement. Et on sait ça grâce à ce monsieur que tu vois là… (Du doigt, la jeune femme désigne Thomas Young sur l’écran.)… et on appelle ça une interférence constructive. Par contre, lorsque la bosse de ta vague rencontre le creux de la vague de ton frère, l’eau de la baignoire est plate, comme s’il n’y avait rien eu. Et c’est l’interférence destructive.
– J’vais réveiller Mamie pour qu’elle nous emmène au bain ! s’écrie le plus petit, en descendant avec enthousiasme de la banquette.
– Surtout pas, s’exclame Martha. De toute façon… (Elle lui montre les néons au-dessus de leurs têtes.)… en ce moment, tu prends un bain de lumière. Et dans la lumière, il y a des vagues exactement comme dans l’eau, et...
– N’importe quoi! l’interrompt Matthew, jetant néanmoins un regard inquiet au plafond. Personne prend de bain de lumière. Sauf dans Stars Wars! Mon père qu’est fan, y dit que… »
Il pose un index à l’ongle noir sur sa lèvre inférieure. Il a manifestement oublié ce que dit son géniteur.
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Et voilà, je me suis encore laissée avoir comme une bleue par une maison d‘édition qui est parvenue sans le moindre scrupule à me faire passer de la pisse de cheval pour du champagne.
Passés les premiers instants en tête à tête avec « L’équation du chat » de Christine Adamo, la joie de la découverte fait place à la dureté de la réalité et la joie a tôt fait de se muer en dégoût. Certes, choisir un livre en librairie, c’est effectivement comme jouer à la roulette russe : on n‘est jamais surs que le roman nous plaira, et à dix euros le roman en moyenne les enjeux de ce pari peuvent vite décoller, surtout lorsque l’on a un rythme de lecture soutenu. « C’est le jeu, ma pauvre Lucette ! » comme on dit ! Ok. Mais constater que les maisons d’éditions sont prêtes à toutes les bassesses possibles et imaginables pour nous vendre un produit aussi douteux que « L’équation du chat » l’est, franchement, ça m’énerve.
Pour commencer, ce livre n’a rien à faire dans la collection policier des éditions Points. Sans rire, sur les 415 pages du roman, vingt pages à tout casser relatent vaguement une enquête policière. Pourtant, sur la quatrième de couverture, on nous promet presque l’enquête de notre vie : on nous y parle de « roman policier HALETANT » et de « climat INQUIÉTANT », le tout sur fond de physique quantique. Comment vous dire que j’en pleure presque de rire maintenant que j’ai terminé cette lecture ? Car c’est qu’on nous ment allègrement sur cette quatrième de couverture, et c’en est limite impressionnant d’aplomb !
J’en passe maintenant au point qui a sans conteste motivé mon achat : la physique quantique qui vient mettre son grain de sel dans toute cette histoire. Attention, je ne vais pas être tendre ici non plus. Pour vous situer : je suis détentrice d’un Master en Biochimie et donc, la physique, j’en ai mangé et remangé à l’université pendant 3 ans non-stop, et j’aimais ça (je dirais même plus, j’aime !). J’avais donc déjà pas mal de notions de physique quantique dans ma caboche en débutant ma lecture de ce roman. Grand bien m’en a fait, car l’approche fébrile de Christine Adamo est loin d’être idéale et manque cruellement de sens. Néophytes en physique, passez votre chemin, car notre chère Christine fera pire que bien. En effet, la plupart de ses métaphores sont grossières et bien loin d‘aider à la compréhension des phénomènes quantiques par un individu lambda. Ajoutons à cela une plume pas particulièrement alléchante et l’on obtient une bouillie pas appétissante pour un sou, tout à fait à même de vous dégoûter pendant un bon moment de la physique.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille plutôt les livres « e-penser » de Bruce Benamran, petites pépites de vulgarisation.
Enfin, véritable goutte qui a fait déborder le vase de ma tolérance, les personnages de ce roman. Sans intrigue de fond, leurs destins croisés ont aussi peu d’intérêt qu’un pet de lapin. On se contente donc de suivre pour notre plus grand malheur leur petite vie ennuyeuse sur quelques jours, tout cela le temps que Christine Adamo aie fini de nous livrer sa soupe quantique imbuvable. Les mêmes éléments tournent en boucle encore et encore, comme un vinyle endommagé : Mc Leod et son obsession pour son projet de recherche, Denisa et ses crises de larmes, Eugen et Jupons-Noirs, … et j’en passe.
On ne peut que se lasser de ce roman. Amis lecteurs, je vous conseille de passer votre chemin.
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Le malheur quand on sort d'un livre trop bon ("L'imposteur" de Javier Cercas), c'est que le suivant vous paraît fade. L'autre inconvénient personnel auquel je suis confronté, c'est le titre attractif de ce livre. J'ai adoré le "Théorème du Perroquet" de Denis Quedj. Recherchant des livres dont le titre évoque des concepts mathématiques, par la suite j'avais pourtant modérément apprécié "Le Théorème du Lampadaire" de Fitoussi. Je me suis complètement planté avec celui-ci et me méfierai dorénavant de mes inspirations pseudo-scientifiques.
J'abandonne peu de livre. Ceux que je laisse de côté ont reçu la promesse formelle que je les reprendrais. Je ne peux donc pas abandonner celui-ci parce que je sais pertinemment que je ne le reprendrai pas.
La mécanique quantique reste quelque chose qui fascine. Jeune étudiant je l'ai été. Mais pour plagier un célèbre physicien, j'oserais dire "Si vous avez compris, c'est que j'ai du mal expliqué". Dès lors les analogies "corps noir et boîte de nuit" ou "état énergétique de l'électron et stade de rugby" bien que méritoires me paraissent inappropriées. L'auteur a du suivre en accéléré un cours sur l'histoire des sciences dures mais n'a vraisemblablement pas tout capté.
En conséquence, je ne suis pas sur que le rapide survol de la maïeutique de la mécanique quantique ait apporté quelque compréhension complémentaire sur cette théorie par un lecteur lambda.
Confus, brouillon, une gouaille inopportune qu'en il s'agit de décrire des milieux populaires. C'est une histoire de sciences bâclée et chaotique. Quant à y voir un polar, cela restera une énigme pour moi. Fallait-il réellement introduire un T. S. Eliot dans cette histoire déjà confuse? A moins que ce ne soit pour prouver qu'on a de la culture.
A oublier, vite.
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Dates de sortie
L'équation du chat
- France : 2015-10-15 (Français)
- France : 2017-02-19 - Poche (Français)
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Résumé
1er janvier. Un jour férié tranquille où Cambridge se réveille dans le brouillard et la neige. Sauf qu’au fond de la rivière, un cadavre flotte et que sur les berges, les chats de la bibliothécaire disparaissent. Sauf que, dans les Colleges, des scientifiques s’entre-déchirent alors qu’un partenariat crucial entre la vénérable université et son homologue écossaise est sur le point d’être signé. Sauf que la physique quantique vient bousculer la biologie moléculaire. Et que les secrets de famille émergent du passé. Depuis l’Écosse, Martha, la très futée assistante du professeur McLeod, met les bouchées doubles pour aider son patron à conclure l’accord avant le délai fatidique de minuit. Mais aujourd’hui comme hier, une dernière équation résiste à l’effet domino des théories et à la superposition des mondes parallèles.
Un polar intrigant et instructif.
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