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Cela se passait, ne l'oubliez pas, pendant les heures les plus sombres de la bataille d'Angleterre. Sévèrement battue à Dunkerque, l'armée anglaise avait dû évacuer par la mer, laissant derrière elle la plus grande partie de ses armes lourdes et de trop nombreux soldats morts sur les plages alentour. La France vaincue était occupée depuis le début de l'été 1940
Afficher en entierLa deuxième semaine de mai 1941 – sept mois avant Pearl Harbour et l'entrée des États-Unis dans la guerre qui faisait rage en Europe depuis deux ans –, j'étais parti faire de l'escalade dans le massif du Grand Teton avec Charlie, mon ami médecin, et sa jeune épouse, Dorcas (leur suite nuptiale, à Jenny Lake, nous tenait lieu de camp de base), lorsque je lus que Rudolf Hess, l'« adjoint » du Führer et deuxième personnage le plus puissant du IIIe Reich après Hitler (et l'homme silencieux aux sourcils mobiles, qui se trouvait à notre table, dans la brasserie munichoise, à côté du SS Sturmbannführer Bruno Sigl), avait volé un appareil de l'aviation allemande pour rejoindre la Grande-Bretagne et sauté en parachute au-dessus de l'Écosse
Afficher en entier« Le Diacre et Jean-Claude m’ont enseigné que toutes les bonnes montagnes nous offrent des alternatives. Et en effet, au sommet du Cervin, le choix est clair : un faux pas à gauche et on meurt en Italie ; un écart à droite et on meurt en Suisse. »
Afficher en entierNous sommes tous les trois en train de déjeuner au sommet du Cervin, quand nous apprenons la disparition de Mallory et d'Irvine dans l'Everest.
C'est une journée splendide de la fin du mois de juin 1924, et l'information se trouve dans les pages d'un journal anglais vieux de trois jours avec lequel une employée de la petite auberge du Breuil, en Italie, a emballé nos sandwichs de bon pain frais au rosbif et raifort. Sans le savoir, j'ai porté cette nouvelle encore immatérielle – mais qui va bientôt nous peser lourdement – jusqu'en haut du Cervin dans mon sac à dos, à côté d'une outre de vin, de deux bouteilles d'eau, de trois oranges, de trente mètres de corde d'escalade et d'un gros salami. Nous ne remarquons pas tout de suite le journal, ni ne lisons la nouvelle qui va changer notre journée, absorbés comme nous le sommes par le sommet et la vue qu'il nous offre.
Ces six derniers jours, nous n'avons fait qu'escalader encore et encore le Cervin, en évitant toujours le sommet pour des raisons seulement connues du Diacre.
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