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J'avais toujours cru au destin mais, jusqu'à présent, lui n'avait jamais cru en moi.
Afficher en entierLes garçons ne valent pas tous les soucis qu'ils nous causent, pensais-je. Il était bien plus sage de se contenter de lire des romans, dans lesquels on voit le héros arriver à des kilomètres.
Afficher en entierÀ quoi sert d'avoir une mère, pensais-je tristement, tout en passant du blush sur mes jours livides, si je ne peux lui parler de rien de ce qui m'intéresse ? Quelquefois, j'avais l'impression d'être morte, de vivre avec une ombre. De vivre avec un autre fantôme.
Afficher en entierQuand je raconte à des gens comment j’ai réagi en entendant pour la première fois Elvis chanter « Mystery Train », ils ne me croient pas. Le reste de l’Angleterre (…) ne découvrit Elvis qu’au début de 1956. Mais dans le hall de Magna, nous écoutions déjà celui qu’on appellerait le King dès les premières heures de 1955. J’aimerais pouvoir dire que j’avais aussitôt compris qu’il allait tout bouleverser. J’aimerais pouvoir dire que j’avais senti qu’il se passait quelque chose d’inédit et d’important, mais ce serait mentir.
Afficher en entierPour Charlotte et moi, Johnnie restait l’étoile la plus brillante du firmament, irremplaçable, intouchable. Inigo avait réagi plus vite que nous. Pour lui, le Messie était arrivé. Il donnait un peu l’impression de ne plus savoir où il en était. Sa rencontre avec Elvis et sa musique l’avait tellement transporté qu’il aurait volontiers traversé l’Atlantique à la nage, rien que pour le voir.
Afficher en entierImpossible d'alléguer que mes études me passionnaient. Je m'étais réjouie à l'idée d'étudier la littérature anglaise mais j'avais constaté très vite que la dissection et l'analyse sans fin des textes étaient suprêmement destructrices. J'avais envie de lire, pas d'écrire sur ce que j'avais lu. Shakespeare en apportait la plus belle démonstration. J'avais été emballée en voyant au théâtre Le Marchand de Venise et Le Conte d'Hiver, mais décortiquer chacune des répliques de ces oeuvres m'ennuyait profondément. Les cours d'histoire de l'art ne valaient guère mieux. L'examen des photographies de la cathédrale de Florence ou de l'intérieur de celle de Salisbury me paraissait tout aussi vain. J'avais besoin d'humer les édifices, d'entendre le claquement sec de mes talons sur les dalles. J'irais même jusqu'à dire que les grands monuments me laissaient de glace si je n'avais pas avec eux un contact physique, me permettant d'en imprégner tous mes sens.
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