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Liste des extraits

- Tout d'abord j'ai pensé qu'il me faudrait prophétiser mon avenir pour m'en emparer, mais, en fin de compte, j'ai prophétisé celui des gardes. Tout s'est déroulé comme prévu, sinon qu'une sentinelle est arrivée dans le couloir alors qu'elle n'avait qu'une chance sur mille de passer par là. J'ai été obligé de l'assommer. La bonne nouvelle, c'est qu'une ravissante jeune fille va le soigner et qu'ils se marieront plus tard.

- Tu es en train de me dire qu'en ce moment même un garde gît inconscient au-dessus de nos têtes en attendant d'être découvert ? Pendant que nous bavardons ? Mais pourquoi fais-tu tout ça ?

- Parce qu'il en a besoin.

- Il ? Tu voles Curoch pour ce garçon qui doit demander je ne sais quoi à Mamma K ?

- Oh ! non ! pas tout à fait. Le garçon qui brandira Curoch parce que le monde entier attend qu'il le fasse…ce garçon-là n'est pas encore né. Mais c'est notre seule chance de nous emparer de cet artefact.

- Par tous les Dieux ! tu ne plaisantes pas.

- Cesse de faire semblant de penser que cela remet tout en question. tu as déjà pris ta décision. Nous partons pour Cénaria.

Les prophètes étaient parfois pénibles. Non, ce n'était pas vrai.

Les prophètes étaient toujours pénibles.

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En vérité, Azoth détestait Azoth. Azoth était lâche, résigné, faible, peureux et traître. Azoth avait hésité. Maître Blint l'ignorait, mais l'aiguille empoissonnée avait bel et bien tué Azoth. Il était désormais Kylar et Kylar serait tout ce qu'Azoth n'avait jamais osé devenir.

A cet instant, Azoth devint Kylar et Kylar devint le serviteur dévoué de Blint.

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Il était unique dans bien des domaines, mais il avait un point commun avec l'ensemble de la gent masculine : pour lui, l’excitation conjuguée à la baise ne pressentait aucune différence avec l'amour.

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Un poignard apparut dans la main de Durzo, mais aucune lueur de violence ne s'alluma dans ses yeux. Il réfléchissait. Il fit tourner l'arme entre ses doigts: une fois, deux fois, trois fois. Stop. Une fois, deux fois, trois fois. Rotation. Un jour, Kylar avait vu un barde faire de même avec une pièce, mais Durzo, lui, se servait d'un couteau.

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Accroupi dans la ruelle, Azoth sentait la boue froide s’infiltrer entre ses orteils nus. Il fixa son regard sur l’espace étroit au bas du mur et rassembla son courage. Le soleil ne se coucherait pas avant plusieurs heures et la taverne était déserte. Dans la plupart des débits de boissons de la ville, le sol était en terre battue, mais cette partie du Dédale avait été bâtie sur un marais et même les ivrognes n’aimaient pas boire avec de la boue jusqu’aux genoux. L’établissement avait donc été construit sur des pilotis hauts de quelques centimètres et parqueté de solides tiges de bambou.

Des pièces tombaient parfois dans les fentes, mais l’espace entre le sol et le plancher était si bas que la plupart des gens étaient incapables de se glisser sous la taverne pour aller les chercher. Les grands de la guilde étaient trop massifs et les petits trop craintifs pour se faufiler dans cette obscurité étouffante habitée par les araignées, les cafards, les rats et le chat vicieux à demi sauvage du propriétaire. Mais le plus difficile à supporter, c’était la pression des tiges de bambou contre votre dos ; elles vous écrasaient chaque fois qu’un client marchait dessus. C’était l’endroit de prédilection d’Azoth depuis un an, mais le garçon grandissait. Lors de sa dernière visite, il s’était retrouvé coincé. Il avait paniqué pendant des heures avant qu’une pluie providentielle ramollisse le sol et lui permette de se dégager tant bien que mal.

La terre était boueuse maintenant, il n’y avait plus de clients et Azoth avait vu le chat s’éloigner. En théorie, il ne devait pas y avoir de problème. De toute façon, le Rat encaissait les taxes de la guilde le lendemain et Azoth n’avait pas quatre pièces de cuivre à lui donner. Ni même une seule, d’ailleurs. Il n’avait pas le choix. Le Rat n’était pas très compréhensif et il ne connaissait pas sa force. Plusieurs petits avaient déjà succombé à ses volées de coups.

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La vengeance naît d'un amour de la justice et de la volonté de redresser les torts. Mais la revanche conduit à la damnation. L'Ange de la Nuit, l'incarnation du châtiment, a trois visages : la vengeance, la justice et la pitié.

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Agon avait appris depuis bien longtemps que, sur un champ de bataille, il était inutile de perdre son temps à se lamenter à propos de ce qu'on aurait pu faire et remarquer. Le temps des récriminations viendrait plus tard – à supposer qu'il y ait un « plus tard ».

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Les relations avec les autres sont des cordes qui t'entravent et l'amour est un nœud coulant.

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Sais-tu combien de gens j'ai tué ? (Kylar secoua la tête). Moi non plus. Je l'ai su. Il fut un temps où je me rappelais le nom de chaque personne que je n'avais pas tuée en combattant. Et puis il y en a eu trop, et je me suis juste souvenu du nombre. Et puis seulement des innocents. Et puis j'ai fini par l'oublier, ça aussi. Et sais-tu quel châtiment on m'a infligé pour mes crimes, pour mes péchés ? Aucun. L'abstraction la plus chère au cœur des hommes n'est qu'une absurdité, j'en suis la preuve. Un univers équitable ne tolérerait pas mon existence.

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Debout fiston, c'est l'heure de tuer.

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