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- J'adore le toucher d'un vieux livre dans la main, pas vous ? Son odeur. Le parfum de la connaissance.
Afficher en entierJ’étais un lecteur vorace et sensible et je commettais l’erreur habituelle de déduire de ma réceptivité en tant que lecteur un talent latent d’écrivain, comme si le fait d’être gourmand prédisposait au métier de cuisinier.
Afficher en entierCertaines personnes diront même que je m'apitoie sur moi-même, c'est possible. (Il haussa les épaules.) De toute façon, la vie que vous m'accusez de sacrifier, de flamber, n'a guère de valeur. Si je joue, c'est avec de la menue monnaie." (p 184)
Afficher en entierOn n'organise pas plus l'aventure qu'on ne s'exerce à la spontanéité." (p 169)
Afficher en entierDe même, la solitude et le renoncement sont les constantes de la vie humain, tandis que la jeunesse et l'amour sont des instants fugaces dont la valeur réside dans leur fragilité même. Il n'y aurait pas de mal à s'accrocher à la rassurante fiction que ces bonheurs éphémères représentent les conditions habituelles de la vie, si ce n'est qu'une fois qu'ils sont passés, comme c'est leur sort inévitable, il ne nous reste plus qu'à vivre dans l'amertume d'avoir été, en quelque sorte, trompé par le destin. Nous finissons par ne plus subir que les tortures de l'envie et du vain espoir, lesquelles nous détournent des plaisirs, modestes mais durables, de la sérénité et de la résignation." (p 164)
Afficher en entierJ'adore le toucher d'un vieux livre dans la main, pas vous ? Son odeur. Le parfum de la connaissance. (Il gloussa et promena ses mains au-dessus de la table de bureau.) Je ne finirai jamais, bien sûr. Il ne me reste pas assez de temps. Mais ça n'a pas d'importance. Le charme ne réside pas dans l'accomplissement mais dans la poursuite. Le travail. Avez-vous déjà réfléchi à la façon dont le temps se présente à nous sous de si nombreux déguisements ? Pour moi, le temps est du sable qui me coule entre les doigts. Il n'y en a jamais assez. On n'arrive pas à le saisir. Alors que pour mon fils, le temps est un lourd fardeau d'ennui accroché à son cou, quelque chose dont il faut se débarrasser, avec quoi il faut en finir."(p 139)
Afficher en entierLes sujets de discussion évoluaient autour d'un mot ou partaient dans une nouvelle direction sur une association d'idées de l'un ou l'autre. Le temps se manifestait de façon paradoxale : d'un côté il était suspendu et figé, de l'autre il s'écoulait comme de l'eau entre nos doigts." (p 82)
Afficher en entier- Se confesser est bon pour l'âme, Montjean. On est purgé, ce qui fait de la place pour plus de péchés.
Afficher en entier- Eh bien ? Que pensez-vous de lui ?
- Dois-je être franc ?
- Ce qui signifie que vous avez l'intention de dire quelque chose de désagréable, n'est-ce pas ?
- Je ne pourrais être à la fois agréable et honnête.
- Ma parole ! Voilà qui est franc.
Afficher en entierCe fut de loin que je vis Katya pour la première fois, en cet été 1914. J’étais assis avec mon carnet sur les genoux, comme en ce moment, sous ce même arbre centenaire, dans le parc au bord du gave. Je rêvassais sous couvert de méditer quand je levai les yeux et la vis traverser la pelouse dans ma direction. Ce premier coup d’œil, par-dessous mon canotier, fut distrait et rapide, et je me replongeai dans mes pensées. Sauf que, presque immédiatement, mon regard fut de nouveau attiré. Je me dis plus tard que j’avais dû percevoir quelque chose d’inhabituel dans son apparition.
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