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Axel se prépara à affronter ses deux autres demi-frères.
Il n'avait aucune explication valable à leur donner pour sa conduite. La rencontre s'annonçait difficile.
Esa, le plus jeune, avait vingt-trois ans. Il arriva le premier, le chapeau enfoncé sur la tête. Mais sa mâchoire crispée disait qu'il réprouvait fortement la scène qui s'était déroulée dans la grange. Le regard de David reflétait la même expression. Quant aux trois ouvriers, ils ne semblaient guère satisfaits.
Quand le groupe eut fait halte, Axel leva la tête et prit la parole en regardant tour à tour chacun de ses compagnons droit dans les yeux.
Afficher en entierA l'image de ses mauvais souvenirs, cette odeur tenace semblait ne pas vouloir disparaître. La jeune femme savait que c'était le fruit de son imagination, mais elle avait l'impression qu'il faisait plus froid dans cette pièce. Elle en eut la chair de poule et les mains moites. Très peu de lumière filtrait entre les rideaux damassés. Tâtonnant pour éviter de se cogner dans les meubles, elle se dirigea vers l'armoire à fusils. Dehors, elle percevait les cris assourdis des hommes.
Sa nervosité la rendait maladroite. Cherchant fébrilement la serrure, elle tourna la clé et trouva la winchester. Dès que ses doigts touchèrent le métal de la crosse, elle se sentit rassurée. Si Axel Keegan cherchait la bagarre, il n'allait pas être déçu ! Elle disposait de quinze balles.
Afficher en entierJoseph était en train d'emballer les provisions et les ustensiles de cuisine dans une malle.
En entendant les bottes de son beau-fils bruisser dans l'herbe, Joseph leva les yeux, crispant les muscles de ses épaules. La guerre de Sécession était finie depuis plus d'un an, mais il avait encore le visage marqué. Axel trouvait Joseph différent des autres. C'était un homme foncièrement bon.
En le regardant, l'enfant regretta plus que jamais qu'ils n'aient pu conserver leur plantation de Virginie. Joseph n'en serait pas là, sans toit, sans un sou, avec une famille à nourrir.
Afficher en entierBalayant la prairie nimbée par le clair de lune, le vent gémissait tel un spectre solitaire, portant le froid des montagnes Rocheuses enneigées. Axel Keegan leva son visage brûlant et prit une profonde inspiration.
Du haut de ses onze ans, il n'avait pas souvenir de s'être jamais senti plus fatigué. Depuis le coucher du soleil, il avait travaillé sans relâche et, apparemment, il ne pourrait aller se reposer avant plusieurs heures. Il s'appuya contre le cheval qu'il venait d'atteler au chariot de son beau-père, puis s'épongea le front d'un revers de manche poussiéreux.
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