Extraits

- Tu sais combien je t'aime? demandai-je.

- Combien ? reprit-il avec sérieux, bien qu'il y ait une trace de sourire dans son ton.

Il savait ce que j'allais dire, puisque je le répétais souvent.

- Je t'aime plus que les raisins enrobés de chocolat blanc.

Il éclata alors de rire.

- Cela représente beaucoup d'amour !

— J’arrive dans deux minutes, répondit Derek et il avança vers une petite glace accrochée au mur, vérifia sa coiffure, son visage, puis son costume. Le miroir était minuscule, pas assez grand pour obtenir une véritable vue dans sa globalité, et je le retournai doucement pour qu’il soit face à moi.

Je me concentrai peut-être un peu plus longtemps que la politesse l’exigeait sur ses yeux magnifiques, ses lèvres qui appelaient aux baisers, le pouls qui battait à la base de sa gorge, ses mains, ses cuisses. Cet homme était superbe de l’extérieur, même s’il n’était qu’une masse de contradictions à l’intérieur.

Je frottai ses épaules et redressai sa cravate, exactement comme ma sœur l’avait fait pour moi.

— Tu as l’air beau, mon petit ami, annonçai-je.

Je fus incapable de ne pas remarquer la soudaine rougeur qui apparut sur ses joues. Il était embarrassé. Sans doute qu’être aussi magnifique signifiait que les gens pensaient automatiquement qu’une personne savait parfaitement ce à quoi elle ressemblait. Peut-être que Derek avait simplement besoin que je le lui répète lors des rendez-vous pour lesquels il m’avait engagé.

— Et toi aussi.

Il glissa sa main dans la mienne.

— J’adore Noël, annonça-t-il, tandis qu’il reculait, puis s’agenouillait devant la cheminée pour allumer un feu.

Et un autre morceau de mon cœur fut rempli du bonheur qu’était Derek.

— Quand ils m’ont appris que tu étais vivant, mais que tu risquais de ne plus pouvoir poursuivre ta carrière parmi eux…

Elle s’interrompit, toutefois je savais ce qu’elle allait dire.

— Tu as été soulagée.

Ses prunelles luisaient de larmes.

— Je suis désolée.

— Je comprends, Sara. Je te promets que je comprends.

Oh, Seigneur !

J’étais perdu…

Quand il recula, je voulais désespérément le pourchasser afin de poursuivre ce baiser, cependant, je demeurai rigide.

— Oops !

Il s’écarta de moi, d’un pas instable.

— Oops ? répétai-je, pas tout à fait certain d’avoir bien entendu. Oops ? Repris-je encore une fois.

— Vous êtes gay, non ? s’enquit le client potentiel.

Qu’étais-je censé répondre à cette question ?

— Oui.

Manifestement, c’était ce qu’il avait besoin d’entendre pour se décider.

— Je vais le prendre, déclara Henderson, avec une sorte de maladresse, n’ayant pas vraiment conscience de ce qu’il disait.

Pourquoi semblait-il me troquer contre un chameau ?