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Le plus étonnant dans cette histoire, c'est que Suze a commencé à fabriquer ses cadres depuis quelques mois seulement, et déjà elle fournit quatre boutiques à Londres où ils se vendent comme des petits pains. Elle a eu des articles dans plein de magazines et tout et tout. Ça n'a rien de surprenant, parce que ses cadres sont vraiment super beaux. Sa gamme la plus récente est en tweed violet. Chaque pièce, enveloppée de papier de soie bleu turquoise, est vendue dans une magnifique petite boîte gris nacré. (Soit dit en passant, c'est moi qui l'ai aidée à choisir les bonnes couleurs.) C'a fait un tel tabac que Suze n'a même plus besoin de les confectionner elle-même : elle envoie ses dessins dans un petit atelier du Kent qui lui expédie ses modèles tout prêts.
Afficher en entierQuand même ! Suze est un petit génie. Elle connaît de ces trucs ! À dix-huit ans, ses parents l'ont expédiée chez Miss Burton, une boîte privée archi-huppée de Londres où on apprend comment s'adresser à un évêque et comment descendre d'un cabriolet sport en minijupe. Autre talent : Suze sait aussi fabriquer un lapin avec du grillage de poulailler. Je m'empresse de jeter les grandes lignes de mon plan sur une feuille de papier. Voilà qui est mieux. Bien mieux que d'enfourner des fringues au petit bonheur la chance dans sa valise. En suivant cette méthode, je n'emporterai aucun vêtement superflu, juste le strict minimum.
Afficher en entierJe renonce à ratatiner la doudoune ; jamais elle n'atteindra la taille d'une coquille de noix. Elle en profite pour se redéployer d'un coup, heureuse de retrouver sa forme originelle, et je m'effondre sur le lit avec un léger sentiment de déconfiture. Je bois une gorgée de thé. Quelque chose m'échappe : comment les autres se débrouillent-ils pour voyager léger ?
Afficher en entierFace au fatras étalé sur mon lit, je recule de quelques pas et ferme les yeux, espérant vaguement que sij'en formule le voeu avec assez de conviction, mes vêtements iront d'un coup de baguette magique se ranger tout seuls en piles impeccables. On voit ce genre de photos dans les magazines, pour illustrer ces articles sur l'art de faire ses bagages - ces mêmes articles qui vous expliquent comment partir en vacances avec un sarong à cent balles que vous pourrez astucieusement transformer en six tenues différentes. (L' arnaque totale, si vous voulez mon avis ; certes, le sarong ne coûte pas plus de dix livres, mais les tonnes de vêtements qu'il faut ajouter valent des mille et des cents - le petit détail qui est censé échapper au lecteur).
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