Extraits

Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.

Si près de la mort, maman devait s'y sentir libérée et prête à tout revivre. Personne, personne n'avait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde.

Ils ont l'air de la même race et pourtant ils se détestent.

La montée vers l'échafaud, l'ascension en plein ciel, l'imagination pouvait s'y raccrocher. Tandis que, là encore, la mécanique écrasait tout : on était tué discrètement, avec un peu de honte et beaucoup de précision.

Tout refus de communiquer est une tentative de communication; tout geste d'indifférence ou d'hostilité est appel déguisé.

Mais selon lui, sa vraie maladie, c'était la vieillesse, et la vieillesse ne se guérit pas.

Vidé d'espoir, il s'ouvre alors pour la première fois à la tendre indifférence du monde;

C'est fini pour aujourd'hui Monsieur l'Antéchrist.

Il semblait qu'entre ces deux êtres existât ce sentiment qui fait toute la profondeur de la mort un attachement si puissant qu'aucun silence ne peut l'entamer.

Il est parti avec un air fâché. J'aurais voulu le retenir lui expliquer que je désirais sa sympathie non pour être mieux défendu mais si je puis dire naturellement. Surtout je voyais que je le que je le mettais mal à l'aise. Il ne comprenait pas et il m'en voulait un peu. J'avais le désir de lui affirmer que j'étais comme tout le monde absolument comme tout le monde. Mais tout cela au fond n'avait pas grande utilité et j'y est renoncé par paresse