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L'Alibi, tome 2 : L'Expérience



Description ajoutée par Gabrielle_Dubois 2014-11-10T09:38:42+01:00

Résumé

Gabrielle Dubois

Extrait L’alibi 1. La fugue

« ... Angus King intervint :

- Pourquoi ne pas la croire, ma chère Violette ? Quand j’ai rencontré le petit rossignol, elle était effectivement à pied. Et si mademoiselle était venue en voiture, elle se serait fait déposer devant chez vous, et non cent mètres plus loin.

- Donc, vous vous êtes enfuie de chez votre père ? demanda Mme Roi.

Elfie baissa le regard ; elle ne pensait pas que sa rencontre avec sa tante se déroulerait de cette manière. Elle avait imaginé la trouver seule chez elle, remplie de compassion et l’écoutant lui raconter le pourquoi de sa venue, dans un petit boudoir privé, à l’abri des yeux et des oreilles indiscrets.

- Fabuleux ! Une jeune aventurière ! s’écria M. King, peu discret. Je l’avais bien flairé. Et quelle est la raison de votre fugue, mademoiselle ?

Elfie lui lança un regard peu commode. Cet homme ne comptait tout de même pas qu’elle raconte sa vie, ici, dans ce salon rempli d’inconnus ?

- Allons, parlez avant que je ne vous renvoie chez vous, nièce ou pas nièce ! s’exclama Violette Roi, impatiente.

Non, décidément, ce n’était pas la tante qu’elle avait imaginée. Elle l’implora du regard, mais personne ne bougeait et on attendait sa réponse ici et maintenant. Elle obéit, par habitude :

- On veut me marier.

- On veut la marier ! railla, du fond du salon, le jeune homme aux cheveux noirs et luisants, à la moustache aussi fine que la lame tranchante d’un rasoir de barbier, et qui était déjà intervenu.

- Pourquoi être venue ici et qu’attendez-vous de moi ? demanda Violette.

- Je ne veux pas me marier madame, répondit Elfie tout bas.

- Oh ! La petite demoiselle ne veut pas se marier ! se moqua de nouveau le jeune homme.

Elfie le dévisagea rapidement : il était jeune et d’une sombre beauté, mais ses yeux étaient vicieux et il se dégageait de sa personne des ondes maléfiques. Il portait une veste en ottoman noir aux reflets verts et violets semblable à la carapace des petits scarabées querelleurs de son jardin. La jeune fille retourna son visage frais et mignon vers l’actrice :

- Serait-il possible que vous m’accordiez un peu de votre temps, madame ? En privé ? demanda-t-elle, haussant légèrement la voix, avant de laisser échapper :

- L’écho est très désagréable dans cette pièce.

M. King éclata de rire :

- Ah, ah ! Howard, mon pauvre, vous voici bien mouché !

Le dénommé Howard encaissa, mais une lueur mauvaise passa comme un éclair dans ses yeux noirs.

- Ecoutez mademoiselle, reprit l’actrice, cela ne servirait à rien, je ne peux rien pour vous. Tôt ou tard votre père viendra vous chercher ici. Je suis désolée. Il a autorité sur vous, c’est comme cela.

- Mais vous pourriez lui faire entendre raison, madame !

- La loi est la loi. Vous n’allez que vous attirer plus d’ennuis si vous ne retournez pas chez vos parents.

- Et pourquoi ne voulez-vous pas vous marier, mademoiselle ? réattaqua François-Xavier Howard. Votre mère ne vous a-t-elle pas dit que vous pourriez y trouver du plaisir ?

- Non monsieur, je n’ai pas idée des joies que peuvent apporter le mariage...

Surpris par la réponse directe de la jeune fille, il l’interrompit :

- Que peut espérer de mieux une petite bourgeoise telle que vous ? Un mariage avec un bon parti, un joli train de vie, un mari qui saura s’occuper de vous, au moins les premiers temps ; après, les beautés se fanent vite.

- Il n’y a pas que la beauté dans la vie, monsieur, rétorqua-t-elle.

- Oh ? Auriez-vous un peu d’esprit ? Et où auriez-vous acquis cela ?

- Je ne sais pas si j’en ai, avoua-t-elle pitoyablement.

- Comment est-ce possible ? railla-t-il, lançant un sourire satisfait à la ronde.

Dans le salon, les paires d’yeux allaient de François-Xavier à Elfie, suivant leur joute verbale avec curiosité. On écoutait Elfie et on ne l’interrompait pas. Jamais, auparavant, elle n’avait ouvert la bouche lors d’une conversation d’adultes, chez elle. C’était intéressant de s’exprimer. Terrifiant, mais intéressant. Doucement, de sa voix grave et posée, elle répondit :

- Je crois... je crois que jusqu’à présent, on ne m’a rien appris, mais qu’au contraire, on a vraiment tout fait pour m’empêcher d’apprendre. Il est facile pour vous, monsieur, de parler comme vous le faites. Vous avez appris tout ce que vous avez voulu, lu tout ce qui vous a tenté, vous êtes sorti voir le monde sans que vos parents ne vous en empêchent, au contraire, on pousse les jeunes hommes dehors. Vous ne devriez pas vous permettre de juger une personne qui, par le seul fait de son sexe, a été intellectuellement enfermée depuis sa naissance.

Angus King souriait à Elfie :

- Je sais de quel côté du salon se trouve l’esprit, ce soir, petit rossignol... »

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extrait

Gabrielle Dubois

Extrait L’alibi 2. L’expérience

« ... Parmi les somptueuses robes de soirée aux avenants décolletés garnis des plus brillantes parures, et les fracs noirs des hommes aux impeccables gilets blancs, entra un homme dont la tenue dénotait singulièrement ; il portait un long et vieux manteau en velours vert et souple, usé à la trame. Il n’ôta pas son chapeau à larges bords élimés qui couvrait son front et cachait ses yeux, comme s’il était sur une place publique de village et non à l’intérieur d’un salon. Sous son manteau ouvert, il portait une culotte courte en cuir vieilli. Et sur son dos courbé, attachée par des courroies de cuir et fixée sur une planchette de bois, il portait une boîte. L’homme, un invité de Marina, s’était déguisé en montreur de lanterne magique.

Sans un mot, il déposa son fardeau sur un guéridon et invita les hommes autour de lui à regarder dans sa lanterne. Un à un, ils se penchaient et retiraient leurs masques le temps de coller leur œil contre la lentille de verre. Quand il se retiraient, ils souriaient finement ou riaient carrément d’un air entendu et satisfait. Angus regarda lui aussi dans la lanterne, avec la même réaction après. Elfie l’interrogea du regard, curieuse.

- La demoiselle veut-elle jeter un petit coup d’œil ? demanda l’homme.

- Angus ? interrogea-t-elle.

- Fais comme tu veux, Elfie.

La jeune fille avait déjà regardé dans une lanterne magique, étant petite, avec sa mère à Clamart. C’était toujours de petites scènes animées et amusantes, où l’on voyait des enfants désobéissants, bien ennuyés d’avoir fait une bêtise, ou une petite morale familiale destinée à édifier autant les enfants que leurs mères.

- Avant de regarder, mademoiselle, dit le faux montreur de lanterne magique sur un ton docte, vous devez dire la formule secrète.

- Quelle est-elle ? demanda Elfie, amusée par le cérémonial.

- La formule est la suivante : « Je vous remercie, monsieur de me montrer cette scène, et je vous promets, à l’avenir, de suivre ses conseils ! »

- Je vous remercie monsieur, dit Elfie en souriant, de me montrer cette scène, et je vous promets, à l’avenir, de suivre ses conseils.

Puis Elfie se pencha et regarda dans la lanterne, par la lentille de verre. La scène était bucolique ; une mignonne bergère du siècle précédent, en jupons courts, gambadait dans une prairie, entourée de deux ou trois moutons blancs et frisés. Arrivait un marquis emperruqué et poudré à l’ancienne, qui caressait la joue de la belle, lui troussait sa jupe puis, découvrant ses bijoux personnels, allait et venait en mouvements saccadés au rythme des images. Elfie sursauta et se recula vivement, les joues et les tempes écarlates. Autour, les hommes riaient sans pouvoir s’arrêter. Le sang d’Elfie lui remonta de nouveau aux tempes quand elle repensa à la phrase qu’elle avait prononcée avant de regarder dans la lanterne :

- Mais je croyais qu’on ne montrait que des petites morales pour les enfants, dans une lanterne magique ! s’expliqua-t-elle.

- C’est une morale, assura l’un des invités. Mais une morale pour adultes. Personnellement, je m’y emploie chaque jour !

- Comme toujours, dit le montreur de lanterne, en déclenchant de nouveaux rires, ce sont ceux qui en font le moins, qui en parlent le plus !

Angus posa son bras sur le bras nu d’Elfie :

- Au contraire, mademoiselle en parle peu, elle.

- Oui, j’en parle vraiment très peu, s’exclama-t-elle, confuse, se rendant compte de ce qu’elle sous-entendait en disant cela, mais trop tard.

- Quelle chance vous avez, King ! s’exclama le montreur de lanterne.

Oui, pour beaucoup, Mlle Montesquiou était la charmante jeune fille qui avait guéri M. King de ses penchants déviants. Ce n’est pas grave, se disait Elfie. Elle aimait cette vie avec Angus, et peu lui importait ce qui se pensait ou se disait dans son dos, elle s’amusait beaucoup. Et quoique l’avenir lui réserve, ce qu’elle vivait valait infiniment plus que ce qu’elle aurait vécu en devenant Mme d’Orvigny. Et cette nuit-là, ils n’avaient pas fini de rire... »

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