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La conscience, chez le parent, de la précocité de son enfant, son attitude face à cet éveil, sont déterminants pour l’avenir du surdoué. C’est à partir de cette attitude que l’adulte s’est construit, a modelé son comportement et ses réponses au stress du monde. Ses parents sont-ils restés sans réaction, ont-ils été embarrassés ? Ont-ils pris leurs distances ? Sont-ils devenus les alliés de l’enfant ? L’ont-ils surinvesti de leurs propres attentes ? Il faut aussi savoir que ce diagnostic ne soulève pas toujours l’enthousiasme de l’entourage, quel que soit l’âge auquel il est posé, et que l’adulte surdoué épanoui a bénéficié dans son enfance d’un accompagnement positif de ses dons, qu’il a reçu de son entourage encouragements et soutien.

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Il est donc impossible, si l’on veut avancer, de faire l’impasse sur la question de la précocité, comme il est impossible à un clinicien d’aller plus avant avec un consultant chez qui il la soupçonne, sans la diagnostiquer au moyen de tests précis (dont le fameux test de quotient intellectuel, le QI), tous mis au point et avérés, et dont les résultats sont interprétés en fonction de standards adaptés à l’individu qui consulte. Comme la plupart des parents que je reçois en consultation, pourtant avertis et souvent bien documentés, les adultes qui s’adressent à moi au sujet d’un questionnement personnel, même lorsqu’ils se rappellent avoir été testés dans leur enfance, manifestent la même curiosité, la même inquiétude. « Qu’est-ce qu’être surdoué ? », me demandent-ils, comme s’il s’agissait d’une espèce de maladie dont ils voudraient connaître l’évolution et les symptômes. Souvent, je songe à Claire et à sa réapparition dans mon cabinet, seule, quelques jours après m’avoir consultée pour ses enfants. Elle s’était reconnue dans mon exposé sur la douance et, tout en affirmant qu’il ne pouvait s’agir d’elle, elle n’avait pas résisté au besoin de parler de son enfance, du rôle subalterne que son père lui avait réservé dans l’entreprise familiale quand ses frères accédaient aux postes de direction. Elle avait étouffé sous le joug de la tradition familiale et de sa condition de femme, toujours déchirée entre la résignation et un désir irrépressible de faire sauter les verrous et d’aller de l’avant… Dois-je préciser que Claire a passé les tests avec brio ?

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Il faut savoir que la surdouance ne disparaît ni ne diminue avec l’âge. Elle aurait plutôt tendance à s’accroître et, avec elle, les caractéristiques qui la rendent tellement inadaptable à une vie en communauté. Ainsi, l’hypersensibilité et le perfectionnisme s’intensifient. Et si elles ne trouvent pas d’exutoire, ou même d’explication rationnelle dans le diagnostic établi de leur surefficience intellectuelle, ces particularités sont vécues comme des tares et aggravent l’isolement et l’enfermement. On ne compte plus le nombre d’individus surdoués qui consultent parce que leurs proches leur ont conseillé « de voir quelqu’un » et qui, mal diagnostiqués, voient leurs singularités traitées comme des troubles du comportement !

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Le plus grand nombre des adultes dotés d’une surefficience intellectuelle, quand ce diagnostic leur est confirmé, le réfutent d’ailleurs dans un premier temps. Surdoué, pour eux, ne s’applique qu’aux enfants et, comme l’innocence, ce talent doit passer avec l’âge. Ils pensent aussi, comme beaucoup, que l’adulte surdoué le manifeste dans une réussite exceptionnelle, sanctionnée par une carrière universitaire éblouissante, par un triomphe dans les domaines les plus réservés, tels ceux des mathématiques, de la physique ou de l’entreprise de haut niveau. Et pourtant, il suffit qu’il pose cette hypothèse et qu’il la vérifie, et tout l’écheveau d’interdits, d’incompréhensions, de culpabilité qui le noue depuis son enfance se défait. Il comprend alors qu’il lui faut accepter ce qui fait sa différence, et tolérer les délices et les amertumes de son intelligence. Les délices, c’est ce qu’il a toujours rêvé, dans le secret quelquefois enfoui au plus profond de sa mémoire, de devenir ou de réaliser un jour. L’amertume, c’est le constat qu’une grande intelligence, si elle est applaudie et acclamée dans la théorie, est piétinée, contestée et souvent haïe dans la vie quotidienne. Mais c’est elle, comprise, travaillée, épanouie, qui lui permettra justement de s’adapter à ces obstacles.

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La différence que j’évoque n’est pas une impression vague née d’une difficulté à s’adapter au monde, encore moins d’une pathologie psychologique. Elle est celle d’une population particulière, que j’appelle les surdoués adultes. Elle est quantifiée par une série de tests dont nous parlerons un peu plus loin dans cet ouvrage. Elle induit un mal-être caractéristique chez l’adulte surdoué, sur lequel nous reviendrons aussi, et d’année en année, s’il n’est pas corrigé, entraîne un abattement, une aboulie, voire un comportement dépressif qui conduisent à l’échec affectif, social et professionnel. Le danger est d’autant plus grave que la diversité est exacerbée par une société qui, paradoxalement, la supporte de moins en moins à mesure qu’elle l’érige en droit et la marginalise, l’excluant ainsi de plus en plus. De fait, parallèlement aux voix, toujours plus nombreuses, qui aujourd’hui se font entendre pour revendiquer le droit de penser, d’agir ou de vivre différemment, la société fabrique des anticorps de plus en plus puissants pour stigmatiser et rejeter ceux qu’elle réduit à leur altérité. Et lorsque l’adulte surdoué cumule, avec son QI hors norme, une autre différence – parce qu’il est homosexuel, femme ou étranger –, alors l’« autre » qu’il incarne aux yeux de la masse, cet « autre devient le purement autre, le rien qu’autre, le seulement autre », pour reprendre l’expression du psychologue Claude Geets dans « La peur de la différence{2} ». Les deux différences cumulées amplifient la souffrance : à l’extrême intelligence s’associe l’extrême lucidité et, de là, une très grande vulnérabilité, deux sources majeures de fragilité psychique. L’intense personnalité de l’adulte surdoué, sa complexité et sa capacité à se motiver peuvent sommeiller, être bâillonnées, contenues, mais elles ne meurent jamais. Il reste différent « quantitativement » et « qualitativement ».

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Avant d’aborder la question qui ne cesse de mobiliser mon travail de psychologue clinicienne depuis vingt-cinq ans, et d’énoncer les conseils propres à pallier les échecs temporaires et le mal-être général, il faut définir en quoi consiste cette différence, ce qui la caractérise, la façon dont elle est ressentie par ceux qui la portent, comme par ceux qui la perçoivent.

Qu’est-ce qu’être différent ?

« Être différent » est une expression à la mode, qu’on entend beaucoup dans les films américains. « Il faut l’aimer car il est différent », « il faut l’accepter même s’il est différent » sont sans doute, avec leur corollaire « nous sommes une famille », les propos qui reviennent le plus souvent dans les dialogues des comédies ou tragicomédies fabriquées outre-Atlantique. Ils révèlent à la fois le besoin vital de s’individualiser dans un monde qui tend à la globalisation, à l’uniformité, à la pensée unique et aux mots d’ordre, et la difficulté que rencontrent ceux qui ne pensent pas, n’agissent pas ou n’existent pas de la même façon que la grande majorité des hommes et des femmes qui les entourent.

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C’est ce désir de liberté, l’espoir que leur différence ne soit plus un enfermement que tous partagent. Cet ouvrage a été conçu dans le but de satisfaire ce désir, cet espoir, et de donner la clé des démarches personnelles à entreprendre, des étapes indispensables à franchir pour y parvenir. Je serais heureuse si ces adultes qui liront les pages qui suivent, ces êtres si riches et si singuliers, dont la fréquentation m’a ouvert tellement d’horizons et tant apporté, y percevaient alors cette permission, et qu’ils entreprenaient alors d’embrasser pleinement leur destin et de chercher une voie. Je serais heureuse si, cette voie enfin identifiée, ils s’épanouissaient et s’en trouvaient comblés, enfin débarrassés du sentiment de culpabilité qui les lamine, sans qu’ils aient l’impression de se conduire égoïstement ou de priver les autres.

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Je voudrais leur dire, comme me l’a appris mon expérience de clinicienne, qu’il existe dans la vie des moments clés au cours desquels chacun doit s’investir sans réserve, faire des compromis, ou se rebeller. Ces moments clés sont beaucoup plus problématiques à vivre pour ces adultes « différents » que pour le commun des mortels, quels que soient l’âge auquel ils surgissent, la personnalité de chacun d’entre eux ou les supports choisis pour épanouir leurs talents et aspirations. Quels que soient aussi les alliés ou les mauvaises rencontres que le destin place sur leur chemin. J’ai écrit ce livre pour que ces adultes sachent qu’il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard pour affronter ou provoquer ces moments-là.

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Mais alors, comment ce livre se prétendrait-il un guide, un manuel d’usage fructueux, puisque chacun de ceux à qui il s’adresse est, de l’avis même de son auteur, tellement unique ? Au cours de mes années de pratique, dans mon cabinet, mais encore en tant que thérapeute, j’ai rencontré plus d’un millier d’hommes et de femmes hors norme. Ils m’ont enseigné que si chacun d’eux était singulier dans son essence, littéralement extra-ordinaire, tous partageaient certaines forces, certaines faiblesses, certaines originalités de vues et d’approches. Presque toujours, ils ont en commun d’avoir rencontré les mêmes problèmes pour nommer et analyser leurs souffrances, et résoudre harmonieusement leurs déceptions en amour, en amitié, en famille ou dans le monde du travail. Tous ont été des enfants précoces, dont les complexes, les difficultés, la vision du monde, se sont mués, à l’âge adulte, en un déficit de confiance en soi ; tous ressentent une frustration parce que leurs aspirations fondamentales restent inassouvies ; tous sont censurés dans leur réalisation par leur entourage que leur « originalité » effraie et que leur différence rebute. Et, pour une très grande majorité d’entre eux, l’inquiétude qu’ils suscitent les contraint à recourir à une fausse identité, à un mimétisme social de circonstance qui les étouffe. Alors, il leur revient, du plus lointain de leur enfance, l’attente d’une permission à se vivre tels qu’ils sont que personne ne peut plus leur donner…

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Ces enfants connaissent à l’âge adulte des destinées très différentes. Quelques-uns, célèbres, ont le besoin de s’investir dans une passion qui reste le fil conducteur de leur existence. D’autres, plus en retrait, mènent une vie riche sans pour autant que leurs proches évoquent leur parcours comme une réussite. Un trop grand nombre, hélas, vit dans l’embarras, quand il ne s’agit pas de dépression. Leur différence, mal vécue et mal comprise par leur entourage, les enferme dans une gangue dont ils ne peuvent s’extraire. Qui sont-ils ? Ce ne sont pas uniquement des hommes et des femmes dont le QI, quantifié, les classe dans la catégorie des surdoués. Ils abordent le monde et les problèmes de façon originale et personnelle. Ils réagissent de façon inhabituelle. Ils apprennent de façon atypique et leurs centres d’intérêt sortent des sentiers battus. Comme toute autre personne ostensiblement différente, ils sont la cible de discriminations.

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