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PROLOGUE

Le guerrier n'avait plus de vingt-sept secondes à vivre.

La poignée de son grand tulwar sanglé entre ses larges épaules, il allais et venait d'un pas tranquille sur le chemin de ronde ceinturant la propriété. La lune laiteuse fièrement campée dans le ciel étoilé prodiguait un clair-obscur un peu opaque. La nuit était douce, l'air agité d'un vent moite qui caressait les gonfalons noirs et rouges plantés le long des créneaux. Le garde huma les fragrances des magnolias avant de pousser un soupir d'aise, sentiment qu'il éprouvait, peut-être, parce qu'il était doté d'une âme romantique.

La peau olivâtre, le nez busqué, de fines moustaches huilées encadrant sa bouche au pli marqué, il portait l'uniforme habituel des combattants afghullis : cotte de mailles noire, pantalon bouffant, bottes de cuir rouge à large revers.

Il venait de prendre sa garde et ne serait pas remplacé avant trois bonnes heures. Cela ne le dérangeait pas. Au contraire, il aimait sa tâche, il aimait veiller dans la nuit calme. Une nuit tout aussi agréable que les précédentes, se dit-il, sans se douter qu'une présence l'épiait, tapie dans une flaque d'ombre.

Tandis que le garde afghulli s'éloignait d'un pas tranquille, une haute silhouette apparut dans l'encadrement d'un créneau. Elle sauta souplement sur le chemin de ronde. Sans bruit, elle se glissa dans le dos de la sentinelle.

Le garde fut agrippé par l'arrière, frappé à la nuque. Un garrot d'acier fut vivement passé autour de son cou tandis qu'un genou se plaquait contre ses reins, l'obligeant à se cambrer en arrière.

Le guerrier afghulli se débattit pour saisir son tulwar, pour griffer le visage de son assaillant, pour avertir ses camarades. En vain. Déjà il fléchissait, incapable de respirer, la gorge ruisselante de sang. il s'affaissa puis s'immobilisa tout à fait.

Le visage creusé d'un rictus de haine, Cellendhyll de Cortavar essuya son garrot sur le pantalon de sa victime. Puis il empoigna cette dernière, se rapprocha des créneaux et projeta le cadavre à l'extérieur de la muraille.

L'homme aux cheveux d'argent portait une tenue de combat en cuir brun foncé. Pour seule arme visible, sa dague sombre, fidèle compagne, désormais muette mais toujours aussi acérée, accrochée dans un fourreau de poitrine, lame pointant vers le ciel.

Cellendhyll descendit des remparts sans se faire voir, se glissa dans un vaste parc. Il avait méthodiquement étudié le parcours des sentinelles afghullies qui parcourraient les lieux. Il déjoua leur ballet imparfait sans forcer son talent.

Il savait parfaitement où il allait. Il savait parfaitement pourquoi il y allait.

Vengeance. Une fois encore, cette vieille catin réclamait ses offices, motivait ses actes, huilait des gestes d'une haine froide.

Se coulant d'arbre en arbre, il se rapprocha de son objectif, les bâtiments érigés au centre du domaine. Quittant le couvert de la végétation, il se mit à ramper sur lui-même Puis, il sauta sur un garde qui longeait l'écurie. Il réapparut sur le toit incliné d'un auvent, se laissa doucement glisser jusqu'au bord. Toujours camouflé par les ombres, Cellendhyll se ramassa sur lui-même. Puis, il sauta sur un garde qui longeait l'écurie avant de lui enfoncer sa lame sombre dans le tympan. Il cacha le cadavre dans la remise attenante et reprit son avancée meurtrière.

Encore trois autres sentinelles d'éliminées; l'Ange brisa la nuque de la première, poinçonna celle de la deuxième, lacéra la gorge de la troisième. Cellendhyll ne se demanda pas pourquoi toute une bande d'Afghullis gardait les lieux. Ils se trouvaient entre son objectif et lui. Ils mourraient, donc.

Éclaboussé du sang de sa dernière victime, il escalada la vigne vierge qui ornait le flanc de la maison principale, la seule bâtie en pierre, jusqu'à atteindre le balcon du premier étage.

Les trois portes-fenêtres alignées étaient grandes ouvertes. Cellendhyll franchit l'une d'elles, pénétrant dans une grande chambre aux murs de marbre.

Quelques meubles en bois rare. Une chauffeuse. Une table basse encadrée de lourds fauteuils. Sur l'un d'eux étaient entassés des vêtements de guerrière. Sur un autre, reposait un ceinturon comprenant sabre et dague au fourreau. Hormis la confirmation d'avoir - il avait reconnu cette tenue -, Cellendhyll ne se soucia pas du décor. Une seule chose l'intéressait. Il l'avait devant lui. L'objet de sa traque.

Sur le lit, érigé sur une estrade en merisier surmontée d'un baldaquin d'où tombaient des grands rectangles vaporeux, sa cible : une femme u dormait, étalée de tout son long, les draps rejetés sur le côté. Nue, troublante de beauté, ses longs cheveux de jais éparpillés autour d'elle.

Le sommeil dans lequel elle était plongée ne semblait pas agréable. La femme brune poussait de petits gémissements. Son beau visage d'albâtre grimaçait tandis qu'elle semblait se débattre dans un cauchemar.

Fasciné par la dormeuse, Cellendhyll se dressa au-dessus d'elle. Il leva la dague noire au tranchant ligné d'un reflet rubis, empoignée en prise inversée. Et se figea, incapable d'agir.

Estrée d'Eodh ouvrit ses yeux embués de sommeil. Reconnut son amant. Son visage s'éclaira, brûlant d'amour. Elle sourit, ouvrit ses bras nacrés.

Sa bouche tordue de rage, Cellendhyll frappa sauvagement, plongeant sa lame entre les seins de la jeune femme. Jusqu'à la garde

Cellendhyll de Cortavar s'éveilla en sursaut, ruisselant de sueur. Son coeur battant à tout rompre. Ses muscles bandés tressautaient. Ses tempes l'élançaient. Son regard hagard finit par reconnaître ses appartements de la Citadelle du Chaos. Le cauchemar qui l'avait accablé était si intense ! Troublant de réalité et tout aussi amer.

Toujours la même trame, répétée encore et encore, bien que la nature des sentinelles ou des lieux puissent changer. Il se retrouvait invariablement devant Estrée étendue sur le lit. Il la frappait, la violait, la tuait, ou, tout au contraire, l'embrassait, lui faisait l'amour avec une passion intense. Parfois, c'est elle qui le poignardait à mort.

L'Adhan se laissa retomber dans son lit. Ses yeux de jade fixèrent le plafond sans vraiment le voir. Ils étaient teintés de détresse.

Il laisse venir le matin, incapable de retrouver sommeil.

L'Agent des Ombres : Guerrier des Lunes - T6, de Michel Robert, Fleuve Noir, 2011. (p 11-13)

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Je suis l'Ombre,

Insaisissable et mortelle.

Mon esprit est une lame.

Mon corps est une arme.

S'adapter, c'est vaincre,

Je sers la voie Unique.

Je suis l'Ombre,

Je danse et je tue.

Le mantra des Ombres

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Fasciné par la dormeuse, Cellendhyll se dressa au-dessus d’elle. Il leva sa dague noire au tranchant ligné d’un reflet rubis, empoignée en prise inversée. Et se figea, incapable d’agir.

Estrée d’Eodh ouvrit ses yeux embués de sommeil. Reconnut son amant. Son visage s’éclaira, brûlant d’amour. Elle sourit, ouvrit ses bras nacrés.

Sa bouche tordue de rage, Cellendhyll frappa sauvagement, plongeant sa lame entre les seins de la jeune femme. Jusqu’à la garde.

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Il n’y avait pas de motif particulier à cette journée de fête, si ce n’était de sacrifier aux apparences. Or, les apparences s’avéraient prépondérantes au Chaos et les Maisons principales se devaient de régulièrement faire étalage de leur puissance et de leur richesse. En l’occurrence, le clan Bénérys

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Arasùl lui avait sauvé la vie, certes. Toutefois, c’est à cause de lui que Cellendhyll avait failli mourir. Et sans la dague sombre à travers laquelle Arasùl le dirigeait, jamais il ne se serait retrouvé à affronter le Père de la Douleur. Sans oublier le fait que l’Ange l’avait libéré de la lame, lui rendant son enveloppe corporelle, le contrôle de son existence, et le trône des Ténèbres. Selon l’Adhan, ils étaient quittes. Cellendhyll changea de sujet, c’était plus fort que lui. Il devait aborder le sujet

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Si Mharagret Melfynn affichait l’apparence d’une jeune femme qu’elle n’était plus depuis bien longtemps, Morion d’Eodh s’était quant à lui figé dans celle d’un adolescent mince au maintien affecté. Toujours soucieux de son apparence, le Puissant d’Eodh portait un élégant costume en laine d’alpaga, violet avec de fines rayures argentées, une chemise à grand col une teinte plus foncée, des bottines en agneau à surpiqûres. Pour couvrir ses cheveux bruns, un béret plat galonné, orné d’une broche en platine figurant un dragon. Le Puissant arborait également, comme toujours, ses petites lunettes aux verres fumés qui camouflaient son regard mystérieux

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Cellendhyll s’arrêta finalement devant une porte bien particulière, sans poignée ni serrure, taillée à partir d’une écaille de dragon rouge. L’œil magique aux cinq couleurs pulsantes plaqué en son centre jaugea sévèrement l’Adhan avant de lui livrer passage. La porte s’effaça et il entra. Morion d’Eodh avait une fois de plus changé le décor de son bureau ; c’était là l’une de ses grandes manies

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La canopée défilait à toute vitesse. Cellendhyll était penché sur sa selle, son rouan avalait la piste, heureux de s’ébattre. L’Ange poussa son étalon autant que possible sans pour autant nuire à sa santé, tentant de s’oublier dans une galopade effrénée. Le soulagement, il le savait pour l’avoir déjà vécu les jours précédents, ne fut que de courte durée

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L’heure du déjeuner approchait. Cellendhyll se rendit directement au mess de la citadelle. Il s’assit sur une table à l’écart, son regard brûlant dissuadant quiconque de venir s’asseoir à côté de lui. Il mangea sans se soucier de ce qu’il avalait, sans même se souvenir de ce qu’il avait choisi comme plat. Il ignorait son entourage, emmuré dans ses pensées, ses sentiments engourdis, étouffés par la colère et l’incompréhension

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Il sortit de la salle d’armes, et s’éloigna de son pas farouche, le regard ombrageux. Tous s’écartaient devant lui. Tel un cheval de guerre perdu dans la tempête, prêt à piétiner ceux qui se dresseraient sur son passage, l’Ange se débattait entre les murs de la citadelle du Chaos, devenue une geôle étouffante, cherchant sans le savoir une liberté qu’il était incapable d’imaginer

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