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Même dans la cave, où le feu qui craquait laissait échapper des doigts de fumée grisés vers le trou percé dans le plafond de pierre, et où la lumière rougeâtre dessinait sur les murs des gravures de serpents enroulés et des monstres cornus aux yeux rouges perçants, le froid continuait de mordre jusqu'aux os de Simon. Lorsqu'il échappait temporairement à son sommeil fébrile, sous la lumière masquée du jour ou durant des nuits glaciales, il avait l'impression que de la glace grise se formait en lui, raidissant ses membres et l'emplissant de froid. Il se demandait s'il aurait encore l'occasion, une fois dans sa vie, de sentir la chaleur.
Afficher en entierSimon s’approcha de l’appui de la fenêtre. Le vent murmurait, et pourtant il ne sentait pas de mouvement d’air. Il regarda vers la cour que la tour surplombait. Une enfant, une petite fille aux cheveux noirs, regardait dans sa direction de ses grands yeux graves. Elle leva la main en l’air, comme pour le saluer, puis ne fut soudain plus là.
Afficher en entierLe Sithi secoua la tête. « Ce mot n’a pas le même sens dans ma langue et dans la tienne, Seoman. Je fais partie de la maison régnante, mais je ne donne d’ordre à personne et ne commande personne. Et personne ne me commande, heureusement, sauf sur certains sujets et à certains moments. Mes parents ont déclaré qu’un tel moment était venu. » Simon eut l’impression de détecter une touche de colère dans la voix de Jiriki. « Mais tu n’as aucune crainte à avoir. Haestan et toi n’êtes pas prisonniers. Les Qanucs vous honorent. Ils vous laisseront partir quand vous le voudrez. » « Mais je ne partirai pas sans Binabik. » Simon serra sa cape entre ses poings. « Ni sans Sludig.
Afficher en entier« Mais, Jiriki, tu ne peux pas partir ! » Simon était perché sur le bord de son grabat, enveloppé dans une couverture pour se protéger du froid pénétrant. Il serra les dents pour résister à un vertige soudain : durant les cinq jours qui s’étaient écoulés depuis son réveil, il n’avait pas souvent fait l’effort de s’asseoir
Afficher en entierLa plus grande des deux formes au fond du trou s’agita. De pâles yeux bleus happèrent une fine bande de lumière lunaire. « Qu’est-ce que c’est que toutes ces jacasseries trolls ? Ça ne vous suffit donc pas de jeter au fond d’un trou un homme qui ne vous a rien fait ; il faut que vous veniez en plus déverser sur lui ce babil incompréhensible quand il essaye de dormir ! » La silhouette penchée s’immobilisa un instant, comme un cerf surpris par la lumière d’une lanterne, puis disparut dans la nuit
Afficher en entierCe n’était qu’un trou, mais il suffisait à faire une prison. Il plongeait de vingt coudées dans le cœur de pierre de la montagne Mintahoq, et était assez large pour que deux hommes ou quatre trolls s’y tinssent allongés l’un a la suite de l’autre. Ses parois avaient été polies comme le marbre du plus habile des sculpteurs, si bien que même une araignée eût eu grand mal a y trouver un appui. Le fond était aussi sombre, froid et humide que n’importe quel donjon
Afficher en entierIl s’éveilla, comme cela avait si souvent été le cas depuis Urmsheim, pour trouver la cave assombrie par la nuit et pour voir Haestan et Jiriki couchés près du mur de pierre couvert de runes. L’Erkynéen dormait roulé dans sa cape, la barbe sur le sternum. Le Sithi observait quelque chose qui reposait dans la paume de sa main aux longs doigts. Jiriki semblait profondément absorbé. Ses yeux brillaient un peu, comme si ce qu’il tenait reflétait les dernières braises d’un feu. Simon tenta de dire quelque chose (il avait besoin de chaleur et de voix), mais le sommeil l’envahissait déjà de nouveau. Le vent est si bruyant
Afficher en entierLors d’un rêve étrange, il lui parut retourner dans les quartiers du docteur Morgénès. L’étude du docteur se trouvait maintenant au sommet d’une haute tour, et des nuages flottaient derrière les grandes arches des fenêtres. Le vieil homme était penché sur un grand livre ouvert ; il avait l’air inquiet. Il y avait quelque chose d’effrayant dans sa concentration et dans son silence. Simon semblait ne pas exister pour Morgénès, au lieu de cela, les yeux du vieil homme restaient fixés sur le dessin grossier qui s’étalait sur les pages ouvertes, et qui représentait trois épées
Afficher en entierMême dans la cave, où le feu qui craquait laissait échapper des doigts de fumée grisés vers le trou percé dans le plafond de pierre, et où la lumière rougeâtre dessinait sur les murs des gravures de serpents enroulés et des monstres cornus aux yeux rouges perçants, le froid continuait de mordre jusqu’aux os de Simon. Lorsqu’il échappait temporairement à son sommeil fébrile, sous la lumière masquée du jour ou durant des nuits glaciales, il avait l’impression que de la glace grise se formait en lui, raidissant ses membres et remplissant de froid.
Afficher en entierIl s’immobilisa et observa avec un intérêt fiévreux la pile de gravats recouverts de neige qui avait été la grande porte de Naglimund. Sous les amoncellements et bourrasques de neige, les immenses piliers et blocs de pierre massifs étaient calcinés et noircis. La brèche ouverte dans le mur affaissé était assez large pour que vingt Hengfisk s’y alignent épaule contre épaule
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